Veille de culture générale _ avril 2008 Page 5
AINSI PARLAIT ZARATHOUSTRA
Un livre pour tous et pour personne
de Friedrich Nietzsche
Friedrich Wilhelm Nietzsche est un philosophe et un philologue prussien né en 1844 et mort en 1900 à
Weimar (Allemagne).
L'œuvre de Nietzsche se rattache principalement à la métaphysique dont il fait la critique radicale. Ses écrits
incluent des critiques de la religion, de la moralité, de la culture contemporaine, de l'art et de la
philosophie.L'influence de Nietzsche est considérable dans la philosophie et au-delà, notamment dans des
mouvements qui lui succèderont, par exemple l'existentialisme et le post-modernisme.
Toute la pensée de Nietzsche tourne autour d'une idée essentielle : comment comprendre les conditions
et les moyens de l'ennoblissement et de l'élévation de l'homme? Ainsi, le thème fondamental et constant de la
pensée de Nietzsche, à travers les nombreuses variations de ses écrits, est le problème de la culture — ou
« élevage », problème qui comprend la question de la hiérarchie et de la détermination des valeurs propres à
favoriser cette élévation. Ce projet embrasse une partie critique omniprésente dans son œuvre, la destruction des
valeurs de l'idéalisme platonicien et chrétien qui ont gouverné jusqu'ici l'Occident et qui, selon Nietzsche,
menacent de conduire l'humanité à s’éloigner quasi définitivement de la possibilité même de son élévation.
Dans toute son oeuvre, Nietzsche affirme cette volonté d'élévation de l'homme : des termes et des notions
récurrents apparaissent : « Volonté de puissance », « Éternel Retour » et « Surhomme ». Ces thèmes, sans
s'exclure, se succèdent, parfois en s'approfondissant et s'entremêlant les uns aux autres. Sa philosophie de
l'affirmation se présente sous la forme d'une exaltation de la puissance créatrice humaine.
Nietzsche veut éviter d'écrire des traités systématiques, car toute pensée est, pour lui, toujours en
devenir. Ainsi, ainsi parlait Zarathoustra va être suivi par de nombreuses oeuvres qui reprennent sa pensée, la
complètent, s'entremêlent (La volonté de la puissance, l'Antéchrist, le Crépuscule des idoles...). Nietzsche décrit
ses textes comme un labyrinthe dont on doit trouver l'accès qui mènera à travers tous les aphorismes. On peut
toutefois remarquer qu'il a au contraire écrit ses dernières œuvres avec le souci d'être compris.
Ainsi parlait Zarathoustra se compose de discours, de paraboles, de poésies et de chants répartis en
quatre livres : Nietzsche choisit la forme poétique pour transmettre ses premières idées sur la métaphysique du
surhomme. Comment Nietzsche arrive-t-il à son concept de surhomme ? D'emblée, il nous introduit dans un
monde allégorique. Zarathoustra, qui s'était retiré dans une caverne dans la montagne pendant dix ans, revient
parmi les hommes pour leur faire partager sa pensée. Il a pensé, il a médité, et maintenant sa sagesse est mure,
est prête à se déverser, et il veut la partager avec le genre humain. Dans sa descente il rencontre un saint ermite,
quelqu'un qui a vécut dans la forêt au pied de la montagne pendant des années et des années. Le saint ermite
essaie de persuader Zarathoustra de ne pas descendre parmi les hommes. Il dit ce sera une perte de temps, car les
hommes ne sont pas gratifiants, ils sont distraits. Mais Zarathoustra ne se laisse pas dissuader de sa mission. Il
laisse le saint ermite à ses prières dans la forêt, et il continue à descendre la montagne. Et comme il va, il se dit à
lui-même, ce peut-il que ce vieux saint n'ait encore rien entendu de cela, que Dieu est mort. Et cela bien sur, cette
remarque que Dieu est mort, représente, constitue une des visions les plus importantes de Nietzsche. Dieu est
mort.
Les âges chrétiens, qu'ils soient de foi ou de non foi, sont derrière nous. Donc Dieu est mort. Et ce fait, cette
déclaration, nous donne aussi un indice de la pensée de Nietzsche au regard du surhomme. Si Dieu est mort, si la
chrétienté est morte, si le dogme chrétien est mort, si la théologie chrétienne est morte, alors la vue chrétienne, la
conception chrétienne de l'homme est morte aussi. La conception de l'homme comme un être déchu, un être qui
une fois a désobéi, qui a pêché, qui maintenant a besoin de grâce pour se racheter, qui doit croire, qui sera jugé,
qui sera punit peut-être, ce genre de concept, ce genre de dogme à propos de l'homme est mort.
Donc on doit trouver une nouvelle conception de l'homme. L'homme se trouve en quelque sorte dans un univers
sans dieu. Il est seul. Donc l'homme doit essayer de se comprendre lui-même, de nouveau. Il ne peut pas prendre
quelque conception ou quelque idée déjà faites sur lui-même. Il se trouve simplement ici, ici et maintenant, et
doit se demander qui suis-je ? que suis-je ? Maintenant que les vieilles définitions sont caduques, l'homme doit
se définir lui-même, doit se définir lui-même de zéro, doit se découvrir, se connaître. Et ceci est en fait ce que