Le colonat dans L’Afrique romaine A/ les grands domaines en Afrique Les territoires conquis par les romains sur carthage et les numides…souvent à Rome association d’idées africain = riche propriétaire ex. pline l’ancien et ses 6 spoliés de Néron, le satyricon et son propriétaire qui peut prendre Carthage avec ses esclaves…cest le pays type des grandes propriétés fertiles. Les sénateurs y viennent pour leurs affaires…mais doivent utiliser des hommes de paille pour faire du commerce. En – 146 le territoire carthaginois est considéré comme ager privatus vectigalisque et vendu à des chevaliers romain…idem en – 46 avec la moyenne vallée du Bagradas. Importance de l’agriculture chez les numides qui exportent leurs excédents dans l’orient héllénistique…le qualificatif de regia pourrait ainsi se rapporter à des anciens domaines royaux. L’hypothèse de G. Camps : les terres possédées par les rois numides en africa vetus pourraient être à la base des grads domaines impériaux…, devenus ager publicus après l’annexion. Ils peuvent appartenir personnellement à l’empereur et à sa famille, ou à des sénateurs romains qui ont profité de leur proconsulat pour acheter des biens fonciers, ou des biens impériaux gérés par un procurateur. B/ formation du colonat en Afrique Depuis 58 LE fisc doit fournir du blé au peuple romain. D’autres terres appartiennent à l’aristocratie provinciale : descendants de rois numides…peu importants au Ier siècle : pas de sénateur africain = pas de grand propriétaire local comme c’est le cas pour les gaulois de Vienne ou de vaison… les quelques sénateurs sont souvent originaires de Cirta : fort peuplement italien avec les descendants des mercenaires de Sittius, concentration des grands domaines de l’aristocratie provinciale qui descend des anciens rois de Numidie. L’agriculture, au premier siècle, est pratiquée sur la zone cotière, dans la vallée du bagradas et du miliane, dans le haut tell. L’extension des terres cultivables se fait parallèlement à la diffusion de statuts juridiques privilégiés pour les villes : sous césar et auguste pour les anciennnes zones agricoles…puis sous les flavien pour sufetela, madaure, amaedera, il semble qu’on commence à cultiver vers le sud-ouest : conflit avec la tribu de tacfarinas, centuriation des terres autour du chott el djerid, sans doute plus politique qu’agricole. Vrai processus de mise en culture sous les flaviens et les antonins : au début deux procurateurs équestres à Carthage, pour les finances et pour les domaines, puis création de centres administratifs à theveste, hadrumète, hippo regius, sans doute du fait de l’extension des domaines impériaux. Ex. de la maurétanie : une partie des terres est vendue, l’autre forme des grands domaines où il est interdit de faire du pacage (defensio) mais qui ne sont mis en culture que des dizaines d’années après ! Sous Hadrien les terres impériales sont divisées entre le fisc et la part privée. Un grand domaine c’est une vaste étendue de terres incultes, qui ont besoin de colons. On en trouvait déjà à l’époque pré-romaine dans la moyenne vallée du bagradas. On utilise peu d’esclaves sur les cultures africaines à part pour le personnel d’encadrement. Importance du colonat v. tablettes d’albertini découvertes vers thebeste qui parlent de la lex manciana. On trouve des informations sur le colonat dans les zones frontières de la romanisation. Les limitanei du IIIème siècle étaient sans doute des soldats paysans mais aussi des paysans soldats ! entre le Ier et le IIIème siècle, sédentarisation des nomades, notamment avec l’ingérence romaine dans l’organisation des tribus (préfets et chefs), opérations de bornage effectuées par les romains pour limiter les territoires des tribus (on le fait deux fois pour les musulanes du fait de désaccords) ex. pour les musulanes 80km d’un bout à l’autre de terres peu fertiles, entrecoupées de domaines impériaux. Souvent les tribus préfèrent s’engager dans l’armée, rester en ville ou passer la frontière plutot que s’enfermer. Corrélation entre la naissance des grands domaines et le passage à la vie sédentaire, beaucoup de colons sont d’anciens nomades. Les meilleures terres sont accaparées par l’empire et l’aristocratie, qui monopolise terres et sources en eau. Litiges pour l’eau et dépendance des colons envers les grands propriétaires. Inscriptions du moyen bagradas : on trouve des domaines dès le premier siècle, avec des regles de mise en culture pour les figues, les oliviers et les vignes sur des terres incultes. Importance de diverses lois : lex hadriana sur les terres incultes appartenant à l’empereur, lex pertinax sur les terres incultes des personnes privées. Litige pour les terres incultes prises en ferme par des conductores. Ces lois montrent l’importance de la mise en culture des terres pour les empereurs. Intérêt contradictoire entre les conductores et les empereurs : conductores bénéficientde fermes de 5 ans, veulent profiter à court terme par un vrai pillage des terres alors que l’administration impériale cherche à augmenter la surface cultivée pour mettre plus de terres à ferme. Es conductores s’opposent à la mise en culture de nouvelles terres :ils préfèrent la culture intensive des terres fertiles, craignent une baisse de la production qui entrainerait une baisse des redevances des colons. L’empire cherche à intéresser les conductores, qui obtiennent les 5 premières années de revenu des terres mises en culture pour le blé seulement. Ces lois concernent d’abord (lex manciana) les terres subcessives : rattachées à aucun fundus, considérées comme impropres à la culture. Appartiennent à l’empereur par principe ou sont rattachées au domaine voisins. Les conductores les prennent à ferme pour s’en servir comme paturage. Ils peuvent aussi disposer des terres abandonnées depuis 2 ans. La mise en culture des terres incultes était sans doute souvent pratiquée par les fils des colons qui ne voulaient pas morceler les terres de la famille. L’administration veut faire connaître les lois sur la terre : publication d’un sermo procuratorum, qui rappelle les différentes lois à l’occasion d’une réponse à des pétitionnaires. les ouvriers saisonniers peuvent devenir des colons à travers la mise en culture de terres incultes, c’est l’exemple du moissonneur de Mactar dont une inscription de 260 retrace l’histoire, on les appelle les circumcelliones. Les colons entreprennent librement de travailler dans des latifundium, c’est le seul moyen de gagner sa vie à l’est et au sud. On n’emploie pas d’esclaves car ils sont plus chers depuis la fin des guerres de la république et moins rentables que des colons intéressés qui doivent équiper eux-même leur lopin, sans besoin d’un important appareil administratif. C/ la situation des colons On a retrouvé des inscriptions qui parlaient des tablettes, même sous l’époque vandale (Albertini), la lex manciana notamment est en vigueur sur de longues périodes, surtout en proconsulaire, dans tous les types de domaines. Elle établit les rapports entre propriétaire et colons et les règles d’occupation des terres incultes. Les conditions de vie des colons : charge d’une partie de la récolte sans minimum (saisons trop fluctuantes), égal à 1/3 de la récolte à part pour le miel où la part est fixe. La part donnée ne doit pas être brute : le blé doit être battu, l’huile déjà fabriquée à la charge du colon. La consommation personnelle est exemptée, ce qui semble nous montrer que c’est une économie de marché. Les colons doivent 4 à 6 jours de corvées par an, les conductores ne rigolent pas avec dans la mesure où c’est leur seul profit à 100%, les colons sont réticents car c’est au moment des moissons. Redevance en argent seulement pour le paturage, sinon Rome a besoin de produits agricoles ! Autres cas d’administration directe avec des gardes champêtres de l’administration impériale qui s’occupent de gérer les problèmes de limites de terrains. Quels contacts entre les colons et l’administration : existence de procurateurs de saltus, de région, et de district à Carthage, qui règlent les litiges entre conductores et colons, avec l’aide de soldats de la cohorte urbaine. Les conductores peuvent frapper les colons quand ils ne sont pas citoyens. Beaucoup de conflits avec la hausse des redevances ou la culture des terres incultes, appels fréquents à l’arbitrage impérial…mais parfois le procurateur est de mêche avec les conductores et les colons doivent faire appel à l’empereur pour obtenir un rescrit qui rappelle leurs droits. Les colons sont représentés dans ce genre d’affaires par leurs « magistri ». Donc le colonat est une forme de dépendance d la population rurale. Succès des latifundias en Afrique car abandonance d’une main d’œuvre qui vient de se sédentariser.