L`épilepsie est une affection chronique du système nerveux ou du

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Version corrigée HB 14 sept 2010
Résumé: Épilepsie, Manuel de formation pour le Laos
H.Barennes, P Chivorakul, C Rajaonarivo, S Vorachit, A Harimanana, P
Chanthavilay
Draft Oct 2010
L’épilepsie.
L’épilepsie est une maladie neurologique qui résulte d’une décharge excessive de
cellules nerveuse appelées neurones. La survenue d’une crise unique ne constitue pas
une épilepsie. L’épilepsie est une répétition de crises, selon une périodicité variable
selon chaque patient, c’est une affection chronique Elle peut atteindre tous les
individus sans différence de sexe, de classe sociale. Elle atteint environ 0.5 à 1
personnes sur mille, soit environ de 50 000 personnes au Laos. L’épilepsie n’est pas
une maladie transmissible, elle ne s’attrape pas au contact des malades.
La plupart des maladies épileptiques sont des personnes normaux qui peuvent avoir
ne activité normale telle que jouer, travailler avec les autres, se marier, avoir des
enfants. Un petit nombre de patient peut présenter un retard mental et la maladie être
associée à ce retard mental. Dans quelques formes graves de l’enfant qui
heureusement sont très rares, l’épilepsie peut lors de la répétition des crises ou
entraîner une dégradation mentale importante. L’épilepsie peut aussi tuer la malade si
les crises ne sont pas traitées à temps. Cependant, la cause la plus fréquente est
accidentelle. Le plus souvent le malade va avoir des accidents graves, (se blesser, se
brûler, se noyer, fracture) lorsqu’il fait une crise d’épilepsie. L’épilepsie se présente
sous plusieurs formes qui diffèrent et n’ont pas le même pronostic ni le même
traitement.
Causes de l’épilepsie
L’épilepsie n’a souvent pas de causes détectables. Parfois, elle survient après un choc
traumatisme sur la tête, infection bactérienne ou virale (méningite, encéphalite) ou
une anoxie néonatale ou lors d’un accident vasculaire cérébral.
Au laos, elle peut être due à des parasites (neurocisticercose, entre autre), plus
rarement une tumeur et dans ce cas là, bien souvent le type de crise fait penser à la
cause (crise localisées ou crises focales survenant chez une personnes sans
antécédents personnel ni familiaux).
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La survenue des crises peut être facilité par l’abus de café, le jeune, les stimulations
lumineuses, la fatigue et l’absence de sommeil, l’alcool, lors de la puberté (facteurs
favorisant).
Les crises d’épilepsie
La crise la plus fréquemment rencontrée est celle de type généralisé tonicoclonique. Il s’agit d’une crise stéréotypée, paroxystique (avec ses différentes étapes
de crise) suivi d’un état post critique.
Le diagnostic. Le diagnostic est facile et repose sur l’interrogatoire précis du patient
et de son entourage. Il n’y a pas besoin d’autres examens si l’histoire et la description
de la maladie est bien faite. La clinique permet de faire le diagnostic d’épilepsie et de
différencier les crises non épileptiques : Lipothymie, Accidents Ischémiques
transitoire, Migraine, Hypoglycémie, Hypocalcémie et Hystérie. L’interrogatoire de
l’entourage et/ou la constatation de visu du déroulement de la crise (parents, video,
téléphone) permet de faire le diagnostic dans la majorité des cas. Dans quelques
situations, le diagnostic nécessite l’enregistrement d’un EEG qui est le seul examen
pouvant aider à confirmer le diagnostic.
Il existe des crises localisées à un membre et des crises qui se généralisent. Les
crises peuvent aussi être toniques, amyotoniques, tonico-cloniques. L’enfant
présente une forme particulière dite “absence” perte de contact avec le monde. Il
existe aussi des formes plus rares qui témoignent de l’atteinte d’une partie
limitée: vocale, auditives, hallucinatoires, sensorielles
Chez l’enfant, on observe aussi avant l’âge de 5 ans des crises convulsives lies à la
fièvre. Ces crises ne sont pas des crises d’épilepsie mais sont liès à la fragilité du
cerveau chez le jeune enfant. Ces crises ne se renouvelleront pas en general après
l’âge de 5 ans. Ces crises doivent être traitées par antipyrétiques (paracetamol,
enveloppement humide) et diazepam par voie rectale (0.2 à 0.3 mg/kg) (mais pas en
intraveineux car il y a un risqué d’arrêt respiratoire).
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L’épilepsie chez l’enfant
L’enfant présente les crises suivantes: myoclonique benigne du nourrisson, absences
de l’enfant, absences de l’adolescent, myoclonique juvenile.
Certaines épilepsies de l’enfant ne nécessitent pas de traitement (comme l’épilepsie a
paroxysme Rolandique). Beaucoup de formes de l’enfant guérissent à l’age adulte.
L’enfant présente une forme fréquente d’épilepsie appelée « absence » dont le
traitement fait appel à l’acide valproique (25-30mg/kg/j chez l’enfant). Le
phenobarbital est inefficace.
La prise en charge du malade et de sa famille
La prise en charge s’accompagne d’information du malade et de sa famille et de son
entourage. Un malade ne peut être pris en charge sans une bonne compréhension de sa
maladie par son entourage, famille et lui même. La prise en charge comprend d’une
part l’éducation du patient et sa famille et le suivi de son traitement:

La prise quotidienne du traitement:
Le malade doit comprendre que le traitement de l’épilepsie est un traitement sur
plusieurs années. Le traitement se prend tous les jours. On utilise un seul traitement
et il faut éviter les autres traitements qui n’ont pas d’effets (calcium, autres)

Le suivi et surveillance avec un médecin ou personnel de santé tous les 3 ou
6 mois une fois le traitement bien stabilisé (si possible revoir le malade et
famille fréquemment au début)

Les précautions à prendre pour éviter les accidents: noyades, brûlures dans
le feu, la chute de la maison ou des arbres, l’éviction de l’alcool, conduite de
véhicule

Précautions pour éviter les crises en particulier chez l’enfant (paracétamol si
fièvre supérieure à 38°), sommeil suffisant, pas d’alcool. Il n’y a pas besoin
de faire un regime alimentaire. Les épileptiques peuvent manger tous les
aliments mais la viande et le poisson doivent être bien cuit.
Le traitement par les antiepileptiques
Tout médecin doit pouvoir : expliquer la maladie au malade et surtout à sa famille,
confirmer le diagnostic, et mettre en route le traitement par phenobarbital. Le
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phénobarbital est actif dans tout type de crise sauf l’absence (chez l’enfant
surtout) qui se traite par l’acide valproique.
Le traitement moderne par les antiepileptiques permet un arret ou une cessation des
crises chez environ 70% des patients. Au laos, le traitement de première ligne est le
phenobarbital. 2-3mg/kg/jr chez l’adulte et 3-4mg/kg/j chez l’enfant (0.2 à 0,5cg/kg).
Le phenobarbital met deux à trois semaines avant d’avoir un taux sanguin correct
pour stabiliser les crises. C’est donc un médicament de la maladie épileptique.
Le diazepam est un médicament de la crise et est utilisé pour faire arrêter les crises en
urgence, ensuite c’est le phenobarbital qui doit être pris tous les jours.
Le coût annuel du traitement par le phenobarbital est d’environ 30$US par an, par le
valproate coûte 2 à 3 fois plus. Le phenobarbital peut être obtenu à l’hôpital de district
ou à l’hôpital provincial sur demande en pharmacie 1. Les médecins des districts et
hôpitaux doivent en prévoir la commande.
Il existe aussi au Laos la phénitoine (active sur la plupart des crises) (que les
pharmaciens confondent souvent avec le phénobarbital), la
carbamazépine, le
valproate (absence de l’enfant)
Dans quelques cas comme crises partielles simples et partielles complexes, il peut être
indiqué d’utiliser la carbamazépine (10-15mg/kg/j chez l’adulte et 15-20mg/kg/j chez
l’enfant), ou le valproate (20-30mg/kg/j chez l’adulte et25-30mg/kg/j chez l’enfant).
Le traitement traditionnel conforte le malade et lui permet surement de mieux
supporter sa maladie. Par contre, le traitement traditionnel il n’est pas efficace pour
réduire les crises et peut constituer une perte de revenu importante au détriment de
l’achat de médicament modernes efficaces.
L’arrêt du traitement peut s’envisager sous contrôle médical seulement après 2 ans
sans crise chez l’adulte et avec précautions (risque de rechute). Le risque de rechute
augmente si la durée du traitement sans crise est trop court et inférieur à 2 ans.
Environ 50% des patients pourront arrêter leur traitement.
Les examens complémentaires
Les autres examens complémentaires ne sont utiles pour la recherche d’étiologies
(cause) et sont donc rarement nécessaires. En cas de doute, le médecin ou le
spécialiste peut vous confirmer la nécessité ou non d’examens complementaires. On
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réalisera des examens pour chercher une étiologie dans les cas suivants : apparition
brutale de crises chez un sujet normal jusqu’à présent et sans antecedent (parasitoses,
tumeur cérébrales)
Traitement d’urgence
Devant toute situation d’urgence, le traitement est basé sur la diazépine. Le traitement
d’une crise en urgence fait appel au diazépam en intra rectal (0.2 mg/kg à répéter une
fois) ou en IV lente ou per os
Une crise qui se prolonge plus de 20 minutes peut entrainer des séquelles cérébrales
importantes. Il faut traiter le malade par diazépam et l’évacuer a l’hôpital. Cela
s’appelle l’état de mal épileptique.
Ce qu’il faut retenir
Maladie: ne se transmet pas par le contact du malade
Malade: est un individu normal qui peut se marier, jouer, travailler en faisant attention
au risque d’accident
Diagnostic : basé sur l’interrogatoire et la manifestation clinique
Traitement : Diazépine pour la crise
Phenobarbital pour le traitement de fond (sauf absence typique)
Un seul medicament: Monothérapie.
Traitement tous les jours, pas d’arret de traitement
Observance thérapeutique à long cours et hygiène de vie
Intégration sociale du patient : éduquer le patient, sa famille et son entourage
Suivi thérapeutique et social du patient et de sa famille
Causes: rechercher cause si crises focales ou localisées, survenant chez individus sans
antécédents
Réussite de traitement >70%
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