Polycopié National des Enseignants de Cardiologie / 2002-2003
troponines : marqueurs de souffrance myocardique) avant d’orienter son patient vers une stratégie
invasive plus ou moins rapide (Figure).
c - Infarctus du myocarde
Le diagnostic d’infarctus du myocarde repose sur l’interrogatoire (douleur thoracique prolongée >
30mn, et un tracé ECG montrant une IDM en voie de constitution : onde de Pardee). Le risque vital
impose une prise en charge médicalisée en urgence et l’objectif thérapeutique est l’ouverture
artérielle dans les plus brefs délais en utilisant tous les moyens disponibles (thrombolyse,
angioplastie coronaire) (Figure).
2 - Embolie pulmonaire
La douleur est brutale basithoracique augmentée par les mouvements respiratoires et s’accompagne
d’une dyspnée, d’une angoisse et parfois d’une syncope ou d’un état de choc en cas d’embolie
massive. Le contexte est souvent évocateur avec un mauvais état veineux, un alitement prolongé,
une intervention chirurgicale récente, un long voyage ou toute situation qui pourrait favoriser une
thrombose veineuse des membres inférieurs. L’ECG ne montre pas de signe d’ischémie évolutive
(parfois : tachycardie, bloc de branche droit, dextro-rotation du coeur (S1Q3), troubles de
repolarisation à droite), la gazométrie peut retrouver une hypoxie associée classiquement à une
hypocapnie et la radiographie pulmonaire est le plus souvent normale à la phase aiguë. Tous ces
éléments doivent faire évoquer en association avec l’examen clinique et le contexte le diagnostic
d’embolie pulmonaire qui doit alors être confirmé par la réalisation d’un scanner spiralé à réaliser
en urgence. Dans les formes sévères, l’échographie cardiaque met en évidence une dilatation des
cavités droites avec élévation des pressions voire un septum paradoxal qui peut justifier une
fibrinolyse en urgence. Dans les formes moins sévères ou en cas de négativité du scanner mais de
forte suspicion d’embolie pulmonaire une scintigraphie pulmonaire peut se justifier car elle est plus
sensible pour les embolies distales. Une scintigraphie de ventilation perfusion est alors réalisée et en
absence de pathologie pulmonaire associée, la présence de zones ventilées mais non perfusées
évoquent très fortement le diagnostic.
3 - Dissection aortique
La douleur est très intense d’installation brutale antérieure avec souvent des irradiations dorsales et
lombaires. Il peut s’agir de sujets à risque comme les patients ayant un syndrome de Marfan ou des
sujets hypertendus et athéromateux anciens. A l’examen l’absence ou la diminution d’un pouls peut