FEM’21 L’étude novatrice Voix et voies de femmes en Europe’21 : culture, traditions, diversité, amitié 2011-2013 (GRU-11-C-LP-120-B-RO) 1 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » Sommaire Dr.Georgeta Adam, Roumanie: Que signifie l'égalité des chances entre les femmes et les hommes?/ p.3 Jelena Stojkovic-Ring , France: L’experience et l’étude, richesses inépuisables / p.6 Ionela Flood, Grande Bretagne : Les Femmes et le management culturel / p.10 Catalina Voican, France : Le management culturel – une introduction / p.19 Sally Powell, Grande Bretagne: La place de la femme dans la société / p. 23 Catalina Voican, France : Le harcèlement de rue / p. 26 Dr. Georgeta Adam, Roumanie: La represéntation des femmes dans la publicité télévisée de Roumanie / p. 29 Dr. Rodica Anghel, Roumanie : L’Image des femmes dans la publicité audiovisuelle en Roumanie / p.32 Dr. Marina Roman, Roumanie: Paradigmes temporels du journalisme féminin en Roumanie: 1990-2013 / p. 37 Marilena Chiriţă, Roumanie: Voix... contre la violence envers la femme /p. 42 Robert Adam, France : Harcèlement sexuel: comment le délit a cessé d’exister en France / p. 45 Cristina Hermeziu, France : « Cherchez la femme. Petit bréviaire contemporain des absences au féminin » / p.47 Catalina Voican, France : Parité lointaine : notes comparatives sur la représentation des femmes au Parlement en France et en Roumanie / p. 55 Dr. Georgeta Adam, Roumanie: Les femmes des médias roumains et quelques lignes stratégiques internationales GMMP 2010 / p. 58 2 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » Dr. Georgeta Adam, Roumanie: Que signifie l'égalité des chances entre les femmes et les hommes? Visibilité, autonomie, responsabilité et la participation égale des deux sexes à/dans toutes les sphères de la vie publique et privée (source: Intégration de l'égalité des chances entre les femmes et les hommes, Conseil de l'Europe, 1998). Considérant les capacités, les besoins et les aspirations différents des personnes de sexe masculin et, respectivement féminin et leur traitement égal (source: article 1 aligne 2 de la Legea nr. 202/2002 relative a l’égalité des chances pour des femmes et des hommes.). Les femmes et les hommes ont les mêmes droits, des obligations et des possibilités en ce qui concerne: - la possibilité d’avoir un lieu de travail, qui peut assurer leur indépendance économique; - leur implication par des tâches ménagères et pour l’éducation des enfants; - la participation à des activités politiques, syndicales, culturelles et communautaires. Qu'est-ce que c’est la discrimination entre les sexes? Toute distinction, exclusion ou restriction fondée sur le sexe’ qui a comme effet ou comme but la prévention ou l’annulation de la reconnaissance, du bénéfice ou de l'exercice par les femmes, quel que soit leur état matrimonial, sur la base de l'égalité entre les hommes et les femmes, des droits de l'homme et des libertés fondamentales, aux domaines politique, économique, social, culturel, civil ou dans tout autre domaine. 3 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » (Source: Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination contre les femmes) Qu'est-ce que le harcèlement sexuel? C'est la forme de comportement verbal, non-verbal ou physique, sexuelle qui a pour effet la violation de la dignité d'une personne et, en particulier la création d'un milieu intimidant, hostile, dégradant, humiliant et offensant. La Loi sur l'égalité des chances entre les femmes et les hommes (Legea nr. 202/2002) définit le harcèlement sexuel comme «toute forme de comportement en fonction du sexe, dont une personne qui est coupable, elle sait qu’on affecte la dignité humaine, si ce comportement est refusé et celui-ci représente la motivation pour une décision affectant ces personne-là ". Qu’est-ce que la disposition de discriminer? Comme le harcèlement, la disposition de discriminer a été récemment introduite en législation de la Roumanie par la Loi n. 27/2004, sans se retrouver, officiellement, dans la législation sur l'égalité entre les sexes. Par cette disposition est portée à l'avant-plan aussi la responsabilité des décideurs, qui peuvent établir des ordres ou des règlements discriminatoires. (Source: Guide des informations et de bonnes pratiques sur l'égalité des chances pour les femmes et les hommes, CPE, Bucarest, 2004). On trouver au cours de plus de deux décennies de démocratie "originale" de Roumanie, des études divers, des recherches, des baromètres, des lois, des institutions dont le but est l'égalité de genre. Nous passerons en revue seulement quelques domaines importants sur lesquels les ONG actives de la société civile, des universités, des études réalisées au niveau européen ou international ont mis en garde: 4 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » le changement des mentalités de la société, mais des femmes aussi, ceux des institutions publiques, etc. À cet égard, la nécessité des campagnes de sensibilisation des femmes sur leurs droits sont encore nécessaires, mais aussi l’ élargissement de la perspective sur les femmes, qui devraient avoir une représentation plus large dans la politique et dans les institutions gouvernementales; le renforcement des institutions chargées de promouvoir l'égalité des chances, notamment sur les critères de genre (il y a un revers pendant ces dernières années, par la diminution des attribues des ANES, la dissolution); encourager la participation et la représentation des femmes (y compris l'introduction de quotas de représentation, par exemple 30% pour le Parlement et pour les Conseils locaux); soutien direct aux femmes (pour les affaires judiciaires conduisant à la discrimination, des bureaux pour conseiller les femmes, des services sociaux pour la famille, etc.) -des études, des recherches, des évaluations statistiques (le développement des statistiques de genre dans le système statistique roumain, des recherches sur la discrimination entre les sexes, l’identification des barrières culturelles qui empêchent la participation des femmes à la vie publique, appelé en général des stéréotypes culturels, générant des attitudes et des perceptions négatives sur les femmes, des rapports de suivi et d’évaluation du statu des femmes dans la société roumaine, des progrès réalisés par les institutions publiques dans ce domaine, mis dans le débat public à travers les médias etc.) Qu'est-ce que c’est l'égalité des sexes? L'intégration des femmes et des hommes dans toutes les politiques. "Gender mainstreaming" est l'intégration systématique des questions relatives aux 5 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » femmes- hommes à tous les stades de l'élaboration des politiques - de la conception, mis en œuvre, le développement et l'évaluation - et dans toutes les politiques de l'Union Européenne, en matière de promotion de l'égalité entre les femmes et les hommes. Cela implique une analyse de l'impact des politiques sur les femmes et les hommes, de sorte que, en cas de déséquilibres, ceux-ci peuvent être ajustés. L'intégration de la dimension du genre est le moyen de rendre l'égalité des sexes une réalité concrète, de créer pour chaque personne un espace au sein des organisations et celui des communautés, ayant comme but de contribuer à mettre en pratique une vision partagée du développement humain durable. Jelena Stojkovic-Ring , France: L’experience et l’étude, richesses inépuisables Ce sont mes études des langues orientales (arabe et turc) à l’Université de Belgrade qui ont donné une orientation à ma carrière. Mais évidemment, à ce moment-là je ne savais pas vraiment où ça me mènerait. Je savais juste que la langue arabe m’intéressait beaucoup. Un autre événement a joué dans la suite des événements : j’ai obtenu mon diplôme en 1991, l’année du début de la guerre en ex-Yougoslavie. Je suis partie en Libye pour travailler et poursuivre mes études. Au cours des six années suivantes, j’ai travaillé comme assistante de direction, comme traductrice, comme bibliothécaire, comme assistante d’orientation pour les étudiants étrangers en France. A un moment, comme je m’étais trouvée au chômage –pour une courte durée en fait, mais je ne pouvais pas le savoir à l’avance, j’avais commencé à apprendre le français grâce aux cours de l’Institut Culturel Français. Par la suite, j’ai suivi un cycle de préparation pour le doctorat en langue arabe (correspondant à un Master) à l’Université de El Fatah de Tripoli. J’étais la seule étudiante non-arabe du département de la linguistique. Cette formation m’a demandé deux ans. Je travaillais de 8 heures à 14 6 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » heures 30, puis j’allais à mes cours de 15 heures à 19 heures, et le soir j’étudiais, six jours par semaine. Mes nuits de sommeil étaient souvent très courtes. En conseillant les étudiants désirant se rendre en France pour y poursuivre des études, j’ai appris l’existence de l’Ecole Supérieure d’Interprétation et de Traduction (E.S.I.T.) à Paris. J’avais très envie d’apprendre l’interprétation de conférence (consécutive et simultanée) et d’essayer de faire de l’arabe et du français, en plus de ma langue maternelle, le serbe, mes langues de travail. Le serbe faisait partie du « régime spécial » et il n’était pas possible de le combiner avec l’arabe. J’ai donc dû faire une demande d’inscription avec l’anglais comme troisième langue. Pendant plus d’un an, j’ai pris des cours particuliers et travaillé beaucoup toute seule car il fallait que j’améliore mon niveau d’anglais pour préparer l’examen d’entrée à l’E.S.I.T. J’ai beaucoup travaillé la compréhension à l’écoute. En 1997, j’ai réussi l’examen d’entrée et j’ai donc passé trois ans à Paris. Je n’ai pas réussi à obtenir mon diplôme au bout de deux ans. Je l’ai obtenu une année plus tard. L’E.S.I.T. veille à ouvrir le monde de travail à ses diplômés. L’année de mon diplôme, le chef des Services de traduction et d’interprétation du Tribunal Pénal International pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) avait été invitée pour faire partie du jury. A l’issue d’une série de 5 épreuves différentes, après que le président du jury m’a informée que j’ai réussi à mon examen de diplôme, elle m’a suggéré de postuler pour un poste d’interprète au TPIY. Cette dernière année et après le diplôme, je partageais mon temps entre la France et le Liban. A cette époque, mon mari travaillait au Sud Liban : hé oui, j’avais trouvé du temps pour me marier. Fin 2000, j’ai quitté le Liban pour prendre mes fonctions d’interprète au Tribunal de la Haye. 7 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » C’était de nouveau une période d’apprentissage intense : pour travailler dans un tribunal et parvenir à interpréter aussi fidèlement que possible, un interprète doit apprendre beaucoup, en particulier sur le droit et sur la jurisprudence internationale. J’ai d’abord travaillé en cabine B/C/S (bosniaque/croate/serbe), puis après plusieurs années d’expérience et de formation ciblée, aussi en cabine française. J’ai suivi chaque formation qui nous a été proposée. Plus tard encore, je me suis portée volontaire pour assister la direction dans la planification des équipes d’interprètes qui devaient couvrir parfois huit audiences par jour. Cela m’a permis de me familiariser avec certains aspects de gestion des services d’interprétation dans une institution judiciaire internationale. Avec la fermeture du TPIY imminente, j’ai commencé à chercher un autre poste, où je pourrais combiner mes expériences passées et élargir mes compétences. L’ouverture du Tribunal Spécial pour le Liban (TSL) m’a donné cette opportunité. J’ai postulé pour le poste du chef adjoint des services linguistiques pour lequel ma connaissance du fonctionnement des services d’interprétation d’un tribunal, a laquelle s’ajoutait ma connaissance de la langue arabe – quoique un peu rouillée – a été décisive. Au TSL depuis 2010, j’ai beaucoup appris sur la gestion d’un service; j’ai suivi plusieurs formations et élargi mes connaissances dans les domaines variés, en particulier dans celui des systèmes et outils de traduction. J’ai surtout appris qu’il est très important pour chacun qui travaille dans une institution ou une entreprise, de savoir exactement quel est son rôle et quelle est sa contribution, la sienne et celle de son service, à la mise en place de la mission de l’institution. J’ai eu aussi la confirmation que le respect des autres est primordial dans un lieu de travail. Je ne sais pas ce que je vais faire le jour ou le TSL, institution ad hoc, fermera, mais je ne crains pas ce moment. Je me crois capable d’accepter le changement et d’apprendre de nouveau ce qu’il faut pour évoluer ou occuper autre type de postes. Evidemment, il se 8 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » pourrait que ca soit plus difficile si je dois quitter le milieu des langues, qui est un milieu où les femmes ne sont pas en général désavantagées par rapport aux hommes. Mon conseil aux jeunes qui débutent leurs carrières serait le suivant : il n’y a pas d’expérience, ni d’études inutiles. Même si à un moment donné, on peut croire que quelque chose ne nous est pas utile, il se peut fort que ça devienne un atout par la suite. Par exemple, si on ne trouve pas de travail avec sa formation à un moment, il ne faut pas hésiter à ce réorienter et à diversifier ses compétences. Il est fort possible que la formation initiale et que l’expérience passée deviennent des atouts pour la suite d’une carrière. Quand j’ai commencé à apprendre le français, je ne pensais à aucun instant que cette décision allait me permettre 5 ou 6 ans plus tard de m’inscrire dans une des écoles les plus prestigieuses pour l’interprétation de conférence et plus tard de travailler au TPYI. En débutant comme interprète au TPIY, je me disais que la page de la langue arabe dans ma vie professionnelle était tournée, et puis 10 ans plus tard, elle m’a conduite au TSL. Le fait d’avoir occupé des postes administratifs immédiatement après mes études d’arabe, m’aide aujourd’hui à mieux comprendre et mesurer à sa juste valeur le travail de mes assistants. Même le fait d’avoir fait du repassage et du ménage pour gagner ma vie pendant les périodes sans emploi stable, heureusement jamais longues, ou pour financer mes études, fait que j’apprécie beaucoup le travail fait aujourd’hui par la personne qui s’occupe de la maison et garde les enfants quand mon mari et moi ne pouvons pas le faire. En 2010, je n’étais pas tout à fait sûre que le passage de l’interprétation pure à un emploi où l’administration et la gestion tiennent une place importante me conviendrait. En fait, j’aime beaucoup le métier que je fais aujourd’hui. Je pense que c’est en grande partie grâce à toutes mes expériences passées : elles sont une richesse qui me permet de le nourrir et de le faire évoluer en étant une force de proposition. En fait, il n’y a pas de métiers ni d’expérience subalternes et les carrières rectilignes, sans difficultés ou adaptations, en particuliers aujourd’hui, n’existent que rarement. 9 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » Ionela Flood, Grande Bretagne : Les Femmes et le management culturel Les femmes et les salons littéraires Les salons littéraires tenus par des femmes sont apparus au xvie siècle et s’épanouiront au siècle suivant. La protection et le soutien financier des femmes qui les ont tenus ont contribué de façon majeure à des projets d’importance capitale pour l’histoire de la pensée, en présidant à la genèse de la préciosité ou à la création de l’Encyclopédie au xviiie siècle. À bien des égards, la prodigieuse fécondité intellectuelle issue du cadre informel des salons littéraires soutient heureusement la comparaison avec l’Académie française où les femmes ne seront admises que trois siècles et demi après sa création. Derrière l’apparence légère de ces aristocrates, modernes et intellectuelles qui bousculent les conventions sociales de leur époque apparaissent des intellectuelles qui ouvrent aux plus grands esprits de leur temps leurs salons où se mêlent personnalités politiques, lettrés et scientifiques des deux sexes et de toutes conditions. Instruites et, la plupart du temps, écrivaines elles-mêmes, elles entretiennent une abondante correspondance avec tout ce que l’Europe d’alors pouvait compter d’esprits ouverts : la seule correspondance de Marie du Deffand compte, par exemple, 1 400 lettres. La plus célèbre de ces correspondances est celle de Marie de Sévigné. Ces réunions assez nombreuses d’esprits d’élite ou de personnes tenant à la « société polie », qui existèrent jusqu’au début du xixe siècle, constituèrent autant de centres, de foyers littéraires dont la connaissance est indispensable pour saisir dans ses détails et ses nuances l’histoire de la littérature. Comme ces salons littéraires furent presque toujours présidés par des femmes, l’histoire des premiers ne peut s’envisager indépendamment des secondes. C’est dans le salon de ces femmes distinguées par l’esprit, le goût et le tact que s’est développée l’habitude de la conversation et qu’est né l’art de la causerie caractéristique de la société française. Ces 10 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » salons où l’on s’entretenait des belles choses en général, et surtout des choses de l’esprit exercèrent une influence considérable sur les mœurs et la littérature. Le premier salon littéraire fut celui de l’hôtel de Rambouillet, dont la formation remonte à 1608 et dura jusqu’à la mort de son hôtesse, Catherine de Rambouillet, dite « Arthénice », en 1659. D’autres réunions moins célèbres, mais néanmoins dignes d’être citées, existèrent au xviie siècle, sans compter les ruelles, réduits et alcôves, où Précieux et Précieuses s’efforcèrent d’imiter l’hôtel de Rambouillet. Sous Louis XIII, on trouve le salon de Marie Bruneau des Loges, que ses admirateurs appelaient la dixième muse, et dont Conrart a dit : « Elle a été honorée, visitée et régalée de toutes les personnes les plus considérables, sans en excepter les plus grands princes et les princesses les plus illustres... Toutes les muses semblaient résider sous sa protection ou lui rendre hommage, et sa maison était une académie d’ordinaire. » Balzac, Malherbe, Beautru, fréquentèrent surtout cette maison et, parmi les grands personnages qui témoignèrent leur estime à Marie Bruneau des Loges, on remarqua le roi de Suède, le duc d’Orléans et le duc de Weimar. Vers le milieu du xviie siècle, c’est le salon de Madeleine de Scudéry qui prit de l’importance. Les troubles des deux Frondes ayant dispersé en grande partie les habitués de l’hôtel de Rambouillet, cette écrivaine le reforma dans sa maison de la rue de Beauce, dans le Marais. Là vinrent Chapelain, Conrart, Pellisson, Ménage, Sarrasin, Isarn, Godeau, le duc de Montausier, la comtesse de La Suze, la marquise de Sablé, la marquise de Sévigné, madame de Cornuel, Arragonais, etc. Dès le commencement du xviiie siècle, on trouve le salon de la duchesse du Maine ouvert dans son château de Sceaux où elle accueillait les écrivains et les artistes mais donnait également des fêtes de nuits costumées. Elle en fit, suivant la remarque d’un écrivain, le 11 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » temple des galanteries délicates et des gracieuses frivolités ; c’était un piquant contraste avec ce château de Versailles où s’éteignaient les années moroses de Louis XIV à son déclin. Malézieu et l’abbé Genest présidaient aux divertissements littéraires que la duchesse offrait à ses habitués dont les plus fidèles composaient « l’ordre de la Mouche à miel », que des courtisans spirituels avaient imaginé en son honneur. Parmi les gens d’esprit que l’on voyait aux fêtes de Sceaux, se distinguaient, au premier rang, Fontenelle, La Motte Houdar et Chaulieu. La femme de chambre de la duchesse, Marguerite de Launay, future baronne de Staal, se fit bientôt remarquer et joua son rôle dans celle aimable société dans laquelle on pouvait également côtoyer Voltaire, Émilie du Châtelet, Marie Du Deffand, Montesquieu, D’Alembert, le président Hénault, le futur cardinal de Bernis, Henri François d'Aguesseau, le poète Jean-Baptiste Rousseau, le dramaturge Antoine Houdar de la Motte, Sainte-Aulaire, l’abbé Mably, le cardinal de Polignac, Charles Auguste de La Fare, l’helléniste André Dacier, l’abbé de Vertot, le comte de Caylus, etc. Contrairement à ce qu’a rapporté une certaine historiographie, jamais les cercles abusivement nommés salons — le mot n’apparaît qu’au xixe siècle, entre autres sous la plume de la duchesse Laure Junot d’Abrantès —, et la sociabilité n’ont eu autant d’importance en France et en Europe qu’à la toute fin du xviiie siècle et dans les premières années du xixe siècle. Il existe encore à cette époque plusieurs expressions pour désigner ce qu’on appellera plus tard « salons littéraires ». On parlait couramment en effet sous Louis XVI de « bureaux d’esprit » pour désigner une réunion à intervalles réguliers chez une dame du monde, et ses habitués forment sa « société ». La sociabilité des temps pré-révolutionnaires et révolutionnaire s’articule autour de ces lieux d’influence dont la caractéristique commune, contrairement aux clubs et académies de jeu qui apparaissent avec les loges maçonniques, est de cantonner exclusivement dans la sphère privée. Selon les époques et surtout selon l’actualité, ces réunions qui ne sont pas accessibles au tout-venant et prennent une tonalité moins « littéraire » — si tant est 12 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » que le salon « littéraire » stricto sensu ait jamais existé — que politique, plus ou moins — même si la littérature, le théâtre, le jeu, la peinture et la musique y occupèrent alors une place importante. Selon les cas, on est plus ou moins en faveur des philosophes, d’une nomination, d’une décision ministérielle, d’une pièce de théâtre à sous-entendus, d’un acteur ou d’une actrice à succès. Les derniers des salons littéraires dignes de ce nom ont été ceux, sous la Restauration, de Juliette Récamier et de Delphine de Girardin au salon régulièrement fréquenté, entre autres, par Théophile Gautier, Honoré de Balzac, Alfred de Musset, Victor Hugo, Laure Junot d’Abrantès, Marceline Desbordes-Valmore, Alphonse de Lamartine, Jules Janin, Jules Sandeau, Franz Liszt, Alexandre Dumas père, George Sand et Fortunée Hamelin. Un des derniers grands salons littéraires de Paris a été celui de Virginie Ancelot à l’hôtel de La Rochefoucauld. Meilleure écrivaine que son mari, Jacques-François Ancelot, qui fut élu à l’Académie française en 1841, celle qui était, par ses talents, plus digne que lui d’intégrer cet auguste corps, fit de son salon où elle accueillit, de 1824 à sa mort en 1875, Pierre-Édouard Lémontey, Lacretelle, Alphonse Daudet, Baour-Lormian, Victor Hugo, Sophie Gay et sa fille Delphine de Girardin, le comte Henri de Rochefort, Mélanie Waldor, la comédienne Rachel, Jacques Babinet, Juliette Récamier, Anaïs Ségalas, François Guizot, Saint-Simon, Alfred de Musset, Stendhal, Chateaubriand, Alphonse de Lamartine, Alfred de Vigny, Prosper Mérimée, Delacroix, presque un passage obligé vers cette institution. Parlant, dans son discours de réception, de ces « femmes de l’Ancien Régime, reines des salons et, plus tôt, des « ruelles » qui inspiraient les écrivains, les régentaient parfois », Marguerite Yourcenar, première femme à être élue à l’Académie française trois siècles et demi après sa création, déclara : « Je suis tentée de m’effacer pour laisser passer leur ombre ». Les femmes de lettres 13 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » Le terme femme de lettres désigne une écrivaine ; c’est la forme féminisée de l’expression française « homme de lettres ». Ce terme se popularise au cours du xviie et du xviiie siècle, de par le rôle joué par certaines femmes cultivées et d’influence, dans les salons littéraires qu’elles organisent et qui servent de lieu de rencontre et de débats dans le milieu intellectuel parisien, et jouent ainsi un rôle prédominant à l’époque des Lumières. Ces femmes jouèrent également un rôle de pionnières dans la conceptualisation de la pensée féministe, qui conduisit plus tard à la création des premiers mouvements féministes. Dans son ouvrage Une chambre à soi, Virginia Woolf analyse l’influence de la condition féminine sur le travail artistique des écrivaines. Découragé, bridé1, le talent de certaines femmes de lettres ne put être que le pâle reflet de ce qu’il aurait pu être en des circonstances sociales et financières plus propices à l’exercice de leur art. L’activité littéraire des femmes fut souvent bridée par les conceptions sexistes et la structure sociale des sociétés occidentales des époques moderne et contemporaine. Leurs travaux sont souvent critiqués, minimisés, par leurs contemporains masculins et féminins[réf. nécessaire]. L’activité littéraire des femmes emprunte donc souvent à cette époque et plus tard des voies détournées, comme la publication anonyme (Jane Austen) ou l’usage de pseudonymes masculins : les sœurs Brontë, George Sand, George Eliot, y ont par exemple eu recours. À partir du xvie siècle, des femmes de la noblesse, influentes et cultivées, organisent des salons littéraires, qui deviennent au cours des deux siècles suivants des hauts lieux de la vie culturelle. Leurs contributions à l’élaboration et la transmission des idées des Lumières et la vie intellectuelle parisienne et européenne est donc majeure. Des femmes écrivains comme Madeleine de Scudéry, mieux connue sous son pseudonyme de « Sappho », s’y illustrent, et ont une carrière littéraire très dense, même si dans le cas de Sappho, une partie de ses œuvres est publiée sous le nom de son frère. 14 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » L’échange de correspondance est également une activité littéraire qu’elles exercent, certaines devenant des témoignages célèbres d’une époque, et évoluent vers un véritable genre littéraire caractérisant les romans épistolaires. Le cas des correspondances de l’épistolière Marie de Sévigné est à ce titre exemplaire : rédigées au xviie siècle, ses lettres sont publiées de façon clandestine en 1725, puis publiées officiellement par sa petite-fille en 1734-1737 et en 1754, et rencontrent une grande popularité. Les écrits de ces femmes apportent souvent à la littérature une vision féminine particulière, allant de simples badinages, à des critiques piquantes de personnalités ou des structures sociales de leur époque. Avec ces écrits émergent également les premières conceptualisations de l’ère contemporaine qui donneront naissance au féminisme. La femme de lettres Olympe de Gouges emprunte ainsi une carrière politique et de polémiste, dont les écrits portent en faveur des droits civils et politiques des femmes et de l’abolition de l’esclavage des Noirs : elle est notamment l’auteure de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Les idées révolutionnaires françaises se répandant en Europe, l’institutrice anglaise Mary Wollstonecraft publie en 1792 son pamphlet révolutionnaire et féministe, Défense des droits de la femme. Ces femmes et leurs écrits sont parfois vivement critiqués, par les deux sexes, à cause de leur statut de femme : le critique littéraire Samuel Johnson compare ainsi les femmes prédicateurs à « un chien en train de danser : vous êtes étonné de le voir réaliser un tour, mais sa danse demeure boiteuse et mal exécutée. » Toutefois, cette critique-ci s’inscrit dans le contexte particulier de la société anglaise du xviiie siècle. D’autres sont mieux accueillies et font l’objet d’une véritable reconnaissance sociale et littéraire. Malgré l’aspect parfois subversif de ses écrits vis-à-vis de la société patriarcale et machiste de son époque, Madeleine de Scudéry a été la première femme à recevoir le prix de l’éloquence de l’Académie française. 15 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » À la fin du XIIIe siècle, les bas-bleu désignent ces femmes de lettres qui fréquentent les salons littéraires. L'expression existe également en Angleterre, sous la forme bluestockings. Il finit par identifier un courant littéraire et intellectuel féminin, le basbleuisme. Au XIXe siècle, le terme devient très péjoratif, et se voit utilisé par les opposants à la présence des femmes dans la carrière littéraire, et en particulier des écrivaines comme Sophie Gay, George Sand, et Delphine de Girardin, par exemple. Des personnalités majeures de la littérature stigmatisent les femmes de lettres, comme Gustave Flaubert, tandis que d'autres dénoncent cette forme de misogynie, comme Honoré de Balzac. Les femmes managers Aujourd’hui de plus en plus nombreuses au sein des entreprises, les femmes managers ouvrent la voie à une autre manière de diriger. Les valeurs dites féminines font de plus en plus d'adeptes, y compris chez certains de leurs homologues masculins. Si elles demeurent encore sous représentées parmi les hauts postes de direction, les femmes ont désormais toute leur place dans le monde de l’entreprise. Et plus seulement aux places traditionnellement associées à leur sexe, telles les ressources humaines, ou la communication. Mieux, elles réussissent à imposer progressivement des valeurs « féminines » qui viennent ébranler le modèle masculin, la référence depuis des siècles. En cinquante ans, le paysage de l’entreprise a changé : on y compte de plus en plus de femmes. Pour autant, « le référentiel culturel du management est masculin », explique Pierre Blanc-Sahnoun, coach et conseil en développement professionnel. « Dans notre culture occidentale, les schémas liés au commandement sont des schémas guerriers ». Compétitivité, conquête, agressivité… Dans le domaine du management, l’homme reste globalement ce chasseur, qui rapporte, non plus de la viande, mais des contrats. À l’opposé, la femme reste traditionnellement celle qui donne la vie, et elle propose, plus qu’elle n’impose. Et puis, elle mélange vie privée et vie professionnelle. Sens de l’écoute, 16 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » souci des autres, empathie… Autant de qualités de type féminin qu’Agnès Arcier détaille dans son ouvrage Le quotient féminin de l’entreprise (Le Village mondial, 2002). « Ce sont des qualités que la société conduit à considérer comme féminines », constate-t-elle. Parmi elles, le sens du concret, le partage d’informations, la mise en avant des collaborateurs, la capacité à persuader et à former un consensus… « Elles peuvent être utiles dans une organisation, aux côtés de qualités plus traditionnelles de type masculin ». qui la préserve. Protection, sensibilité, intuition, font ainsi partie de ses grandes composantes. "La plupart des stéréotypes voudraient nous faire croire que les femmes leaders excellent dans des compétences de 'soin', comme l'attention aux autres, la construction des relations, ou encore pour certains, l'intégrité et l'accomplissement personnel. Mais les atouts des femmes ne se limitent pas du tout aux points forts qui leur sont traditionnellement attribués", écrivent Jack Zenger et Joseph Folkman sur le site de la Harvard Business Review. Pourtant, hormis la "prise d'initiative", les compétences assignées aux femmes semblent bien recouper ces préjugés. Selon l'étude, les femmes cadres possèderaient une plus haute intégrité et honnêteté, inspireraient et motiveraient davantage les autres, et développeraient mieux que les hommes le travail d'équipe. Ceux-ci ne surclasseraient les femmes que dans un seul savoir-faire: l'habilité à développer un point de vue stratégique pour leur entreprise. Dans un etude menée par Jack Zenger et Joseph Folkman auprès de 7280 managers, aux Etats-unis. 64% d'hommes et 36% de femmes nous avons une vision différentialiste que récuse pourtant Julie Muret, porte-parole d'Osez le féminisme. "Les femmes ne gouvernent pas différemment des hommes. Cela supposerait que les deux sexes sont différents dans leurs jugements et comportements, or ce n'est absolument pas prouvé scientifiquement. Le cerveau est forgé sur l'expérience de vie, pas sur le sexe." 17 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » Un constat que partage Monique Dental, animatrice du réseau féministe Ruptures. "Les compétences managériales sont de l'ordre de la culture, pas de la nature humaine", affirme-t-elle. Ainsi, si les femmes possèdent des "compétences plus humaines, c'est parce qu'elles ont été exclues par les hommes des sphères du pouvoir et cantonnées aux activités domestiques". Les recherches sur les atouts des femmes managers ne cessent pourtant de fleurir. Comme dans cette étude américaine, qui voit dans les dirigeantes un rempart anticrise, grâce à leur prudence et altruisme face aux risques financiers. Ou dans une enquête du cabinet McKinsey, pour qui la présence des femmes au sommet est un gage de bénéfices: un management composé de plus de trois femmes augmenterait la rentabilité de l'entreprise. "Ce genre d'étude conduit à l'impasse", déplore Julie Muret. Et ne sert pas les femmes. "Si l'on doit arriver à la parité, ce n'est pas parce que les femmes sont meilleures que les hommes mais parce qu'elles représentent 51% de la population." Bibliographie Olivier Blanc, « Cercles politiques et salons du début de la Révolution (1789-1793) », in Annales historiques de la Révolution française, 2006, no 2, p. 63-92. (en) Amelia Ruth Gere Mason, The Women of the French Salons, New York, the Century Co., 1891 ; Kessinger Publishing, 2004 (en) Evelyn Beatrice Hall, The Women of the salons, and other French portraits, Freeport, Books for Libraries Press 1969. Stephen Kale, French Salons, High Society and Political Sociability from the Old Regime to the Revolution of 1848, the Johnson Hopkins University Press, Baltimore and London, 2004 Antoine Lilti, Le monde des salons — Sociabilité et mondanité à Paris au xviiie siècle, Paris, Fayard, 2005 (en) Carolyn C. Lougee, Le Paradis des femmes : women, salons, and social stratification in seventeenth-century France, Princeton, Princeton University Press, 1976 18 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » Mary Summer, Quelques Salons de Paris au xviiie siècle, Paris, Société française d’éditions d’art, L. H. May, 1898 Jean de Viguerie, Filles des Lumières : femmes et sociétés d’esprit à Paris au xviiie siècle, Bouère, Dominique Martin Morin, 2007 Laure Adler et Stefan Bollmann, Les Femmes qui écrivent vivent dangereusement, Paris, Flammarion, 2007. Virginia Woolf, Une Chambre à soi (A Room of One’s Own, 1929), traduit par Clara Malraux, 10/18, 2001 John Stuart Mill, La Sujétion des femmes, 1869 Camille Aubaude, Lire les femmes de lettres, Paris, Dunod, 1993. Geneviève Brisac, La marche du cavalier, Paris, éditions de l’Olivier, 2002. Angela Carter, The Sadeian Woman : An Exercise in Cultural History, Londres, Virago, 1979. Hélène Cixous, Entre l’écriture, Paris, éditions des Femmes, 1986. Colette Cosnier, Le Silence des filles : de l’aiguille à la plume, Fayard, 2001. Sandra M. Gilbert et Susan Gubar, The Madwoman in the Attic : The Woman Writer and the Nineteenth Century Imagination, New Haven, Yale University Press, 1979. Liesel Schiffer, Femmes remarquables du XIXe siècle, Paris, Vuibert, 2008. Catalina Voican, France : Le management culturel – une introduction Management culturel - définition Le management culturel définit un ensemble de compétences clefs nécessaires pour gérer les organisations culturelles et artistiques, assurer les conditions nécessaires à la création culturelle et artistique et sa réception par le public. 19 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » L’acquisition de ces compétences fera possible une compréhension plus large des institutions et des acteurs majeurs qui sont à l’oeuvre dans l’environnement culturel, politique, social et économique où fonctionnent les arts et les organisations culturelles. Un bon manager dans le domaine culturel doit disposer d’un ensemble de compétencesclefs en affaires, dont le marketing, la planification stratégique, les finances, les TIC et la levée de fonds. L’expérience acquise dans une ONG est utile, mais des études spécialisées sont nécessaires pour aborder ce domaine avec un maximum d’efficacité. Compétences-clefs d’un bon manager : • posséder une connaissance profonde des mécanismes culturels et pouvoir placer la culture dans un contexte organisationnel plus large; • se tenir au courant avec les évolutions conceptuelles dans le domaine, ainsi qu’avec les méthodes de recherche dans le domaine du management culturel; • avoir une perspective théorique, mais également appliquée à propos de la gestion des arts et appliquer cette perspective dans les organisations où il souhaite s’intégrer; • être ouver à l’accumulation de nouvelles connaissances, avoir une pensée créative; • s’appuyer sur les connaissances antérieures et les compétences acquises, soit par des études soit par l’expérience dans le domaine de l’industrie culturelle et créative; • posséder des compétences relationnelles et d’adaptation au contexte institutionnel local. Pourquoi avons-nous besoin de spécialistes en management culturel ? La société contemporaine s’appuie sur la gestion des savoirs. Le besoin de connaître et développer la gestion des biens culturels se fait sentir, et surtout l’approfondissement des aspects administratifs, économiques, juridiques et institutionnels nécessaires à une bonne 20 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » gestion des biens culturels qui se trouvent dans le domaine public ou privé. Les biens culturels, qui dans ce contexte incluent tous les biens meubles ou immeubles à valeur historique et/ou artistique, font l’objet d’une codification de plus en plus complexe ces dernières décennies. Aux aspects traditionnels, qui ont trait à la conservation et l’exposition muséale, à l’évaluation, authentification et restauration, s’ajoute ces dernières années une vaste législation de protection du patrimoine, soutenue par la constitution d’organismes gouvernementaux ou non gouvernementaux spécialisés. L’installation des mécanismes du marché libre en Roumanie a des effets directs aussi dans le domaine des biens culturels, qui se retrouve de plus en plus partagé entre les institutions publiques et l’espace privé, les collectionnaires et le marché des antiquités et de l’art. Contrairement aux idées reçues, la culture, dans son acception large qui inclut aussi les industries créatives et l’exploitation du patrimoine, est un secteur qui produit de la valeur économique, et non un simple consommateur de ressources. Par exemple, ces dernières années, le tourisme s’est spectaculairement développé en Roumanie, générant des profits pour les sociétés y impliquées et créant de l’emploi pour toujours plus de personnes. Les objectifs culturels, qui ont une valeur historique, archéologique, touristique ne sont toutefois pas toujours exploitées au mieux, du point de vie de l’optimisation de leur attractivité touristique. Institutions publiques qui font usage des ressources de management culturel: - Ministère de la Culture - réseau muséal - Ministère des Affaires Etrangères – Services culturels - ICR 21 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » - Ministère de l’Intérieur – les directions spécialisées dans la criminalité liée au patrimoine historique et culturel (y compris en coopération avec INTERPOL) - administration locale – directions culturelles Secteur privé : - ONG spécialisées; - marché des antiquités et de l’art: galeries d’art; galeries d’antiquités; maisons d’enchères; - sociétés d’assurances; - bureaux de conseil pour la gestion des valeurs culturelles (acquisitions, évaluation, conservation etc.) Domaines connexes : - presse écrite et audiovisuelle; - secteur éditorial; - tourisme; - publicité; - décorations intérieures; - conseil image tous domaines. Exemples de bonnes pratiques dans le management culturel en Roumanie - Théâtre National « Radu Stanca » Sibiu et Festival National de Théâtre de Sibiu, qui capitalisent l’expérience de Sibiu capitale européenne de la culture 2007; - Festival Enescu; - TIFF Cluj-Napoca; - ICR (par les programmes d’aide à la traduction de littérature roumaine, plus de 300 titres sont parus en 6 ans). 22 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » Sally Powell, Grande Bretagne: La place de la femme dans la société L'égalité des sexes est une représentation mesurable et égale des femmes et des hommes. L'égalité des sexes ne signifie pas que les femmes et les hommes sont les mêmes, elle signifie seulement que les deux catégories ont la même valeur et doit recevoir un traitement égal. L’Organisation des Nations Unies considère l'égalité des sexes comme un droit de l’homme. Cette organisation souligne que l’émancipation des femmes est aussi un outil indispensable pour promouvoir le développement et réduire la pauvreté. Le droit de vote est un autre aspect qui tient à l’égalité des sexes, mais il ne s'applique pas à toutes les femmes dans le monde. Un exemple est donné par l'Arabie Saoudite, un pays qui ne donne pas aux femmes le droit de vote. L'égalité en matière de rémunération pour le même volume de travail est l'un des domaines où l'égalité entre les sexes est rare. L’importance de l'égalité entre les sexes est mise en évidence par son inclusion comme l'un des 8 Objectifs du Millénaire pour le Développement, objectifs qui assure le cadre pour réduire la pauvreté à moitié et améliorer la qualité de vie. Cependant, la discrimination contre les femmes et les hommes reste la forme la plus répandue et persistante d'inégalité. (http://ippf.org/our-work/what-we-do/gender/what-gender- equality). Une étude du cabinet de conseil McKinsey montre qu’au niveau des grandes entreprises européennes en ce qui concerne l’environnement de travail, l’innovation, la responsabilité et le profit, les meilleurs emplois tant pour les femmes que pour les hommes, sont offerts 23 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » par les entreprises qui incluent un large nombre de femmes dans la direction. En plus, les entreprises qui ont une composition équilibrée entre les sexes peuvent atteindre un bénéfice d'exploitation de 56% plus élevé que celui des entreprises qui emploient seulement des hommes. Un certain nombre d'études sur les entreprises américaines figurant dans Fortune 500 révèle que la performance financière des entreprises avec un plus grand nombre de femmes dans la direction est meilleure. Les entreprises ayant trois femmes ou plus dans les postes supérieurs de gestion bénéficient de plus d'efficacité organisationnelle par rapport aux entreprises sans aucune femme dans la direction. De plus, l'augmentation du nombre de femmes dans la direction conduit à l’accroissement de l'innovation dans l'entreprise. L’impact de l’égalisation du poids des femmes et des hommes salariés se traduirait par une augmentation de jusqu'à 13% du PIB de l'UE, selon une simulation réalisée par Goldman Sachs. D'autres études montrent que l'efficience, la créativité, la responsabilité sociale et même la moralité sont plus élevées dans les entreprises avec des femmes dans des postes de haut niveau. Une perspective féminine a haut niveau et dans la direction des entreprises pourrait conduire à un accroissement de la responsabilité sociale des entreprises, de la préoccupation pour l'environnement et du respect vers les obligations morales. La promotion de l'égalité entre les sexes est considérée comme un encouragement vers une plus grande prospérité économique a ete presente dans un raport par World BankGender Equality as Smart Economics: A World Bank Group Gender Action Plan Fiscal years 2007–10.( September, 2006). 24 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » En 2010, l'Union Européenne a créé l'Institut Européen pour l'Egalité entre les Sexes (EIGE) à Vilnius, en Lituanie, dans le but de promouvoir l'égalité entre les sexes et la lutte contre la discrimination. Aussi, il est important de noter que l'égalité des sexes fait partie de la stratégie nationale dans le Royaume-Uni et d'autres pays européens. L'éducation personnelle, sociale et de santé, la religion, et les compétences linguistiques sont des domaines qui concernent des questions liées à l'égalité entre les sexes, comme des sujets de discussion très sérieux par rapport à leurs effets sur la société. Par conséquent, il y a une plus grande importance attachée au sujet de l'égalité des sexes, mais il ya aussi des situations qui confirment des différences significatives entre les hommes et les femmes dans la société - tels que le droit de vote, l'égalité de rémunération pour le même travail – en tenant compte de numéraux facteurs culturels qui tendent à influencer le développement ou la réduction de ces disparités. Sally Powell avec Ionela Flood (Romanca Society-Grand Bretagne), Belinda Donovan (Maire du District de Hammersmith & Fulham, Londres), Raluca Milodin (traducteur), Dr. Adam Georgeta (ARIADNA Roumanie) et autre participants dans le project FEM21. 25 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » Catalina Voican, France : Le harcèlement de rue Présentation générale : Une question d’actualité que nous, Connexion Roumanie, avons déjà essayé de mettre en avant à l’occasion de la sortie du film « Femmes de la rue » (voir la page Facebook). Comme les réactions sur les réseaux de socialisation en France, comme en Belgique, où le film a été fait, ont été massives, nous avons décidé d’y revenir. Deux mots sur le film et les réactions dans la presse. Pour son travail de fin d’études, la jeune étudiante en cinéma Sofie Peeters filme avec une caméra cachée dans un quartier populaire de Bruxelles. Elle apparaît à l’écran, habillée d’une robe tout à fait normale et décente, se promenant dans un quartier de Bruxelles. Le plus frappant dans ce film, ce n’est pas le personnage féminin mais bien les propos des hommes qu’elle croise. Hommes que la fille ne connait pas, mais qui lui parlent vulgairement pour la simple faute d’être femme et d’oser porter une robe. Les réactions ont été vives et rapides. D’abord en Belgique et ensuite en France. Sur twitter la page nouvellement créée « harcèlement de rue » a attiré beaucoup de suiveurs. Deux nouveaux groupes sont créés sur Tumblr : « Paie ta shnek » et « He mademoiseau ». Les femmes veulent partager leurs expériences et se faire entendre. Elles veulent parler d’un problème qui les tracasse depuis très longtemps mais auquel personne ne fait attention. Aux Etats Unis, le phénomène du « hollaback » est en discussion depuis quelques années. Depuis 2005 il y avait même un groupe « hollaback » Europe, mais les échos ont tardé à se faire entendre. 26 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » Nous ne parlons pas d’un phénomène nouveau mais de nos jours il monte en intensité. Nous ne parlons non plus d’un problème français ou belge. Il touche beaucoup de pays et des femmes de toutes les couches socio-économiques. Double agression : Beaucoup de personnes se demandent s’il s’agit vraiment d’une agression, s’il y a vraiment un harcèlement. L’agression existe. Elle est d’abord verbale, puis il y un envahissement de l’espace personnel et souvent les mots sont accompagnés par des attouchements. Les femmes témoignent et expliquent qu’elles perçoivent « le harcèlement de rue » comme une agression Nous pouvons identifier deux facettes à cette agression : le fait en lui-même, la manière dont la victime, la femme, le vit (réaction, le soutien, ou plutôt le manque de soutien de la part des proches). Les proches des victimes, dans leur majorité, ne « perçoivent » pas le harcèlement de rue comme un problème réel ou une agression. Tout au contraire. Certains, en général les hommes, le voient comme une sorte de compliment. Une raison pour la femme de se sentir flattée. Explications : Il est difficile de trouver les causes exactes de ce phénomène. Il y a des explications sociologiques ou philosophiques. Elles partent de l’idée que toute relation est une relation de force. La rue comme représentation de l’espace public a toujours été un lieu où les hommes ont fait les règles. Pour y accéder, les femmes ont dû se plier aux règles des hommes. Sinon elles en étaient exclues ou elles s’auto excluaient. Certaines féministes voient donc 27 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » dans cette agression, dans ce harcèlement une nouvelle tentative d’exclure symboliquement les femmes de l’espace public. D’autres sociologues y voient une conséquence de l’image de la femme comme objet de consommation. Les médias présentent la femme comme un objet de consommation qui en vaut un autre. Les jeunes hommes la veulent comme, en exagérant un peu, ils veulent une nouvelle paire de baskets. Malheureusement, quand ils sortent dans la rue, dans la vraie vie, ils se rendent compte que la réalité est différente de ce que les médias leur avait induit. Les femmes ne « se procurent » pas aussi facilement qu’une paire de chaussures. Cette différence entre ce que était pensé et la réalité provoque une réelle frustration. Le comportement agressif envers les femmes dans la rue saurait donc être expliqué comme une expression de cette frustration. La différence nord-sud. Certains chercheurs qui se sont intéressés au phénomène de harcèlement de rue ont remarqué qu’il est plus présent dans les pays du sud que dans les pays du nord. Les explications culturelles, culture latine vs. culture nordique, sont très populaires mais elles sont difficilement corroborées par des données scientifiques. Solutions : Légales : il n’y en a pas beaucoup. Au mieux, on peut parler d’attouchements sexuels. Au niveau politique, puisque le débat public a redoublé d’intensité, des solutions législatives sont envisagées. Malheureusement, à ce jour ces solutions n’ont pas été identifiées. En pratique, il s’avère malaisé de codifier dans une loi ce type de harcèlement. Pratiques : à Malines en France, la maire de la ville a proposé d’utiliser des policières en « appâts » pour identifier les agresseurs, à Bruxelles une amende de 250 euros à payer par les coupables est préférée. 28 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » L’importance du travail des ONG et des associations de soutien ressort clairement du contexte évoqué. Des solutions légales sont assurément nécessaires, mais c’est d’abord au niveau éducationnel qu’il est primordial d’agir. D’autre part, le phénomène du harcèlement de rue s’est amplifié en toute impunité sur fond de disparition de la loi contre le harcèlement sexuel, déclarée non constitutionnelle par le Conseil d’Etat et pas encore été remplacée. Dr. Georgeta Adam, România: La represéntation des femmes dans la publicité télévisée de Roumanie L'analyse de genre dans les messages publicitaires en Roumanie. TVR1 intervalle d’horaire prime time de 19,00 à 20,00h, bloc publicitaire compact, le 28 Août 2011 Notre histoire commence évidement devant le petit écran. TVR1 ou toute autre chaîne de télévision parce que la publicité en Roumanie est répartie selon de rating entre les grands opérateurs médias. Pendant quelques bonnes minutes, nous sommes bombardés de publicités pour nous orienter dans l'espace et dans le supermarché, parce que le Roumain, comme n'importe quel citoyen du monde civilisé, est fortement lié au phénomène de la consommation! Alors qu'est-ce qu’on apprend pour ne pas être désorientés? Pour la publicité de produit Calgon pour la machine de lavage on s’appelle un "professionnel" l'homme qui explique les avantages des produits pour ne pas rester ,,au dehors de wagon’’ avec notre marchandise de longue utilisation! Mais la femme est celle qui renforce le message en utilisant sa voix insinuante, mélodieuse, chaude, en chantant de bonheur, qu’elle seule est dans son milieu, dans l'espace domestique: "La machine à laver vit plus au Calgon!" L’exultance du bonheur causée par le lavage est maxime lorsqu’une présence féminine parle de séduction des secrets de la cuisine internationale et ... les taches sèches et difficiles que seul Ariel Impex (et je ne sais plus comment) peut les 29 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » supprimer (je n'ai pas essayé, mais certainement ce n’est pas vrai cent pour cent). Alors, la femme vend aussi le détergent Ariel! Elle est même heureuse de le faire, comme nous démontre sans etre convaincue, l’actrice plantureuse, experte dans les détergents, qui est devenu Magda Catone. L’Étoile des détergents lance ces jours-ci Bonux 2 en 1, qui a une odeur séduisante, naturelle, séparés même d’Eden. "Vas-y, je t’ai trompé", elle plaisante prête à nous prendre avant avec le nouveau produit qu’il faut devenir ,,un brand’’! Notre commentaire vient sec: un stéréotype de genre est liée au rôle inferieur de la femme qui peut se réjouir par les miracles d’un détergent plus que d’une symphonie ou d’un poème lu dans un livre! Avec un Dero est également livré une autre chanson populaire évidemment murmuré confidentiellement ,,Charge-toi avec de la fraîcheur!" insinuant La voix féminine est aussi insinuante quand nous vende le nouveau Garnier avec cette chanson-là populaire, murmuré «Prenez garde!" - un signe que de suite, la publicité liée de soin du corps comme «produit», comme objet, sont toujours laissés au soin ...de la femme. Mais la salle de bains est, à côté de la cuisine, un espace un endroit absolument magnifique où la femme se sent heureuse et elle nous dit tout insinuant, émouvant, enveloppant, comme un message d'amour adolescente: «Mon petit lieu secret!" Cela parce qu’on doit aller à Praktiker et on doit investir, car la même voix séductrice susurre comme un complice: "C'est ta maison! Tu sens comme c'est mieux! "... Pendant ce temps, une annonce publicitaire insérée dans un projet POSDRU présente la femme - victime, même en la montrant sur la table gynécologique pour un avortement (car on sait que 8% des femmes qui ont né, elles ont perdu leur lieu de travail). Si tous les messages antidiscrimination sont ainsi réalisés, on ne peut pas se demander pourquoi les pas que nous faisons vers la connaissance des barrières de genre et d'inégalité de genre sont si petits! Par ailleurs, une autre annonce publicitaire dédiée, dans un autre projet POSDRU de BNS, présente une femme presque nue, serrée d'un corset ... qui sera finalement coupé et les ciseaux libératrices sont aussi parlants: «Libérez-vous!" ... 30 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » Par conséquent, la représentation de la femme-victime et de la femme au foyer est dépleine dans les annonces promues d'ostentation pendant des heures à tous les écrans de télévision qui nous hantent. Pendant ce temps-ci, les hommes font du sport en plein air, pas enfermés dans une salle de bain ou dans la cuisine, ils boivent de la bière Golden Brau, Bucegi, Neumarkt, Ciuc, Timisoreana, Noroc, brandy Union, et quand ils rentrent chez eux ou au bar (on ne peut pas ici prononcer parce que cela ne semblait pas comme une maison, mais un bar...) la femme lui demande ce qu'il a appris dans le monde. Mais la leçon est l’une très claire, concise, avec un message compréhensible à tout homme: «Et jamais ne gâchez la bière ...!" Toujours c’est la femme qui est responsable de la nourriture de la famille, même dans le parc, à une promenade à roulettes ou à vélo: c'est l'héroïne d'un clip pour Nutri day délicieux, issu miraculeusement au milieu de la nature! Je ne sais pas comment concilier cela avec le fait qu’un enfant doit respecter de l'hygiène avant les repas... Mais la mère et en même temps la femme écoute les reniflements du mari et de l'enfant et elle va apporter le yaourt bienfaisant dans le parc, parce que c'est son bonheur, il est clair, aucun signe de la victimisation par là et ni de stéréotype que la mère est seulement l‘une, même dans le parc elle vient avec du yogourt après toi!... Pourtant, selon la parole de professeur Mihaela Miroiu, dans la vidéo pour la boisson Expreso Cibo, Lui et Elle, ils boivent le café ensemble, c’est le seul pacte où l'égalité de genre est respectée! Ce que la femme vend encore ou elle est utilisée comme la voix convaincante de Logan Preference, par le programme Patraque/Rabla? "Profite dès maintenant!", elle dit, car je sais que souvent les clés de voiture, même sur le marché intérieur, l'homme les détient! Mais, on dit que les finances même! Même s’il y a une annonce publicitaire où Elle, femme riche, nez crochu dégoûté d'apprendre que Dacia Duster est trop bon marché pour sa "valeur"! Avec de tels stéréotypes nous passons tout le temps, nous cherchons en vain de nous consoler toutefois que de tant théorie sur 31 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » l'égalité des chances quelque chose va attraper aussi sur le cortex des producteurs de publicité. Grâce à une annonce publicitaire, je suis allé trop vite au magasin du coin et j'ai acheté Fairy Derma Protect pour voir ses résultats! Ce qui me dérange dans cette annonce publicitaire qui commence par une question: ,,Qu'est-ce qu’elle fait la famille Popescu?" et elle continue par l’image d'une petite fille en courant vers Mme Popescu pour lui rendre un traitement: le soin des mains avec ce détergent pour la vaisselle?. .. Quand l'homme surgit enfin avec la question: «Qu'est-ce que vous faites là ?", la réponse est celle attendue: «Nous nous soignons les mains" Cette réclame ne fait que renforcer les stéréotypes de genre où la femme et la jeune fille aussi, avec le sourire, en jeu, sont utilisées pour nous convaincre que les produits de cuisine les sont dédiés et que ceux-ci ont un élément bénéfique pour leur existence ...L’avenir semble donc prévisible: aussi la fille et la fillette de la fille, qui sera une fois, la femme, elles laveront la vaisselle à la grande joie des Popesco, qui assureront la continuation de la nation... Une nouvelle étoile sur le champs mioritique fait de la publicité à Catena – la pharmacie de tous les Roumains – en utilisant délibérément la position de la femme enseignante (on sait que surtout les femmes sont connues pour faire ce travail sous-payé, ce qui renforce le stéréotype de genre que ce secteur appartient évidement aux femmes). Cette réclame non seulement renforce et déstabilise le stéréotype, mais elle utilise le format de leçon pour souiller certains symboles nationaux aussi, changeant ainsi le goût du public. Dr. Rodica Anghel (Conseilleuse Réglementation Medias Audiovisulles) L’Image des femmes dans la publicité audiovisuelle en Roumanie On peut commencer l’analyse de l’Image des femmes dans la publicité audiovisuelle avec les mots de David Ogilvy sur la publicité télévisée: 32 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » «Quand je suis entré dans le monde de la publicité américaine en 1949, je pensais que la publicité va passer par des changements majeurs. Jusqu'ici, un seul d'entre eux peut être considéré comme majeur: la télévision est devenue l'outil le plus puissant de vente pour la plupart des produits. «Mais, la déclaration faite par David Ogilvy est –elle aujourd'hui toujours, valable? Pourquoi? Quel est le moteur de ce changement de paradigme ? Est-ce l’Internet, notre vie qui dépend de l'information sur le net, les sites de réseaux sociaux, de nouvelles habitudes d'achat en ligne .... Où allons-nous? Vers la lutte contre la publicité , vers l'autonomisation, l'éducation aux médias pour les enfants, les parents et les grands-parents .... Quelles sont les principales règles de la réglementation dand les États membres relatives à la présence de la communication commerciale dans les émissions de télévision: • les communications commerciales ne portent pas atteinte à la dignité humaine, • les communications commerciales audiovisuelles ne comportent pas de discrimination fondée sur le sexe, l’origine raciale ou ethnique, la nationalité, la religion ou les convictions, un handicap, l’âge ou l’orientation sexuelle, ni ne promeuvent une telle discrimination; • les communications commerciales audiovisuelles ne causent pas de préjudice physique ou moral aux mineurs. Où sommes-nous si l'on regarde les résultats des études sur la diffusion des messages publicitaires dans l’audiovisuel roumain: 33 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » • La famille est le premier lieu de socialisation des enfants de 6-10 ans à fin de parler sur la publicitée (étude en 2007 de CNA l'impact de la publicité sur les parents et les enfants) • Mais, les filles parlent plus (11%) que les garçons à ce sujet. 60 50 40 filles 30 garçons NS/NR 20 10 0 • Sur la perception globale de la publicité en termes d'esthétique, 59% des enfants de 6-10 ans considérént belles les annonces pub, montrant une ouverture maximale pour eux. • 29% des annoces pub sont considérés comme laids. Les filles de 6-10 ans s'avérer plus enclins à la publicité. • 60% des filles considèrent annonces belles, tandis que les garçons sont plus catégoriques et les rejetent • seulement 14% des garçons 6-10 ans considérent les annonces pub comme belles. 60 50 40 30 20 Filles Garcons NS/NR 10 0 34 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » • La culture des stéréotypes sexistes dans la publicité télévisée apparaît depuis l'enfance Les résultats ont été analysés en fonction des préférences par sexes pour les enfants 6-10 ans. Les filles préfèrent publicité alimentaire destinée aux enfants et celle pour l'hygiène et l'entretien de la santé Les garçons préfèrent des publicités pour des rafraîchissements, des boissons alcoolisées, des voitures et des portables. “On peut dire quelles sont les idéaux, les valeurs d'une nation par l’observation de ses messages publicitaires." (Norman Douglas) • La publicité reflète et construit les valeurs culturelles des groupes dominants. • Cela tend à capitaliser sur les stéréotypes en général et sur ceux de genre en particulier. • Que montrent les études sur l’image de la de la femme dans la publicité en Roumanie? • Du point de vue des sexes, le discours publicitaire roumain est-il construit dans des termes conservateurs ou libérals? • Combien de mimétisme entre les sexes et combien de "courage" y a-t-il dans la construction et la diffusion de messages atypiques, non conventionnelles ? Regardons ensemble: • les rôles, les situations, les lieux où les hommes et les femmes apparaissent dans les publicités, • les messages explicites ou implicites de genre envoyés par le langage non verbal, la couleur, la proximité se trouvent en constante évolution . 35 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » • Des stéréotypes occupationnels et psychologiques de genre dans une publicité télévisée diffusée en Roumanie: Les femme a la maison – les hommes impliqués dans la vie publique, • La femme plutot passive- L’homme plutot actif La femme dépendante – L’hoome indépendant La femme bavarde, heureuse – l’homme silencieux, sérieux. Des tendances dans les messages publicitaires: • Promouvoir principalement du contenu publicitaire saturé de stéréotypes, y compris de sexe • Renforcer les stéréotypes sexistes et les préjugés publicitaires • Le féminin / le masculin se construit notamment en termes de différences plutôt que des similarités, • Écart entre le modèle de la féminité / masculinité proposé et la réalité • Erotisme / sexualité féminine sont couramment utilisés en excès. • La publicité utilise un mélange de stéréotypes de genre et d'âge: • La féminité est encouragée et est un synonyme de la jeunesse et de la beauté • La masculinité est un synonyme de la maturité et du succès dans la vie publique. • Que-ce que nous pouvons voir dans l'analyse des produits annoncés? Les produits d'hygiène personnelle sont mis en œuvre essentiellement par les femmes. Les produits de nettoyage domestiques sont promus par les hommes et les femmes, mais .... Les hommes savent qu'ils sont des détergents de bonne qualité mais le travail brut est fait par les femmes. Les hommes seulement lisent le journal, regardent la télé… Quelques conclusions : 36 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » • Les stéréotypes sexistes dans la publicité télévisée: les femmes sont perçues comme largement concernés par la vie domestique, la promotion de l'hygiène et des produits de nettoyage, des produits ménagers, des produits culturels et des produits alimentaires. Le rôle favori des femmes dans la publicité est de mère / de fille ... encadrés dans l'univers de la famille. Les professions les plus courantes pour les femmes sont: laver, cuisiner, prendre soin de l'hygiène personnelle. • La présence des femmes dans la publicité: • 54% des acteurs sont des femmes dans la publicité. • dans 70% des spots publicitaires, l’image des femmes est soigneusement entretenue... • elle favorise l'image de la féminité comme peur et aussi comme préoccupation majeure pour l'apparence physique. • Les dimensions sexospécifiques de la territorialité dans la publicité Les femmes sont la plupart du temps rencontrees dans des images à l'intérieur, et les hommes dans de vastes zones dans la nature. Ainsi est consolidée la dichotomie sphère publique - dominé par les hommes, la sphère privée comme la ville des femmes. Marina Roman, docteur en journalisme, chargé de cours, Université „Hyperion”, Bucarest, Roumanie: Paradigmes temporels du journalisme féminin en Roumanie: 1990-2013 Décembre 1989. La frontière séparant deux systèmes totalement différents de pratique de la profession de journaliste. Décembre 1989, le moment post quem où la presse en 37 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » Roumanie a instantanément passé d'un système fermé, artificiel, imposé par les autorités communistes et dont les chances d'évolution, de transformation étaient minimales, vers un système ouvert, soumis à des changements rapides. En Roumanie, la fin de la neuvième décennie et le début de la dernière décennie du nouveau millénaire sont marquée par une explosion des moyens de communication de masse: les journaux augmentent en quantité jusqu’aux quotas immenses – les journaux quotidiens et périodiques qui s’étaient déjà imposés changent de nom en une nuit (Scânteia [L’Étincelle] devient Adevărul [La Vérité], Scânteia Tineretului [L’Étincelle de la jeunesse], Tineretul Liber [La Jeunesse Libre] et, par exemple, Informaţia Bucureştiului [Informations de Bucarest], un quotidien familièrement connu comme un foyer de la Securitate, fut lancé le 22 décembre 1989 comme le premier numéro du quotidien Libertatea [La liberté], et maintenant, après plus de deux décennies, est une marque à succès des médias tabloïds) – , la radio publique élargit ses heures d’ émission et diversifie sensiblement ses programmes, et la télévision publique reçoit aussi le nom de Libre, faisant Televiziunea Română Liberă (TvRL) [La Télévision Roumaine Libre] qui allait transmettre pour quelques mois, comme un grand spectacle public, en direct, les débats du nouveau parlement de la Roumanie. Dans ce paysage pléthorique des deux ou trois premières années, je ne pense pas que nous puissions parler d'une posture particulière de la femme journaliste. Elle fait partie de la tendance générale: les femmes qui avaient travaillé dans le milieu de la presse avant les années ‘89 continuent leur travail, comme les hommes, même si celles qui avaient des postes de direction étaient obligées de prendre un peu de recul. Il importe toutefois qu’on ouvrait les portes des Médias (cette fois en majuscule). On sait que, pendant l'ancien régime, l'accès aux médias avait été conditionné par la carte de membre du parti communiste. 38 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » Ceux qui ne la possèdaient ne pouvait qu'espérer à la condition de collaborateur sur des domaines le plus souvent secondaires (c'est mon cas, un cas véritablement heureux: j'étais un collaborateur régulier de la revue Cinema [Le Cinéma] et de l'émission de la radio publique Rampa şi Ecranul [La Rampe et l’Écran]). Eh bien, même du 22 décembre, les jeunes – des garçons et des filles – ont commencé à frapper aux portes des salles de rédaction, étant accueillis à bras ouverts, sur le principe qu’on apprend le métier à la volée. Le «terrain» leur était destiné. Ils chassaient des nouvelles pour les apporter toutes fraîches à l’éditeur, les journalistes à l'ancienne ayant seulement la tâche de les formuler. C’est une habitude utilement conservée jusqu'à nos jours, seul le nombre de ceux qui trouvent maintenant la porte ouverte est beaucoup plus réduit et il est toujours obligatoire le curriculum vitae. De cet état de choses on déduit, dès le début des années ’90, une première paradigme du journalisme féminin. Une paradigme reposant sur la possibilité des représentent des médias d'obtenir plus facilement des informations d'un grand intérêt, puisque les hommes sont le stockage de ces informations. Nous parlons même d’une catégorie bien définie, rendue encore par le journaliste à meilleure visibilité: Ion Cristoiu qui a établi en 1990 trois nouvelles publications (Expres Magazin, le premier journal privé en Roumanie, Observator [L’Observateur] et Zig-Zag, une publication qui atteint un tirage d’enregistrement de 600 000 exemplaires. En 1992, Ion Cristoiu lance au marché le quotidien Evenimentul zilei [L’Événement d'une Journée], un précurseur dans la presse roumaine. Et, inévitablement, une nouvelle façon de pousser. Parmi les principaux domaines, la politique et l'économie et le sport restent l'apanage des hommes. Entre les chroniqueurs des années ‘90 n’on trouve que quelques noms féminins, y compris celui brillant de Tia Şerbănescu (qui publie aujourd'hui dans Revista 22 [Le magazine 22]). Pour les femmes journalistes ils sont réservés les domaines de la vie sociale, de la santé et surtout des loisirs. Ce fait commence à se vérifier avec l'apparition des stations de radio FM et des chaînes de télévision privées au milieu des années ‘90. 39 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » Vers la fin de la première décennie du 3e millénaire, les choses évoluent dans les périmètres de cet horizon d'attente. Pour l’étude « Who Makes the News » (« De qui les nouvelles parlent ») de 2009, la recherche en Roumanie a été menée par la Faculté de Journalisme et des Sciences de la Communication de Bucarest. Les résultats pour la Roumanie font partie de la moyenne globale: les femmes-journalistes dominent le domaine social, avec un pourcentage de 80%, les nouvelles sur la santé et la science, avec un pourcentage de 76%, et le domaine des loisirs (célébrités, art, médias) avec 65%, des nouvelles dont le contenu est la violence. C'est aussi la période pendant laquelle il augmente le nombre de magazines glossy, la plupart d’eux étant des versions roumaines de certaines marques célèbres dans le monde. De Marie Claire à Elle, du Cosmopolitan [Le Cosmopolite] à Avantaje [Des Avantages] ou Casa Lux [La Maison de Luxe]. Ici, les femmes sont en commande, ici, elles occupent des postes de direction. C’est la zone d'efficacité maximale du journalisme des femmes. Et pas seulement les femmes-journalistes de carrière trouvent leur place privilégiée dans cette catégorie, mais aussi des femmes de succès et visibles dans la société roumaine. Malheureusement, pendant ces dernières années, elle est devenue de plus en plus forte la tendance de tabloïdisation de tous les canaux médiatiques: le processus, commencé avec la télévision OTV, a aussi balayé lentement la presse écrite. Suivant le modèle The Sun (qui implique des nouvelles banales dont les protagonistes sont de vraies célébrités), les télévisions et les journaux sont venus à promouvoir ce qu’on appelle en Roumanie des "étoiles en carton" : des personnes sans contribution professionnelle publique, réalisées dans la rédaction et dont la mission est de maintenir l'intérêt du public autour de quelques scandales le plus souvent mis en scène. Je ne cite que quelques quotidiens: le déjà nommé Libertatea [La Liberté], Cancan, Click [Le Clique]. Pour cette catégorie, les femmesjournalistes sont préférées, les hommes tout en restant à leur direction. Pourquoi les femmes sont des journalistes préférés? Pour leur inclination naturelle à potins, dirait un misogyne. Pour le spectaculaire facil! En tant que professeur à une faculté de 40 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » journalisme, j’avoue à regret que plus de la moitié de mes étudiantes déclarent leur intérêt dans les tabloïds (qui doit faire comprendre l’expression « presse à sensation ».La raison? Je pense que la première raison est l'absence de la nécessité d'une solide expérience aperceptif. Avec un peu de talent, plutôt par le talent d’écrire facilement, n'importe quel sujet tabloïd peut être traité avec succès. Pour les autres domaines, les choses se compliquent et, vous le savez, la culture générale devient, du jour au jour, un sujet de plus en plus sensible quand on parle de ... la jeune génération. Ainsi, au cours des cinq dernières années, j'ose dire que dans la presse roumaine il a été un changement de paradigme: la presse imprimé continue à se tabloïdiser, ainsi que la couverture des nouvelles dans l’audiovisuel. Les nouvelles sont dominées par les étoiles et la violence, même lorsque le domaine est politique ou économique: les télévisions promeuvent leurs émissions sous le titre «le spectacle des nouvelles » et nous commençons à parler de plus en plus souvent sur ... infotainment. En tant que journaliste pour l'impression, dans l’Internet ou pour la radio ou la télévision, la femme-journaliste qui entre dans cet espace, avant de répondre à des critères professionnels, doit respecter les normes établies en Roumanie pour l’apparition en public: elle doit être maince, jolie et bien habillée (même si le salaire d’un journaliste de télévision approche, juste aux cas les plus heureux, le montant de 500 euros au plus. Personnellement, je considère cette approche superficielle, provinciale et pernicieuse à long terme, car elle peut conduire à une déprofessionnalisation du journaliste. Toutefois, afin de conclure sur une note optimiste, j’utilise la déclaration de Jim Boumelha, le président de la Fédération Internationale des Journalistes, qui trouve que les médias en Roumanie ne représentent aucune note particulière dans le paysage global: «Je suis convaincu que les médias en Roumanie ne sont pas en faillite, mais traversent la crise, comme la presse dans d'autres pays. Il ya un problème sur la gouvernance et l'indépendance des médias publics; la grande difficulté est de savoir comment les médias 41 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » véhiculent l'information en tant que service public. Le reste de la presse, les tabloïds ou la presse de tradition, traverse une crise économique comme dans d'autres pays.» La source: ziare.com, le 27 avril 2013. Marilena Chiriţă, Roumanie: Voix... contre la violence envers la femme La bibliothèque publique…une voix contre la violence envers la femme La violence contre la femme est un phénomène multidimensionnel et présent sur une grande échelle dans toutes les sociétés contemporaines. Les documents internationaux fondamentaux reconnaissent ce fait. Dans la Convention du Conseil de l’Europe relative à la prévention et la lutte contre la violence envers la femme et contre la violence domestique (www.coe.int/conventionviolence), celle-ci est comprise comme « une violation des droits de l’homme et une forme de discrimination contre les femmes et signifiera toutes les actions de violence de genre qui résulte en, ou qui sont susceptibles de résulter en, blessure ou souffrance physique, sexuelle, psychologique ou économique causée aux femmes, y compris les menaces avec telles actions, la coercition ou la privation arbitraire de liberté, même si elle survient en public ou dans la vie privée ». C’est également ici qu’on affirme le fait qu’autant les femmes que les jeunes filles sont exposées à un risque plus élevé de violence de genre que les hommes. Deux caractéristiques font que l’intervention pour la réduction du phénomène soit extrêmement difficile surtout dans les communautés étendues et multiculturelles. Cellesci sont : le secret qui entoure et protège la vie privée de famille et de couple et l’acceptation traditionnelle, d’une part des rôles inégaux de la famille, et d’autre part de l’exercice de l’autorité dans la famille par toute forme de violence. Sans tenir compte des principes, de la structure et de leur contenu, les démarches pour la prévention et la lutte 42 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » contre la violence envers la femme doivent assumer une priorité des valeurs et agir conséquemment en conformité avec lui. Par conséquent, est nécessaire la conscience de la prise de la responsabilité d’informer de manière correcte et complète sur ce phénomène. Voilà le motif pour lequel, de plus en plus en Roumanie, les bibliothèques publiques, qui ont le rôle de fournir et assurer l’accès libre à l’information pour tous les membres de la communauté, apparaissent comme des partenaires, auprès des ONG avec expérience dans le domaine, dans les projets nationaux et internationaux dédiés à ces démarches. Un exemple à cet égard est l’implication de la Bibliothèque Métropolitaine de Bucarest dans le déroulement de la Campagne nationale d’information et sensibilisation sur le thème concernant la violence dans la famille – 16 Jours d’Activisme contre la Violence envers la Femme. Initiée par la Fondation Sensiblu en partenariat avec le Comité pour l’Égalité de Genre et Développement du Corps de la Paix Roumanie (GAD) et avec la Fondation IREX/ Le Programme Biblionet, la Campagne, trouvée à la IVième édition, s’est déroulée entre 25 novembre – 10 décembre, dans la même période où, à niveau international, ont lieu des actions de conscience et protestation contre la violence envers la femme. Les 16 jours comprennent des événements importants, comme : Le 25 Novembre : Le Jour International d’Élimination de la Violence contre les Femmes Le 29 Novembre : Le Jour des combattants pour les Droits des Femmes Le 1er Décembre : Le Jour Mondial contre le SIDA Le 3 Décembre : Le Jour International des Personnes Handicapées Le 10 Décembre : Le Jour International des Droits de l’Homme 43 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » Premier Prix – Photografie / Agripina Daniela Ioan – Paşcani Iaşi En encourageant le débat concernant ce phénomène et la conscience de ses effets, la Campagne a commencé avec une table ronde à laquelle ont participé des représentants des institutions publiques et des ONG qui ont exprimé unanimement leur accord avec ce qui disait lors de l’ouverture de l’événement Cristina Horia, le Directeur Exécutif de la Fondation Sensiblu : « c’est notre obligation de combattants contre la violence envers les femmes d’encourager, voire de déterminer un changement d’attitude à la prochaine génération, de sorte que nos filles et nos fils vivent dans la sécurité, avec respect pour l’être humain et pour la vie en général ». Organisée sous la forme d’un Concours National d’Essais, Poésies, Ouvrages d’Art Visuel, Spectacle de Théâtre, Photos et Films pour les élèves de lycée et gymnase, la Campagne 2012 a été ouverte pour toutes les unités scolaires du pays, les organisations civiques et les bibliothèques. Les élèves ont été encouragés à y participer, leur mission étant celle d’exprimer le thème – « Par la Paix de la maison pour la Paix dans le monde » - dans une manière positive et créative, par des ouvrages écrits (poésie, chanson, essai), spectacle théâtral, art et film court et de démontrer quelles actions peuvent être entreprises pour renforcer la pays à la maison, qui va créer de cette façon une paix plus solide dans le monde. Les résultats finaux de la compétition démontrent le fait que les jeunes participants ont réussi à surprendre très bien le fait que, pour lutter contre ce 44 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » problème, on désire une forte éducation pour les jeunes générations, une information et promotion par les écoles et les bibliothèques. « Pour avoir la paix, nous avons besoin d’éducation, pour avoir d’éducation, nous avons besoin de parents affectueux, pour avoir des parents affectueux et une belle famille, nous avons besoin d’un seul sentiment…l’amour ! » (IIeme Prix Essais École Secondaire –Frăţilă Raluca / École Secondaire Ion Pop Reteganul, Sâncel, Alba). Robert Adam, France : Harcèlement sexuel: comment le délit a cessé d’exister en France A partir du 4 mars 2012, le délit de harcèlement sexuel a cessé d’exister en France. Le Conseil constitutionnel, la plus haute juridiction du pays, a decidé de censurer comme non constitutionnelle la loi de 1992 qui introduisait ce délit dans le Code pénal. Quel est le fondement de cette décision, qui ne manqua point de susciter des remous sur la scene politique à deux jours du second tour de la presidentielle? Il y a 20 ans, en 1992, le Parlement introduisait dans le Code penal l’article 222-33. L'article concerné stipulait depuis 2002: « Le fait de harceler autrui dans le but d'obtenir des faveurs de nature sexuelle est puni d'un an d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende », rappelle le Conseil. Cette abrogation s'applique « à toutes les affaires non jugées définitivement », c'est-à-dire en cassation, précise-t-il. 45 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » En 2002, le champ d’application de la loi est étendu. Si jusqu’alors le harcelement visait exclusivement les rapports de travail, a partir de cette date il n’y est plus confiné. En 2011, un ancien député UDF, coalition de centre-droite, Gérard Ducray, se voit condamné en appel à 3 mois de prison avec sursis et une amende de 5000 euro pour harcèlement sexuel. Ducray fait saisir le Conseil par le biais d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) soulevée en cassation. Son avocate plaide que le Code pénal, laissant au juge une trop grande marge d'appréciation des éléments constitutifs du délit qui était reproché a son client, permettait « tous les débordements, toutes les interprétations ». Le plaignant conteste la constitutionnalité de la loi, dont il estime la rédaction trop floue, méconnaissant ainsi le principe constitutionnel de la „légalité des infractions et peines”. En même temps, une association de défense des droits des femmes, l’Association européenne contre les Violences faites aux Femmes (AVFT), s’est jointe à cette contestation, mais ses raisons étaient radicalement différentes. Si la défense de Ducray considérait qu’on réprime une forme de séduction, fût-elle trop appuyée, l’association demandait l’abrogation de ladite loi, car la justice en faisait usage pour qualifier d’harcèlement des faits qui auraient justifié des poursuites pour aggression sexuelle voire viol. AVFT requérait toutefois l’abrogation de l’article au moment d’une nouvelle rédaction, afin de ne point créer un vide juridique pendant ce temps. Le Conseil constitutionnel censura cependant l’article en question, exigeant du législatif une définition moins ambigue des éléments constitutifs de l’infraction. Ainsi, la requête de l’AVTF a été rejetée, car une abrogation différée aurait été contraire au principe de non rétroactivité de la loi penale. Ducray se vit ainsi innocenté, et toutes les plaintes pour harcèlement sexuel formulées en vertu de cet article sont devenues caduques. Heureusement, en 2002 l’infraction de harcèlement sexuel avait été explicitement 46 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » introduite dans le Code du Travail, donc toutes les procédures faites auprès des prud’hommes continuent d’avoir une base légale. De manière intéressante, un des membres du Conseil avait été collègue de législature du requérant, et quatre des onze membres du Conseil faisait partie du législatif en 2002, quand ladite loi avait été votée dans sa dernière lecture, censurée dix ans plus tard. Les réactions de la société ont été fortes, de sorte que le nouveau président élu François Hollande a promis une nouvelle loi pour tout de suite après les élections parlementaires. Cristina Hermeziu, journaliste, France : « Cherchez la femme. Petit bréviaire contemporain des absences au féminin » Permettez-moi de décliner dès le début mon identité : je suis une femme et je ne suis pas féministe. Où du moins pas si par ce terme on désigne des personnes qui rejettent idéologiquement les différences naturelles entre les deux sexes, qui nient le poids de la biologie, pour, disent-elles, mieux combattre les disparités homme-femme dans la société. Pour moi le sexe biologique reste un marqueur d’identité et la nature a encore du bon sens. Cela ne diminue toutefois en rien le constat que les inégalités homme-femme font partie de la société d’aujourd’hui de la manière la plus naturelle qui soit. Ceci dit, j’avoue de suite me réclamer d’une école philosophique, sociologique (je citerai le nom de l’américaine Judith Butler), qui affirme que le genre a beau être biologique, une évidence naturelle, il est surtout une construction culturelle. Autrement dit, il y a, sans déni, un substrat biologique sur lequel viennent se greffer par la suite des strates très épaisses dues à l’environnement social. Et, j’ajouterais, à l’habitude héritée. On est la femme que la société veuille que l’on soit, on est l’homme que la société nous sérine la tête qu’il faut être. 47 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » Des psychologues et des neuroscientifiques s’interrogent de nos jours sur la pertinence de nos grilles de lecture appliquées au genre : « est-ce seulement l’effet de l’éducation et de la culture qui produirait des garçons dotés de meilleures compétences visiospatiales, des filles plus aptes à communiquer, des garçons plus attirés par les positions de pouvoir et des filles plus portées sur l’empathie ? » (Suzan Pinker, Le sexe fort n’est pas celui qu’on croit/The Sexual Paradox, les Arènes, 2009). Je laisse la question en suspension et je m’attaque à celle du miroir symbolique que la société nous tend tous les jours. Nous faisons face à la bande de Moebius : à force de voir ce reflet du matin au soir, nous prenons pour naturel ce qui est culturel. Mais en fin de compte, qu’est-ce qu’on voit vraiment? Mon garçon avait absolument besoin d’un nouveau pyjama : l’ancien avait l’air manches courtes, même si, je vous le jure, quand je l’avais acheté, il y a je ne sais plus combien de mois, c’était bien un modèle manches longues. Un beau jour j’ai tenté ma chance dans une jolie boutique DPAM aux alentours du Chatelet: je suis tombée sur un véritable festival de modèles et de couleurs, jaune, orange, corail, rouge, et j’en passe. Un vrai bonheur qui n’a pas duré longtemps puisque je me suis aperçu que, hélas, je me trouvais au rayon des filles. Au rayon garçon l’imagination des designers s’était épuisée. La sobriété des petits garçons se décline même en pyjama. L’effervescence stylistique est, par nature, féminine. A la maison j’ai pris l’habitude de regarder, en fin de journée, une émission d’information tardive, Soir 3. D’abord parce qu’elle commence après 22h, quand en principe j’aurais déjà éteint la lumière dans la chambre de mon fils et déjà appuyé sur le bouton marche du lave-vaisselle en mode évidemment économique. Ensuite parce que les infos du jour étaient présentées par Patricia Loison, une journaliste qui sait articuler d’une manière professionnelle sans arrière-pensée narcissique du genre « je suis une vedette » ou, pire encore, « je suis une jolie femme ». Elle m’inspire sobriété et pertinence, et il y a 48 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » quelque chose de rassurant dans la manière dont elle pose des questions à ses invités, comme s’il s’agissait d’abord de sa curiosité à elle, et comme si cela ne tenait pas éminemment du spectacle très formaté des infos à la télévision. Un soir je découvre que la chaine a relooké son émission d’information: le format « Le Grand Soir 3 » est plus analytique, inclut un débat en direct, plusieurs reportages, plusieurs journalistes à livrer leurs sujets en direct, en plateau. Mais la nouveauté, la trouvaille « révolutionnaire » de la chaine est la manière d’incarner les événements du jour et le message symbolique implicite. « Le Grand Soir 3 » est toujours présenté par Patricia Loison, mais elle est épaulée par l’animateur vedette des « Racine et des Ailes », Louis Laforge. C’est lui qui dit désormais le premier Mesdames, messieurs, bonsoir, pour ensuite donner la parole à sa collègue, chargée d’énoncer les sujets du jour. C’est lui qui anime le débat, un bon quart d’heure au cœur du Soir 3, tandis qu’elle a pour mission d’introduire sèchement « Les Infos de vos régions ». Je ne caricature pas si j’ose dire qu’elle fait carrément figure de sous - lieutenant, de subalterne docile puisque, l’évidence saute aux yeux, elle a été « releguée ». Si le besoin de dynamiser le format reste légitime, en revanche, la formule adoptée envoie un signal symbolique très fort, empreint de malaise: une femme ne suffit pas. Et ce qui nous a été proposé n’était pas une complémentarité bien naturelle, mais une hiérarchie. J’ouvre, il y a deux semaines, les deux quotidiens de référence en France, Le Monde et Le Figaro et je m’emploie à faire une expérience : compter les plumes de femmes et les plumes d’hommes qui signent, le même jour, des commentaires, des analyses, des chroniques, qui livrent des informations ou leur points de vue respectifs. Voici les chiffres : -les pages Politique : Le Monde - 4 signatures : 3 hommes et 1 femme Le Figaro – 6 signatures : 5 hommes et 1 femme 49 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » -les pages Décryptage, Débats, Enquête, Idées : Le Monde – 9 signatures : 6 hommes, 3 femmes (réparties de la façon suivante : Décryptage 3h-3f et Analyse : 3h) Le Figaro – 6 signatures : 6 hommes -les pages Société Le Monde - 2 signatures : 2 femmes Le Figaro- 3 signatures : 2 hommes et 1 femme -les pages Culture : Le Monde- 4 signatures : 2 hommes et 2 femmes Le Figaro et Vous (le supplément) - 13 articles dont 7 hommes et 6 femmes Le Monde Géopolitique (supplément)- 8 signatures dont 7 hommes et 1 femme Le Figaro économique (supplément)- 11 articles dont 8 hommes et 3 femmes D’après cette statistique très empirique, ponctuelle (je n’irai pas jusqu’à la généraliser), il est évident que ce jour-là, un jour quelconque, soit le 9 mai 2013, le monde nous est raconté en principal par des hommes, quand il s’agit d’analyser la géopolitique et l’économie, et que les femmes sont compétentes dans des domaines comme l’enseignement et la culture. Elles ont certainement quelque chose à dire sur des sujets de société : là encore, s’il s’agit de parler des « sandales » c’est une femme qui est appelée à le faire, tandis que s’il s’agit de parler de la « bagnole », c’est naturellement un homme (voir, à ce sujet, Le Figaro et vous, 9 mai 2013). Je reste dans le même champ, celui du Débat et des Idées, et je vais feuilleter Le Nouvel Observateur du 9 mai qui affiche en couverture le titre « Les penseurs qui comptent. Pour comprendre notre monde, les 25 indispensables. » J’ai voulu vérifier un mauvais pressentiment : le tour du monde des idées d’aujourd’hui compte, d’après les journalistes du Nouvel observateur, 20 cerveaux hommes et 5 cerveaux femmes. 50 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » Je m’arrêterai maintenant à un évènement qui semble être en soi un concentré indéniable de glamour, d’exquis, d’élégance, d’émotions et d’esthétisme, et vous allez être d’accord avec moi, ce sont tous des attributs que l’on rattache plutôt au champ sémantique de la féminité : le festival de Cannes. On y vend du rêve et on l’incarne au féminin. Stars, robes de soir et tapis rouge, les ingrédients d’un mythe moderne, celui du luxe à portée…d’écran. (Stratégie marketing ? Est-ce que le rêve se vend-il plus et mieux si on décline l’emballage au féminin ?) Mais voyons ce qui se trouve au-delà du papier cadeau: 20 films internationaux entrent chaque année en compétition. En 2013, parmi les 20 réalisateurs de ces films – la fine fleur de la créativité cinématographique mondiale combien de femmes réalisatrices ? Réponse : une. Remontons le temps, prenons les 5 dernières années. 2012 : 20 films, 20 réalisateurs, tous des hommes. 2011 : 20 réalisateurs dont 4 femmes (pas mal !). 2010 : 20 films, 20 réalisateurs, tous des hommes. 2009 : 20 réalisateurs dont 3 femmes. Maintenant, ce que je veux dire, après avoir dressé cette liste subjective et incomplète des absences au féminin dans l’espace public, c’est que les femmes elles mêmes semblent ne pas s’inviter – sinon très rarement - dans les milieux investis, naturellement, n’est-ce pas, par les hommes. Et que cette absence passe pour naturelle, parce que probablement la part du culturel a parasité complètement la donne biologique. Ce n’est pas qu’elles n’en seraient pas capables, ou qu’elles seraient empêchées ou bloquées (systématiquement et forcément par des hommes). Le problème est, à mon sens, que ni les femmes ni les hommes ne se posent même pas la question si elles désirent, peuvent ou doivent investir certaines scènes réputées masculines. (Certes, passer à l’action une fois accomplie cette prise de conscience ne serait pas une mince affaire : il faut dégager du temps pour les femmes pour qu’elles s’arrachent à leur milieu réputé féminin et pour oser s’investir dans d’autres domaines.) 51 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » Les politiques et la société civile nous disent du matin au soir que le monde va mal; qu’une réforme structurelle s’impose puisque de vastes champs d’action et de réflexion sociale, tels que les marchés financiers, la démocratie, l’immigration, la religion, courent à la catastrophe. Dans ce contexte-là, à quoi sert l’opposition stérile : les hommes, parce qu’ils sont des hommes, sont plus attirés par les positions de pouvoir, et les femmes, parce qu’elles sont des femmes, sont plus portées sur l’empathie ? Si le monde va mal, si les solutions proposées aujourd’hui sont contestables comment justifier le ressenti général, selon lequel une approche empathique, émotionnelle est jugée non pertinente dans certains domaines, à l’instar du système financier ? Il ne s’agit pas de substituer qui que ce soit, de supplanter la pensée « raisonnante », il s’agirait plutôt d’encourager une démarche qui cherche à apporter un éclairage nouveau à des questions qui se trouvent en impasse. C’est précisément parce que l’on est différents, inégaux en maints aspects que des approches inédites et des solutions inédites sont possibles. Des travaux de neuropsychiatres (je cite le nom du spécialiste anglais Simon BaronCohen et son ouvrage The Essential Difference. Male and female brains and the Truth about Autism, 2003) montrent qu’entre les femmes et les hommes des différences très précoces existent: il parait que, dès leurs premiers jours de vie, les bébés filles fixent plus longtemps un visage humain alors que les garçons sont plus attirés par des objets mobiles. Et alors ? Ce déterminisme n’est pas une fatalité en soi si on le considère comme une banque de données, comme un capital dont on est censé tirer le maximum de profit en termes de bien-être individuel et collectif. Et si on arrêtait de nous proclamer égaux, si on arrêtait d’arrondir nos aspérités, de policer nos différences ? On aurait peutêtre le temps et l’énergie de repérer les domaines où nos inégalités, nos différences sont créatrices. En résumé, je dirais que l’on ne voit pas que la femme est absente parce qu’il est naturel qu’elle ne soit pas là. Maintenant, est-ce qu’il faut bousculer cette habitude-là ? Pour quoi faire ? Pour créer un monde meilleur, on dit. 52 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » Il faut alors définir ce que « un monde meilleur » veut dire (…Retour à la case départ !) Mais je finirai en vous racontant une expérience personnelle merveilleuse qui m’est arrivée ici, en France, en tant que journaliste, en tant que femme et journaliste. Savezvous ce qui se passe dans les galléries du métro la nuit, une fois la dernière rame passée ? C’était en 2007, j’étais correspondante à l’étranger, à Paris donc, pour le quotidien roumain L’Evènement du jour/Evenimentul zilei. C’était juste avant la crise, quand, pour vendre du rêve, un quotidien généraliste roumain, certes propriété d’un groupe intertional, avait les moyens de me payer l’entrée à 100 euros pour que je voie, à Paris, le dernier spectacle érotique en vogue au cabaret Crazy Horse. A l’affiche, la belle et talentueuse Arielle Dombasle, épouse sophistiquée de BHL, le philosophe médiatique qui lui aussi incarnait, en une seule personne, la raison, la virilité et le glamour. Je garde un très bon souvenir de la rencontre avec l’actrice qui s’est montrée, lors de l’interview, très simple, très sincère, facile d’accès, pas du tout une vedette intouchable et narcissique. Bref, pour rédiger mon article, je suis allée voir toute seule le spectacle qui commençait tard et se terminait encore plus tard dans la nuit. Mon mari était resté avec notre bébé à la maison. (Laissez-moi vous préciser que je viens d’une culture où laisser son bébé avec quelqu’un d’inconnu – même si on le paye pour cela - pour aller voir, en couple, un spectacle érotique ne fait pas partie de « l’ordre des choses »…) Pour le retour, j’ai raté le dernier métro. Je l’ai vu, en fait, depuis le quai, en s’éloignant et emportant avec lui dans les galléries mes espoirs de retrouver dans la prochaine heure ma petite famille. Il n’y avait que moi sur le quai, une femme seule, assez désemparée et méfiante à l’égard de ses chances de trouver au hasard un taxi à Paris, en weekend, à une heure aussi avancée de la nuit, quand soudain j’ai vu apparaître sur les rails une sorte de wagon qui s’est d’ailleurs arrêté à ma hauteur. « Qu’est-ce qui vous arrive, petite dame ? » L’engin était manœuvré par deux hommes. Je leur explique. Si je veux, je peux monter dans leur voiture souterraine, et ils peuvent me conduire jusqu’à la Porte d’Italie, mais pas plus : c’est leur 53 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » trajet pour la nuit. La nuit, les galléries du métro sont investies par des hommes censés récurer, bricoler, rafistoler, vérifier le matériel. Ça se voit vite, c’est un territoire exclusivement masculin, et moi, cette nuit-là, j’ai été leur capture de nuit, fragile et insolite, dont ils ont volontiers pris soin et qu’ils ont déposée, saine et sauve, sur le quai de la Porte d’Italie, d’où le chef d’équipe des ouvriers nocturnes allait me déposer, en voiture personnelle, jusqu’en bas de chez moi. J’en ai tiré un reportage et une leçon de vie dont je suis fière. J’ai eu, à Paris, un métro rien que pour moi et j’ai appris que, s’ils travaillaient de nuit, c’était un choix de vie. J’entends toujours les paroles de l’un des ouvriers : « J’ai la vie beaucoup plus tranquille maintenant. J’en ai conduit moi, des métros, en plein jour. Je suis fier que personne ne se soit suicidé sur mes rails.» Je leur rends hommage aujourd’hui quand, devant vous, j’ai essayé de piocher, à dessein, dans la société française, pour montrer du doigt quelques absences criantes des femmes sur des scènes éminemment masculines. Grace à ces personnes j’ai envie de dire que j’ai eu la chance, il y a 8 ans, de choisir comme pays d’accueil le meilleur des mondes possibles. Bibliographie Simon Baron-Cohen, The Essential Difference. Male and Female brains and the Truth about Autism, 2003. Jean-François Bouvet, Le camion et la poupée. L’Homme et la femme ont-ils un cerveau différent ?, Flammarion, 2012. Judith Butler, Trouble dans le genre, La Découverte, 2006. Lise Eliot, Cerveau rose, cerveau bleu. Les neurones ont-ils un sexe ?, Robert Laffont, 2011. Suzan Pinker, Le sexe fort n’est pas celui qu’on croit/The Sexual Paradox, Les Arènes, 2009. Dossier « 2012-2013 : les idées en mouvement » coordonné par Martine Fournier, « Masculin-féminin : le genre explique-t-il tout ? » dans Science humaine n° 244S – janvier 2013, p. 26-75. 54 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » Dossier « Le tour du monde des idées » in Le Nouvel Observateur 9-15 mai 2013, p. 7081. Le Monde, 9 mai 2013. Le Figaro, 9 mai 2013. Catalina Voican, France : Parité lointaine : notes comparatives sur la représentation des femmes au Parlement en France et en Roumanie Au moment des élections, en Roumanie comme en France, il y a des sujets qui ressurgissent à chaque cycle électoral. L’un des plus fréquents en est la présence des femmes dans la vie politique. Le pourcentage de représentation des femmes aux parlements des différents pays européens varie de 44,7% en Suède à 8% en Malte. Conformément aux statistiques de l’Union Interparlementaire (IPU), aux parlements des 187 pays les femmes occupent en moyenne 20% des sièges, tandis qu’en Europe (les pays de l’OSCE) le pourcentage est de 22%. En France le président socialiste a fait de la parité hommes-femmes, au moins au niveau du discours, un fer de lance de sa campagne et de son programme de gouvernement. C’est dans cette logique que la parité des ministres du gouvernement Ayrault I a été présentée. Les chiffres nus des statistiques nous font constater une réalité légèrement différente. Il y a effectivement un pas en avant, mais il n’est pas si important que l’actuelle administration veut le croire. Au niveau de la nouvelle Assemblée il y a 26,8% de femmes, alors que la précédente n’y comptait que 18%, mais les 44% de la Suède (le pays le plus avancé en Europe de ce point de vue) sont loin d’être en vue. Au niveau du 55 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » Sénat les chiffres sont encore moins impressionnants : seulement 23,5% de femmes (80 sénatrices pour 261 sénateurs). Par comparaison, la situation en Roumanie n’est pas meilleure. Les statistiques montrent que depuis la législature 1990-1992 le nombre de mandats détenus pas des femmes a doublé mais plafonne à seulement 11,5%. En 1990, moment des premières élections libres après la Révolution de 1989, il y a eu 24 femmes au Parlement, soit 4,9%. Aujourd’hui, plus de 20 ans après, il n’y a que 68 femmes sur 588 élus : 55 à la Chambre des Députes et 13 au Senat. Ces taux sont très bas, comparés à ceux des autres pays de l’Union Européenne ou même de l’OSCE. L’attitude des partis politique envers la représentation des femmes, ou plutôt le manque d’attitude, est encore plus inquiétante. Aux élections générales de 2012 tous les partis confondus ont présenté seulement 340 femmes sur un total de 2451 candidats, soit à peine 13,8%. Seulement 20% en ont été élues aux deux chambres et se retrouvent au Parlement. Cette situation nous fait comprendre les partis politiques roumains sont loin de faire une priorité de la question de la parité. Ces statistiques exposent au grand jour une faiblesse, presque un échec, de la société civile qui était censée combattre pour les droits des femmes. En France, le Parti qui joue le rôle du bon élève est tout de même le PS. Parmi ses 280 députés, il y a 37% de femmes, soit 106 députées. L’UMP est fortement distancée avec ses 12% de femmes, soit 27 femmes pour 194 hommes. En Roumanie, le parti politique ayant présenté le plus de candidats femmes a été l’UDMR (l’Union démocratique des hongrois de Roumanie) : 84. Toutefois, c’est également la formation qui compte le moins d’élus femmes : une seule. Le pourcentage d’élus femmes selon les partis politiques est le suivant : USL (l’Union Sociale Libérale) 11% (44 mandats sur un total de 398) ; ARD (Alliance Roumanie Juste) 12,6% (10 56 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » mandats sur les 79 obtenus) ; PP-DD (le Parti Populaire-Dan Diaconescu) 18% (12 mandats sur les 66 obtenus) ; UDMR 3,7% (1 mandat sur les 27 obtenus) ; la Ligue des Albanais de Roumanie un mandat. Il nous faut rappeler que, en dépit de la faible présence des femmes dans le législatif français, le 14 février 2012 a été voté le projet de loi sur les quotas dans la haute fonction publique. Il faut savoir que les femmes constituent 60% des effectifs de la fonction publique, mais elles ne sont que 14% parmi les cadres dirigeants et 24% des cadres supérieurs. La nouvelle loi prévoit des quotas dans la haute fonction publique : 20% des nominations de 2013 à 2015 et une augmentation de 10% toutes les deux années pour arriver à 40% à partir de 2018. Cette initiative témoigne d’une prise de conscience en France et indique une volonté de faire avancer les choses en ce qui regarde la représentation des femmes dans la vie de la société et de la communauté. Il reste toutefois du chemin à faire, ne serait-ce qu’au niveau de la représentation des femmes parmi les élus locaux, soit environ 14%, mais une direction se laisse entrevoir. En Roumanie, un pareil cheminement est loin de se dégager. Dans le cas roumain, il vaudrait mieux parler de vagues. Chaque petit progrès est suivi par un recul. À présent, l’intérêt pour les questions relatives aux droits des femmes est fort réduit par la faute de plusieurs facteurs conjoints: une situation économique difficile, une cohabitation politique et une société civile anémique qui peine à imposer un agenda aux politiques. 57 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » Dr. Georgeta Adam, Roumanie: Les femmes des médias roumains et quelques lignes stratégiques internationales GMMP 2010 Pour le commencement, je vous présenterai quelques chifres et conclusions tirées du rapport de surveillance pour la Roumanie (GMMP Monitoring Report 2010), réalisé par une équipe de l'Université de Bucarest, dirigée par le Prof. univ. dr. Daniela RovenţaFrumuşani: -Le contexte de la presse de Roumanie est marqué par le tabloïdisation des formats, les postes de radio et de télévision sont dominés par la présence de célébrités (show biz, mode, cinéma) et par la violence (le marché de la publicité). -Les femmes-reporters ont une présence significative dans les domains comme : informations sociales (80%), sciences / santé (76%), célébrités / arts / médias (72%) et la violence (65%) ; des informations politiques sont fournis par les reporters-hommes. Les infos politiques semblent être clairement destinées pour les hommes, mais les nouvelles sociales pour les femmes. - Les femmes sont sujet d’infos comme des vedettes de médias et d’arts ((46%), mais elles sont marginales dans la vie politique (13%). Le pourcentage est le reflet de la situation présente des femmes dans la politique, parce qu’en Roumanie, les femmes sont sous-représentées dans les ministères, dans les partis, dans le Parlement, à la suite du rejet du faux égalitarisme rhétorique de l’époque Ceauşescu. - La corrélation entre les contes et les sujets des infos renforce généralement les stéréotypes ; ainsi les hommes dominent comme acteurs des nouvelles d’actualité (90%), dans la presse économique (92%), mais dans les problèmes de fertilité et de contrôle des naissances, les experts sont aussi les hommes et pas les femmes. 58 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » -En ce qui concerne le medias, les reporters sont en majorité des femmes (60%); une présence supérieure dans les médias est enregistrée aussi dans les médias écrits (63%) et celle-ci est plus faible à la télévision (38%). -Les femmes relatent généralement sur les femmes dans leurs reportages (72%). - Les femmes-reporters veulent changer les stéréotypes mieux que les hommes-reporters (7% contre 4%); d’entre elles, 69% renforcent les stéréotypes par rapport aux hommesreporters qui le font en pourcentage de 80% ou qui présentent des nouvelles d’une perspective de genre neutre (24% vs 15%). - La plupart des nouvelles renforcent les stéréotypes en pourcentage de 62% et seulement 5% veulent les changer; le reste ignore la perspective de genre. Les stéréotypes sont forts dans les nouvelles visant les crimes ( en proportion de 88% les victimes sont des femmes), en science et en santé (72%) et sur l’économie (71%). Les stéréotypes sont moins présents et ceux-ci semblent se changer dans les infos sociales et dans la législation (14%) et celles sur les vedettes (9%). La conclusion générale du Rapport (GMMP Monitoring Report 2010) est que pour s’observer un changement significatif d’infos, concernant la présence des femmes, il faut attendre environ 40 ans. On fait appel pour accélérer le rythme du changement dans les domaines des politiques et des pratiques des médias pour avancer vers des médias plus équitables en matière de genre. La marche route pour accélérer les progrès dans la description et la représentation des femmes dans les infos Nous vous présentons quelques objectifs de la marche route pour accélérer les progrès dans la description et la représentation des femmes dans les infos, que les rapporteurs ont la rédigée (WACC, GMMP), en accord avec la FIJ et quelle a été adoptée comme 59 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » Déclaration dans de nombreuses réunions des organisations internationales de médias. À noter que ces objectifs stratégiques sont inspirés par la Déclaration et le Programme d'action de Beijing, adoptés en 1995, à la Quatrième Conférence Mondiale des Femmes, organisée sous l’égide d’ONU. Objectifs stratégiques J.1. Se permettre aux femmes de s'exprimer et de participer davantage à la prise des décisions au cadre et par l’intermédiaire de médias et des nouvelles technologies de la communication (des annuaires régionaux avec des femmes experts, des formateurs dans les domaines de médias, de la recherche journalistique, des programmes éducatifs et des modules «genre et médias », la formation des propriétaires, des éditeurs, des directions générales de radio et de télévision, des rédacteurs en chef, des directeurs, des producteurs et des animateurs des émissions sur les questions de genre et la présentation équilibrée en matière de genres dans les médias; promouvoir des femmes dans les postes de décision dans les médias; l’encouragement de nouvelles pratiques dans la description et la représentation des femmes dans les médias. J.2. Promouvoir une image équilibrée et non stéréotypée des femmes dans les médias. Quelques mesures spécifiques, nous allons les mentionner dans ce module, comme base pour l'approfondissement de la documentation située sur le site de GMMP. Ainsi, on poursuivra la réalisation des initiatives de la sensibilisation sur les questions «genre et médias »; la sensibilisation des médias dans les pratiques du reportage, qui respecte l’équilibre de genre; la construction d’un nouvel imaginaire social, qui place les médias justes et équilibrés, en matière de genre au statut des droits humaines des femmes, la « reformation » de consommateurs des médias, qui doivent comprendre que la violence en médias contribue à une culture de la violence et à son renforcement; la « re-formation » de consommateurs des médias, de sorte que ceux-ci contestent les médias qui encouragent, incitent, glorifient, valorisent, érotisent ou décrivent trivialement la violence 60 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. » sur les jeunes filles et les femmes; la formation d'une communauté de femmes et d'hommes qui doit analyser d’une façon critique les médias, en saisissant des faits à partir d'une perspective de genre; le lancement des initiatives de surveillance des genres en médias; la réalisation des statistiques qui peuvent donner des données sur la dimension de genre dans les nouvelles, dans la publicité, dans le divertissement, dans les films TV en séries, qui sont présentés pour une longue période; la diffusion des résultats des recherches et des observations sur les médias; se travailler avec les conseils de médias pour mettre en œuvre des plans d'action à partir des résultats des surveillances nationales; établir des codes de conduite des médias sensibles au genre; passer en revue des codes d'éthique professionnelle et des politiques relatives à la communication, qui existent dans les médias pour se tenir en compte de sexospécificité; des modifications de ces codes pour tenir compte de genres. 61 « Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. »