Les SCOLIOSES MINEURES : ABORDS KINE

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Les SCOLIOSES MINEURES : ABORDS KINE.
MKC Jean pierre
Les scolioses mineures sont les courbures structurales dont l’angle est inférieur à 20° : « toute grande scoliose,
un jour a été petite » R. Perdriolle.
Une scoliose structurale est une scoliose non réductible avec une gibbosité.
I.
-
Comment un médecin suit une évolution ?
augmentation de la gibbosité signifie une augmentation de la courbure.
Taille assise et taille debout.
Pour mesurer une gibbosité, on se met en face du patient car ainsi, on voit tout le dos. Si l’enfant ne peut pas se
mettre debout, on le place assis et il aura donc plus confiance pour se pencher en avant si le MK est devant lui.
La mesure de la taille assise est le reflet de la croissance rachidienne : pendant la période où l’enfant marche
jusqu’à la période pubertaire : pour 3 cm, on grandit de 2 au niveau des MI pour 1 au niveau du rachis. Après la
puberté, cela s’inverse : pour 3 cm, on grandit de 2 au niveau du rachis et 1 au niveau des MI.
Taille assise restante :
- à 10 ans : femme = 14 cm et homme = 20 cm.
- A 13 ans : femme = 4 cm et homme = 13 cm.
- A 15 ans : femme = 1 cm et homme = 5 cm.
Vitesse de croissance de la taille assise :
- de 0 à 5 ans : croissance exponentielle : 27 cm.
- De 5 à 10 ans : croissance linéaire : 2,5 cm/an.
- De 10 ans à la puberté : reprise d’une croissance rapide.
Période critique : après 10 ans, + de 50% de la croissance sont dévolus au rachis. Quand la taille assise augmente
de plus de 0,5 cm/mois, la période pubertaire est atteinte.
L’essentiel est de toujours prendre la taille assise dans les mêmes conditions.
Bilan :
Clinique +++
- orthopédique : bilan subjectif, observation, causes ou conséquences de la scoliose.
- Radiologique : pas prioritaire (on s’en fout !!!).
- Musculaire + : test d’extensibilité musculaire indispensable, force musculaire également.
- Postural (dans les 3 plans) : mesure des flèches, chute, horizontalité du bassin.
- Statique ou dynamique ++.
Clinique : yeux et mains du kiné. La scoliose viendrait d’un problème neuro moteur. On va regarder son
coefficient de souplesse : souple/raide, hypotonique/hypertonique de l’enfant (pas que du rachis).
On va également regarder l’équilibre frontal, sagittal et horizontal : on le regarde debout, on lui fait fermer les
yeux, on lui demande de faire quelques pas et on regarde comment il se rééquilibre : voir, prendre des notes des
observations.
Vigilance ++++ : il faut le regarder marcher.
Niveau de coordination neuro musculaire :
- ballon.
- Plans de déséquilibration.
- Poutre.
- Poussées latérales et frontales.
On lui fait faire des exercices et on voit comment il réagit, on fait quelques déstabilisations et on observe.
Degré de latéralisation : droitier / gaucher (problème de distance pour saisir les objets), disymétrie,
malhabile…
Appréciation du profil psychologique :
- Epanoui.
- Instable.
- Complexé.
- Asthénique.
- Activités de loisirs.
Il faut adapter le traitement par rapport au patient.
Type morphologique :
- longiligne :

courbures atténuées.

Aplomb antérieur.

Retroversé.
- bréviligne :

courbures accentuées.

Aplomb postérieur.

Antéversé.
 permet de savoir si le profil est améliorer.
Palpation : on tient le bassin, on place les pouces en avant et les doigts en arrière et on lui demande de marcher,
il peut ne pas y avoir de mouvement ou le mouvement peut être asymétrique,…
II.
Pied sur le frein.
Essayer de faire en sorte qu’elle n’évolue pas.
Tests posturaux :
- stabilométrie clinique et informatique.
- Podobarographie statique.
- Etude électro myographique des scolioses
- Objectif : déceler l’étiologie, faire un diagnostic différentiel des différentes formes de scolioses,
surveillance de mesure thérapeutique,…
- La proprioception : bases physiologiques.
- Lhermitte : il parle de sensibilité élémentaire (superficielle : tactile, thermique, douloureuse) et profonde
(muscle, os articulation) et sensibilité complexe ou gnosique (sensation de pression  baresthésie et de
déplacement  kinesthésie).
- Head parle de sensibilité protopathique (brutes) et épicritique (dirigée vers le monde extérieur) avec un
sens tactile, vestibulaire et visuel.
- Sherrington parle d’extéroception (point de départ cutané), de proprioception (point de départ profond avec
des récepteurs dans les muscles, les tendons, les articulations) et l’intéroception (point de départ viscéral).
Les récepteurs peuvent être articulaires ou musculaires. Au niveau articulaire, on en distingue 4 types :

Type 1 : récepteurs statiques, faible seuil d’excitation, adaptation lente (capsule des articulations
proximales).

Type 2 : récepteurs dynamiques, faible seuil d’excitation, adaptation rapide (capsules des articulations
distales).

Type 3 : stimulés par les mouvements, seuil d’excitation élevé, adaptation lente (ligaments).

Type 4 : récepteurs à la douleur.
L’articulation ressent :
- sa position (type 1).
- Sa douleur (type 4).
- Sa mobilisation (type 1 et 2).
- La direction du mouvement et les situations extrêmes (type 3).
Au niveau musculaire, on distingue deus types de récepteurs :
- les fuseaux neuro musculaires.
- Les récepteurs tendineux de Golgi sensibles à la tension produite par la contraction active et la tension de la
peau.
Troubles posturaux des scolioses :
- pour les scolioses thoraciques : la cyphose évolue latéralement donc s’efface, le dos se lordose  on doit
faire une mise en cyphose.
- Pour les scolioses lombaires et thoraco lombaires : le tronc dévie latéralement et en avant, le bassin se
vrille (déséquilibre important)  on doit toujours évaluer le train porteur : on ne peut pas bâtir sur un
terrain instable.
Les scolioses combinées : 2 courbures qui se compensent au prix du rotation importante.
L’adaptation posturale de tout sujet scoliotique est un compromis entre le respect de la déformation de son
tronc et la lutte contre les lois de la pesanteur.
Surveillance :
- sous corset : augmentation de l’activité du côté concave.
- En libre : renforcement des érecteurs en symétrie
Attention : on peut les travailler en isométrique dans une position corrigée mais pas dans une position
d’effacement des courbures (en demandant auto grandissement).
Traitement kiné :
- assouplissement musculaire (= étirement).
- Tonification musculaire en position corrigée.
- Rééducation posturale = proprioception.
Kiné : Klapp, Niederhoffer, Schroth, Van Gusteren, Stagnara, de Mauroy, Mollon, Charrières, Sohier,
Mézières…
Assouplissements :
- massage.
- Etirement.
- modelage thoracique : avec proprioception, faire sortir ce qui est rentré.
Dans le cas des modelages thoraciques, par la proprioception, tactilement, on va lui demander de faire sortir ce
qui est entré. On peut également utilise la respiration (travail sur planche de Zador intéressant).
Tonification musculaire :
- elle prolonge la correction posturale dans le temps.
- Elle est symétrique sur un rachis corrigé.
- Elle peut être asymétrique.
Rééducation posturale :
- prise de conscience.
- Correction tridimensionnelle.
- Intégration neuro motrice.
Conclusion :
« La kiné doit intervenir avant que les déformations structurales additionnent leurs effets aux forces qui ont
entraîné la scoliose » P. Stagnara.
On doit faire perdurer la séance de kiné à domicile : on doit donner une liste d’exercices à faire chez lui et on
demande aux parents de surveiller.
Il doit faire attention à l’ergonomie, à l’adaptation des postes de travail,…
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