C’est l’expérience de l’Europe d’après guerre. Mais le modèle social européen est loin
d’être épargné par les vicissitudes de la mondialisation.
Donc la question qui se pose est ni plus ni moins de faire de la mondialisation une
force positive pour toutes et tous. A l’OIT nous pensons qu’ une mondialisation juste
qui crée des opportunités pour tous est possible.
Les chefs d’Etat et de gouvernements réunis au Sommet mondial des Nations Unies
de 2005 se sont déclarés en faveur d’une mondialisation juste. Cet appel a été repris
par le Conseil économique et social des Nations unies en 2006 et en 2007. Le Conseil,
le Parlement et la Commission de l’Union européenne ont fait de même.
Tous ont souligné avec force le rôle central du plein emploi productif et du travail
décent pour tous dans les politiques nationales et internationales.
Le dernier sommet du G-8, en Allemagne, a d’ailleurs souligné dans ses conclusions,
l’intérêt pour chaque société d’assurer une protection sociale à tous ses membres et de
renforcer le rôle de l’OIT en la matière.
Il y a quelques jours, Robert Zoellick, le nouveau Président de la Banque mondiale, a
dit son engagement en faveur d’une « mondialisation inclusive et durable ».
Pour y parvenir, commençons par les droits au travail qui sont de plus en plus
menacés.
La grande majorité des 181 Etats membres de l’OIT, 9 sur 10 en fait, a ratifié les
normes fondamentales du travail touchant à la liberté syndicale, l’éradication du
travail forcé et du travail des enfants, la non discrimination et l’égalité hommes
femmes.
L’OIT coopère avec de nombreux pays engagés dans des réformes du marché du
travail, de la protection sociale, de la formation professionnelle pour renforcer les
capacités d’application de ces normes.
Mais pour l’OIT, réforme veut dire aussi création d’emploi. Donc promotion
d’entreprises durables, des capitaux qui font germer des entreprises productives et
innovatrices, des entreprises qui respectent le dialogue social.
L’OIT est une organisation unique au sein du système des Nations Unies avec une
gouvernance tripartite partagée entre les gouvernments, les employeurs et les
travailleurs, à égalité de voix.
Mais la promotion du travail décent n’est pas une tâche seulement pour le tripartisme
de l’OIT.
Une mondialisation juste a besoin d’une plus grande cohérence des politiques,
principalement, entre l’OMC, le FMI, la Banque mondiale, le PNUD, et les agences
spécialisées des Nations Unies, dont l’OIT.
Les mêmes pays membres qui siègent dans ces mêmes institutions ont recommandé
aux pays des politiques parfois très différentes ou mêmes contradictoires au sujet de
l’emploi, l’éducation, la santé, la protection sociale.
Cela pose évidemment un problème, mais on avance.
Par exemple, avec l’Organisation mondiale du Commerce nous nous sommes mis
d’accord que la libéralisation des échanges commerciaux entraînent des conséquences
positives pour l’emploi, mais aussi négatives. Ces conséquences négatives, qui varient
de pays en pays, doivent être mieux prises en compte par les politiques nationales et la