tout dans l’économie. Dans ce contexte, il importe de
souligner avant tout la révolution des télécommunica-
tions et de l’information, ainsi que l’omniprésence de
l’informatique dans la vie et dans la société. La dérégle-
mentation des marchés est certes due en partie à la dis-
parition d’anciens clivages politiques, mais elle a surtout
pris son essor après l’entrée en vigueur, le 1er janvier
1995, du nouvel accord sur le commerce (OMC). Dans
le même temps, on a assisté à la privatisation de presta-
tions dans le domaine des infrastructures, qui étaient
autrefois assurées par les services publics.La mondialisa-
tion des marchés des capitaux impose par ailleurs de
nouveaux défis à la stabilité des marchés financiers et à
l’«architecture financière» internationale qui existait
jusqu’à ce jour.
Les effets de la globalisation dans les pays en développe-
ment et dans ceux en transition sont différents. Alors
que quelques Etats (au nombre desquels par exemple les
pays émergents d’Asie de l’Est) ont accédé à l’économie
mondiale, dans d’autres pays on constate plutôt une
stagnation politique et économique, voire certains
reculs.Il est en particulier notable à cet égard que l’accès
aux nouvelles technologies de l’information et l’utilisa-
tion de ces dernières diffèrent beaucoup dans les diffé-
rentes parties du monde et que les inégalités qui exis-
taient déjà risquent de s’accroître («société numérique à
deux vitesses»).
•Situation en Europe. La disparition du clivage politique
entre l’est et l’ouest de l’Europe a redynamisé la coopé-
ration sur notre continent et les divers changements
intervenus ont amélioré les chances d’instaurer dans
toute l’Europe un système fondé sur la démocratie et sur
l’économie de marché. En effet, d’une part l’intégration
de l’Europe occidentale a progressé (entrée en vigueur
du contrat sur l’Union européenne et achèvement du
marché intérieur, harmonisation croissante de la poli-
tique européenne d’immigration et d’asile, candidatures
à l’adhésion de dix pays d’Europe de l’Est et d’Europe
centrale ainsi que de Chypre et de Malte). D’autre part,
la collaboration entre l’Ouest et l’Est de l’Europe s’est
intensifiée à tous les niveaux. L’Europe de l’Ouest sou-
tient ainsi la mise en place de structures démocratiques
et le passage vers une économie de marché en Europe de
l’Est. Enfin, de nombreuses organisations internatio-
nales centrées sur l’Europe jouent un rôle plus impor-
tant (OTAN, OCDE, OSCE, Conseil de l’Europe, Com-
mission économique pour l’Europe/Nations Unies).
•Sécurité. Dès lors que la bipolarité ne régit plus l’ordre
mondial, la politique de sécurité tend à nouveau vers
plus de coopération. Depuis la fin de la guerre froide,
l’éclatement d’un conflit mondial,impliquant le recours
aux armes conventionnelles et nucléaires, est devenu
plus improbable. Paradoxalement, cette improbabilité a
plutôt ouvert la porte à des conflits conventionnels limi-
tés. Pendant que la guerre de type traditionnel, c’est-
à-dire l’affrontement d’armées régulières sur un champ
de bataille, perdait en importance, le nombre de conflits
internes a fortement augmenté dans le monde entier. De
tels conflits sont souvent plus brutaux et ils violent les
règles fondamentales du droit international. On assiste
par ailleurs à l’apparition de nouvelles formes de
menaces, tels le terrorisme et le trafic d’armes.
L’entendement qu’on avait de la sécurité et qui reposait
autrefois sur la guerre traditionnelle ayant pour objet la
défense du territoire national et de la population du pays
contre des interventions hostiles en provenance de l’ex-
térieur s’est adapté à l’évolution de la situation en ma-
tière de sécurité sur le plan mondial. Ce qui figure au
premier plan est à présent le «concept de sécurité hu-
maine globale» (global human security). Ce concept ne
comporte pas seulement une «délivrance de la peur»
(programme en matière de sécurité), mais aussi un
«affranchissement de la misère» (programme de déve-
loppement), et un «avenir durable» (programme envi-
ronnemental).Il part de l’idée que les pays industrialisés
et les pays en développement ont des intérêts communs
vitaux et forment par conséquent tous ensemble une
communauté de sécurité ou de destin.
•Nouvelles perspectives dans les relations Nord-Sud.
Sans parler des grandes différences de niveau de vie qui
subsistent, l’état de l’environnement s’est aussi dégradé
sur la planète durant les dernières décennies. Les inéga-
lités entre hommes et femmes, mais également des pan-
démies, tels le sida, la malaria et la tuberculose, sont
davantage reconnus comme des problèmes mondiaux.
Ces questions ainsi que d’autres, nouvelles, ont été dis-
cutées lors de différentes conférences mondiales que les
Nations Unies ont organisées au cours des années 90.
Des objectifs ont par ailleurs été fixés à la coopération
internationale pour les prochaines années. Les confé-
rences évoquées ont permis à la communauté interna-
tionale de se mettre d’accord sur des démarches en vue
de réduire la pauvreté et d’arriver à un développement
durable. Durant les années 90,l’endettement des pays en
développement pauvres a été reconnu comme l’un des
principaux obstacles à un développement durable, et
une action de désendettement a été entreprise sur le plan
multilatéral.
Situation initiale
La Suisse en route vers une politique de développement durable / Juillet 2001 3