Service de presse de Travail.Suisse – No 8 – 25 mai 2009 – Marché du travail
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crise par le travail décent. Son objectif stratégique est de mettre au cœur des plans de re-
lance nationaux aussi bien les questions relatives à l’emploi et au marché du travail que la
protection sociale et le respect des droits des travailleurs. Le recours au dialogue social est
considéré comme un élément-clé pour bâtir un consensus. Si le pacte est mondial car il
vise à promouvoir une plus grande cohérence des politiques des gouvernements et des
organisations internationales, il est aussi local parce qu’il est adaptable à des réalités, des
besoins et des priorités nationaux très divers.
Encadré I
Eléments du Pacte mondial pour l’emploi concernant l’emploi et la protection sociale
Soutenir les entreprises, surtout les PME en leur garantissant l’accès au crédit
Assurer des emplois viables en combinant les réductions d’horaire de travail et les
opportunités de formation pour éviter les licenciements
Améliorer les prestations de l’assurance-chômage (surtout dans les pays où la couver-
ture est faible) et renforcer les programmes actifs du marché du travail
Mesures d’aide spécifiques pour les jeunes, en particulier les plus défavorisés, et les
travailleurs migrants
Accroître les investissements dans les infrastructures. Ces dépenses publiques, grâce à
l’effet multiplicateur des investissements, auront plus d’effets sur l’emploi que
d’autres mesures comme les réductions temporaires d’impôts
Investir dans l’économie verte de demain. Les technologies propres ont aussi
l’avantage de créer plus d’emplois que leurs contre-parties plus riches en CO2.
Mettre en place ou étendre un système de protection sociale pour les groupes à faibles
revenus et les travailleurs de l’économie informelle (concerne les pays en développe-
ment)
Par rapport à 2007, il faut s’attendre à fin 2009 à 50 millions de chômeurs supplémen-
taires. En outre, si l’on en juge par les crises financières antérieures, l’emploi ne retrouve
son niveau d’avant la crise que quatre à cinq ans en moyenne après la reprise écono-
mique. Selon les données du Fonds monétaires international (FMI), il faut s’attendre à une
crise de l’emploi sévère et durable pendant plusieurs années.
Il en résulte que le travail décent (voir encadré II) doit être le moteur des mesures à pren-
dre pour une reprise durable. Sinon, la reprise sera menacée par les inégalités sociales et
les sentiments d’injustice qui prévaudront. Ce sont en particulier les femmes, les jeunes,
les travailleurs migrants et les travailleurs avec des contrats précaires qui souffrent d’un
déficit de travail décent. C’est pourquoi les mesures de relance doivent être particulière-
ment attentives à ces catégories de personnes.