L’association d’un soiling à l’Incontinence Urinaire Fonctionnelle (IUF) a été étudiée en
fréquence : le soiling est associé à l’IUF diurne (24% des cas d’UF) plutôt qu’à l’énurésie nocturne
(5,5%), et en physiopathologie : contraction simultanée des sphincters anal et urethral, rétention
stercorale et appui sur le trigone, ou plutôt retard commun de développement et maturation
neurologique. Les enfants ayant IUF et encoprésie ont plus de troubles psychologiques
(hyperactivité, troubles des conduites et de l’humeur) (7).
L’obésité est plus fréquente dans une population d’enfants ayant une constipation
fonctionnelle : on trouve 20% d’obèses chez les enfants constipés, 12% chez les contrôles, (25%
chez les garçons, 18% chez les filles) (8).
COMORBIDITE PSYCHOPATHOLOGIQUE
Dans une étude turque (9) de 201 cas d’enfants encoprétiques d’âge moyen 6 ans, (79,6%
de garçons, 30,8% primaires, 69,2% secondaires, 38,9% ayant une constipation) un diagnostic
associé défini par le DSM IV est retenu dans 74% des cas : énurésie 55%, troubles oppositionnels
30,8%, TDAHA 7%, stéréotypies 6%, retard mental 5%, angoisses 3%, troubles des conduites
3%, bégaiement 3%, dépression 1,5%, trouble de l’adaptation 1,5%, tics envahissants 1,5%,
autisme 0,5%, trichotillomanie 0,5%. Les patients avec encoprésie primaire ont une comorbidité
plus fréquente. Les auteurs posent la question du caractère primaire ou secondaire à l’encoprésie
des troubles du comportement (hyperactivité impulsivité). Les données démographiques et le
niveau socio-économique ne sont pas prédictifs.
Dans la série du gfhgnp (10) de 54 cas colligés et étudiés , (sexe ratio 2 :1, 22 primaires, 32
constipés, 49 patients ayant un double suivi gastro et psy), on note : énurésie 12 cas, troubles des
conduites alimentaires 12 cas, troubles du sommeil 9 cas, difficultés d’apprentissage 16 cas.
Une étude épidémiologique recherchant des différences psychologiques entre enfants
ayant ou non un soiling (5) (Royaume Uni et Allemagne) porte sur 13000 grossesses, avec 8242
réponses, âge moyen des enfants 91 mois, et trouve 117 enfants ayant un soiling. Un retard
mental est présent chez 20,5% des patients avec soiling fréquent, 6,9% avec soiling rare contre
2,9% chez les enfants sans soiling. Les troubles psychologiques sont : phobies sociales,
obsessions et compulsions, troubles de l’attention et hyperactivité, comportement opposant,
troubles émotionnels et comportementaux, tous plus fréquents dans les cas ayant un soiling
fréquent.
Il existe une association entre soiling et troubles psychologiques (primaires ou secondaires)
De même dans l’étude de Von Gontard qui compare des populations ayant IUF et IUF
associée à encoprésie, on note dans le deuxième cas une fréquence plus élevée de troubles
hyperkinétiques, troubles émotionnels, troubles des conduites, problèmes de délinquance et
troubles anxio-dépressifs (7).
PHYSIOPATHOLOGIE
Le gastro-entérologue va chercher s’il y a une anomalie physiologique sous-jacente, le psy
va chercher quel est le mécanisme de mise en place ou de pérennisation de ce trouble du
comportement sphinctérien, rétention ou alternance rétention-évacuation.
Sur le plan somatique, les auteurs sont unanimes pour constater qu’il y a environ 80%
d’enfants constipés (plutôt cause que conséquence). Il s’agit d’une constipation plus ou moins
sévère idiopathique, fonctionnelle. L’encoprésie n’est pas observée dans la maladie de
Hirschsprung. Le rôle des lésions locales douloureuses est signalé dans les séries pédiatriques et