- Les biens publics sont des biens qui ne sont pas rivaux et non exclusifs : la
consommation par un agent de ce bien n’exclut pas la consommation par un autre
agent. C’est le fondement de la théorie des services publics
- Les rendements d’échelle croissants : les situations de rendements croissants existent,
et la concurrence n’est pas viable : elle s’autodétruit et conduit à la sélection d’un seul
producteur qui va être monopoleur, ce qui lui permet d’abuser d’un pouvoir. En
présence de rendements croissants, on parle de monopole naturel. On a longtemps
pensé que c’était lié aux économies autour des réseaux. En présence de réseaux, on
considère qu’on a des rendements croissants car la profitabilité de l’entreprise est liée
à la taille de son réseau : plus il est grand, plus elle peut diminuer ses prix, oblige les
autres entreprises à baisser à perte, ce qui cause leur disparition. Aujourd’hui, on casse
les monopoles publics pour les restituer à la concurrence. Quels sont les arguments qui
légitiment la mise sous tutelle de la livraison et la production de l’électricité (ou autres)
et les arguments opposés ?
- L’information incomplète, liée à la théorie néoclassique. Pour qu’un équilibre général
soit concevable (théorie de Arrow et Debreu), l’information doit être complète,
accessible à tous, et comme les agents sont rationnels, ils en tirent tous le même
enseignement. Or, cette situation n’est pas réalisée, il y a des informations cachées,
privées, qui permettent à certains agents de tirer un avantage qui nous éloigne de la
possibilité d’un équilibre général.
Quatre situations typiques qui amènent le marché à une situation d’échec par apport au cas
idéal d’un équilibre général par les taux optimaux. Toutes ces raisons-là montrent que
l’intervention publique est acceptée dans le camp néo-classique traditionnel (Samuelson
justifie l’intervention publique dans ces situations). L’Etat est légitimé à intervenir par les
correctifs, la taxation, la subvention, la réglementation (imposer des normes de production,
des prix minima, comme le SMIC, ou maxima).
Il y a un consensus entre les néoclassiques et les keynésiens jusque dans les années 60. Puis,
on assiste à un retour en force d’idées libérales défavorables à l’intervention publique. 1968 :
Friedman a pris la présidence de l’association américaine des économistes, et dans son
discours de présidence, il a donné une critique sévère de l’une des fonctions étatiques, celle de
régulation, ce qui a déclenché un programme de recherche néoclassique, à l’université de
Chicago pour dénoncer les interventions publiques.
Une conception nouvelle de l’économie publique s’est imposée dans les milieux universitaires
et auprès des décideurs. On assiste ainsi à une déconstruction traditionnelle de l’intervention
publique et des solutions aux défaillances de marché. On s’appuie sur les théories de trois
auteurs
- Coase
- Demsetz
- Posner
C’est sur ces théories que se sont appuyés les décideurs publics pour orchestrer la
privatisation des biens et services publics et l’organisation de nouveaux marchés sur lesquels
les agents s’échangent des droits transférables
II. Economie des services publics et de la protection sociale
Il y a une contrainte forte qui limite l’aptitude des Etats à remplir ses fonctions. La
place de l’Etat est contestée par l’extension de la logique marchande qui pousse toujours plus
en avant l’exigence d’efficacité, la parfaite mobilité internationale. La parfaite mobilité des
capitaux met les Etats en concurrence fiscale ( en Allemagne, l’entreprise Nokia ferme son