concurrence professionnelle avec les étudiants français, d’autant qu’ils se contenteraient de
salaires inférieurs).
C’est pourquoi l’UE collabore avec les pays de la rive sud – surtout le Maroc et dans
une moindre mesure la Tunisie – pour créer une sorte de double surveillance des frontières
européennes ou plus exactement un système de double frontière, assurée pour la frontière
« externe » par les pays de la rive sud pour le copte et avec l’appui financier et technique de
l’UE, et par l’UE elle-même pour la frontière « interne » (en gros, pour les pays de l’espace
Schengen, les frontières Schengen)
Il en est de même en termes de pollution, la pollution industrielle affectant les deux
rives de la même manière, et de crises politiques.
3.2. L’Union pour la Méditerranée
Voilà pourquoi l’UE cherche, sous impulsion française, à mieux associer les pays de la
rive sud et à développer les partenariats.
Dès 1995, l’UE organise une grande conférence à Barcelone en mettant en avant les thèmes des
droits de l’homme, de la lutte contre le terrorisme ou de libre-échange avec l’Union Européenne. Ce
sommet ne débouche cependant que sur peu d’initiatives et de politiques communes concrètes (à
l’exception du Plan Bleu ou Programme d’Action pour la protection et le développement de la région
Méditerranéenne).
La France relance le processus en 2007 avec le projet d’Union méditerranéenne, visant à associer
l’ensemble des pays riverains à un certain nombre de grands projets (d’infrastructures notamment)
communs, un peu à la manière des politiques sectorielles (concernant un secteur précis de
l’économie, comme l’agriculture, par exemple) communes des débuts de la CEE (ancêtre de l’UE),
comme la PAC.
La France entendait également réaligner l’Europe en la faisant regarder vers le Sud et pas seulement
vers l’Europe centrale et orientale. Les Allemands en 2008 s’opposent à ce réalignement et font céder
le président de l’époque ; s’ils acceptent finalement en 2008 un partenariat avec les pays de la rive
sud, c’est 1. en échange d’un partenariat avec les pays du Nord (de la Baltique) non membre de l’UE
et 2. surtout à condition que celui-ci soit quasiment vidé de toute substance et comportant tant de
membres qu’il n’ait plus aucun sens.
Ce partenariat minimal prend le nom d’Union pour la Méditerranée (dont le siège est à Barcelone),
dont le nom complet est « Processus de Barcelone : Union Pour la Méditerranée ». Elle compte
44 membres les 27 de l’UE + 16 pays riverains, avec la Ligue arabe en tant que telle (regroupement
de 22 pays arabes). Les buts de l’UPM sont d’ordre énergétique et environnemental : eau,
développement de l’énergie solaire, dépollution de la Méditerranée
Toutefois, même ces projets minimaux sont dans l’impasse en raison des tensions diplomatiques
(avec certains pays arabes), militaires (la Libye de Khadafi, grand ami à l’époque du président élu
entre 2007 et 2012 était un pilier de l’UPM…), et politiques (les révolutions arabes et leurs
conséquences, qui ont mis l’UPM en stand-by)
Toutefois, malgré ce qui est un échec certain, l’UE a su se rapprocher plus étroitement de certains
pays – en fait un seul – en créant des accords d’association, qui associent, comme le nom l’indique, le
pays associé au marché unique européen. Seul le Maroc a jusqu’à présent été associé – Maroc qui
entretient par ailleurs les liens les plus étroits de tous les pays de la rive sud avec l’UE, toute matiière
(immigration, trafic de drogue, etc.) confondus.
Carte de l’UPM :