de mettre en place un accompagnement social afin de ne pas laisser les technologies
dépasser les ressources humaines.
Ainsi, la coopération euro-méditerranéenne qui vise à accompagner le développement du
numérique serait “le projet politique de ce siècle” pour M. Malosse, pour qui la réussite
passera par l'association des différents acteurs dès le début sur une réflexion commune et
pas seulement sur de l’exécution.
Anticiper les métiers du futur
La seconde session, introduite par M. Jean-Louis Reiffers, Président du Conseil scientifique
de l’Institut de la Méditerranée et de l’Ecole de la Deuxième Chance de Marseille,
rassemblait plusieurs intervenants sur le sujet des entreprises numériques et des politiques
publiques incitatives nationales et de coopération. M. Nicolas Schmit, Ministre du travail, de
l’emploi et de l’économie sociale et solidaire du Luxembourg a ainsi appuyé l’importance de
la formation faisant connaître son souhait de préparer les jeunes aux nouveaux métiers
malgré une difficulté : quels vont être ces métiers du futur ? “Ce qui vaut aujourd’hui ne
vaudra plus dans cinq ans”. Il faudrait d’ores et déjà requalifier les personnes, rive nord
comme rive sud, afin de réduire les écarts.
Le numérique peut créer mais aussi détruire des emplois, en particulier les emplois
intermédiaires qui ne demandent pas de grandes qualifications et sont facilement
remplacés. Encore une fois, les intervenants ont rappelé l’importance primordiale de la
formation. Ce point a été appuyé par M. Alain Assouline, Président de Webforce3, une école
du numérique qui s’engage à former des travailleurs en trois mois seulement pour répondre
au mieux et presque en temps réel aux besoins des entreprises.
Pour M. Nicolas Schmit, il appartient à la politique, mais pas uniquement, de façonner ce
changement profond.
Dans tous les domaines, une transition inéluctable vers le numérique
Après ces tables rondes, pour M. Jean-Hervé Lorenzi, Président du Cercle des économistes
et M. Nicolas Schmit, un constat s’est imposé : la transition numérique est inéluctable et
constitue un développement de l’économie et du marché du travail. Sur les deux rives,
l’enjeu ne consiste pas à s’y opposer mais plutôt à l’accompagner.
Cette révolution industrielle, comparable à l’essor de la machine à vapeur, ne serait toutefois
pas exempte de dangers, notamment en termes d’emplois. Il conviendrait donc de la réguler
afin de la rendre équitable. La politique publique en terme de numérique devra être “avant
tout positive afin de favoriser l’essor du numérique”. L’enjeu consiste désormais à créer un
environnement favorable au développement numérique dont les principaux acteurs seront
les secteurs privés et l’action publique, pour une action face au renouvellement accéléré et à
l’obsolescence des compétences, un soutien aux travailleurs indépendants, une
décentralisation dans un but d’équilibre des territoires et enfin l’investissement dans les
infrastructures. Estelle Barthélemy, EJCAM