Wolfgang Raible Questions de contrôle au sujet du cours sur les langues créoles du 16 juin 2004 (Prière d’être bref[s] et concis, et ce en allemand, anglais, français ou espagnol – peu importe donc la langue choisie) Nom 1. ¿Qu’est-ce qui se cache derrière le sigle ‘îles ABC ’? 2. ¿Pourquoi les Espagnols se sont-ils toujours peu intéressés à ces îles, à tel point qu’ils les ont laissées, au XVIIe siècle, aux Néerlandais ? 3. ¿Laquelle de ces îles est devenue, entre environ 1650 et 1840, la plaque tournante de la traite esclavagiste dans la Caraïbe, entreprise dirigée dans ce cas surtout par la Dutch West India Company ? 4. ¿Quel était l’avantage géographique de cette île, avantage qui a facilité énormément ce commerce ? (Pensez à la concurrence entre les pays européens et les hostilités permanentes faisant de purs et simples pirates du calibre de Francis Drake des héros aux yeux de leurs pays ou même rois ou reines.) 5. ¿De quand date le premier document conservé du Papiamento, en l’occurrence une lettre écrite par un juif à sa maîtresse ? 6. ¿Comment peut-on expliquer la part importante qu’a le Portugais dans le Papiamento ? 7. ¿Quels sont les autres ingrédients langagiers du Papiamento ? 8. Le système verbal du Papiamentu se caractérise par la combinatoire de particules qu’on connaît d’autres langues créoles. Il y a cependant une particule pour le futur/irréel, lo, qui “ne respecte pas les règles” parce qu’on la trouve assez souvent encore devant le pronom sujet. ¿Comment peut-on expliquer cette position ? (Pensez au cas parallèle en Tok Pisin.) 9. Dans le système verbal du Papiamento, les particules devant le verbe sont devenues obligatoires. Il n’y a donc pas la situation p.ex. du créole guadeloupéen où l’absence de particule, donc la particule zéro, devant un verbe dynamique signale la perfectivité, devant un verbe statif l’imperfectivité. Ceci donne aux sujets parlants du Papiamento une nouvelle possibilité, celle d’un subjonctif ou suphuntivo qui se caractérise justement par l’absence de particule TMA (et un degré d’assertion réduit, comme dans bon nombre de langues romanes). ¿Comment peut-on expliquer qu’un petit groupe de verbes (vouloir, devoir, savoir, manquer, s’appeler, pouvoir, connaître) échappe(nt) à la règle que la particule Ø signale le subjonctif ? 10. Le morphème cu est assez polyvalent en Papiamento. ¿Combien de fonctions peut-on distinguer ? 11. ¿Pourqoui la polyvalence de cu ne prête-t-elle pas à malentendu ? 12. Le syntagme un solo palabra ‘un seul mot’ sonne très faux aux oreilles de quelqu’un qui connaît l’espagnol. ¿Pourquoi est-il on ne peut plus correcte en Papiamento? 13. Le principe de changement langagier qui préside à cette évolution menant à des formes comme un solo palabra ¿est-il valable et opérationnel aussi dans d’autres langues créoles ? 14. Une des régularités dans la pidginisation de langues européennes formulées par Philip Baker veut que l’article déterminé d’un pidgin/créole soit dérivé de l’article démonstratif de la langue européenne. Si on tient compte du fait que e comerciante aki signifie ‘ce marchand-ci’ et que e comerciante signifie ‘le marchand’ – ¿peut-on dire que cette règle vaut aussi pour la formation du Papiamento?