Le crédit acheteur - Site de la promo DESS CI 2002

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INTRODUCTION
Bien souvent le développement des relations internationales n’est pas
sans risque, voilà pourquoi de plus en plus d’entreprises tentent de se
protéger contre les risques engendrés par la multiplication des
échanges inter-entreprises au niveau mondial.
Ces risques sont aussi divers que variés mais peuvent être dangereux
pour une entreprise, que ce soit une entreprise exportatrice ou
importatrice.
C’est pour cela qu’aujourd’hui les entreprises multinationales ont de
plus en plus recours, entre autres, au crédit acheteur et au crédit
fournisseur. Mais ces deux procédés ne sont pas sans conséquences.
Le crédit acheteur




Définition
Crédits Réglementés et non réglementés
Acheteur/emprunteur
Caractéristiques et mécanisme
Définition
Le crédit acheteur (crédit export) est destiné à financer à moyen ou long
terme un contrat d'exportation de biens d'équipement et/ou services, il est
consenti directement par une banque (qui s'engage à mettre à la disposition de
l'emprunteur les fonds nécessaires pour régler le fournisseur dans les termes du
contrat commercial) à un acheteur étranger ayant conclu un contrat commercial
avec un exportateur. Cela permet à l’exportateur d’être payé comptant et de
faire assumer le risque de crédit sur son emprunteur par une banque. Ce crédit
peut être :
Réglementé
Les banques ne sont pas toujours prêtes à assumer seules le risque de
défaut sur l’emprunteur. Pour permettre le financement de certaines opérations
export, les pouvoirs publics du pays de l’exportateur accordent donc, via des
Agences de Crédit Export (Export Credit Agencies ou ECA), une aide aux
banques participant au financement. On parle alors de crédit acheteur
réglementé.
- consenti en conformité avec les règles internationales (Consensus de l'O.C.D.E.
qui fixe certaines limites à l’action des pouvoirs publics. Dans ce cadre, chaque
pays définit sa propre politique), européennes (si financements de contrats
intra-communautaires), et nationales. Dans le cas de financements
d'exportations françaises, ces crédits peuvent bénéficier d'aides publiques à
l'exportation sous forme de garantie du risque de crédit (par la COFACE),
pouvant également s’accompagner de la possibilité d’octroyer un taux d’intérêt
fixe assorti d’une bonification, sous forme de stabilisation, supportée par le
Trésor français.
Avantages :
Le marché financier du pays de l’acheteur peut ne pas être en mesure d’assurer
le financement de l’opération, notamment parce que celle-ci est libellée en
devises. Le crédit acheteur réglementé permet dans ce cas d’obtenir un
financement de banques étrangères, malgré un niveau de risque politique et
commercial élevé. Le fournisseur, réglé comptant, est déchargé par la COFACE
et les banques du risque de crédit.
La bonification des taux bénéficie à l’acheteur : il peut emprunter à taux fixe
pour de longues maturités, hors conditions de marché.
Finalité
Ce type de crédit permet à l'exportateur :

d'être réglé au comptant.

d'être déchargé de la totalité du risque de crédit, ce risque étant
reporté sur la ou les banques prêteuses.

d'alléger la structure de son bilan, en limitant le recours aux
crédits bancaires.
de présenter à l'acheteur une offre attractive n'incluant pas de
provision pour risques ni de majoration pour charges financières.

Non réglementé
- non soumis aux contraintes des crédits réglementés.
Les crédits acheteurs qui ne bénéficient pas du soutien public peuvent être
accordés par les banques aux conditions de marché. Ils sont réservés à des
emprunteurs de qualité.
Caractéristiques des crédits non réglementés
Libellés en FRF ou en devises, sans garantie COFACE et octroyés à taux de
marché, les crédits export non cofacés (C.E.N.C.) peuvent financer toute
exportation de marchandises (biens de consommation, biens d'équipement) ou de
services, y compris les opérations de négoce international.
Avantages :
 Le crédit peut financer jusqu'à 100 % du montant de l'opération
 pas de limitation en matière de part étrangère
 pas de limitation de durée
 modalités de remboursement très souples

mise en place plus rapide
Coût du crédit :
 taux d'intérêt : taux de marché (variable : taux de référence + marge ou
fixe)
 commissions : d'engagement, de gestion (ou de direction), d'agent, frais
Bénéficiaires de ces crédits :

réservés à des emprunteurs de qualité.
Acheteur/emprunteur
Entité privée (y compris filiale étrangère d'une entreprise française) ou
publique, le plus souvent de pays émergents, pour des financements :

d'équipements au sens large (matériel indépendant, unité complète
de production, ensemble industriel, usine clé en main), voire biens
d'équipements moyens ou légers et même agro-alimentaire par
dérogation

de prestations de services

de marchés de travaux publics
Caractéristiques et Mécanisme
Une opération d'exportation financée sous forme de crédit acheteur comporte
deux contrats distincts :

le contrat commercial signé entre l'exportateur et l'acheteur. Il
est le support juridique de l'exportation sur lequel s'appuie le
financement export.

le contrat financier : convention d'ouverture de crédit signée entre
la/les banque(s) prêteuse(s) et l'emprunteur.
Cf schéma du livre de Virginie.
Mécanisme
Dans sa version la plus simple, le crédit acheteur se présente de la façon
suivante :
 L’exportateur signe un contrat commercial avec l’acheteur
 L’acheteur, ou un emprunteur agissant pour son compte, demande à la banque
un crédit acheteur
 La banque paie comptant l’exportateur lorsqu’il a rempli ses obligations
contractuelles
L’emprunteur rembourse le crédit à la banque ; en cas de défaut, la banque ne
peut se retourner contre l’exportateur.
La banque paie l’exportateur d’ordre et pour compte de l’emprunteur selon un
mandat irrévocable. Les dates et conditions de tirage sont précisées dans la
convention de crédit, en fonction des termes du contrat commercial.
L’utilisation peut intervenir :
 à la fin des obligations contractuelles de l’exportateur, date qui détermine le
point de départ des remboursements du crédit ou PDR,
 pendant la période d’exécution du contrat (dite période préalable), en
paiements progressifs et avant le point de départ des remboursements du
crédit ; cette alternative donne naissance à des intérêts intercalaires qui,
dans certaines conditions exceptionnelles, peuvent être capitalisés jusqu’au
PDR.
Les remboursements ont lieu tous les six mois, à partir du PDR, et sont égaux en
principal, dégressifs en intérêts.
L'utilisation du crédit
Subordonnés à la réalisation des conditions préalables indiquées à l'ouverture de
crédit, les paiements à l'exportateur sont effectués après vérification de la
conformité des documents d'utilisation (apparence de conformité, selon les
règles et usances des crédits documentaires).
L'utilisation peut intervenir :
 à la fin des obligations contractuelles de l'exportateur (qui détermine le
point de départ des remboursements du crédit) soit en une seule fois, soit
en plusieurs tranches de crédit.
 pendant la période d'exécution du contrat (dite période préalable) en
paiements progressifs (avant le point de départ des remboursements du
crédit).
Conclusion
Le crédit acheteur garanti par la COFACE est une technique
privilégiée
de
financement des exportations à moyen et long terme. Il présente des
avantages
significatifs pour l'exportateur comme pour l'acheteur.
Dans le cadre d'une réponse à un appel d'offre, il constitue un
véritable
argument
commercial. Pour valoriser pleinement ce produits financier, les
partenaires commerciaux trouveront avantage à s'adresser aux
banques très en amont dans le cours de la négociation.
Elles pourront notamment étudier avec eux des solutions de
financement complexes :

financements d'origine diversifiée : crédits acheteurs garantis ou non
par la COFACE, multisources (avec des garanties émanant d'agences de
crédit export de plusieurs pays comme, par exemple, HERMES en
Allemagne, SACE en Italie ou EXIMBANK aux USA), concours accordés
par des organismes bilatéraux (Banque Mondiale, BEI, BAD, BERD,...)
émissions obligataires,...
financements à recours limité de type financement de projet ou BOT (Build
Operate Transfert).
CREDIT FOURNISSEUR
I/ Le crédit fournisseur : une aide non négligeable pour les entreprises
exportatrices
Définition
C’est une facilité de paiement offerte par un fournisseur à son client
Il correspond au délai de paiement accordé par un fournisseur à son client
étranger sur la totalité de la créance déduction faite des acomptes déjà payés.
Se matérialise sous la forme d’un ou plusieurs effets de commerce (dans
le cas d’un échelonnement des paiements) escomptés auprès de la banque
du fournisseur.
- Crédit inter entreprises
- Relation triangulaire : fournisseur – client – banque (banques commerciales
ou la Natexis Banque)
Natexis banque : Natexis Banques Populaire est une banque de financement,
d’investissements et de services, cottée en bourse, appartient au groupe
Banque Populaire
-
Il y a trois sortes de crédit fournisseur :
- Le crédit fournisseur Cofacé :
 Ce sont des crédits fournisseurs en garantie pure qui bénéficient de la
garantie Coface.
 Crédits fournisseurs administrés : il y a une stabilisation de taux.
Les biens finançables par ce système sont les semi-produits, les usines clés
en main, les grands travaux….
La durée du crédit doit être supérieure à 18 mois, à compter du point de
départ du remboursement du crédit, tel qu’il a été fixé par la Coface.
L’exportateur a la maîtrise de la négociation du contrat.
Le crédit fournisseur libre : Pas de garantie Coface, peut être accordé en
Euros ou en devises. La durée de crédit est libre. Tous les biens et
services sont finançables par ce moyen. Grande souplesse de ce crédit, les
exportateurs peuvent adapter le remboursement aux besoins de l’acheteur
étranger.
Le non-paiement d’une échéance est assumé par le fournisseur.
-
-
Le forfaitage : rachat comptant de créances spécifiques (déjà nées) sur
un importateur sans recours contre le vendeur (sauf en cas de risque
technique : fabrication, livraison). Lettre de change doit etre auparavant
revêtue d’un aval bancaire (garantie la plus utilisée)
Conditions d’application
Fonctionnement :
L’exportateur qui négocie à l’étranger est rarement payé au comptant. Or
il a souvent besoin de liquidité ou de Trésorerie.
Par conséquent, l’exportateur escompte son effet de commerce auprès d’une
banque pour satisfaire ce besoin de liquidité.
C’est pourquoi le Crédit Fournisseur est également appelé : Crédit de
Mobilisation des Créances nées sur l’étranger.
-
-
Le montant de l’escompte est composé de 100% de la créance payable à
terme après déduction des agios ou commission (calculée sur la durée du
crédit dû à la banque)
-
De ce fait le client étranger devient redevable de sa créance à la banque,
qui encaissera le montant total ou fractionné de la prestation + interêts.
-
Attention : escompte est réalisé sauf bonne fin : en cas de non paiement
du client, la banque se retournera contre le fournisseur.
Critères à remplir :
-
L’escompte ne peut porter que sur une créance née : après
accomplissement des obligations contractuelles (livraison des marchandise
ou prestation éxécutée)
Cas particulier : les escomptes sont possibles en période de fabrication mais
ils doivent porter sur des créances irrévocables ( le client se reconnaît
irrévocablement débiteur de son fournisseur avant exécution complète du
contrat).
-
Les conditions de paiement doivent être stipulées dans le contrat
commercial. Ce contrat est donc à la fois un contrat commercial et
financier. En effet, le taux d’intérêt contractuel est librement négocié
entre le client et le fournisseur. Ce taux couvre généralement les frais
engendrés par la remise à l’escompte de l’effet de commerce à la banque
(taux d’interêt contractuel = agios d’escompte)
Le fournisseur a tout intérêt à fixer le montant des intérêts de sorte que ce
dernier soit égal au montant des agios exigés par la banque.
Dans la grande majorité des cas, la banque accorde le crédit Fournisseur
si et seulement si le fournisseur a souscrit une assurance crédit auprès de
la Coface.
COFACE : compagnie Française d’Assurance pour le Commerce Extérieur : son
rôle est d’encourager les entreprise française à exporter, en les garantissant
contre certains risques liés à l’exportation (non paiement).
-
Il y a trois sortes de crédit fournisseur :
- Le crédit fournisseur Cofacé :
 Ce sont des crédits fournisseurs en garantie pure qui bénéficient de la
garantie Coface.
 Crédits fournisseurs administrés : il y a une stabilisation de taux.
Les biens finançables par ce système sont les semi-produits, les usines clés
en main, les grands travaux….
La durée du crédit doit être supérieure à 18 mois, à compter du point de
départ du remboursement du crédit, tel qu’il a été fixé par la Coface.
L’exportateur a la maîtrise de la négociation du contrat.
Le crédit fournisseur libre : Pas de garantie Coface, peut être accordé en
Euros ou en devises. La durée de crédit est libre. Tous les biens et
services sont finançables par ce moyen. Grande souplesse de ce crédit, les
exportateurs peuvent adapter le remboursement aux besoins de l’acheteur
étranger.
Le non-paiement d’une échéance est assumé par le fournisseur.
-
-
Le forfaitage : rachat comptant de créances spécifiques (déjà nées) sur
un importateur sans recours contre le vendeur (sauf en cas de risque
technique : fabrication, livraison). Lettre de change doit etre auparavant
revêtue d’un aval bancaire (garantie la plus utilisée)
II/ Le crédit Fournisseur : La vigilance est de rigueur.
Risques encourus
Par la banque :
-
Risque de voir le fournisseur dans l’incapacité de payer la dette, dans le
cas de non paiement du client (escompte réalisé sauf bonne fin)
Risque de change : Risque de fluctuation de la devise étrangère par
rapport à la monnaie nationale. Si le contrat stipule que le paiement se
fera dans la monnaie nationale du client et que la monnaie prend de la
valeur, entre-temps, la banque lors du paiement de la créance, subira une
perte de change.
Par le fournisseur :
Risque de fabrication : L’interruption de l’execution des obligations
contractuelles en la personne de l’acheteur en raison de la survenance d’un
fais générateur de sinistre ayant un caractère politique ou commercial. Si
un problème survient pendant la période de fabrication, les frais de
fabrication restent à la charge du fournisseur.
Caractère politique : guerre, révolution, émeute…
Caractère commercial : insolvabilité de l’acheteur
- Risque de crédit : En cas de non paiement d’une échéance ou de la totalité
de la créance par l’acheteur, la banque exigera le paiement de celle-ci par
le fournisseur.
Remarque : Le Crédit Fournisseur est vivement déconseillé aux PME qui
travaillent avec des pays du Tiers Monde
-
Comment limiter ces risques :
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Pour la banque : la banque qui avance des fonds à l’exportateur est
soucieuse de la bonne fin de l’opération. Pour cela, elle analyse le risque
étranger et surtout la capacité de l’exportateur à rembourser, le cas
échéant, les créances escomptées.
Pour l’exportateur : Souscription d’une assurance crédit auprès de la
Coface, qui lui permettra d’obtenir l’indemnisation des créances non
payées par l’acheteur.
Cependant, il garde à sa charge 10 % de la créance lorsqu’il s’agit d’un sinistre
politique et 15 % de la créance lorsqu’il s’agit d’un risque commercial.
-
CONCLUSION
Selon le MOCI (Moniteur du Commerce International) la montée du
risque de crédit est général.
En effet, la conjoncture économique est moins porteuse à cause du
ralentissement de la croissance américaine.
« plus la croissance économique est faible, plus le risque de crédit
augmente ».
Conséquences :
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
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La Coface a revu à la baisse la notation de plusieurs pays (la notation mesure
la capacité des entreprises d’un pays à honorer leurs dettes à court terme).
Mise sous surveillance de pays industrialisés comme les ETATS UNIS, le
JAPON, le ROYAUME UNI et l’Allemagne depuis le mois de septembre.
Augmentation des indemnisations à verser (plus 10 à 20 %) du fait de
l’augmentation des impayés.
Politique de souscription plus restrictive (réexamen des portefeuilles de
risques dans chaque pays, diminution des limites de couverture accordée,
voire la résiliation de certains risques).
Aujourd’hui plus que jamais, les entreprises et plus particulièrement
les PME qui ont parfois trop tendance à travailler sans filet à l’export
doivent se préoccuper de leurs risques d’impayés.
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