La pauvreté au Niger : principalement rurale et féminine

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Condition des femmes
Les femmes nigériennes représentent 50,4 % de la population. Leur condition est faite de
pauvreté et d’extrême vulnérabilité.
Des disparités existent entre hommes et femmes dans le domaine juridique et dans tous les
domaines : accès aux ressources productives, emploi, santé, éducation, etc.
La pauvreté au Niger : principalement rurale et féminine
Au Niger, les femmes vivent dans des conditions physiques, matérielles et sociales précaires
du fait des pesanteurs socio culturelles et de certaines pratiques discriminatoires qui les
relèguent à un état d’infériorité par rapport aux hommes. Contrairement aux hommes qui ont
plus de poids au niveau de la prise de décision et occupent des rôles centraux dans la vie
publique, les femmes sont en marge de la société. Malgré leur poids démographique
indéniable (50,4%), elles ont peu ou pas de pouvoir de décision et/ou ont rarement accès au
contrôle des ressources.
La féminisation de l’analphabétisme et de la pauvreté est criante au Niger :
la proportion de femmes de 15 à 49 ans n’ayant reçu aucune instruction est nettement
plus élevée que celle des hommes de la même tranche d’âge (84% de femmes contre
69% d’hommes) ;
selon le PNUD (pauvreté humaine, 2007) la situation sociale du Niger est caractérisée
par un état de pauvreté qui constitue la plus grande menace pour la stabilité politique, la
cohésion sociale et l’équilibre des écosystèmes du pays. Selon les données disponibles,
63 % de la population vit en deçà du seuil de pauvreté monétaire (75 000 F CFA et 50
000 F CFA par an respectivement dans les zones urbaines et rurales), et 34% dans
l’extrême pauvreté (50 000 F CFA en milieu urbain et 35 000 FCFA en milieu rural).
Près de 2 nigériens sur 3 sont pauvres, plus de 4 pauvres sur 5 vivent en milieu rural et 3
pauvres sur 4 sont des femmes au foyer.
Les femmes rurales sont mises à l’écart parce que, souvent, elles n’ont pas accès aux services
sociaux de base. Analphabètes et sans aucun pouvoir économique elles se trouvent
dépourvues de l’essentiel qui permet à un individu de participer activement aux actions de
développement. Ainsi, les femmes rurales se sentent « inutiles », reléguées dans la famille,
incapables d’apporter le minimum aux autres.
Inégalités dans le domaine économique
Sur le plan économique, les difficultés d’accès à la propriété foncière, au système des crédits
bancaires et à l’emploi constituent les principales sources d’inégalité entre hommes et
femmes. Leur accès à la terre est limité, le code rural n’est pas appliqué et dans de nombreux
cas elles ne jouissent pas du bénéfice des récoltes.
Inégalités dans le domaine juridique
Même si des efforts ont été réalisés, le cadre juridique actuel reste insuffisant. On note
l’absence d’un Code de la Famille. La position du Niger par rapport à la CEDEF (Convention
sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes), adoptée par
l’ONU, et au protocole additionnel à la Charte africaine des droits de l’homme illustre cette
situation : le Niger n’a pas ratifié entièrement ces textes mais a émis certaines réserves.
Le Niger a par une ordonnance N° 99-30 du 13 août 1999 émis 5 réserves sur cette
convention adoptée le 18 décembre 1976 à New York. Les principales réserves nigériennes
sont :
le Niger ne reconnaît pas aux hommes et aux femmes les mêmes droits et responsabilités
de décider librement et en toute connaissance de cause du nombre et de l’espacement des
naissances, le droit au choix du nom de famille (article 16) ;
le Niger ne reconnaît pas aux hommes et aux femmes les mêmes droits et responsabilités
au cours du mariage et de sa dissolution (article 16).
Les dispositions sur l’âge minimum du mariage, l’équité homme-femme en matière
d’héritage, la possibilité de choisir son domicile, etc ... n’ont pas été adoptées par le Niger.
Elles ont été critiquées par certains groupe de pression comme allant à l’encontre des
pratiques islamiques et des coutumes traditionnelles. Ces réserves de l’Etat nigérien laissent
donc peser de lourdes contraintes sur le processus de l’égalité hommes –femmes et
d’autonomisation des femmes.
En général, la méconnaissance des lois aussi bien par les hommes que les femmes est
répandue, si bien que même lorsque la législation est favorable à la promotion de la femme,
des inégalités persistent dans l’application des lois.
Blocages socio-culturels
Sur le plan socio-culturel, le poids des traditions s’oppose à l’évolution des droits de la
femme.
Des inégalités persistent dans les réalités sociales. Entre autres obstacles à l’épanouissement
de la femme nigérienne, on peut citer les mariages précoces ou forcés, la santé précaire, et un
niveau d’instruction très bas.
Photo d’Alain Roux
mercredi 6 juin 2007 (modif. vendredi 18 janvier 2013)
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