la stratégie du développement du secteur privé dans les pays en

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LA STRATÉGIE DU DÉVELOPPEMENT DU SECTEUR PRIVÉ DANS
LES PAYS EN VOIE DE DÉVELOPPEMENT : EXEMPLE DU NIGER
Fatimatou BIZO Ahamat
IUT de l'Université de Tahoua Niger
Résumé
La présente étude se prose d’examiner l’intervention de l’Etat dans le développement
socio-économique par la promotion du secteur privé à partir d’un certain nombre des
variables considérées ici comme pertinentes. A partir d’un questionnaire auto
administré à un échantillon de 230 personnes, l’analyse qualitative des résultats de
cette étude soutient partiellement l’hypothèse que le cadre institutionnel et les
mécanismes de financement sont les déterminants de la stratégie du développement du
secteur privé. Mais ces résultats confirment l’hypothèse que le développement du
secteur privé a un lien avec le degré du développement économique d’un pays. Le
secteur privé a un impact positif sur le développement socio-économique d’un pays. Son
développement nécessite non seulement un engagement politique de l’Etat mais aussi
un environnement socioculturel qui le favorise.
Mots clés : Développement socio-économique, stratégie, secteur privé.
Introduction
Depuis la fin de la 2ème guerre mondiale, l’aspiration du peuple entier est : paix et
développement. Cela se traduit par la création des organismes et institutions
internationaux (Organisation des Nations Unies, la Coure Internationale de la Haye, le
conseil de sécurité de l’ONU, la commission de droit de l’homme, l’Organisation
Mondiale du commerce, le Fonds Monétaire International, la Banque Mondiale, etc.).
Parlant ainsi du développement, en plus de la mise en place des organismes, à l’échelle
internationale, chargés de faire sa promotion, on relève des politiques variables de
développement au niveau des pays voire des unions économiques (le Japon, la Chine,
l’Afrique du Sud, les Etats-Unis d’Amériques, l’Union Européenne, l’Union Economique
et Monétaire Ouest Africaine, etc.). En général, ces politiques portent leurs fruits car
l’évaluation de l’indice du développement humain faite par le FMI et la Banque
Mondiale ressort l’impact de celles-ci en matière du développement économique.
Cependant selon toujours cette évaluation, ce développement reste problématique en
Afrique, particulièrement dans la zone UEMOA. Les résultats mitigés des politiques de
développement dans ces pays ont alimenté un foisonnement de littérature cherchant à
comprendre et à expliquer les mésaventures dudit « développement ».
C’est dans cette foulée qu’il y a lieu de se demander pourquoi il en est ainsi ? Manque-til suffisamment des ressources dans ces pays d’Afrique pour qu’ils amorcent leur
développement ? L’Etat joue-t-il pleinement son rôle d’acteur principal au
développement ?
S’agissant des ressources, qu’elles soient matérielles, financières ou humaines, leur
importance en matière de développement dans tous les domaines n’est plus à
démontrer. Et la plus part de ces pays regorgent d’importantes ressource naturelles
nécessaires à leur développement. Quant au rôle de l’Etat en matière de
développement économique et social de son entité est de nos jours indiscutable. En
effet, dans la plus part des théories de l’économiste, John Maynard Keynes et de ses
continuateurs, l’Etat a le mérite de relancer une économie en récession ou stagnante
par son intervention. Ces derniers ont souligné de façon explicite le rôle de
programmeur et de promoteur de l’Etat dans le développement de sa nation.
Le rôle de promoteur du développement économique et social de l’Etat est joué de deux
manières :
- soit par l’intervention directe de celui-ci dans les activités économiques de son
entité en créant et gérant les entreprises nationales. Donc l’Etat devient
producteur et protecteur en plus de ses fonctions régaliennes ;
- soit par son intervention indirecte qui consiste à mettre au point un cadre
institutionnel et des mécanismes de financement qui faciliteront la création des
entreprises privées. L’Etat n’est pas forcement producteur mais il est facilitateur
et promoteur du développement économique.
Donc quelque soit la forme d’intervention en question, l’Etat a un rôle économique à
jouer que sa politique définit.
Cet interventionnisme de l’Etat reste problématique dans les pays de la zone UEMOA.
En effet, dans les années 90, sous la pression des bailleurs des fonds (le FMI et la
Banque Mondiale), on a assisté à des séries de privatisations des entreprises d’l’Etat
dans ces pays et paradoxalement aucune mesure d’accompagnement s’en est suivi.
Le Niger, un pays membre de cette union est dans la même situation : retrait de l’Etat
des activités économiques marchandes, secteur privé non promu et tissu économique
fragile, selon les données du Ministère de l’Economie et de finances et celui du
Commerce et de la Promotion du Secteur privé (le secteur primaire domine l’économie
qui devient informelle car le secteur secondaire qui reflète le secteur privé, représente
moins de 20% des autres secteurs). Ce qui nous amène à nous demander pourquoi le
secteur privé n’est pas développé au Niger ? Pourquoi le développer et comment ?
Pour répondre à ces questions nous allons organiser le travail comme suit :
- dans un premier temps nous passerons à la définition du cadre conceptuel ;
- dans un second temps nous déclinons la méthodologie recherche ;
- et dans uns troisième temps nous présenterons les résultats de la recherche.
I. Cadre conceptuel
Pourquoi le développement du secteur privé nécessite-t-il des stratégies?
Plusieurs théories se sont penchées sur les dimensions stratégiques du développement
du secteur privé. Parmi ces théories, on note celle de Claude ALBAGLI et Geoges
HENAULT dans « La création d’Entreprise en Afrique » ou celle d’Ikonicoff Moises dans
« Théorie et stratégie du développement : le rôle de l’Etat dans le tiers monde ». Ces
théories ne sont pas seulement l’œuvre de chercheurs car certains organismes
régionaux ou internationaux les ont aussi développées et même mis en application
dans certains pays. C’est le cas du Centre Régional pour l’Eau Potable et Assainissement
à faible coût (CREPA) dans son rapport d’Etude en « Méthodologie de Promotion du
secteur privé en approvisionnement en eau potable, hygiène et assainissement » et
l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) dans
« Compétivité et développement du secteur privé » ou « Vers une croissance propauvres : le développement de secteur privé ».
Ces théories développées de manière différentes se recoupent car elles montrent que le
développement du secteur privé n’est pas une action spontanée sur un horizon de court
terme. Il doit être planifié sur un horizon de moyen et long terme. Il nécessite des
mesures en amont et en aval de sa mise en œuvre.
Ces théories développées ou appliquées ça et là par ces auteurs nous ont permis de
classer les axes stratégiques du développement du secteur privé en cinq (5) dimensions :
-
dimension environnementale ;
dimension managériale ;
dimension politique ;
dimension institutionnelle et juridique ;
dimension moyens de production.
I.1 DIMENSION ENVIRONNEMENTALE
Il s’agit des mesures prises pour mettre au point un cadre favorable au développement
du secteur privé. Il s’agit entre autre :
- appui à la mise en place d’un environnement favorable au développement du
secteur privé : l’Etat entreprend des reformes qui vont faciliter l’émergence d’un
climat des affaires efficient ;
- appui à la mise en place d’un cadre chargé de faire la promotion de la bonne
gestion des opérateurs privés : organisé des rencontres périodiques pour primer
les meilleurs opérateurs privés ;
- appui à l’innovation et à la technologie : mettre au point un cadre où l’innovation
et la technologie sont disponibles pour aider le secteur privé à la créativité.
I.2 Dimension managériale
C’est un axe stratégique du développement du secteur privé qui consiste à doter les
opérateurs économique d’une grande capacité de gestion de leurs activités. Il s’agit de :
- la mise en capacité des opérateurs privés dans la gestion des leurs activités : suivi
de leur savoir faire en conformité avec leurs entreprenariat ;
- la mise en capacité des opérateurs privés dans le développement des entreprises :
suivi de leur capacité d’anticiper le changement, d’innover ou de créer dans leur
gestion ;
- l’appui au renforcement de capacité des opérateurs : le suivi sur les deux points
ci-dessus permet de cerner leur faiblesse en matière de gestion et en fonction du
besoin la formation leur est donnée ;
- L’appui à l’organisation professionnelle des opérateurs privés : doté leur structure
des moyens matériels et techniques pour faciliter la gestion des entreprises de ces
derniers.
I.3 Dimension politique
C’est une stratégie du développement du secteur privé sous l’angle politique. Elle
concerne essentiellement la:
- Politique de la promotion des investissements au niveau national et international
pour attirer les investisseurs ;
- Politique de partenariat publique et privé pour faciliter une meilleur
opérationnalité entre le secteur public et privé dans la réalisation et le
financement des grands projets ;
- Politique fiscale pour financer le développement ;
- Politique commerciale pour faciliter les échanges et mettre au point une
économie tournée l’exportation ;
- Politique de la promotion des Petites et Moyennes Entreprises (PME) pour
promouvoir la croissance économique et l’emploi.
1.4 Dimension institutionnelle et juridique
La stratégie du développement du secteur privé est surtout axée sur la mise en place
des institutions et juridictions qui lui sont favorables. Cette stratégie se résume en cinq
(5) points :
- Mise en place d’une structure d’appui au secteur privé qui est ancrée à un organe
ou institution de l’Etat ;
- Mise en place d’une institution chargée de la bonne gouvernance des
entreprises ;
- Mise en place d’un cadre institutionnel et juridique chargé d’élaborer les
meilleures procédures et réglementation pour les entreprises ;
- Mise en place d’une institution anti-corruption ;
- Mise en place d’une bonne réglementation en matière du droit des affaires et la
résolution des litiges commerciaux.
I.5 Dimension moyens de production
La stratégie du développement du secteur privé passe forcement et nécessairement par
la mise en place des moyens matériels, financiers et humains pour sa réalisation. Il on
peut citer :
- La mise en place des infrastructures qui est un déterminant des investissements ;
- Le capital humain qui est un moyen décisif de l’orientation et du développement
des affaires ;
- L’accès au financement qui est indispensable pour la création des entreprises
Il faut noter de passage que ces dimensions des axes stratégiques du développement du
secteur privé ne s’excluent pas mutuellement mais sont soit imbriquées les unes aux
autres soit complémentaires.
II. Méthodologie
Dans cette partie nous allons exposer notre méthode d’approche pour tester nos
hypothèses. Pour ce faire nous allons présenter le contexte d’étude qu’est le Niger, la
méthode, la procédure de collecte et d’analyse et traitement des données.
II.1 Présentation du contexte de l’étude :
Selon les informations et données collectées au Ministère du Commerce et de la
promotion du Secteur privé au Niger, la stratégie du développement de ce secteur est
définie sur trois dimensions :
- Dimension institutionnelle et juridique ;
- Dimension capital humain ;
- Dimension moyens de financement.
II.1.1 dimension institutionnelle et juridique
L’institution principale chargé de faire la promotion du secteur privé au Niger est le
Ministère du Commerce et de la Promotion du Secteur privé (MC/PSP). Cette dimension
stratégique se résume en :
- La mise en place d’un cadre institutionnel qui favorise le développement de
l’entrepreneuriat : la charte des PME, créée par ordonnance N° 2010-88 du 16
Décembre 2010 qui est un document juridique et institutionnel (selon son article
2) dont le MC/PSP est chargé de sa mise en application ;
- La réduction des contraintes juridiques et administratives pour faciliter la création
d’entreprises : la Chambre de Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat du Niger
(CCIAN), organe sous tutelle du MC/PSP, est chargée de faciliter les démarche
pour la création d’entreprises;
- La mise en place des organes chargés de veiller au respect des principes
d’éthiques et de professionnalisme : création de la Direction de grandes
Entreprises (DGE) et la Direction des PME (DPME) par arrêté du Ministère de
l’Economie et des Finances (ME/F) en 2009.
II.1.2 dimension capital humain :
Cette stratégie consiste à doter les entrepreneurs et futurs entrepreneurs de capacités
de gérer leurs entreprises :
- formation en renforcement de capacité ;
- informations et sensibilisation sur le monde des affaires ;
- organisation des forums nationaux sur l’entrepreneuriat ;
- orientation des entrepreneurs vers des potentialités économiques et
d’investissements.
II.1.3 dimension moyens de financement :
Elle consiste à mobiliser des fonds nécessaires au développement du secteur privé. Ainsi
on a :
- Mise en place des fonds de prêts directs pour le financement des entreprises
privées : la Banque Régionale de Solidarité (BRS) Niger qui finance de façon
générale l’entrepreneuriat et la Banque Agricole du Niger (la BAGRI) qui finance
particulièrement les entreprises agro-sylvo-pastorales des ruraux et de
bonification d’intérêt ;
- Mise en place de fonds de garanties et de bonification d’intérêt des prêts
bancaires sollicités dans les autres banques de la place.
II.1.4 La mise en œuvre de la stratégie du développement du secteur privé :
La mise en application de la stratégie du développement du secteur privé au Niger a été
de 2006 à 2010 comme suit :
- Le plan d’action est élaboré sur un horizon moyen terme (5ans) ;
- Les groupes bénéficiaires de l’action ont été ciblés : jeunes, hommes et femmes
(comme la population nigérienne est majoritairement jeune), porteurs des projets
d’entrepreneuriat ou organisés en structures professionnelles ou association ;
- Les dispositifs du suivi du programme ont été crées: un comité technique
interministériel au niveau national a été mis en place. Il se réuni chaque semestre
pour apprécier l’Etat d’avancement des actions menées. Il apporte des corrections
et fait des suggestions pour d’éventuelles améliorations. Au niveau régional il y a
des comités régionaux qui ont la même fonction. Mais le comité national
centralise les travaux. En plus de ces comités il y a l’unité de gestion du
programme qui est la cellule qui gère et exécute le programme du développement
du secteur privé. Tous ces dispositifs sont sous la coupe du MC/PSP ;
- Le plan de mobilisation des ressources a été défini : l’Etat nigérien et les bailleurs
de fonds au niveau régional et international financent le plan d’action. Le coût
total de cette action est trois milliards six cent trente neuf millions de FCFA
(3 639 000 000 FCFA) soit environ 5 555 725 euro.
II.1.5 résultats et impact :
Le résultat et l’impact positif du secteur privé dans le développement socio-économique
des pays ont été démontrés par plusieurs dirigeants. C’est le cas du parlement canadien
dans le rapport du comité permanent des affaires étrangères et du développement
international de 2012 intitulé « Stimuler la croissance Economique inclusive : rôle du
secteur privé dans le développement international ». Selon ce rapport le secteur privé
est le principal pilier du développement car, par son savoir-faire et ses idées, utilise
l’innovation et la technologie pour résoudre certains problèmes au développement. Il
est sources de création de richesse et de l’emploi (par exemple l’argent que les
immigrants et les migrants envoient et ceux des investisseurs étrangers directs sont six
(06) fois plus élevés que tous les différents types d’aides publiques au développement
de 1990 à 2012).
La stratégie du développement du secteur privé lancée au Niger dans la dernière
décennie a porté aussi ses résultats. C’est ainsi selon les données du MC/PSP, en 2008,
100 entreprises sont créées avec au moins 300 emplois permanents créés. Et selon la
Direction chargée du développement industriel dudit Ministère, les investissements
généraux réalisés en 2011 par les entreprises bénéficiaires du code d’investissement
s’élèvent à environ 49.7 Milliards soit 75 877 862 euro et 632 emplois créés contre 20.9
Milliards de FCFA en 2010 soit 31 908 396 euro et 953 emplois créés.
En plus la restructuration de la Chambre du Commerce en deux structures lui a permis
d’être plus autonome pour faire certaines réalisations. Ces structures sont le centre de
Promotion des investissements (CPI) et le Centre de Formalité des Entreprises (CFE).
En dix ans d’activité, le CPI a fait des assistances à plus de 900 investisseurs, il a
participé à plus de 250 rencontres internationales et a organisé 4O missions d’hommes
d’affaires. Il a aussi fait des requêtes de financement auprès des établissements
financiers et structures d’appui.
Le CFE quant à lui a aidé 29 026 entrepreneurs à faire les formalités de l’inscription au
registre du commerce, de l’identification au NIF, etc.
Les entreprises privées contribuent beaucoup au financement de l’Etat nigérien sur des
ressources internes. Les tableaux suivants nous donnent cette contribution.
Tableau N° 1
Récapitulatif des ressources de l’Etat au niveau intérieur en 2011
Types des
ressources
Prévisions
AZ
DA
DO
MI
NY
TA
TY
ZR
DCF
DADC
DPME
DGE
Tot.
Impôt sur le
revenu, le
patrimoine,
bénéfices et
gains en
capital
105
1
909
1
5
2
455
1
7
182
393
924
150
377
469
455
802
151
168
752
082
861
6
751
66
283
2
686
96
543
025
000
224
664
646
Impôts et
Taxes
intérieures sur
biens et
services
195
1
102
179
000
118
557
11
390
165
550
1
158
783
152
Autres recettes
fiscales
31
600
000
000
537
744
485
3
485
383
379
Recettes non
fiscales
1
11
997
792
Budget Etat
333
3
122
068
058
000
000
721
000
000
706
000
207
599
484
174
670
118
776
065
708
886
527
725
267
664
792
1
002
634
912
968
6
902
101
28
191
986
64
120
750
1
303
285
108
3
117
312
590
7
227
496
602
613
562
277
620
17
562
301
593
000
Source : ME/F/Direction Générale des Impôts (DGI).
080
101
655
247
651
041
280
146
504
419
550
409
025
402
526
654
795
981
087
018
348
314
068
2
115
023
048
239
675
015
185
259
336
462
929
866
240
146
779
854
822
764
625
289
192
424
636
1
966
012
795
803
422
741
14
147
564
367
25
781
849
984
24
864
586
81
935
838
44
500
646
543
303
196
3
115
768
368
4
132
749
530
1
726
271
142
3
137
882
149
320
646
029
423
384
777
106
821
2
309
951
473
8
325
167
204
4
806
446
583
9
670
096
830
675
Tableau N° 2
Récapitulatif des ressources de l’Etat au niveau intérieur en 2012
Types des
ressources
Prévi
sions
AZ
DA
DO
MI
NY
TA
TY
ZR
DCF
DADC
DPME
DGE
Tot.
Impôts sur
le revenu, le
patri-
126
377
000
000
1
872
1
6
3
2
609
1
1
209
7
137
165
359
504
350
446
686
411
029
790
194
542
975
290
197
843
203
380
812
909
427
902
356
379
063
561
391
056
140
187
092
908
176
807
019
789
289
moine, les
bénéfices et
gains en
capitaux
Impôts et
taxes intér.
sur Biens et
Services
Autres
recettes
fiscales
983
277
1
202
697
912
12
1
601
815
638
391
2
226
248
275
148
927
133
406
526
592
890
990
830
918
925
419
874
000
302
641
910
632
318
880
744
803
977
250
687
955
309
000
602
745
192
147
722
395
35
554
310
968
1
3
1
803
723
105
4
2
37
53
935
120
462
756
278
822
216
612
530
683
192
263
311
550
750
915
654
515
182
142
251
583
806
614
251
465
930
390
636
046
418
454
386
880
933
0
40
82
61
2
1
19
282
2
000
Recettes
non fiscales
1
20
17
24
81
846
177
441
936
523
649
899
153
095
659
746
548
281
000
936
651
345
439
355
529
197
821
248
062
200
708
000
Budget Etat
384
892
3
1
3
8
20
5
2
3
1
6
13
401
469
441
082
393
040
718
035
261
097
391
940
452
184
304
903
433
445
336
123
924
369
208
432
030
990
960
459
826
467
750
439
149
912
894
883
873
758
982
219
151
614
591
489
000
Source : ME/F/Direction Générale des Impôts (DGI).
Selon les données de ces tableaux, l’essentiel des ressources de l’Etat au niveau interne
provient du secteur privé formel (DPME et DGE). En effet, les impôts sur les revenus, le
patrimoine, les bénéfices et gains en capital mobilisé dans ce secteur valent sept (07)
fois plus élevés que ceux mobilisés dans les régions du pays et autres services de l’Etat
(AZ, DA, DO, DCF, etc.). La mobilisation de cette ressource par le secteur privé
représente 75.65% en 2011 et 87.93% en 2012. Quant aux impôts et taxes intérieurs sur
biens et services, la mobilisation par ce secteur représente 93.32% en 2011 et 92.15%
en 2012 du total de ces ressources. Pour ce qui est des autres recettes fiscales, le poids
des ressources mobilisées par le secteur privé est de 57.99% en 2011 et 73.9 en 2012
du total de ces ressources.
De façon globale, le poids de secteur privé dans le financement de l’Etat sur des
ressources internes est de 85.85% en 2011 et 88.21% en 2012.
L’augmentation du budget de l’Etat, ressources internes, qui passe de 384 777 106 821
FCFA en 2011 à 469 903 467 489 FCF en 2012 soit une augmentation de 22.13% par
rapport à 2011, est essentiellement liée à l’augmentation des activités du secteur privé.
II.1.6 Faiblesses et atouts de la promotion du secteur privé au Niger
Selon le « Cadres stratégique national de promotion de l’entreprenariat des jeunes au
Niger », élaboré par le MC/PSP, la promotion du secteur privé présente des faibles et
des atouts à plusieurs niveaux.
 Pour les faiblesses on note :
- La situation géographique, pays enclavé ;
- Le manque des infrastructures routières qui entravent les échanges
commerciaux ;
- Economie fortement dominée par l’informel qui représente 70% de cette
économie ;
- Le manque d’engagement politique suffisant pour promouvoir ce secteur ;
- Etroitesse du marché national car le revenu annuel par habitant étant très
faible (moins de 600 euro) ;
- Faiblesse du cadre institutionnel : plusieurs organe ou institution de l’Etat ont
en charge la promotion de l’entrepreneuriat et du coup il y a dispersion
d’énergies et des ressources (humaines comme financières) ;
- L’inadéquation de la formation aux besoins des entreprises ;
- Insuffisance de l’information et de la communication ;
- Les paramètres socioculturels : la culture entrepreneuriale de type moderne est
faible au sein des communautés nigériennes qui sont soudées par la solidarité
et l’entraide. Ce qui oblige les entrepreneures mêmes les débutants de
s’investir financièrement et physiquement aux cérémonies sociales (baptêmes,
mariages, décès, etc.), ce qui pénalise l’entreprise ;
- Le manque du financement.
 Quant aux atouts on peut noter :
- Le patrimoine historique et culturel du pays très riche et varié ;
- La richesse du pays : cheptel varié et riche, potentiel considérable en minéraux
(uranium, pétrole, phosphate, fer, calcaire, charbon, or, gypse, marbre,
cassitérite, cuivre, etc.) ;
- Le nouveau code minier attrayant pour les investisseurs ;
- La jeunesse de la population.
II.2 Approche et méthode de collecte :
Cette étude porte sur la stratégie de l’Etat pour développer le secteur privé. Notre
approche est essentiellement descriptive. Pour collecter nos données nous avons
élaboré un questionnaire que nous avons soumis aux entrepreneurs et non
entrepreneurs. Notre questionnaire qui a été auto administré a concerné 230
personnes.
II.2.1 composition de l’échantillon :
Notre échantillon est composé de :
-
100 entrepreneurs dans le domaine de l’industrie et des services (majoritaires) ;
100 porteurs des projets d’entreprises majoritairement des jeunes (hommes et
femmes) ;
- 30 personnes en charge actuellement ou qui ont été chargées de la promotion du
secteur privé au Niger.
Les variables de recherche : les variables ont été examinées sur plusieurs points.
 Du point de vue cadre institutionnel :
L’influence du cadre institutionnel sur le développement du secteur privé a été analysé
par les éléments suivants : nature des structures (Etatique ou privé) impliquées dans la
promotion du secteur privé, leur nombre, leur degré d’implication, les règles et normes
qui les régissent (ce qui reflète leur forces ou faiblesse).
 Du point de vue mécanismes de financement :
L’influence des mécanismes de financement sur le développement du secteur privé a
été examinée comme suit : l’accessibilité aux financements des projets d’entreprises
privées, nature du financement, l’existence des structures spécialisées dans le
financement du secteur privé, disponibilité et suffisance des ressources destinées à
cette fin.
L’hypothèse H1 considère que le cadre institutionnel et les mécanismes du financement
du secteur privé déterminent son développement
 Du point de vue nature du régime politique :
L’influence de la nature du régime politique sur le développement du secteur privé a été
analysée sous les angles suivants : selon qu’on soit en régime dictatorial ou
démocratique, la stabilité politique, l’engagement politique, le choix des partenaires au
niveau international et le partenariat pour promouvoir les entreprises privées varient.
L’hypothèse H2, quant à elle, considère que le développement du secteur privé est
influencé par la nature du régime politique.
 Développement du secteur privé :
Cette variable a été analysée par ces éléments : le nombre d’entreprises privées créées,
l’évolution de leur création, le poids du secteur privé formel dans l’économie national
(création d’emplois, de la valeur ajoutée, augmentation des revenus des agents
économiques, etc.) et dans le financement de l’Etat.
 Développement économique du pays :
L’examen de cette variable a été fait comme suit : l’évolution du taux de croissance
économique, l’existence et l’évolution des infrastructures routières et autres de l’Etat, la
capacité du financement interne de l’Etat, l’évolution des échanges commerciaux,
l’évolution du marché national, nature de l’économie (dépendante, moins dépendante,
exportatrice importatrice, consommatrice productrice).
Pour ce qui de l’hypothèse H3, elle considère que le développement du secteur privé a
un lien avec le degré du développement économique.
Résultats de la recherche
L’analyse qualitative des résultats du questionnaire administré nous ont conduits aux
conclusions suivantes :
H1 est partiellement confirmée car en plus de son cadre institutionnel et ses
mécanismes de financement, le développement du secteur privé exige un cadre
juridique et managérial approprié et l’aptitude de la société à le promouvoir.
H2 est infirmée car selon ces résultats c’est plus tôt l’engagement politique qui peut
influencer le développement du secteur privé quelque soit la nature du régime
politique.
H3 est confirmé car le fait que le secteur privé contribue au développement
économique (création d’emplois, de richesse, d’innovation, etc.), les deux sont liés.
Conclusion
Rappels et synthèses des résultats
Il semble que deux éléments déterminants pour asseoir une cadre stratégique du chargé
de développement le secteur privé : l’engagement politique et l’environnement social.
L’engagement politique est le socle de la stratégie du développement du secteur privé
en ce sens qu’il détermine :
- Les moyens mis en œuvre pour développer le secteur privé : l’efficacité du cadre
institutionnel et juridique pour promouvoir le secteur privé dépend des moyens
dont le politique il l’a doté ;
- Les moyens mis en œuvre pour mobiliser le capital financier, humain et matériel :
la capacité de mobilisation des ressources financières, la mise en place, l’efficacité
et l’efficience des établissements financiers chargés de financier le secteur privé,
appui formation et technique au secteur privé dépendent du degré d’implication
des dirigeants du pays.
L’environnement social constitue un déterminant du développement du secteur privé
car :
-
Les valeurs sociales peuvent favoriser ou entraver le développement du secteur
privé ;
L’aptitude de la société à adapter ses pratiques au développement de ce
secteur ;
L’aptitude de la société à s’ouvrir au développement.
Intérêt de la recherche
Nos résultats ont des implications pour les pouvoirs publics, qui par leur intervention
directe ou indirecte, doivent êtres les premiers et principaux promoteurs du secteur
privé en favorisant les variables de la stratégie de son développement.
Limites
Notre étude présente des limites qui sont des pistes pour d’autres recherches.
D’abord notre étude ne porte que sur un échantillon de 230 personnes. Ce qui parait
faible mais placé dans le contexte actuel du Niger, c’est un grand effort. On peut élargir
l’échantillon pour la prochaine étape.
L’analyse de nos données est seulement qualitative. Il serait plus intéressant de faire
non seulement une analyse qualitative mais aussi quantitative des données.
Ensuite notre étude s’est portée uniquement sur le Niger. Une étude qui se penchera
sur la politique du développement du secteur privé dans l’UEMOA permettra d’analyser
la politique régionale dans le secteur privé.
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http://fr.wikipedia.org/wiki/théories_du_développement
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