Le patient a ensuite été transféré en soins intensifs de cardiologie pour surveillance.
Devant la stabilité hémodynamique un traitement conservateur avec surveillance
régulière par échocardiographie est envisagé. Le scanner thoracique de contrôle
réalisé juste avant la sortie ne retrouve pas les images de dissection [Figure 5].
L’évolution a ensuite été favorable.
Figure 5 : Le scanner thoracique de contrôle n’a pas retrouvé les images de dissection.
Ce qu’il faut savoir
La dissection aortique est une complication rare pouvant survenir au cours d’une
coronarographie ou d’une angioplastie. La plupart des cas décrits surviennent lors
d’une procédure sur la coronaire droite (80% des cas); beaucoup plus rarement sur
réseau gauche. Il s’agit d’une complication potentiellement grave pouvant résulter
soit directement d’un traumatisme sur l’ostium d’une coronaire (ou sur l’aorte) soit
indirectement à partir d’une extension rétrograde d’une dissection d’une coronaire.
Dans notre cas, nous pensons que la dissection a été provoquée par une
manipulation un peu trop brutal du cathéter guide (plus que par le guide
d’angioplastie lui-même au niveau de l’intima). L’extension antérogarde et rétrogarde
de la dissection a ensuite été favorisé par les injections de produit de contraste.
Le choix de notre cathéter guide est par ailleurs critiquable. En revoyant
l’angiographie, la naissance de la coronaire droite laisse suggérer qu’un cathéter
guide de type Amplatz Right-1 (AR) or Internal mammary (IM) auraient probablement
été plus approprié.
Peu de cas de dissection aortocoronarienne ont été rapportés. Dans la majorité des
cas il n’y a pas d’extension de la dissection et une surveillance médicale (sans
stenting, ni chirurgie) peut suffire. Un stenting au niveau de la porte d’entrée de la
dissection peut aussi être proposé en cas de dissection peu étendue. Une analyse
récente des cas de dissection aortique iatrogène survenue en cours de procédure
rapporte que le stenting immédiat de l’ostium (au niveau de la dissection) est très
efficace et devrait être réalisé à chaque fois que cela est possible. Enfin, quelques
cas de patients instables (en raison de l'extension de la dissection aortique dans
l'aorte descendante et / ou de régurgitation aortique sévère) traités chirurgicalement
sont décrits. Le taux de mortalité est alors très élevé (plus de 90%).