La Lettre du Cardiologue - n° 303 - novembre 1998
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– le jeune âge des sujets : 70 % des patients ont entre 30 et 55 ans ;
– une prédominance féminine marquée (58 %) : le post-partum
est une période favorisante du fait de la modification du statut
hormonal et d’une augmentation des estrogènes. Le pic de fré-
quence se situe dans le premier mois qui suit l’accouchement
(33 % des femmes atteintes) (2) ;
– l’absence ou la modestie des facteurs de risque cardiovascu-
laires (il existe un petit tabagisme dans notre observation).
Le diagnostic a longtemps été établi par l’autopsie. Il est actuel-
lement assuré par la coronarographie. Les autres examens para-
cliniques ne sont d’aucune aide, car leurs résultats ne diffèrent
en rien de ceux obtenus dans la pathologie coronarienne aiguë
habituelle. Seule l’échographie transœsophagienne pourrait
mettre en évidence une dissection coronaire proximale (tout au
moins sur le tronc commun coronaire gauche). L’aspect angio-
graphique le plus caractéristique est un voile intimal formant un
liseré radiotransparent séparant deux chenaux.
L’origine de cette affection est une fragilisation acquise ou congé-
nitale de la média, favorisant la constitution d’un hématome dis-
séquant la paroi artérielle (3,4).Les causes congénitales sont essen-
tiellement les maladies du tissu élastique (maladie de Marfan) et
les artérites inflammatoires. Les causes acquises sont surtout l’im-
prégnation estrogénique, notamment au cours du post-partum, et
la rupture d’une plaque d’athérome coronarien, qui pourrait créer
une rupture intimale entraînant une dissection de la paroi. La majo-
rité des auteurs pensent que ces modifications de la paroi artérielle
ne suffisent pas à elles seules à expliquer la survenue de la dissec-
tion coronaire. Un facteur déclenchant paraît indispensable, qui
pourrait être d’origine inflammatoire, infectieuse ou traumatique,
comme dans notre observation. Le stress et les phénomènes spas-
tiques sont également des facteurs favorisants.
Malgré un tableau clinique souvent grave à la phase aiguë
(absence de circulation collatérale), l’évolution ultérieure semble
favorable avec stabilisation ou régression des images angiogra-
phiques (5).
Drs J. Mouallem*, A. Marrilliet*, B. Kuijsters**, Ph. Escudier*,
Ph. Thilleul*, M. Martelet*
* Service de cardiologie,
** Service des urgences, Centre Hospitalier, 10, rue de la Charité,
52200 Langres
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Mark D.B., Kong Y., Whalen R.E. Variant angina and spontaneous coronary
artery dissection. Am J Cardiol 1985 ; 56 : 485-6.
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3. Bonnet J., Aumailley M., Thomas D., Grosgogeat Y., Broustet J.P., Bricaud
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in collagen metabolism. Eur Heart J 1986 ; 7 : 904-9.
4. Cohen M., Cottin Y., Morelon P., André F., Brenot R., Wolf J.E., Louis P.
Dissection coronaire spontanée. A propos de deux cas. Ann Cardiol Angeiol
1993 ; 42 (5) : 277-80.
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ry dissection : surgical repair by extrusion of intramural hematoma. Am Heart J
1986 ; 111 : 593-4.
C
AS CLINIQUE
Remerciements
à l’équipe du CHU de Dijon pour l’iconographie.
BAYER PHARMA (Staltor),p. 19 .
BYK FRANCE SA (Eupressyl),p. 5 ;
HOECHST HOUDÉ (Corvasal),p. 32 ;
PRODUITS ROCHE SA (Rapilysin),p.11 ;
RIOM (Unicordium),p.31 ;
SERVIER (Hyperium et Vastarel),p.6 et p.20 ;
TAKEDA (Kenzen),p. 2.
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