TH´
EOR`
EME DU CHANGEMENT DE BASE LISSE 3
(4) Le morphisme d’adjonction f∗f∗(Riπ0
∗f0∗F)→Riπ0
∗f0∗Fest un isomorphisme.
Les propri´et´es (1), (2), (3), lorsqu’on se restreint aux morphismes π:Y→X´etales de pr´esentation
finie (ou quasi-finis), caract´erisent la notion d’acyclicit´e, qui est la ’bonne’ notion pour que les mor-
phismes de changement de base soient des isomorphismes.
2.3. Acyclicit´e.
Proposition 2.1. Soit Soit Pun ensemble (´eventuellement vide) de nombre premier et f:Y→X
un morphisme de sch´emas. Pour tout g:X0→X, on utilisera les notations suivantes
Y
f
Y0
g0
oo
f0
X X0
g
oo
Les conditions (1) `a (4) ci-dessous sont alors ´equivalentes.
(1) Pour tout morphisme g:X0→X´etale de pr´esentation finie et pour tout faisceau F0∈ S(X0
et)
de torsion dont la torsion est premi`ere `a P, le morphisme d’adjonction
F0→f0
∗f0∗F0
est un isomorphisme et Rif0
∗(f0∗F0)=0,i≥1.
(2) Pour tout morphisme g:X0→X´etale de pr´esentation finie et pour tout faisceau F0∈ S(X0
et)
de torsion dont la torsion est premi`ere `a P, les morphismes canoniques
Hi(X0,F0)→Hi(Y0, f0∗F0), i ≥0
sont des isomorphismes.
(3) Pour tout morphisme g:X0→Xquasi-fini et pour tout faisceau F0∈ S(X0
et)de torsion dont
la torsion est premi`ere `a P, le morphisme d’adjonction
F0→f0
∗f0∗F0
est un isomorphisme et Rif0
∗(f0∗F0)=0,i≥1.
(4) Pour tout morphisme g:X0→Xquasi-fini et pour tout faisceau F0∈ S(X0
et)de torsion dont
la torsion est premi`ere `a P, les morphismes canoniques
Hi(X0,F0)→Hi(Y0, f0∗F0), i ≥0
sont des isomorphismes.
On dit qu’un morphisme f:Y→Xqui v´erifie les conditions ´equivalentes (1), (2), (3), (4) ci-dessous
est P-acyclique. On dit qu’un morphisme f:Y→Xest localement P-acyclique si pour tout y∈Y
le morphisme induit spec(OY,y)→spec(OX,f(y)) est P-acyclique. Enfin, on dit qu’un morphisme
f:Y→Xest universellement (localement) P-acyclique si pour tout morphisme g:X0→X, le
morphisme f0:Y0→X0est encore (localement) P-acyclique.
Remark 2.2. Attention, un morphisme P-acyclique n’est pas forc´ement localement P-acyclique. Pour
le lien, relativement subtil, entre acyclicit´e et acyclicit´e locale, cf. th´eor`eme 4.5.
Preuve de la proposition 2.1. (3) ⇒(1) et (4) ⇒(2) sont imm´ediats puisque tout morphisme ´etale de
pr´esentation finie est quasi-fini.
Montrons d’abord (1) ⇔(2). (2) implique que RiIdX0∗F0˜→Rif0
∗F0, 0 ≤i≤ndonc (1). Pour (1) ⇒
(2), rappelons que le morphisme canonique Hi(X0,F0)→Hi(Y0, f0∗F0) est d´efini comme la compos´ee
Hi(X0,F0)(a)
→Hi(X0, f0
∗f0∗F0)(b)
→Hi(Y0, f0∗F0),
o`u (a) est le foncteur sections globales appliqu´e au morphisme d’adjonction F0→f0
∗f0∗F0et (b) est
le bord de la suite spectrale de Leray
Ep,q
2= Hq(X0, Rpf0
∗f0∗F0)⇒Hp+q(X0, f0∗F0)