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On conclut la preuve, car les colonnes correspondantes sont identiques.
En mots : P↔Qest vraie si et seulement si P→Qet sa réciproque Q→Psont vraies.
On conclut que pour montrer que p↔q(est vraie) il suffit de montrer que p→q(est vraie)
et puis de montrer qu’aussi q→p(est vraie) (ou alternativement que (¬p)→(¬q)(est vraie)). À
vous de formuler une preuve typique.
3.15. Preuves vides. Nous avons déjà discuté certains preuves typiques. Il y en a d’autres.
Supposons on doit montrer P→Q, pour certain propositions Pet Q. Si on sait (ou si on peut
montrer) que Pest fausse ou si Qest vraie : il n’y a plus rien à faire ! L’implication P→Qest
vraie. On dit que c’est une preuve vide.
3.16. Preuves cas par cas. Si on n’est pas capable de trouver un argument général pour une
proposition, possiblement on peut briser la proposition en plusieurs parties et montrer chaque partie
(possiblement de façon différent).
Par exemple, si on doit montrer P↔Qil suffit de montrer cas par cas P→Qet Q→P. Disons
P→Qpar une preuve directe et Q→Ppar une preuve indirecte.
Ou, si on doit montrer (P∨Q)→Ril suffit de montrer cas par cas que P→Ret Q→R, parce
que nous avons l’équivalence logique [(p∨q)→r]⇔[(p→r)∧(q→r)].
Ou on peut utiliser la méthode de vérifier tous les possibilités.
Exemple 3.1.Soit U:= {2,4,6,8,10,12,14,16,18}l’univers du discours de la proposition logique
p(u) :="uest la somme de trois carrés parfaits".
On veut montrer que ∀u p(u)est vraie.
Preuve cas par cas. Nous vérifions chaque possibilité.
2=0+1+1,4=0+0+4,6=1+1+4,8=0+4+4,10 = 0 + 1 + 9,12 = 4 + 4 + 4,
14 = 1 + 4 + 9,16 = 0 + 0 + 16,18 = 0 + 9 + 9. Et en effet.
Exemple 3.2.Soit nun nombre naturel fixé. Montrons :
"Si nn’est pas divisible par 3alors n2−1est divisible par 3".
On va réduire la preuve avant.
Démonstration. Posons p0:="il existe un nombre naturel mtel que n= 3m", p1:="il existe un
nombre naturel mtel que n= 3m+ 1", et p2:="il existe un nombre naturel mtel que n= 3m+ 2".
En mathématiques à l’école sécondaire (ou avant même) on a montré que strictement un des
trois propositions p0,p1ou p2est vraie.
nest divisible par 3si et seulement si p0est vraie. Donc si nn’est pas divisible par 3alors p1
est vraie ou p2est vraie.
Posons aussi r:="n2−1est divisible par 3".
Donc il suffit de montrer (p1∨p2)→r, et donc il suffit de montrer les deux cas p1→ret
p2→r.
Preuve de p1→r: Supposons p1vraie, alors il existe un nombre naturel mtel que n= 3m+ 1.
Donc par substitution on obtient
n2−1 = (3m+ 1)2−1=9m2+ 6m= 3(3m2+ 2m)