Stabilisation de la partie géométrique de la formule des traces tordue 491
par l’action par conjugaison de Z(G). Si E′est une autre paire de Borel épinglée, on choisit
g∈Gtel que adg(E)=E′. Alors adgdéfinit un isomorphisme de Z(˜
G, E)sur Z(˜
G, E′)
qui ne dépend pas du choix de g. On note Z(˜
G)la limite inductive des Z(˜
G, E), la limite
étant prise sur les paires de Borel épinglées Ede G, les applications de transition étant les
isomorphismes canoniques que l’on vient de définir. Cet objet Z(˜
G)étant canonique, il
récupère une action de ΓF. C’est un espace tordu sous Z(G):=Z(G)/(1 −θ)(Z(G)).
Soit G′=(G′,G′,˜s)une donnée endoscopique pour (G, ˜
G, a). On définit l’espace en-
doscopique ˜
G′comme le quotient de G′×Z(˜
G)par la relation d’équivalence (g′ξ(z),˜z)≡
(g′,z˜z)pour tout z∈Z(G).L’actiongaloisiennesurG′×Z(˜
G)se descend en une action
galoisienne sur ˜
G′. On a des actions à droite et à gauche de G′sur ˜
G′qui proviennent des
multiplications sur la première composante de G′×Z(˜
G). Ainsi ˜
G′est un espace tordu
sous G′qui est à torsion intérieure. Remarquons que ˜
G′(F)peut être vide. La construction
fournit une application naturelle Z(˜
G)→Z(˜
G′). Ce dernier ensemble est celui des δ∈˜
G′
tels que adδsoit l’identité.
2.6. Correspondance endoscopique. Soit G′=(G′,G′,˜s)une donnée endoscopique pour
(G, ˜
G, a). Appelons diagramme un sextuplet (ϵ,B′,T′,B,T,η), où ϵ∈˜
G′(F),η∈˜
G(F),
(B′,T′), resp. (B, T), est une paire de Borel de G′, resp. G, vérifiant les conditions sui-
vantes. Les automorphismes adϵet adηconservent respectivement (B′,T′)et (B, T)(les
éléments ϵet ηsont donc semi-simples). Les tores Tet T′sont définis sur F, ainsi que l’ho-
momorphisme ξ:T→T′associé aux paires de Borel. Etendons les deux paires de Borel
en des paires de Borel épinglées Eet E′. On peut écrire η=te, avec t∈Tet e∈Z(˜
G, E).
L’élément ea une image naturelle e′dans Z(˜
G′)=Z(˜
G′,E′). On impose que ϵ=ξ(t)e′.
Cela ne dépend pas des choix d’épinglages.
Pour des éléments ϵ∈˜
G′(F)et η∈˜
G(F), on dit que ces éléments se correspondent s’il
existe un diagramme les joignant. On dit que G′est relevant s’il existe un diagramme.
Pour un élément semi-simple η∈˜
G, on introduit le groupe Iη=GηZ(G)θ. Soient
η,η′∈˜
G(F)deux éléments semi-simples. On dit qu’ils sont stablement conjugués s’il
existe y∈Gtel que y−1ηy=η′et yσ(y)−1∈Iηpour tout σ∈ΓF. Cette définition gé-
néralise celle posée en 2.2. La classe de conjugaison stable de ηest l’ensemble des éléments
stablement conjugués à η. Soient O′, resp. O,uneclassedeconjugaisonstabled’éléments
semi-simples dans ˜
G′(F), resp. ˜
G(F). On dit qu’elles se correspondent s’il existe ϵ∈O′
et η∈Oqui se correspondent (si Oest formé d’éléments fortement réguliers, c’est équi-
valent à ce que ϵet ηse correspondent pour tous ϵ∈O′et η∈O). On montre qu’à une
classe O′correspond au plus une classe Oet qu’inversement, l’ensemble des classes O′qui
correspondent à une classe Oest fini (éventuellement vide).
2.7. Transfert. Soit G′=(G′,G′,˜s)une donnée endoscopique relevante de (G, ˜
G, a).
Considérons une suite exacte
1→C1→G′
1→G′→1,
où G′
1est un groupe réductif et quasi-déployé sur Fet C1est un sous-tore central induit
(c’est-à-dire que X∗(C1)possède une base permutée par l’action galoisienne). Considérons
un espace tordu ˜
G′
1sous G′
1, à torsion intérieure et tel que ˜
G′
1(F)̸=∅. Supposons donnée
une application ˜
G′
1→˜
G′compatible avec la projection G′
1→G′. Supposons donné un
plongement ˆ
ξ1:G′→LG′
1compatible aux projections sur WF, dont la restriction à ˆ
G′⊂G′
est un homomorphisme ˆ
G′→ˆ
G′
1dual à la projection G′
1→G′. De telles données existent,