ANTIBIOTIQUES – Sensibilité et résistance
3. Antibiogramme et Concentration Minimale Inhibitrice
Antibiogramme détermine les chances de succès d’un traitement par un ATB
donné sur une bactérie spécifique
Antibiogramme nécessaire dès qu’une résistance est possible et qu’un échec
thérapeutique est rapidement dangereux (typiquement : méningite,
bactériémie)
Principe général : déterminer si la concentration minimale inhibitrice (CMI)
est supérieure à la concentration atteignable chez le patient
CMI = plus petite concentration capable d’inhiber la croissance bactérienne
Différent de la CMB, concentration minimale bactéricide, jamais mesurée en
pratique (NB : un ATB est bactéricide si la CMB est moins de 2x plus élevée
que la CMI, sinon l’ATB est bactériostatique)
Mesure de CMI en pratique :
o antibiogramme par diffusion, calcule la CMI en fonction du diamètre
d’inhibition (sans croissance bactérienne) autour d’un dépôt
d’antibiotique sur une boîte de Pétri
o mesure directe de la CMI par méthode automatisée
Interprétation clinique de la CMI : par comparaison à des valeurs seuils
définies pour chaque ATB et tenant compte
o de la concentration atteignable chez le patient (toxicité)
o du risque de résistance acquise dans l’espèce bactérienne
Interprétation clinique en trois catégories :
o Sensible : probabilité de succès thérapeutique acceptable en cas de
traitement à dose habituelle par voie générale (CMI inférieure au seuil
de sensibilité)
o Intermédiaire : succès thérapeutique imprévisible (CMI entre le
seuil de sensibilité et le seuil de résistance)
o Résistant : forte probabilité d'échec thérapeutique quel que soit le
traitement (CMI supérieure au seuil de résistance)
4. Mécanismes d’action et mécanismes de résistance
Les mécanismes de résistance existent déjà dans la nature car les ATB et les
bactéries évoluent ensemble depuis plusieurs milliards d’années
Principales cibles des ATB :
o Paroi bactérienne (β-lactamines, glycopeptides, fosfomycine) : un blocage
de la synthèse ou du renouvellement de la paroi est bactéricide
o ADN (fluoroquinolones) : l’ADN surenroulé doit être déroulé pour
permettre la transcription ; un blocage du réenroulage laisse l’ADN en
situation « simple brin », ce qui est bactéricide