XIII TARSE

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TARSE
Le tarse occupe la moitié postérieure du pied. Il est constitué de sept os, disposés en deux
rangées (astragale, calcanéum, scaphoïde, cuboïde et trois cunéiformes) et présente quatre articulations
majeures, la cheville, Chopart, la sous astragalienne et Lisfranc.
1. ANATOMIE
1.1 OSTEOLOGIE
+ Astragale
L’astragale *, du grec astragalos (moulure ronde séparant le fût d’une colonne de son
chapiteau) supporte la totalité du poids du corps qu’il transmet au calcanéum. Il s’agit d’un os
particulièrement complexe formé de six faces dont cinq sont articulaires. La face supérieure est formée
d’une poulie convexe d’avant en arrière et concave transversalement qui s’articule avec le tibia. Elle
permet les mouvements de flexion/extension du pied sur la jambe. La face inférieure est constituée de
deux surfaces articulaires destinées à recevoir le calcanéum. Ces deux surfaces sont séparées par le
sillon astragalien oblique d’avant en arrière. La face externe s’articule avec la malléole externe, la face
interne s’articule dans sa partie supérieure avec la malléole interne. La face postérieure, non
articulaire, comporte une gouttière oblique en bas et en dedans livrant passage au long fléchisseur
propre du gros orteil. Il existe de manière inconstante sur cette face une petite articulation en rapport
avec l’os trigone que l’on peut retrouver chez certains mammifères. La face antérieure est formée
d’une saillie convexe qui s’articule avec le scaphoïde. Les angles formés entre le tibia et l’axe des
métatarses, le tibia et le calcanéum, le calcanéum et les métatarses et ayant pour sommet le centre de
l’astragale sont d’environ 120° chacun. L’angle définit par Djian-Annonier correspondant à l’arche
interne est formé par la droite reliant le point le plus bas de l’articulation astragalo-scaphoïdienne au
pôle inférieur du sésamoïde interne et par la droite issue du même point et joignant le point le plus bas
du calcanéum. Cet angle doit être, comme le précédent de 120°.
+ Calcanéum
Le calcanéum, qui signifie talon en grec est le plus volumineux des os du tarse. Il présente six
faces.
La face supérieure s'articule en avant avec l'astragale grâce à deux surfaces articulaires
séparées par un sillon oblique en avant et en dehors. Au bord interne de la surface articulaire, le
calcanéum donne insertion au muscle pédieux. La partie postérieure de cette face est irrégulière, elle
donne insertion au plantaire grêle. La face inférieure est étroite et convexe. Elle présente trois
tubérosités formant un triangle à base postérieure. Ce sont les tubérosités postéro-externe, postérointerne et antérieure). Cette face donne insertion aux muscles court fléchisseur plantaire, abducteur du
V et aux insertions accessoires du fléchisseur commun. La face externe est plane, elle présente dans sa
partie antérieure le tubercule des péroniers latéraux qui sépare les deux péroniers. La face interne est
creusée d'une large gouttière (gouttière calcanéenne) dont la partie supérieure est limitée par la saillie
du sustentaculum tali (tubérosité dont la partie supérieure s'articule avec l'astragale dont le centre est
creusé d'une gouttière destinée au tendon du fléchisseur propre). La face postérieure donne insertion
au tendon d'Achille. La face antérieure s'articule avec le cuboïde.
+ Scaphoïde
Le scaphoïde (en forme de barque) est situé sur le côté interne du pied. Il présente deux faces
et deux bords. La face antérieure est articulaire. Elle est divisée en trois surfaces articulaires en rapport
avec les cunéiformes, par deux crêtes. La face postérieure s'articule avec la tête de l'astragale.
L'extrémité interne présente un tubercule qui donne insertion au jambier postérieur. L'extrémité
externe s'articule avec le cuboïde.
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+ Cuboïde
Le cuboïde présente quatre faces et un bord. La face plantaire est creusée d'une gouttière pour
le tendon du long péronier latéral, elle donne insertion à l'opposant du V, au jambier postérieur et à
l'abducteur oblique du I. La face antérieure s'articule avec les quatrième et cinquième métatarsiens, la
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face postérieure avec le calcanéum. La face interne s'articule avec le troisième cunéiforme et le
scaphoïde.
+ Le premier cunéiforme s'articule en arrière avec le scaphoïde, sur sa face externe avec le
deuxième cunéiforme et par sa face antérieure avec le premier métatarsien. Il donne insertion au
jambier antérieur sur sa face interne et au jambier postérieur sur sa face inférieure.
+ Le deuxième cunéiforme s'articule avec le premier sur sa face interne, le scaphoïde sur sa
face postérieure, le troisième cunéiforme sur sa face externe, et le deuxième métatarse en avant.
+ Troisième cunéiforme
Cet os s'articule en arrière avec le scaphoïde, sur ses faces latérales avec le cuboïde (externe)
et le deuxième cunéiforme (interne), et en avant avec le troisième métatarsien.
1. 2 ARTICULATIONS
Les articulations du tarse comprennent:
- L’articulation tibio-tarsienne
- La sous-astragalienne entre l'astragale et le calcanéum
- L'articulation médiotarsienne, dite de Chopart
- L'articulation tarso-métatarsienne, dite de Lisfranc.
- Les articulations unissant sur une même rangée les os du tarse.
L'amplitude des mouvements réalisés au niveau de ces différentes articulations est toujours
très faible.
+ Articulation de la cheville
L’articulation de la cheville joue un rôle fondamental dans la bipédie. Elle doit allier résistance
d’une part et équilibre d’autre part. Cette double fonction est assurée par les ligaments et la capsule qui
sont chargés de haubaner cette structure et de fournir en temps réel des informations aux centres
supérieurs de l’équilibre. L’articulation de la cheville constitue une pièce maîtresse dans le
développement de la bipédie.
= Surfaces articulaires et mobilité
Les deux os de la jambe, fibula et tibia, forment une mortaise dans laquelle glisse le corps de
l’astragale. L’articulation péronéo-tibio-astragalienne (ou fibulo-tibio-astragalienne) présente trois
surfaces articulaires. Une surface externe faisant rentrer en contact la joue externe de l’astragale et la
facette articulaire de la fibula, une surface supérieure entre la partie horizontale du tibia et le dôme
astragalien en forme de poulie, une surface interne formée de la facette articulaire malléolaire interne
et de la face articulaire interne de l’astragale. La malléole externe descend toujours plus bas que la
malléole interne. Cette disposition particulière favorise les entorses externes de cheville.
= Ligaments externe et interne de la cheville
L’articulation de la cheville est maintenue en place par la capsule articulaire et les ligaments
latéraux externe et interne.
. Ligament latéral interne
Le ligament latéral interne est un ligament formé de deux couches superposées, tendues en
éventail entre la malléole interne, l’astragale et le scaphoïde pour le faisceau superficiel (ligament
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deltoïdien), sous la facette articulaire interne de l’astragale pour le faisceau profond. Il s’agit d’un
ligament très résistant à la traction.
. Ligament latéral externe
Ce ligament est formé de trois faisceaux. Le faisceau antérieur, ou péronéo-astragalien
antérieur, s’insère sur le bord antérieur de la malléole externe et sur l’astragale en avant des facettes
péronières. Le faisceau moyen unit la malléole externe à la face externe du calcanéum. Le faisceau
postérieur est tendu horizontalement de la malléole externe à la face postérieure de l’astragale. C’est le
plus résistant des trois faisceaux. La résistance globale de cette structure est excessivement faible en
comparaison des qualités mécaniques du ligament latéral interne.
= Mécanisme de l’articulation
L’articulation de la cheville ne peut réaliser que des mouvements de flexion/extension autour
d’un axe très légèrement oblique suivant celui de la poulie astragalienne. Le mouvement de flexion
rapproche le dos du pied de la face antérieure de la jambe (mouvement correspondant à la flexion
dorsale du poignet). Le mouvement est limité par les ligaments latéraux et, lors de la flexion forcée
(mauvaise réception en gymnastique), par le contact du bord antérieur du tibia avec le col de
l’astragale. L’extension (ou flexion plantaire) est limitée par les faisceaux antérieurs des ligaments
latéraux. Dans l’extension forcée, le bord postérieur du tibia peut toucher le tubercule externe de la
face postérieure de l’astragale. La différence de largeur de la poulie astragalienne (plus large en avant)
provoque, lors du mouvement de flexion un écartement du tibia et du péroné. Les mouvements de
latéralité ne sont physiologiques que de quelques degrés, ils reflètent la laxité des ligaments latéraux.
+ Sous-astragalienne
Elle est maintenue par trois ligaments astragalo-calcanéens (externe, postérieur et interosseux)
et une capsule.
+ Articulation de Chopart
Elle est composée de deux articulations juxtaposées (calcanéo-cuboïdienne et astragaloscaphoïdienne). Ces deux articulations sont solidement maintenues par de très nombreux ligaments:
= Calcanéo-cuboidienne : Trois ligaments participent à unir ces deux os. Le ligament
calcanéo-cuboïdien inférieur (très résistant), et les ligaments calcanéo-cuboïdiens supérieur et interne.
= Astragalo-scaphoïdienne : Cette articulation comprend une capsule renforcée par quatre
ligaments (calcanéo-scaphoïdiens inférieur et externe, astragalo-scaphoïdiens interosseux et externe).
+ Articulation de Lisfranc
Cette articulation, formée par la deuxième rangée du carpe (cuboïde et cunéiformes) et les
métatarsiens constitue une double voûte concave appelée respectivement arcade tarsienne et arcade
métatarsienne.
Les ligaments stabilisant ces articulations sont dorsaux (sept), plantaires (six) et interosseux
(trois).
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2. PHYSIOLOGIE
+ Evolution
La physiologie du tarse s'est considérablement modifiée avec l'évolution. Sa partie postérieure
s'est adaptée pour répondre à des forces verticales générées par le poids de la région postérieure de
l'animal. La saillie du calcanéum existe dès le début du mésozoïque chez de très nombreuses espèces
de quadrupèdes et de bipèdes. Deux os seulement (le calcanéum et l'astragale) assurent la transmission
des forces verticales du membre inférieur au sol. Ce renforcement osseux s'est accompagné d'une perte
de mobilité de l'arrière pied, uniquement assurée par l'articulation sous-astragalienne. L'allongement
postérieur du calcanéum joue deux fonction essentielles:
D'une part, il assure une plus grande répartition des forces sur le sol.
D'autre part, il recule l'insertion du tendon d'Achille de l'axe de la jambe, augmentant de ce
fait le moment des forces motrices destinées à mobiliser le pied.
La constitution du triangle formé par les trois tubercules de la face inférieure du calcanéum,
semble une acquisition récente en rapport avec la marche bipède permanente. Cette structure donne au
calcanéum une grande stabilité lors de l'appui au sol. La région antérieure assure la partie mobile du
tarse (articulations de Lisfranc et de Chopard), elle rappelle beaucoup la physiologie du carpe. Une
relation très étroite existe d'ailleurs entre ces deux groupes articulaires. Cette nouvelle disposition a
également énormément modifié la physiologie musculaire. Le développement hypertrophique de
l'apophyse calcanéenne postérieure s'est accompagné d'une interruption de plusieurs muscles. Le
plantaire grêle et les muscles s'insérant sur le tendon d'Achille ne franchissent plus, comme c'est
encore le cas au niveau du carpe, l'articulation du tarse.
Le petit palmaire a fait place à deux muscles, le plantaire grêle et l'aponévrose plantaire, le
fléchisseur commun superficiel au soléaire et au court fléchisseur plantaire. Il est intéressant de noter
pour ce dernier muscle que ses insertions au niveau des phalanges reproduisent exactement celles
décrites au niveau palmaire. Comme dans la main, les extrémités tendineuses du long fléchisseur
commun "perforent" les tendons du fléchisseur commun superficiel (dans le cas du pied, court
fléchisseur plantaire). La seule différence notable consiste dans l'interruption de ce dernier, d'ailleurs
très courte (il existe moins de deux centimètres entre les fibres les plus antérieures du tendon d'Achille
et le tendon calcanéen du court fléchisseur plantaire).
+ Mobilité
La mobilité des articulations intermétatarsienne et tarso-métatarsienne est très variable suivant
les espèces de primates. Développée chez les singes arboricoles, cette fonction s'efface
progressivement dans la lignée des australopithèques au fur et à mesure des contraintes imposées par
une meilleure stabilité verticale.
= Articulation de Chopart
La mobilité de cette articulation est indissociable de celle de la sous-astragalienne.
Il s'agit de mouvements de torsion. La torsion du pied en dedans associe:
- une faible extension du pied
- une adduction
- une rotation interne responsable d'une élévation de la voûte plantaire.
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= Articulation de Lisfranc
Seuls les premier, quatrième et cinquième métatarsiens présentent une mobilité. Ils peuvent
réaliser des mouvements de flexion/extension et de latéralité. Les deuxième et troisième métatarsiens
sont pratiquement fixes, ils constituent la clé de voûte de l'arcade.
3. TROUBLE DE LA STATIQUE
Les troubles de la statique de "l'arrière pied" se résument en une bascule interne du calcanéum,
appelée calcaneus valgus.
+ Calcaneus valgus
Cette particularité de l'axe calcanéen est d'une très grande fréquence chez l'enfant. Elle peut
être mise en évidence chez de jeunes sportifs (plus souvent des filles de 7 à 12 ans) qui consultent pour
instabilité du pied (pseudo-entorses à répétition), des pieds plats ou simplement dans le cadre de leur
visite d'aptitude.
= Etiologie
Il s’agit d’une particularité anatomique sans étiologie particulière.
= Diagnostic
. Examen clinique
Le calcaneus valgus peut être asymptomatique mais aussi responsable:
- D'une instabilité postérieure du tarse (tendinite d'Achille, ténosynovite des péroniers
latéraux ou du jambier postérieur).
- D'une surcharge du premier rayon (risque d'halux valgus et d'ongle incarné du I).
- D'un travail anormal du médiotarse pouvant aboutir très rapidement à une hypertrophie
scaphoïdienne.
. Examen radiologique
= Traitement
Il dépend de la gêne fonctionnelle, du sport pratiqué et de la tonicité du pied.
En cas de découverte systématique d'une déviation asymptomatique l'abstention sera
de règle.
. En présence d'un pied plat statique, on pourra proposer une semelle "monobloc"
orthopédique de soutien.
. Si la tonicité plantaire est jugée bonne, un coin supinateur postérieur sera placé sous
forme de talonnette.
. Enfin, si l'appui monopodal est possible (cas assez rare), on réalisera une cale
postérieure interne associée à une cale du premier rayon.
Dans le domaine spécifique du patinage sur glace une contention semi-rigide interne de
stabilisation du calcanéum peut être posée avant chaque entraînement. Ces différentes compensations
seront toutes associées à une rééducation proprioceptive des deux membres inférieurs.
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4. TRAUMATOLOGIE
4 .1 FRACTURES
+ Fractures macrotraumatiques du calcanéum
= Etiologie
Les fractures du calcanéum sont secondaires à un phénomène de compression dans le sens
vertical. En pratique sportive elles sont la conséquence de chutes d'une hauteur importante ou sur un
sol dur. Exceptionnelle dans la majorité des activités sportives, la fracture du calcanéum se rencontre
avec une fréquence plus importante en handball.
Le mécanisme de cette fracture comprend trois temps:
- Un cisaillement qui tend à détacher un fragment antérieur (sustentaculum tali).
- Un tassement de la corticale au niveau de l'application des forces (fracture tassement de la
région postéro-externe).
- Un écrasement inférieur du fait de la réponse astragalienne (fracture de la voûte plantaire).
= Diagnostic
- Examen clinique
Après la chute, l'impotence du sportif est totale. Il est rare dans ce type de fracture d'entendre
un bruit de craquement (enfoncement osseux). A l'examen la totalité de l'arrière pied est tuméfiée et
hématique. Les gaines rétro-malléolaires sont comblées par de l’œdème (aspect de pied d'éléphant). Le
talon peut être dévié en valgus. La douleur, d'intensité variable concerne la totalité du talon et de la
cheville, elle irradie vers la face postérieure de la jambe et le bord interne du pied. Devant ce tableau
clinique, on s'abstiendra de toute mobilisation du pied ou de la cheville.
- Examen radiologique
Le talon sera radiographié de profil (ce cliché permet la mesure de l'angle de Boehler formé
par les lignes unissant le thalamus et les sommets antérieur et postérieur du calcanéum, sa normale est
d'environ 35°), de 3/4 externe et interne, et en rétrotibial vertical. Ces clichés pourront être complétés
par une étude tomodensitométrique de la région dont l'excellente définition permet de localiser et de
suivre l'évolution fracturaire. Ce dernier examen permet également de vérifier l'absence de lésion de
l'astragale. Les fractures sont classées en fonction de la diminution de l'angle de Boehler en 3 ou 4°,
suivant l'auteur.
= Traitement
Le traitement s'attachera toujours à rechercher la meilleure réduction possible. Il dépend du
type fracturaire, du poids du sujet et de son âge. Trois types de thérapies peuvent être utilisées
(fonctionnelle, orthopédique et chirurgicale).
- Traitement fonctionnel : Ce traitement est utilisé pour les fractures simples et peu
déplacées, il est également indiqué chez l'enfant.
Il comprend une décharge stricte du membre blessé et la pratique d'une kinésithérapie à visée antiinflammatoire et d'entretien (massages, contractions isométriques, mobilité articulaire du pied. L'appui
est autorisé entre 45 et 60 jours en fonction du bilan radiologique. Cette phase s'accompagne d'un
réapprentissage de la marche et d'une remise en fonction progressive de l’articulation astragalocalcanéenne. La reprise de l'activité ne sera autorisée qu'après la fin de la rééducation de l'arrière pied.
La natation et la pratique de la bicyclette peuvent aider à la rééducation.
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- Traitement orthopédique : Il consiste en une immobilisation plâtrée après
réduction orthopédique. Sa principale indication concerne le sportif amateur ou de niveau moyen,
présentant un léger surpoids. Le plâtre de Graffin (botte comprenant un orifice sous calcanéen et une
talonnette placée sous l'articulation de Chopart) présente deux avantages: d'une part un appui précoce
sur l'avant pied, d'autre part un effet de creusement de la voûte plantaire qui tend à réduire le pied plat
traumatique.
- Traitement chirurgical : Il ne s'agit jamais d'un traitement réalisé en urgences (deux
à trois jours après l'accident pour permettre une réduction de l’œdème). Les indications de ce
traitement concernent les entorses graves et les athlètes de haut niveau (reprise plus rapide de
l'activité).
Il consiste le plus souvent en une ostéosynthèse par vis. La station debout sans appui est
autorisée au 10 ème jour, la marche est reprise progressivement entre 45 et 70 jours. Une rééducation
kinésithérapique est entreprise parallèlement pendant toute cette période. Dans les trois types de
traitement il est fréquent de constater des douleurs résiduelles, un enraidissement matinal et une
appréhension des exercices nécessitant des réceptions. Pour lutter contre ces trois phénomènes la
rééducation proprioceptive doit être prolongée plusieurs mois. On proposera au sportif lors de la
reprise le port d'une semelle destinée à amortir les chocs.
+ Fracture de fatigue du calcanéum
= Etiologie
La fracture de fatigue du calcanéum concerne essentiellement les sportifs de plus de trente ans.
Elle se rencontre dans les deux sexes après une marche prolongée, des entraînements sur un sol dur ou
comprenant de nombreuses réceptions sur les pieds.
= Diagnostic
- Examen clinique
La fracture de fatigue du calcanéum se caractérise par une douleur globale de l'arrière pied,
augmentée lors de la marche ou de la station debout et pouvant évoquer la douleur de la talonnade ou
de la tendinite d'Achille d'insertion. A l'examen l'arrière pied est normal, il n'existe ni hématome ni
œdème. La pression du doigt au niveau des faces latérales du talon ou de la région postérieure retrouve
un point douloureux exquis. Il n'existe aucun antécédent de traumatisme.
- Examens complémentaires
Les radiographies de profil et en défilé rétrotibial sont strictement normales. La scintigraphie
osseuse met en évidence une zone de fixation osseuse au niveau de l'arrière pied sans qu'il soit souvent
possible de déterminer avec précision la localisation calcanéenne de la lésion.
= Traitement
La part la plus importante du traitement est la mise en décharge du membre. Elle sera
accompagnée d'un traitement kinésithérapique par ionisation de calcitonine et par une cryothérapie
plurijournalière.
Lors de la reprise on conseillera au sportif l'utilisation de semelles en Podiane ou Sorbothane.
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+ Fracture du scaphoïde tarsien
= Etiologie
Le scaphoïde tarsien est un os particulièrement sensible à la surcharge mécanique. La fracture
de fatigue résulte toujours d'une surcharge d'entraînement sur plusieurs semaines ou d'un effort
prolongé inhabituel. Elle se rencontre dans les deux sexes avec une prédilection pour les sujets
présentant un trouble de la statique de l'arrière pied (calcaneus valgum) ou un affaissement des voûtes
plantaires.
= Diagnostic
. Examen clinique
La fracture de fatigue est évoquée par l'apparition d'une douleur spontanée lors de l'appui, au
niveau du bord interne du pied, en regard de cet os. Très vite elle empêche le bon déroulé du pied et
nécessite l'arrêt de l'activité. A l'examen, il existe une tuméfaction légèrement colorée, peu œdèmatiée
mais très sensible à la pression du doigt. La mobilisation des articulations de Chopart et de Lisfranc est
douloureuse.
. Examen radiographique
Le diagnostic radiologique de cette lésion est parfois difficile. Dans plus de la moitié des cas le
scaphoïde apparaît strictement normal. Plus rarement il est possible de suspecter un trait de fracture,
une apposition périostée ou un aspect inhomogène de la structure osseuse. Le plus souvent seule la
scintigraphie permet de caractériser la lésion.
= Traitement
Le traitement comprend une décharge du membre avec cryothérapie. Une attelle en résine peut
être proposée si la lésion est récente (la douleur étant modérée au début, la consultation est
fréquemment tardive). La kinésithérapie, entreprise dès le début consistera à ioniser des substances
anti-inflammatoires non stéroïdiennes et/ou de la calcitonine.
4. 2 TALALGIE
La talalgie est un syndrome douloureux localisé sous le talon. Elle peut avoir deux origines:
+ Talalgie microtraumatique
= Etiologie
L'utilisation de chaussures inadaptées sur des sols durs, présentant une protection talonnière
insuffisante, les entraînements répétés sur sol dur, les réceptions de sauts, sont les principales origines
de la talalgie microtraumatique. Ces douleurs sont en relation avec un écrasement des tissus mous
entre le sol et le calcanéum.
= Diagnostic
. Examen clinique
Elle se manifeste par l'apparition d'une douleur sous calcanéenne qui augmente avec la
pratique sportive et provoque l'arrêt de l'activité.
. Examen radiologique
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La radiographie est strictement normale, notamment chez l'enfant le noyau calcanéen
postérieur, ce qui la différencie de la maladie de Sever. Elle se distingue sur le plan clinique de la
tendinite d'insertion de l'adducteur du I par sa localisation anatomique (plus antérieure).
= Traitement
Il s'agit le plus souvent de sportifs présentant sinon de véritables pieds creux, du moins une
déformation dans ce sens. Le traitement consistera à appliquer de la glace, à interrompre l'activité en
cause, à corriger le défaut plantaire (semelles orthopédiques), à prescrire une protection talonnière en
Podiane. Si la douleur persiste malgré tout on pourra être amené à pratiquer une scintigraphie osseuse
à la recherche d'une fracture de fatigue (localisation exceptionnelle) et à prescrire une kinésithérapie à
visée antalgique (ionisations). Ne jamais pratiquer d'infiltration.
+ Talalgie macrotraumatique
= Etiologie
Elle se rencontre à la suite d'une mauvaise réception, le sportif faisant porter le poids de son
corps sur les talons.
= Diagnostic
. Examen clinique
La douleur, très vive sur le moment s'estompe assez rapidement pour réapparaître le lendemain.
. Examen radiographique
La radiographie standard est strictement normale. Elle permet d'éliminer une fracture du calcanéum.
= Traitement
- Glacer le talon (trois fois par jour).
- Ne pas hésiter à placer le membre en décharge quelques jours.
- Prescrire des semelles en Podiane.
4. 3 ENTORSES
+ Entorses de la cheville
L’entorse externe de la cheville est l’une des pathologies les plus fréquentes de l’Homo
sapiens. Véritable signature de la bipédie, cette pathologie répond à elle seule de l’ensemble des
modifications proprioceptives, mécaniques (musculaires et osseuses) et physiologiques (équilibre) qui
ont touché notre membre inférieur au cours de l’évolution, mais surtout lors de ces cinq derniers
millions d’années.
= Physiologie
Les ligaments de la cheville jouent des rôles physiologiques différents suivant leur
localisation anatomique :
De limitation des amplitudes articulaires extrêmes (ligament latéral interne de la
cheville).
Proprioceptive, dont l’exemple le plus caricatural est celui du ligament latéral externe
de la cheville partagé entre un rôle mécanique mineur et sa fonction neurologique équilibratrice.
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L’entorse externe (et seulement cette dernière) reflète parfaitement le décalage qui existe entre
la mise en place de la bipédie et les moyens mis en œuvre pour assurer cette situation instable. Les
deux os de la jambe, le péroné (fibula) et le tibia, reposent sur un socle osseux l’astragale. Pour
stabiliser latéralement cette articulation, dont la fonction est de permettre des mouvements de flexion
et d’extension, nous disposons de ligaments latéraux externe et interne. L’articulation tibio-tarsienne
est le résultat d’un bricolage évolutif qui a vu notre espèce passer d’un statut arboricole à une
démarche semi-érigée, puis bipède permanente.
Péroné
EXT
Tibia
INT
Astragale
Le rôle dévolu à cette articulation complexe s’est donc transformé en prenant une dimension
inconnue chez les quadrupèdes, ou du moins faiblement développée, qui est celle de l’équilibre
instantané par induction proprioceptive permanente. La station debout nécessite en effet des
informations constantes et rapides (en temps réel) de la position du pied par rapport à la jambe
(flexion, extension, varus, valgus). La forme particulière de notre pied à « cinquième rayon court », est
issue d’une période bien antérieure aux premiers primates (les amphibiens présentent déjà cette
particularité).
Cette disposition anatomique donne aux animaux bipèdes une instabilité externe importante.
En effet si l’application de la force résultante de notre poids se trouve excentrée au-delà de l’axe formé
par le cinquième rayon, deux cas peuvent être observés : soit le corps bascule et participe dans son
entier au rééquilibrage, soit ce dernier reste inerte et la cheville se trouve étirée en varus.
Schématiquement d’un point de vue purement évolutif deux solutions pouvaient être
envisagées, soit mettre en place un ligament externe capable de résister à des étirements de plusieurs
centaines de kilo, soit placer à cet endroit un système proprioceptif d’une grande précision susceptible
d’éviter la bascule externe par une maîtrise globale de l’équilibre.
Le ligament latéral externe
Le hasard de l’évolution a mis en place ce deuxième mécanisme. Suivant cette conception, les
rôles des ligaments externe et interne sont donc éminemment différents; le ligament interne, résistant
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(plus de cent kilo avant la rupture) joue un rôle mécanique essentiel comme un hauban pour tenir un
mât, le ligament externe, arachnéen, et beaucoup moins résistant, celui d’un organe neuro-sensoriel de
haute précision, mais d’une grande fragilité (moins de 20 kilo).
Tibia
Ligament latéral interne
Cette dualité explique pourquoi une entorse externe ne peut être comparée sur le plan
anatomique et physiologique à une entorse interne tant sur le plan du diagnostic que sur celui du
traitement.
= Etiologie
L’entorse externe de la cheville est la plus fréquente de toutes celles rencontrées sur les
terrains de handball. Elle répond soit à une mauvaise réception, soit à une chute sur le pied d’un
défenseur. Quand la cheville est préalablement instable, du fait d’une absence de prise en charge des
accidents précédents, un simple décalage (une/deux) est suffisant pour provoquer le mécanisme de
torsion.
= Diagnostic
Depuis le milieu du 19 ème siècle, le diagnostic et le traitement de l’entorse externe de
cheville ne soulevaient pas d’enthousiasme particulier. La codification établie n’évoluait qu’au rythme
des découvertes médicales comme la radiographie, l’apparition de la bande plâtrée, la découverte de
matériels de synthèse... sans que soit jamais remise en cause l’étiologie ou les bases du traitement.
Le discours classique, biaisé par la définition même du mot entorse (entorse/luxation), l’extension à
l’ensemble des articulations de l’organisme, l’analyse différente des lésions anatomiques constatées
devaient confiner l’entorse dans un carcan «lésion anatomique/gravité » dont elle a bien du mal encore
à s’extraire aujourd’hui ; carcan consistant à définir cliniquement la gravité de l’entorse (bénigne,
moyenne, grave) et à y associer systématiquement un traitement spécifique (contention, plâtre,
chirurgie).
. Examen clinique
Après interrogatoire sur les mécanismes de la torsion, on pratiquera un examen clinique « a
minima », non douloureux, non traumatisant. On se contentera de noter l’importance et la localisation
de l’œdème et de l’hématome ainsi que les points sensibles sur les trois faisceaux ligamentaires.
.
L’entorse externe de la cheville apparaît donc sur le plan anatomique comme une lésion
capsulaire et ligamentaire, avec ou sans rupture de l’un ou de plusieurs faisceaux ligamentaires,
(œdème, hématome…) et sur le plan sensoriel comme une sidération nerveuse des récepteurs et/ou une
perte de la continuité neuro-sensorielle de l’appareil stabilisateur du « membre inférieur » (et non pas
seulement de la cheville ou du pied
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L’entorse interne, au contraire, répond à une véritable atteinte mécanique des haubans
ligamentaires.
. Examen radiologique
Au grand maximum pratiquer des clichés de face de profil et de ¾ interne si l’on a un doute
sur un éventuel arrachement osseux.
Abandon définitif du varus forcé. Outre qu’il s’agit d’une manipulation barbare, cette
technique ne présente non seulement aucun intérêt pronostique, mais risque d’aggraver le traumatisme
initial. Réalisé dans des conditions optimales rarement maîtrisées cet examen juge l’importance du
diastasis, autrement dit de l’atteinte anatomique de la structure ligamentaire externe. Cette évaluation
purement anatomo-pathologique n’envisage ni l’atteinte fonctionnelle immédiate (la laxité est sans
rapport avec la stabilité), ni le pronostic futur. D’autre part, la force qu’il convient d’appliquer sur
cette articulation traumatisée est telle que le risque de complication secondaire (extension des lésions)
apparaît comme majeur. L’abandon pur et simple de cette technique est à conseiller aussi bien à
l’interne néophyte qu’au chirurgien orthopédiste chevronné.
Pour l’entorse externe on prescrira un ¾ externe.
A abandonner :
- La classification de gravité (bénigne, moyenne, grave)
- Les manœuvres intempestives et douloureuses.
- Le varus forcé
= Traitement
La confusion concernant le rôle physiologique du LLE est à l’origine des ambiguïtés
thérapeutiques puisque aujourd’hui au sein des urgences hospitalières, le traitement proposé est
identique que l’entorse soit externe ou interne. Cette simplification abusive explique les échecs répétés
des thérapeutiques ne prenant en compte que la lésion anatomique sans intégrer l’atteinte sensorielle.
Au retour du service de radiologie, l’entorse est alors classée suivant les signes cliniques et
radiologiques en bénigne, moyenne ou grave. A chacune de ces trois catégories répond un traitement
uniquement basé sur l’appréciation de la gravité «mécanique » de l’entorse, le strapping (en français
contention), l’immobilisation plâtrée et la chirurgie.
La contention correspond de fait, quand elle n’est pas associée à une décharge du membre
lésé, à une mobilisation extraphysiologique. Sous ce terme sont regroupées toutes les positions
vicieuses prises par le sujet pour continuer à marcher après la pose d’une contention élastique ou d’une
attelle gonflable par le praticien. Il convient de noter à ce sujet que l’absence d’apprentissage médical
et paramédical de la pose de ces contentions aboutit à la réalisation de bandages momificatoires que
n’auraient pas renié les embaumeurs royaux de la 21 ème dynastie. Cette mobilisation anachronique de
la cheville et des articulations du pied aboutit très rapidement à la mise en place d’un mode de
locomotion digitigrade, à l’éversion du pied en valgus ou encore à l’utilisation du talon comme point
d’appuis pour protéger la zone douloureuse. Ce type de mobilisation amène invariablement
l’apparition de douleurs musculaires et/ou tendineuses du membre lésé ou même du membre
controlatéral, et à plus long terme à une cicatrisation capsulaire, mais surtout neuro-sensorielle de très
mauvaise qualité. Il est impossible de reconstituer un schéma proprioceptif efficace si les stimulations
mises en œuvre lors de la cicatrisation ne sont pas physiologiques. Cette mobilisation ne peut se
concevoir uniquement qu’en cas d’absence total de douleur, c’est-à-dire lors des entorses avec
destruction étendue du tissu neurologique ou au contraire dans le cadre des lésions bénignes,
autrement dit quand le sujet peut dérouler normalement son pied du fait de l’absence de douleur.
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De manière opposée l’articulation peut être entièrement bloquée dans un plâtre ou une résine.
Cette fois l’absence complète de mobilisation tend à freiner la réparation du tissu proprioceptif, et peut
même dans certains cas occasionner une perte pratiquement totale de cette fonction. Au moment de
l’ablation de l’orthèse la rééducation devra, non seulement redonner à l’articulation ses qualités
proprioceptives, mais aussi retrouver la liberté articulaire de la cheville. Dans tous les cas
l’enraidissement retarde la guérison et diminue les chances de récupération ad integrum.
La réfection chirurgicale constitue le troisième volet du traitement classique. Elle est, en
principe, réservée aux entorses graves. L’étude approfondie de la littérature spécialisée montre que les
résultats sont médiocres, et même souvent extrêmement mauvais. Pourtant ce traitement est toujours
proposé, car l’on attribue la médiocrité de la réparation, non pas à la technique elle-même, mais au fait
qu’il s’agit d’entorses graves. Les mauvais résultats sur la stabilité future de l’articulation de la
cheville observés en chirurgie orthopédique répondent à une double méprise. D’une part, la confusion
entre laxité et stabilité, d’autre part l’absence de prise en compte de la cicatrisation neurologique. Quel
que soit le type d’intervention, la qualité du geste chirurgical est appréciée avant le réveil du patient
par un varus forcé qui montre une disparition du diastasis, l’articulation est donc «non laxe ». Mais le
véritable problème se situe dans l’ouverture de la peau, l’incision de la capsule, la réfection avec du
matériel, synthétique ou non, du LLE. Autrement dit, seule la mécanique du LLE est rétablie, tandis
que sa fonction équilibratrice se trouve aggravée par l’incision des récepteurs cutanés et capsulaires.
Le ligament reconstruit est une structure morte sans espoir de retrouver un quelconque rôle
proprioceptif. Même rééduquée pendant des mois la cheville sera peu laxe mais restera instable. La
constatation de ces échecs, doit normalement amener le praticien à se poser des questions sur les
techniques thérapeutiques les moins traumatisantes et surtout les plus aptes à redonner au ligament
latéral externe ses qualités fonctionnelles.
La logique, compte tenu de ce qui précède veut donc que l’on évite à tout prix les
mobilisations passives (varus forcé) ou actives (marche avec une contention), les immobilisations et
les destructions des fibres nerveuses efférentes du LLE. Ces contraintes amènent naturellement à
abandonner le diagnostic de gravité (c’est-à-dire à proposer un traitement univoque de l’entorse
externe de cheville quelle qu’en soit sa gravité) ainsi que les techniques classiques sus décrites. Un
schéma thérapeutique simple répond à ces exigences : cryothérapie immédiate sur le terrain et aux
urgences, une prescription d’AINS destinés à limiter les phénomènes inflammatoires réactionnels, la
mise en décharge du membre lésé pour éviter toute mobilisation anormale, enfin la mise en route
immédiate d’une kinésithérapie anti-inflammatoire (ionisation d’AINS) et de la rééducation
proprioceptive. La rééducation précoce permet d’éviter l’enraidissement des articulations sus et sousjacentes, mais surtout d’induire dès les premiers jours des stimulations de «réveil proprioceptif ».
Malheureusement inconnues des urgentistes et des kinésithérapeutes non formés à ces
techniques, elles ne sont jamais prescrites en dehors des services spécialisés en médecine du sport.
Cette technique qui repose sur la conception d’une atteinte plus neurologique qu’anatomique permet
de lutter avec une efficacité remarquable contre les phénomènes d’instabilité sans que soit prise en
compte la laxité de l’articulation. Le traitement fonctionnel n’est pas, sur le plan des thérapeutiques
proposées, une nouveauté. Il était pratiqué de manière empirique par les rebouteux et/ou les sujets euxmêmes dès que la marche journalière est une nécessité absolue (paysan, militaire...). En effet, la
marche dans les terrains instables comme les labours ou le sable est d’une grande efficacité, dès
l’instant où la douleur se trouve inhibée par une application locale antalgique et/ou anti-inflammatoire,
un bandage ou des chaussures très serrées permettant un déroulement normal du pied. A l’époque, la
fréquence des instabilités de la cheville n’apparaît pas comme un handicap d’une très grande
fréquence. Les médecins militaires de la grande armée, comme ceux de 14/18, n’épiloguent pas sur
une pathologie qui se guérira d’elle-même en continuant la marche.
Depuis la moitié de ce siècle le traitement fonctionnel a ses adeptes, ses techniques et ses
indications. Malheureusement enfermé dans le schéma rigide des prescriptions classiques, le
traitement fonctionnel n’est le plus souvent mis en place qu’après un varus forcé, une immobilisation
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plâtrée ou une période de boiterie plus ou moins prolongée, faisant de l’entorse externe de cheville une
véritable maladie nosocomiale.
A abandonner :
Le pansement alcoolisé ou le bandage momificatoire pour les entorses bénignes
Le plâtre ou la résine pour les entorses moyennes (moyenne ne signifiant rien d’autre
que l’incapacité du praticien à définir l’état de gravité de la lésion).
La chirurgie réparatrice, à l’origine du délabrement définitif du système proprioceptif.
A prescrire :
Cryothérapie immédiate
AINS per os et locaux
Décharge du membre avec cannes anglaises.
Rééducation par physiothérapie et proprioceptive dès le lendemain.
. Les excellents résultats du traitement proprioceptif appliqué à ces lésions montrent d’une part
la capacité d’adaptation de cet organe aux stimuli proprioceptifs, mais aussi le caractère non inné de la
proprioception.
Dans le cadre de l’entorse interne on pourra être amené à proposer une demi attelle en résine
pour favoriser la cicatrisation du LLI.
La marche sera reprise dès que le sportif pourra se déplacer sans boiter de façon à
redonner au système proprioceptif des repères de bonne qualité.
+ Entorses sous astragaliennes
= Etiologie
L'entorse de l'articulation sous astragalienne répond à un traumatisme violent par torsion du
pied lors d'une réception (pied équin avec inversion). Elle est fréquemment associée à une entorse
interne du pied avec laquelle elle ne devra donc pas être confondue.
= Diagnostic
. Examen clinique
L'impotence fonctionnelle est absolue empêchant le sportif de poser le pied au sol ou
simplement de le mobiliser. L’œdème est immédiat et important, un hématome interne sans atteinte
malléolaire apparaît dans les 48 h suivant le traumatisme.
. Examen radiographique
Il faut pratiquer une radiographie de l'astragale, voire scanographie en cas de doute. Il ne sera
jamais rechercher de bâillement astragalo-calcanéen par manœuvre forcée (risque majeur de
compliquer et d'aggraver la lésion). L'IRM permet de visualiser l'existence de troubles cartilagineux,
d'un œdème des tissus proches et une éventuelle fracture "intraosseuse".
= Traitement
Le traitement associe la décharge du membre lésé (on posera éventuellement une résine de
"repos" pour éviter le ballottement douloureux du pied), la cryothérapie et les anti-inflammatoires. La
kinésithérapie par physiothérapie sera débutée à un stade précoce. La reprise de l'activité sera
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progressive (réapprentissage de la marche), et toujours réalisée pendant la dernière phase de la
rééducation (proprioceptive) avec utilisation systématique d'un strapping.
+ Entorse de Lisfranc
L'articulation de Lisfranc (tarso-métatarsienne) peut être l'objet d'entorse dite "de l'avant pied".
Bien que les cinq métatarsiens puissent être lésés, c'est le premier rayon qui est le plus souvent atteint.
= Etiologie
Ce type de pathologie se rencontre lors des réceptions en hyperflexion ou lors de choc direct.
= Diagnostic
. Examen clinique
Cliniquement l'enfant se présente à "cloche pied" du fait de la douleur, présentant parfois cet
accident comme une entorse de la cheville. A l'examen, il existe une douleur importante siégeant sur la
partie supérieure de l'articulation, un œdème, voire un hématome dans le cas heureusement rare de
rupture ligamentaire.
. Examen radiologique
On pratiquera des radiographies comparatives des deux pieds de face et de profil à la
recherche d'un éventuel arrachement osseux.
= Traitement
Il s'agit du traitement classique des entorses (cryothérapie immédiate, décharge absolue du
membre, kinésithérapie précoce par ionisation de chlorure de calcium ou d'AINS). Pour les activités de
haut niveau se pratiquant pieds nus, une contention en résine thermoformable, moulée sur l'empreinte
plantaire, peut être proposée pour diminuer le temps d'inactivité. La réduction orthopédique ne sera
proposée qu'en cas de luxation. Dans ce cas une protection en résine sera gardée trois semaines
(amovible pour permettre la rééducation précoce). La nécessité d'une intervention chirurgicale par
brochage est heureusement très rare chez l'enfant sportif.
+ Entorse de Chopart
= Etiologie
L'articulation de Chopart (médiotarse) peut être l'objet d'entorses lors des traumatismes
violents, le pied étant en hyperextension, chute en arrière le pied étant bloqué, mauvaise réception.
= Diagnostic
. Examen clinique
Peu fréquente chez l'adulte, mais exceptionnelle chez l'enfant, cette entorse se manifeste
cliniquement par un œdème situé au niveau du cou de pied, une douleur à la pression des articulations
astragalo-scaphoïdiennes ou calcanéo-cuboïdiennes. Un hématome peut apparaître dans les jours qui
suivent. La mobilisation du pied est douloureuse et la marche normale impossible (flexion dorsale
limitée par la douleur).
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. Examen radiologique
L'examen radiologique pratiqué de face et de profil est normal. Il sera néanmoins réalisé pour
rechercher une éventuelle fracture associée du cuboïde.
= Traitement
Il est identique à celui proposé pour les entorses de la cheville:
. Glaçage immédiat
. Décharge du membre et cryothérapie deux fois par jour
. Kinésithérapie anti-inflammatoire précoce
. Rééducation avec remise en charge progressive.
La reprise de l'entraînement sera fonction du bon "déroulé du pied". La natation peut être
reprise dès la deuxième semaine, la course entre la troisième et la quatrième semaine. Les activités
nécessitant des sauts répétés (sports de ballon en salle) ou des shoots ne seront autorisés qu'après
disparition totale des douleurs et normalisation de la flexion dorsale du pied.
4 .4 PATHOLOGIE TENDINEUSE
+ Tendinite basse du jambier antérieur
Au niveau du tarse le jambier antérieur s'insère sur le premier cunéiforme et le premier
métatarsien.
= Etiologie
Les activités physiques responsables des atteintes du jambier antérieur, que ce soit au niveau
de la jambe, dans sa gaine au cou de pied ou au niveau de son insertion basse sont toutes en rapport
avec la dorsiflexion répétée du pied.. Le risque de tendinite est augmenté par l'utilisation de chaussures
avec un talon élevé ou gênant l'adduction/rotation interne imprimée au pied par ce muscle. Les pieds
plats augmentent le risque d'apparition de la tendinite du jambier antérieur.
= Diagnostic
. Examen clinique
Le sportif consulte pour une douleur siégeant à la base du premier rayon, en regard du premier
cunéiforme. Cette douleur d’apparition progressive est augmentée à froid et par le frottement du bord
supéro-interne de la chaussure. Elle est augmentée par les manœuvres de dorsiflexion, rotation interne
et adduction contrariée du pied. Une tuméfaction peut être perceptible à la palpation par rapport au
côté opposé.
. Examen radiologique
Il est généralement strictement normal. Le caractère très invalidant de cette tendinite limite ses
possibilités de passage à la chronicité habituellement responsable des constructions osseuses
intratendineuses.
= Traitement
Cette tendinite répond très bien aux ultrasons et à la cryothérapie. Naturellement le matériel, la
chaussure en cause ou les appuis seront modifiés.
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+ Maladie de Haglund
La maladie de Haglund, ou bursite talonnière féminine est le résultat d'un conflit entre le
calcanéum et la chaussure de sport.
= Etiologie
Cette pathologie inconnue chez le jeune enfant est plus fréquente chez l'adolescent que chez
l'adolescente malgré son nom. Elle résulte d'un problème de varus sous astragalien qui provoque une
inversion du calcanéum. Sa plus grande fréquence chez l'adolescent s'explique du fait d'une plus
grande mobilité de l'articulation sous-astragalienne à cet âge que chez l'adulte.
= Diagnostic
. Examen clinique
Elle se manifeste par une douleur rétrocalcanéenne et une zone tuméfiée et érythrosique en
regard de la région de frottement.
. Examen radiologique
La radiographie standard à rayons mous (ou éventuellement l'IRM) de profil montre un
épaississement des parties molles au niveau de la bourse séreuse rétrocalcanéenne, accompagnée ou
non d'une tuméfaction osseuse siégeant le plus souvent sur la partie haute de la tubérosité postérieure.
= Traitement
Au début de la maladie, la simple modification des chaussures (tige postérieure moins rigide,
pointure au dessus, protection postérieure) est souvent suffisante pour faire régresser la tuméfaction
hypertrophiante. Cette modification sera associée à la pratique d'ionisations de calcitonine (dix
séances, à raison de trois séances par semaine). A un stade plus avancé, la résection cunéiforme de la
tubérosité calcanéenne supérieure peut être proposée.
+ Tendinite du fléchisseur du I
Le long fléchisseur propre du I est le plus externe des muscles du plan profond du groupe
musculaire postérieur de la jambe. Il s'étend de la face postérieure du péroné (3/4 inférieurs) et du
ligament interosseux à l'extrémité postérieure de la deuxième phalange du pouce. Pendant son trajet il
passe dans deux gouttières, la première située à la face postérieure de l'astragale et la seconde, lui
faisant suite à la face interne du calcanéum. Ces deux gouttières sont fermées par une gaine fibreuse.
= Etiologie
Les tendinites ou ténosynovites du fléchisseur du gros orteil peuvent se rencontrer lors de la
course chez le sportif utilisant des chaussures inadaptées (mobilisation du fléchisseur lors de la phase
d'attaque du sol par le talon).
La ténosynovite résulte d'un conflit entre le tendon et les tubercules postéro-interne et externe
de l'astragale.
= Diagnostic
. Examen clinique
Elle se manifeste par une douleur aiguë de la région postéro-interne de l'astragale. La
palpation met souvent en évidence une crépitation, signe de l'atteinte de la gaine. La douleur peut être
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déclenchée par la flexion contrariée du pouce. L'examen comprendra systématiquement une étude des
appuis plantaires sur le podoscope et de l'usure des chaussures utilisées pendant l'activité sportive.
. Examen radiographique
Il ne présente aucun intérêt pour cette pathologie. Seule une scintigraphie osseuse pourra être
prescrite pour éliminer, en cas de doute, une fracture de fatigue astragalienne.
= Traitement
Le traitement est celui proposé dans tous les cas de tendinite. Il comprend de la cryothérapie
plurijournalière, de la physiothérapie (ultrasons, ionisations), éventuellement des AINS per os. Le port
momentané d'une semelle orthopédique peut être proposé pendant le traitement, et prolongé si l'origine
de cette tendinite est secondaire à une atteinte statique ou dynamique du pied.
5. OSTEOCHONDROSES
Nécrose ou ostéochondrite de l’astragale, ou de la mortaise tibiale
= Etiologie
Cette maladie relève d’une atteinte sous microtraumatique du sommet de l’astragale, induite
par le travail sur un sol dur, de mauvais appuis plantaires ou des chaussures inadaptées au sol.
= Diagnostic
. Examen clinique
L'affection est évoquée chez un sujet jeune garçon qui se plaint d'une douleur située au niveau
du cou de pied ou qui présente une boiterie parfois associée à des troubles de la marche (claudication,
marche en talus, voire à petits pas en cas d'atteinte bilatérale). L'examen clinique retrouve une douleur
exquise à la pression de l’interligne tibio astragalien (cou de pied), majorée lors de la mobilisation du
pied. La recherche des troubles statiques du pied (valgus calcanéen, pieds plats ou creux) sera
systématiquement effectuée.
. Examen radiologique
La confirmation du diagnostic est évoquée par la radiographie de face du défilé tibioastragalien, et de profil en charge. Ces deux clichés montrent une lacune située le plus souvent à la
partie antérieure du dôme astragalien, entrant en contact avec la mortaise tibiale lors de la flexion
dorsale du pied dans le cas d’ostéochondrite de l’astragale, si tuée à la partie moyenne de la mortaise
tibiale dans le cas d’une atteinte tibiale. Cette lésion étant toujours en contact avec l’astragale quelque
soit la position de la cheville. Un TDM peux préciser l’importance des lésions. L’IRM, de peu
d’intérêt, permet de localiser l’œdème intra-osseux et de déterminer si la lésion est toujours active.
= Traitement
Classiquement le traitement repose sur la mise en décharge pendant 6 à 8 semaines associée à
des antalgiques et à un traitement anti inflammatoire per os. Comme dans le cas de l’ostéonécrose du
scaphoïde, certains auteurs proposent le port d'un plâtre de marche pendant deux mois. Selon une
étude récente, il semble que le traitement par immobilisation plâtrée réduise la période douloureuse par
rapport à la mise en décharge simple. Chez le sportif on évitera si possible l’utilisation du plâtre pour
limiter l’enraidissement, la fonte musculaire et le risque non négligeable de neuroalgodystrophie.
La guérison survient dans un délai de 18 mois en moyenne avec restitution ad integrum
radiologique. Chez le sportif, la décharge constitue également la partie essentielle du traitement. Il
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n'est jamais posé de résine ni de plâtre afin d'éviter l'enraidissement articulaire et l'amyotrophie du
membre lésé. Dès que la marche est à nouveau possible, une semelle orthopédique est prescrite,
doublée par une couche de Podiane ou de Sorbotane. Le maintien du potentiel physique est réalisé par
la pratique de la natation et par la musculation. Des mobilisations passives du pied pratiquées en
kinésithérapie maintiennent les amplitudes articulaires des articulations sus et sous jacentes.
Le suivi radiologique comprend systématiquement des clichés standards et des tomographies.
La reprise modérée de l'activité sera permise dès que des signes de cicatrisation suffisants seront
apparus.
+ Maladie de Kohler Mouchet
= Etiologie
Cette maladie décrite en 1908 est une ostéonécrose du noyau d'ossification du scaphoïde
tarsien sous l'effet de traumatismes et/ou de microtraumatismes induits par le sport, associés ou non à
des troubles statiques du pied.
= Diagnostic
. Examen clinique
L'affection est évoquée chez un jeune garçon (3 à 9 ans) qui se plaint d'une douleur à la partie
dorsale ou interne d'un pied (rarement les deux) majorée à la marche, ou qui présente une boiterie
parfois associée à des troubles de la marche (claudication, marche en talus, voire à petits pas en cas
d'atteinte bilatérale). L'examen clinique retrouve une douleur exquise à la pression du scaphoïde
majorée lors de la pronation du pied. La recherche des troubles statiques du pied (valgus calcanéen,
pieds plats ou creux) sera systématiquement effectuée.
. Examen radiologique
La confirmation du diagnostic est évoquée par la radiographie comparative des pieds de face
et de profil qui montre les modifications caractéristiques du noyau scaphoïdien (aspect atrophique et
aplati dans le sens antéro-postérieur avec des modifications structurales, condensation, fragmentation,
irrégularité des contours).
= Traitement
Classiquement le traitement repose sur la mise en décharge pendant 6 à 8 semaines associée à
des antalgiques. Certains auteurs proposent le port d'un plâtre de marche pendant deux mois. Selon
une étude récente, il semble que le traitement par immobilisation plâtrée réduise la période
douloureuse par rapport à la mise en décharge simple. La guérison survient dans un délai de 18 mois
en moyenne avec restitution ad integrum radiologique. Chez le sportif, la décharge constitue
également la partie essentielle du traitement. Il n'est jamais posé de résine ni de plâtre afin d'éviter
l'enraidissement articulaire et l'amyotrophie du membre lésé. Dès que la marche est à nouveau
possible, une semelle orthopédique est prescrite, doublée par une couche de Podiane ou de Sorbotane.
Le maintien du potentiel physique est réalisé par la pratique de la natation et par la musculation. Des
mobilisations passives du pied pratiquées en kinésithérapie maintiennent les amplitudes articulaires
métatarso-phalangiennes et astragalo-tarsiennes.
Le suivi radiologique comprend systématiquement des clichés standards et des tomographies.
La reprise modérée de l'activité sera permise dès que des signes de cicatrisation suffisants seront
apparus.
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+ Maladie de Sever
La maladie de Sever est une apophysite de croissance portant sur le noyau postérieur
d'ossification calcanéen. Elle se manifeste entre l'âge de 10 à 14 ans chez les enfants des deux sexes
par des douleurs siégeant à la partie postérieure du talon.
= Etiologie
D'apparition le plus souvent progressive, ou secondaire à une réception, ces douleurs peuvent
être uni ou bilatérales.
= Diagnostic
. Examen clinique
Le jeune sportif consulte pour une douleur siégeant à la partie postérieure du talon, pouvant
irradier sur les faces latérales du calcacanéum. A l'inspection, le talon est strictement normal (pas
d’œdème ni de rougeur). La pression du doigt sur le talon provoque une douleur exquise avec retrait
du membre. L'intensité de ces douleurs est variable, de la simple gêne à l'incapacité de poser le talon
au sol.
. Examen radiographique
Le diagnostic pourra éventuellement être confirmé par une radiographie de profil des deux
calcanéums qui montre des irrégularités et/ou des fragmentations du noyau postérieur. Dans plus de la
moitié des cas les images sont strictement normales. Cette observation ne doit pas infirmer le
diagnostic clinique qui reste le premier élément d'appréciation de cette maladie.
= Traitement
Arrêt momentanée de la cause déclenchante, décharge en cas de douleurs importantes,
cryothérapie bi-journalière (10 minutes chaques fois), port de semelles en substances absorbantes des
chocs (Sorbotane, Podiane), éventuellement prescription d'un gel anti-inflammatoire (Voltarène
émulgel, Ketum). Sous traitement, la douleur rétrocède rapidement permettant une reprise aménagée
de l'activité physique. Course sur terrain souple, tennis sur terre battue, diminution de la taille des
crampons, arrêt momentané des sauts, des réceptions en gymnastique. Un suivi régulier du sportif sera
effectué tous les trois mois.
6. PATHOLOGIES NEUROLOGIQUES
+ Compression du nerf calcanéen
Le nerf calcanéen interne est un rameau du nerf tibial postérieur, il suit le bord interne du
tendon d'Achille, puis sa face postérieure, traverse l'aponévrose et se distribue à la peau de la région
interne et postérieure du talon.
= Etiologie
La pression exagérée des chaussures de sport au niveau postéro-interne du talon peut
provoquer une irritation locale de ce nerf au niveau de sa traversée aponévrotique. Cette pression
locale peut être due à des chaussures inadaptées mais aussi à un calcanéum valgus, très fréquent chez
l'enfant sportif.
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= Diagnostic
. Examen clinique
La douleur se manifeste localement et dans tout le territoire innervé par le calcanéen interne
(partie interne et postérieure du talon, plante du pied). La douleur est exacerbée par la pression locale
du doigt. Si la douleur est très postérieure le diagnostic différentiel peut se poser avec la maladie de
Sever.
. Examen complémentaire
L'électromyogramme est rarement nécessaire pour confirmer ce syndrome, avant tout clinique.
= Traitement
Le traitement comprend:
. La modification des appuis plantaires par adaptation ou changement de chaussures de sport
(tige moins rigide), la prescription de semelles correctrices.
. Un traitement anti-inflammatoire local (cryothérapie et éventuellement physiothérapie
locale).
+ Syndrome du canal du tarse
Le syndrome du canal du tarse correspond à une atteinte microtraumatique des nerfs plantaires
interne et externe au niveau du canal sous malléolaire interne.
= Diagnostic
. Examen clinique
Il se manifeste cliniquement par une douleur de type neurologique (paresthésies,
fourmillements, décharges électriques) située le long du bord interne du pied et de la partie interne de
la face plantaire.
. Examen complémentaire
La pratique d'un électromyogramme n'est pas nécessaire pour diagnostiquer ce syndrome.
= Etiologie
L'origine de ce syndrome peut être double.
. Le plus souvent, il s'agit d'un trouble statique du pied en valgus par affaissement de
la voûte plantaire ou d'une hyperlaxité ligamentaire.
. Plus rarement ce syndrome apparaît comme la complication d'une entorse interne
négligée de la cheville.
= Traitement
Le simple redressement du pied par une semelle est en général suffisant. Si les lésions sont
anciennes une kinésithérapie de rééducation pourra être entreprise. Le traitement chirurgical, parfois
proposé chez l'adulte n'a pas sa place chez le jeune sportif.
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