Difficulté du résultant et des grands déterminants 2
de néquations polynomiales homogènes à ninconnues. Plus de détails
seront donnés dans la partie 3.
1.1Définitions et borne supérieure
Le problème qui nous intéresse est de décider de la nullité ou non du
résultant lorsque les polynômes considérés sont des polynômes sur C. Il
s’agit en fait de décider si un système de néquations polynomiales homo-
gènes à ninconnues admet une solution non triviale. C’est un cas particu-
lier du problème Hilbert’s Nullstellensatz (HNC) dans lequel on considère un
nombre quelconque de polynômes, non nécessairement homogènes. On
peut aussi s’intéresser au problème dans lequel on considère un nombre
quelconque de polynômes, cette fois-ci homogènes.
Le problème HNCtient son nom du théorème du même nom qui stipule,
sous sa forme faible, que spolynômes f1, . . . , fsànvariables n’admettent
aucune racine commune dans Csi et seulement s’il existe g1, . . . , gs∈
C[X1, . . . , Xn]tels que ∑ifigi=1.
On donne maintenant une définition formelle de ces problèmes.
Définition 1.1.Les entrées des problèmes sont les suivantes :
–HNC:f1, . . . , fs∈C[X1, . . . , Xn];
–H2NC:f1, . . . , fs∈C[X1, . . . , Xn], homogènes ;
–H2N
C:f1, . . . , fn∈C[X1, . . . , Xn], homogènes ;
Pour chacun, la question est de savoir s’il existe (x1, . . . , xn)∈Cntels
que pour tout i,fi(¯
x) = 01. Dans les deux cas homogènes, on cherche une
solution non triviale, le n-uplet (0, 0, . . . , 0)étant toujours solution.
On définit les équivalents booléens HN,H2Net H2Nen prenant des poly-
nômes à cœfficients dans Z, et en se posant toujours la question de l’exis-
tence de racines complexes.
Les problèmes H2N
Cet H2Ncorrespondent exactement à la nullité du
résultant des polynômes en question. En effet, on verra dans la partie 3
que le résultant s’annule par définition si et seulement si les polynômes
admettent une racine commune non triviale. Dans la suite, on ne considé-
rera que les versions booléennes des problèmes, afin de pouvoir travailler
sur leur complexité classique (et non algébrique).
On commence par montrer la borne supérieure annoncée.
Proposition 1.2.Sous l’hypothèse de Riemann généralisée, H2Nest dans la
classe AM.
Avant de prouver cette propriété, il faut en expliquer les termes.
L’Hypothèse de Riemann Généralisée concerne la répartition des zéros d’un
type particulier de fonctions, appelées fonctions Lde Dirichlet. On définit
1. La notation ¯
xreprésente le uplet (x1, . . . , xn).