La chute des matières premières a pris n en
2016. Le marché a capitulé en janvier lorsque
le prix du baril de pétrole brut est tombé en
dessous de 30 USD, tandis qu’un certain
nombre de sociétés productrices de matières
premières des secteurs de l’énergie et des
métaux luttaient pour leur survie en cédant
des actifs et en s’efforçant désespérément de
restructurer leurs bilans.
Les prix étant tombés en deçà des coûts
de production, ces entreprises perdaient
de l’argent à un rythme effréné. Si le prix du
baril était resté en dessous de 40 USD, 20%
de la capacité mondiale aurait été éliminée.
De même, les grandes sociétés minières
Glencore et Anglo American ont été contraintes
de liquider des parties importantes de leurs
activités globales an de réduire leur dette et
de consolider leurs bilans.
Le marché a pris acte des niveaux de prix
excessivement bas, ce qui a donné lieu
à un léger rebond. Les prix ont continué
d’augmenter en ce début 2017. En effet, bien
que les cours aient chuté en 2015 et début
2016, la demande en matières premières
a continué d’augmenter selon un rythme
certes peu élevé, mais relativement régulier.
Par conséquent, un accroissement de la
production à moyen terme reste nécessaire.
La question phare est de
savoir si le marché va tutoyer
les plus bas ou si les prix
vont augmenter de manière
signicative. Je penche pour
cette deuxième option.
L’indice Bloomberg Commodities a progressé
de 11,8% en 2016. Cela n’indique pas un
marché haussier. D’après moi, un marché
haussier des matières premières se
caractérise par des prix multipliés par deux ou
par trois. La phase haussière du marché entre
2000 et 2008 a vu la valeur de l’indice tripler,
soit une tendance généralisée sur l’ensemble
des matières premières. La hausse enregistrée
en 2016 n’est guère plus qu’un soubresaut.
Les prix ont ainsi fortement augmenté dans les
métaux de base et l’énergie. En ce qui concerne
le pétrole, les pays membres de l’OPEP et un
certain nombre de pays non membres, au
premier rang desquels la Russie, se sont mis
d’accord pour réduire la production à raison de
1,8 million de barils par jour an de faire baisser
les stocks excédentaires plus rapidement qu’ils
ne l’auraient fait en temps normal.
La demande dépasse l’offre
La question phare cette année est de savoir
si le marché va tutoyer les plus bas ou si les
prix vont augmenter de manière signicative. Je
penche pour cette deuxième option, et ce pour
plusieurs raisons :
Tout d’abord, l’offre ne permet pas de répondre
à une croissance importante de la demande.
Confrontés à des prix très bas durant les
trois dernières années, les producteurs de
matières premières se sont concentrés sur la
restructuration des bilans et la réduction des
coûts ; ils n’ont pas lancé de nouveaux projets.
En outre, les sociétés minières ont procédé
à une « montée en gamme » (production
exclusive de minerai à très haute teneur) dans
le simple but de conserver une situation de
trésorerie neutre ou positive.
Sommes-nous au début d’une phase
haussière pour les matières premières ?
Les cours des matières premières ayant touché leur point bas début 2016, la demande recommence à dépasser l’offre,
ce qui laisse entrevoir une phase haussière prochaine.
David Donora,
Head of Commodities