J21930 Publié en décembre 2014 | Valable jusqu'à fin mars 2015
Commentaire mensuel sur les actions européennes
Décembre 2014
Francis Ellison
Spécialiste produits
Commentaire mensuel sur les actions
européennes
Voici une mise à jour sur les actions européennes à l'attention des clients
ayant investi dans les fonds Threadneedle ou dans des portefeuilles distincts
dont nous assurons la gestion. Aujourd'hui, je vais vous parler d’avantages
compétitifs, d'économie et d'investissement.
Plus une entreprise est capable de générer une trésorerie solide sur la durée, plus
sa valeur augmente. Et il semble relativement logique de penser qu'une entreprise
qui possède un avantage concurrentiel vaut plus qu'une entreprise qui n'en a
pas... et si le marché sous-estime la durée de cet avantage, l'action de la société
est sous-évaluée. Ce sont les principes sur lesquels reposent les « avantages
compétitifs», un concept souvent associé à Warren Buffett. A l'époque médiévale
par exemple, plus une douve était profonde, plus il était difficile d'attaquer le
château ce qui lui procurait un avantage compétitif - et il en va de même
aujourd'hui avec les entreprises. Ce sont dans ces entreprises que nous
cherchons à investir, en particulier à l'heure actuelle, dans un contexte
macroéconomique pour le moins incertain en Europe.
Mais, contrairement à leurs ancêtres médiévaux, les « douves » économiques sont
de plusieurs sortes. La première qui vient à l'esprit est le brevet, que l'on associe
généralement au secteur pharmaceutique ou au secteur technologique, qui revient
à interdire expressément la concurrence pendant la durée de vie du brevet, et
donc à créer un monopole sur les prix Cependant, les brevets ne sont pas éternels
et sont souvent contestés. Ils ne constituent donc pas toujours des avantages
durables - j'en veux pour preuve la montée en puissance des laboratoires
pharmaceutiques spécialisés dans les médicaments génériques ces dernières
années. Les avantages en termes de coûts sont une forme d’avantage
compétitifplus défensif, notamment dans le secteur des matières premières. Le
cours d'une matière première devrait se rapprocher du coût de production
marginal : le producteur qui a les coûts les moins élevés pourra toujours gagner de
l'argent et ceux qui sont plus chers que lui seront éliminés, si le secteur fonctionne
de manière rationnelle. La compagnie aérienne irlandaise Ryanair fonctionne sur
ce principe : elle peut proposer les tarifs les plus bas et générer tout de même des
bénéfices grâce à une gestion rigoureuse des coûts.
La marque est une autre sorte d’avantage très courant. Beaucoup d'entre nous le
savent : produire une canette de Coca-Cola ne coûte pas très cher, et sans aucun
doute bien moins cher que son prix de vente. La taille de l'entreprise la rend très
rentable mais en même temps, très vulnérable à la concurrence. Et même avec une
recette jalousement gardée, les concurrents parviennent à obtenir un produit de la
même qualité. Et, à certaines périodes, des consommateurs ont réellement préféré
d'autres types de boisson de cola. Alors, pourquoi Coca-Cola domine-t-il le marché
depuis un siècle ? Grâce au pouvoir publicitaire et au marketing mondial de la
société tout au long de ces années Le fait que les consommateurs reconnaissent
que le « vrai cola » est un Coca-Cola ou que Warren Buffett soit actionnaire de la
société depuis plusieurs années ne doit rien au hasard. Et, dans ce contexte
commercial, la méthode pour vendre de la bière est la même que pour vendre du
Coca, du shampoing, de la lessive ou de crème glacée... La liste est sans fin.