Universit´e Pierre et Marie Curie M1 Cryptographie Ann´ee 2010
Feuille d’exercices 2
Avertissement : tous les exercices ne seront pas trait´es durant les s´eances ; pour en suivre l’avancement veuillez
consulter mon site personnel dans la rubrique Forum.
Loi de r´eciprocit´e quadratique
Exercice 1. — Soient Gun groupe fini, d’´el´ement neutre e, et xun ´el´ement de Gd’ordre m.
1. Montrer que pour tout entier k, l’ordre de xkest m
(mk).
2. Soit nun entier 1. Montrer que les conditions suivantes sont ´equivalentes :
on a m=n.
On a xn=eet pour tout diviseur premier pde n, on a xn
p6=e.
Exercice 2. — 1. Montrer que dans un groupe fini d’ordre impair, tout ´el´ement est un carr´e.
Soient Gun groupe cyclique d’ordre npair, d’´el´ement neutre e.
2. Montrer que Gposs`ede exactement n
2´el´ements qui sont des carr´es.
3. Soit aun ´el´ement de G. Montrer l’´equivalence
aest un carr´e dans Gan
2=e.
4. Supposons que nsoit une puissance de 2. Montrer que l’ensemble des g´en´erateurs de Gest l’ensemble des
´el´ements qui ne sont pas des carr´es.
Exercice 3. — Puissances dans un groupe cyclique Soient Gun groupe cyclique d’ordre n, d’´el´ement neutre
e, et aun ´el´ement de G.
1. Soit kun entier naturel. Montrer que pour qu’il existe xGtel que xk=ail faut et il suffit que l’on ait
(1) an
d=eo`u d= (kn).
2. Soit kun entier naturel tel que la condition (1) soit satisfaite. Soit x0un ´el´ement de Gtel que xk
0=a.
Montrer que l’ensemble des ´el´ements xGtels que xk=aest
nx0z¯¯zGet zd=eo,
et que son cardinal est d.
3. On prend pour Gle groupe additif Z/25Z. D´eterminer dans Gl’ensemble des solutions de l’´equation 5x= 15.
Exercice 4. — 1. Calculer le symbole de Legendre ¡754
7¢.
2. Soit pun nombre premier impair. D´emontrer l’´egalit´e
³2
p´= (1)p21
8.
En d´eduire que 2est un carr´e dans Fpsi et seulement si on a p≡ ±1 mod 8.
Indication : soit Al’anneau quotient Fp[X]/(X4+ 1). Il contient un sous-anneau isomorphe `a Fp. Soit α
la classe de Xmodulo (X4+ 1). C’est un ´el´ement inversible de A. Posons y=α+α1A. Montrer que
l’on a y2= 2. D´eterminer ensuite ypet utiliser le crit`ere d’Euler.
3. Soit pun nombre premier 5. Montrer que 3est un carr´e dans Fpsi et seulement si pest congru `a 1ou 11
modulo 12.
4. Montrer que tout esidu quadratique modulo pn’est pas un g´en´erateur de F
p.
5. Les entiers 1236 et 1237 sont-ils des r´esidus quadratiques modulo 101 ?
6. Soit pun nombre premier distinct de 5. Trouver une condition n´ecessaire et suffisante portant sur le dernier
chiffre d´ecimal de ppour que 5soit un carr´e dans Fp.
Exercice 5. — 1. Calculer le symbole de Jacobi ¡254
1003 ¢. Soit nun entier impair 1.
1
2
2. Montrer que l’on a ³1
n´= (1)n1
2et ³2
n´= (1)n21
8.
3. Soit aun entier relatif. Montrer l’implication
³a
n´=1 =an’est pas un carr´e modulo n,
et que la r´eciproque est fausse en g´en´eral.
4. Supposons ndivisible par le carr´e d’un nombre premier. Trouver un entier bpremier `a ntel que l’on ait
³b
n´= 1 et bn1
26≡ 1 mod n.
Exercice 6. — Carr´es dans Z/prZSoit pun nombre premier impair.
1. Soient nun entier 1et aun entier. Montrer que l’on a les congruences
(1 + pna)p1 + pn+1amod pn+2 et (1 + pa)pn1 + pn+1amod pn+2.
2. Soit nun entier non divisible par p. Montrer que si nest un r´esidu quadratique modulo p, c’est aussi un
r´esidu quadratique modulo toutes les puissances de p. Autrement dit, pour tout r1, on a l’implication
³n
p´= 1 =il existe aZtel que na2mod pr.
3. Soient nun entier impair et run entier 3. Montrer que nest un r´esidu quadratique modulo 2rsi et
seulement si on a n1 mod 8.
Exercice 7. — Posons F=X4+ 1 Z[X].
1. Montrer que Fest irr´eductible dans Z[X].
2. Montrer que pour tout nombre premier p, le polynˆome de Fp[X]d´eduit de Fen r´eduisant ses coefficients
modulo pest r´eductible dans Fp[X].
3. Expliciter un polynˆome de Z[X], sans racines dans Z, et poss´edant une racine modulo ppour tout nombre
premier p.
Exercice 8. — Racines carr´ees dans FpSoient pun nombre premier et aun ´el´ement de F
pqui soit un carr´e
dans Fp. Cet exercice concerne la d´etermination d’une racine carr´ee xde adans Fp.
1. Si p3 mod 4, montrer que x=±ap+1
4.
2. Supposons p5 mod 8. Justifier l’´egalit´e ap1
4=±1. Montrer que l’on a
x=±ap+3
8si ap1
4= 1 et que x=±2a(4a)p5
8si ap1
4=1.
Le cas o`u p1 mod 8 est moins simple. En toute g´en´eralit´e, on peut proeder comme suit, que psoit ou
non congru `a 1modulo 8. On ´ecrit p1sous la forme
p1 = 2eqavec qimpair.
Soit Gla partie 2-primaire du groupe F
p, i.e. le sous-groupe de F
pform´e des ´el´ements d’ordre une puissance
de 2. Le groupe Gest cyclique d’ordre 2e. Soit zl’un de ses g´en´erateurs.
3. Montrer que aqappartient `a Get que aqest un carr´e dans G.
4. Montrer qu’il existe un entier pair ktel que aqzk= 1 avec 0k < 2e. En d´eduire que x=aq+1
2zk
2est une
racine carr´ee de adans Fp.
5. Application : montrer que 5est un carr´e dans F29 et d´eterminer ses racines carr´ees.
Exercice 9. — Symbole de Zolotarev Pour mpremier avec n, soit ¡m
n¢Zle symbole de Zolotarev d´efini comme
la signature de la permutation sn(m)correspondant `a la multiplication par mdans Z/nZ.
1. Montrer que le symbole de Zolotarev est multiplicatif en la variable m,¡mm0
n¢Z=¡m
n¢Z¡m0
n¢Z.
3
2. Pour ppremier et nnon divisible par p, en utilisant les involutions de Z/pZ
α:½07→ 0
x7→ x1si x6= 0 ;β:½07→ 0
x7→ nx1si x6= 0.
montrez que le symbole de Zolotarev ¡n
p¢Zest ´egal au symbole de Legendre ¡n
p¢.
3. On fixe net mdes entiers impairs premiers entre eux. On range de trois mani`eres diff´erentes les entiers de
0`a mn 1en d´efinissant trois matrices de taille (m, n)not´es V,Het D:
Vcorrespond `a un remplissage vertical soit V= (vi,j avec vi,j =m(j1) + i1;
Hcorrespond `a un remplissage horizontal soit H= (hi,j )avec hi,j =n(i1) + j1;
Dcorrespond `a un remplissage diagonal soit D= (di,j )o`u di,j est l’unique entier compris entre 0et
mn 1congru `a i1modulo met j1modulo n.
On consid`ere les permutations suivantes :
σD,V :vi,j 7→ di,j ;
σH,D :di,j 7→ hi,j ;
σV,H :hi,j 7→ vi,j .
Montrer que :
(a) σV,H σH,D σD,V =id ;
(b) ²(σD,V ) = ¡m
n¢Z;
(c) ²(σH,D) = ¡n
m¢Z;
(d) ²(σV,H )=(1)m1
2
n1
2.
4. eduire de ce qui pr´ec`ede la loi de r´eciprocit´e quadratique.
5. Montrer que le symbole de Zolotarev est ´egal au symbole de Jacobi et en d´eduire la loi de r´eciprocit´e quadra-
tique du symbole de Jacobi.
6. Montrer que pour tout nimpair le symbole de Jacobi ¡2
n¢= (1)n21
8.
Exercice 10. — R´eciprocit´e quadratique via les r´esultants L’id´ee est d’utiliser la relation
Res(P, Q) = (1)deg P. deg QRes(Q, P )
et de choisir des polynˆomes Pet Qde degr´e respectifs p1
2et q1
2, o`u pet qsont des premiers impairs distincts,
de sorte que
Res(P, Q) = (p
q)et Res(Q, P ) = (q
p).
1. Pour tout ppremier impair, montrer qu’il existe un polynˆome QpZ[X]tel que
Xp1+Xp2+· · · +X+ 1 = X(p1)/2Qp(X+1
X).
2. Pour p6=qdes nombres premiers impairs, montrer que le r´esultant de Qpet Qqest ´egal `a ±1.
3. Pour p6=qdes nombres premiers distincts, montrer que
Res(Qp, Qq) = (q
p).
4. eduire de ce qui pr´ec`ede la loi de r´eciprocit´e quadratique.
Exercice 11. — Soient nun entier tel que pour tout ppremier sauf ´eventuellement un nombre fini, nest un
carr´e modulo p. Montrer alors que nest un carr´e dans Z.
4
1. Solutions
11) Soit dle plus grand commun diviseur de met k. On a d’abord (xk)m
d= (xm)k
d=e, o`u eest l’´el´ement neutre
de G(car xm=e). Consid´erons alors un entier utel que (xk)u=e. L’entier mdivise uk (car mest l’ordre de x)
et donc m/d divise aussi uk/d. Les entiers m/d et k/d ´etant premiers entre eux, il en r´esulte que m/d divise u, ce
qui prouve notre assertion.
2) La premi`ere condition entraˆıne la seconde car mest le plus petit entier k1 tel que xk=e. Inversement,
supposons la condition 2 r´ealis´ee. Il existe un entier k1 tel que l’on ait n=mk : on a n=mk +ravec kZ
et 0 r < m, d’o`u xr=epuis r= 0. Supposons k2. Soit pun diviseur premier de k. On a alors les ´egalit´es
xn
p=¡xm¢k
p=e,
ce qui contredit l’hypoth`ese faite. Par suite, on a k= 1, puis m=n.
21) Soit Gun groupe fini d’ordre 2n1. Pour tout ´el´ement xG, on a x2n1=e(eest l’´el´ement neutre de G),
d’o`u x=x2n= (xn)2. 2) Soit f:GGl’application d´efinie par f(x) = x2. C’est un morphisme de groupes.
Puisque Gest cyclique, Ga un unique ´el´ement d’ordre 2, et le noyau de fest donc d’ordre 2. Par suite, l’ensemble
G2des carr´es de Gest un groupe d’ordre n
2. 3) Soit Hle sous-groupe de Gform´e des ´el´ements xtels que xn
2=e.
Puisque Gest cyclique, Hest l’unique sous-groupe d’ordre n
2de G. D’apr`es la question pr´ec´edente, G2et Hont
le mˆeme ordre. On en d´eduit que G2=H, d’o`u l’´equivalence annonc´ee. Remarque. Si xest un ´el´ement de Gqui
ne soit pas un carr´e, xn
2est l’unique ´el´ement d’ordre 2 de G. 4) Supposons n= 2tavec t1. Dans ce cas, G2est
de cardinal 2t1et son compl´ementaire aussi. Par ailleurs, il y a exactement ϕ(2t) = 2t1g´en´erateurs dans G(ϕ
est la fonction indicatrice d’Euler). De plus, un g´en´erateur de Gn’est ´evidemment pas un carr´e. Cela entraˆıne le
r´esultat. [On peut aussi proc´eder comme suit : soit xun ´el´ement de Gqui n’est pas un carr´e dans G. Si yest un
g´en´erateur de G, il existe mtel que x=ym. D’apr`es l’hypoth`ese faite, mest impair, donc xest un g´en´erateur,
car les g´en´erateurs de Gsont pr´ecis´ement les ´el´ements de la forme ykavec kimpair (ce sont les entiers kpremiers
avec l’ordre de G)].
31) Consid´erons le morphisme de groupes ψ:GGd´efini par ψ(x) = xk. V´erifions que son noyau est d’ordre d.
Soit xun ´el´ement de Ker(ψ). On a xk=eet xn=e, d’o`u en utilisant le th´eor`eme de B´ezout, xd=e. On en d´eduit
que les ´el´ements de Ker(ψ) sont exactement les ´el´ements xGpour lesquels on a xd=e. Puisque Gest cyclique,
on a donc |Ker(ψ)|=det l’ordre de l’image de ψest n/d. Par suite, si aest dans l’image de ψ, on a an/d =e.
Inversement, si on a l’´egalit´e an/d =e, puisque Gest cyclique, aappartient `a l’unique sous-groupe de Gd’ordre
n/d, qui est pr´ecis´ement l’image de ψ, d’o`u la condition (1) de l’´enonc´e. 2) Si xGerifie l’´egalit´e xk=a, on a
(xx1
0)k=e, d’o`u x=x0zavec zk=e, et comme on l’a constat´e ci-dessus, on a alors zd=e. Inversement, pour
tout zGtel que zd=e, on a (x0z)k=acar ddivise k, d’o`u l’ensemble des solutions annonc´e. Par ailleurs, G
´etant cyclique, il y a exactement d´el´ements zGtels que zd=e. Cela ´etablit le r´esultat. 3) On remarque que
x0= 3 est une solution particuli`ere. Par ailleurs, les ´el´ements xGqui v´erifient 5x= 0 sont les classes de 0, 5,
10, 15 et 20. L’ensemble des solutions cherch´e est donc ©3,8,13,18,23ª.
41) On a 754 5 mod 7 et 5 n’est pas un carr´e dans F7. On a donc ¡754
7¢=1. 2) L’application FpAqui `a
λassocie λ+ (X4+ 1) est un morphisme injectif d’anneaux, donc Acontient un sous-anneau isomorphe `a Fp. En
particulier, Aest de caract´eristique p[on a p1A= 0, donc le noyau du morphisme ZAqui `a nassocie n1Aest
pZ]. On a α4+ 1 = 0, d’o`u α2+α2= 0, puis y2= 2. Par ailleurs, A´etant de caract´eristique p, on a
yp=αp+αp.
Supposons p≡ ±1 mod 8. L’´egalit´e α8= 1 entraˆıne alors yp=y. Puisque pest impair, 2 est inversible dans
A, et l’´egalit´e y2= 2 entraˆıne qu’il en est de mˆeme de y. On en d´eduit que l’on a yp1= 1. Par suite, on obtient
dans Ales ´egalit´es
2p1
2= (y2)p1
2=yp1= 1.
D’apr`es le crit`ere d’Euler, on a
³2
p´2p1
2mod p,
d’o`u il r´esulte que l’on a ¡2
p¢= 1.
5
Supposons p≡ ±5 mod 8. Dans ce cas, on a
yp=α5+α5=¡α+α1¢=y.
On a donc yp1=1, ce qui entraˆıne par le mˆeme argument que celui utilis´e ci-dessus, que ¡2
p¢=1.
L’´egalit´e `a d´emontrer est alors une cons´equence de ce qui pr´ec`ede, vu que p21 est multiple de 16 si et seulement
si p≡ ±1 mod 8. En particulier, 2 est un carr´e dans Fpsi et seulement si p≡ ±1 mod 8. 3) D’apr`es la loi de
r´eciprocit´e quadratique, on a
³3
p´³p
3´= (1)p1
2i.e. ³3
p´=³p
3´(1)p1
2.
On a donc l’´equivalence
³3
p´= 1 ³p1 mod 4 et p1 mod 3´ou ³p2 mod 3 et p3 mod 4´.
On en d´eduit que l’on a
³3
p´= 1 p≡ ±1 mod 12,
d’o`u l’assertion. 4) Soit aun entier r´esidu quadratique modulo p. On peut supposer anon divisible par p. D’apr`es
le crit`ere d’Euler, on a
ap1
21 mod p.
L’ordre de amodulo pdivise donc (p1)/2, il est en particulier distinct de p1. 5) On a 1237 = 12 ×101 + 25.
On a donc
³1237
101 ´=³52
101´= 1.
Par ailleurs, on a
³1236
101 ´=³24
101´=³3
101´³ 8
101´=³3
101´³ 2
101´.
On a 101 5 mod 8 et 101 5 mod 12. Compte tenu des questions 1 et 2, on a ainsi
³3
101´=³2
101´=1 d’o`u ³1236
101 ´= 1.
6) D’apr`es la loi de r´eciprocit´e quadratique, on a
³5
p´=³p
5´.
Par suite, on a
³5
p´= 1 p≡ ±1 mod 5 i.e. p≡ ±1 mod 10.
Ainsi, 5 est un carr´e dans Fpsi et seulement si le dernier chiffre d´ecimal de pest 1 ou 9.
51) On a 1003 = 17 ×59. On a donc
³254
1003´=³254
17 ´³254
59 ´.
Par ailleurs, on a 254 ≡ −1 mod 17 et 254 18 mod 59. On en d´eduit l’´egalit´e
³254
1003´=³1
17 ´³18
59´=³1
17 ´³ 2
59´.
Puisque l’on a 17 1 mod 4 et 59 3 mod 8, il en r´esulte que
³254
1003´=1.
2) Les ´egalit´es `a d´emontrer sont vraies si n= 1. Supposons donc n3. On consid`ere l’application fefinie sur
l’ensemble des entiers impairs positifs `a valeurs dans ©±1ª, par l’´egalit´e
f(m) = (1)m1
2.
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