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Pour ce nouveau numéro consacré à la pédiatrie, nous avons re-
groupé les articles sous un seul et même thème : le suivi à long
terme et les problèmes particuliers dont peuvent souffrir les enfants
nés prématurément. La néonatologie moderne datant des années 60, tout
interniste et généraliste est maintenant confronté à la prise en charge de
patients qui sont des «anciens prématurés», leur nom d’appellation. Etant
donné que le taux de prématurité des naissances vivantes est d’environ
7% en Suisse et celui des grands prématurés, c’est-à-dire nés avant 32 se-
maines de gestation, d’environ 1%,
tout médecin va être confronté tôt ou
tard à ce type de patient. Que faire
donc avec l’étiquette : «ancien préma-
turé» ? L’enregistrer puis l’ignorer ?
Rien de plus faux, dirons-nous ; car
même si la grande majorité des an-
ciens prématurés jouit d’une bonne santé et d’une bonne qualité de vie,
la prématurité peut avoir des conséquences à l’âge adulte.
Nous nous bornerons donc à mettre en exergue quelques points parti-
culiers.
Les pédiatres sont les garants du bon développement de l’enfant et
doivent amener les enfants à l’âge adulte avec le meilleur «capital santé».
Une naissance plusieurs mois avant le terme hypothèque ce «capital de
santé». La première contribution de ce numéro de la
Revue Médicale Suisse
nous donne une vue globale sur la prématurité où sont développés les
différents problèmes éthiques, médicaux et de santé publique. Les arti-
cles suivants abordent les séquelles de la prématurité plutôt en termes
d’organes. En effet, les complications liées à la prématurité dépendent
non seulement des lésions survenant avant la naissance et de celles pen-
dant la période très vulnérable immédiatement après la naissance, mais
également du capital de l’organe touché. Ceci diffère grandement d’un
organe à l’autre. S’il est maintenant tout à fait clair que le rein prématuré
ne peut pas augmenter son capital néphronique après la naissance, les
conséquences d’une naissance prématurée seront différentes pour cet
organe par rapport à un autre organe qui continue à se développer après
la naissance, comme c’est le cas pour le poumon ou le foie qui est même
capable de régénérer. Le cerveau, certainement l’un des organes les plus
vulnérables du prématuré, subit un développement très important dans
le dernier trimestre de la grossesse, ce qui le met à haut risque de lésions
séquellaires d’événements survenant dans cette phase du développement.
Nous avons choisi de présenter les aspects les plus saillants des pro-
blèmes potentiels de la prématurité, que ce soit le développement neuro-
cognitif, les moyens d’investiguer le cerveau, les lésions liées à l’immatu-
rité pulmonaire combinées aux lésions induites par la ventilation artifi-
cielle, l’endommagement rénal ainsi que les problèmes de rattrapage de
la croissance staturo-pondérale.
Ces problèmes spécifiques liés à la prématurité sont d’autant plus im-
portants depuis la mise en avant de «l’hypothèse de Barker» décrite dans
La prématurité concerne-t-elle
l’âge adulte ?
«… Une naissance
plu sieurs mois avant le terme
hypothèque le «capital de
santé» …»
éditorial
Revue Médicale Suisse
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www.revmed.ch
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19 février 2014 419
Editorial
C. Barazzone Argiroffo
A. Superti-Furga
Constance
Barazzone Argiroffo
Unité de pneumologie pédiatrique
Hôpital des enfants
HUG, Genève
Andrea Superti-
Furga
Département médico-chirurgical
de pédiatrie
CHUV, Lausanne
Articles publiés
sous la direction des professeurs
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