10 Actualité Santé Prématurés Les complications respiratoires La prématurité expose l’enfant à des complications, notamment respiratoires, liées à l’immaturité du poumon et aux effets secondaires des thérapeutiques nécessaires à la prise en charge de cette prématurité. © Burger/Phanie Les infections pulmonaires A Infos ... L’infection à VRS La bronchiolite à VRS est, de loin, l’infection des voies aériennes inférieures du nourrisson la plus fréquente. Elle conduit, chez 1 à 2 % des nourrissons, à l’hospitalisation en raison d’une insuffisance respiratoire et/ou d’une alimentation et d’une hydratation insuffisantes. Le VRS cause des épidémies hivernales annuelles. ujourd’hui, en France, 5 à 6 % des naissances sont prématurées. Ce sont donc près de 45 000 bébés qui arrivent avant terme. Un prématuré est un enfant né avant 37 semaines d’aménorrhée (le calcul se fait à partir du premier jour des dernières règles). Il n’a pas terminé sa gestation, et certaines fonctions vitales peuvent être trop fragiles. Mais il existe différents degrés de prématurité. Les très grands prématurés arrivent avant 28 semaines de gestation, c’est-à-dire 7 mois de grossesse, les grands prématurés naissent avant 33 semaines et les prématurés avant la 37e semaine. Aujourd’hui, des naissances de plus en plus prématurées peuvent être prises en charge, et les progrès sont énormes. Mais les chances de survie d’un enfant né avant 24 semaines sont faibles. Ce sont, en effet, les poumons et les fonctions cérébrales qui sont le plus touchés par la prématurité. Tout dépend du nombre de semaines de gestation. Professions Santé Infirmier Infirmière N° 60 • décembre 2004 Le nombre d’enfants nés avant le terme de 37 semaines d’aménorrhée (SA) est en augmentation constante en France. On sait que les réhospitalisations des enfants prématurés (< 33 SA) sont fréquentes au cours des six premiers mois de vie. Les pathologies respiratoires représentent la première cause d’hospitalisation, avec 7 % d’infections documentées à virus respiratoire syncytial (VRS). Ainsi, il faudra préserver un bon état nutritionnel, indispensable pour la croissance pulmonaire, et protéger l’enfant tant des agressions environnementales (agents infectieux, polluants atmosphériques, fumée de tabac) que des agressions endogènes (traiter un reflux gastro-œsophagien ou d’éventuels troubles de la déglutition). De même, il importe de limiter les effets secondaires des différents traitements respiratoires, comme le barotraumatisme d’une ventilation mécanique agressive et la toxicité de l’oxygène ; on dispose de nouveaux traitements comme le surfactant, le monoxyde d’azote et la ventilation haute fréquence. Hygiène à domicile Les soins infirmiers chez un nouveau-né sous assistance respiratoire C’est en premier lieu la lutte contre l’encombrement. Lorsqu’une sonde nasotrachéale a été mise en place dans la trachée, il faut régulièrement aspirer les sécrétions qui peuvent s’y accumuler. Cette opération est effectuée à intervalles réguliers, plus ou moins souvent selon les besoins de chaque enfant, en règle générale toutes les deux ou quatre heures. L’infirmière instille quelques gouttes d’eau dans la lumière pour fluidifier et décoller les mucosités, puis elle introduit une fine sonde, reliée à un dispositif d’aspiration, dans le canal de la sonde nasotrachéale ; elle la retire alors lentement, de manière à faire remonter le maximum de ces sécrétions. Les dispositifs utilisés en ventilation non invasive, sonde narinaire ou masque nasal, favorisent l’accumulation de glaires dans les fosses nasales, qu’il faut régulièrement aspirer. Après le retour à domicile, il est primordial de se préoccuper du devenir respiratoire de l’enfant prématuré en appliquant des mesures d’hygiène : lavage systématique des mains avant les soins, éviction du tabagisme passif et du contact avec les personnes enrhumées ou malades, éviction de la collectivité et de la fréquentation des lieux publics pendant la période hivernale (notamment pendant les premières semaines de vie). Étant donné l’importance de la morbidité liée au VRS et en l’absence d’un vaccin efficace et d’un traitement curatif, on propose, chez les enfants à risque, un traitement préventif reposant sur l’administration d’un anticorps monoclonal anti-VRS, le palivizumab. Il est également important de respecter le calendrier vaccinal complet, avec la réalisation des vaccinations antipneumococcique et anti-Haemophilus B et le rappel précoce de la vaccination anticoqueluche ; la vaccination anti-grippale est recommandée à partir de 6 mois. Ludmila Couturier