Université Paris Dauphine
DE MI2E, Analyse 1
Octobre 2015
Alexandre Afgoustidis
Supposons sup(A)6= inf(B). Puisque nous savons déjà que sup(A)≤inf(B), nous avons sup(A)<inf(B).
Posons alors ε= inf(B)−sup(A). C’est un nombre strictement positif. Comme inf(B)est un minorant de
Bet sup(A)un minorant de A, nous avons pour tout (a, b)∈A×B:
a≤sup(A)et sup(B)≤b
et b−a≥sup(B)−a≥sup(B)−sup(A) = ε.
Cela démontre que l’assertion sup(A)6= inf(B)implique l’assertion ∃ε > 0,∀a∈A, ∀b∈B, b −a > ε, et
répond donc à la question.
3. Les parties A=] − ∞,0[ et B=]0,+∞[de Rsont adjacentes : elles sont non vides, tout couple (a, b)∈
A×Bvérifie a≥B. Par ailleurs, et pour tout ε > 0, si nous posons a=−ε/2et b=ε/2, alors aappartient
àA,bappartient à Bet b−a≤ε.
NB. Il y a bien sûr d’autres exemples possibles : par exemple, ]− ∞,1] et ]1,+∞[sont adjacentes aussi.
Exercice 8.
La propriété de la borne supérieure dans Rs’énonce ainsi :
Toute partie non vide et majorée de Radmet une borne supérieure.
La partie A=q∈Q, q2<2est non vide (puisque 0en est un élément) et majorée (par exemple par 3), elle
admet donc une borne supérieure. On notera Mcette borne supérieure. On remarque que Mest un nombre
positif, puisque c’est un majorant de Aet que 0appartient à A.
Nous allons maintenant montrer que M2= 2.
Supposons M2<2. Notons que pour tout α > 0,(M+α)2=M2+ 2Mα +α2. Remarquons qu’il existe α > 0
tel que M2+ 2Mα +α2<2(en effet, le discriminant du trinôme X2+ 2MX + (M2−2) est 8, et l’une des
racines de ce trinôme est strictement positive parce que le trinôme vaut M2−2<0en zéro). Alors l’intervalle
]M, M +α[contient un nombre rationnel parce que Qest dense dans R, et si qappartient à ]M, M +α[∩Q, alors
q2<(M+α)2<2, ce qui signifie que qappartient à Aet que Mn’est pas un majorant de A. C’est absurde.
Supposons M2>2. Remarquons qu’il existe α > 0tel que (M−α)2>2(en raisonnant comme précédemment).
Comme Qest dense dans R, l’intervalle ]M−α, M[un nombre rationnel Q, et alors Q2>2. Mais alors pour
tout q∈A,q2<2< Q2et donc q < Q, ainsi Qest un majorant de A. Comme Q<M, nous avons obtenu un
majorant de Astrictement inférieur à M. C’est absurde.
Conclusion : M est un nombre réel positif dont le carré est 2. À cause du fait que la fonction x7→ √xest
strictement croissante sur R+, il ne peut pas y avoir deux nombres positifs de carré 2. Donc Mest le nombre que
nous avons l’habitude d’appeler √2.
Exercice 9.
1. La réunion E= [1,2] ∪[3,4] n’est pas un intervalle (en effet, 2et 3appartiennent à E, mais 2.5est compris
entre 2et 3sans appartenir à E), alors que [1,2] et [3,4] sont des intervalles.
2. Soient I1et I2des intervalles de R. Si l’intersection I1∩I2est vide, c’est un intervalle (parce que l’ensemble
vide en est un). Si elle est non vide, soit (x, y)∈(I1∩I2)2avec x≤y.
Si zest un nombre réel tel que x≤z≤y, alors zappartient à I1(parce que xet yappartiennent à I1et que
I1est un intervalle), et il appartient aussi à I2(parce que xet yappartiennent à I2et que I2est un intervalle).
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