constituants d’un complexe glycoprotéique
transmembranaire.
L’importance du rôle physiopathologique
de ce complexe glycoprotéique a été
confirmée par la découverte du fait que la
dystrophie musculaire récessive sévère de
l’enfant (SCARM), qui se voit aussi chez les
filles et dont l’expression clinique mime de
façon moins sévère celle de la maladie de
Duchenne, est liée à l’absence d’une des
glycoprotéines du complexe : le 50kDA
DAG.
Le gène de la dystrophie dite “maghrébine”
du fait de sa grande fréquence en Afrique
du Nord) qui s’exprime comme une maladie
de Duchenne autosomique récessive, a été
récemment localisée dans la région péri-
centrométrique du chromosome 13
(13q12). On ne sait pas encore s’il s’agit de
la même maladie que la dystrophie sévère
de l’enfant avec déficit en 50 kDA DAG.
MYOTONIES CONGÉNITALES :
UN MÊME GENE EN CAUSE
Une liaison génétique entre le gène CCL-1,
(localisé sur le bras long du chromosome 7
(7q35), codant pour le canal chlore
musculaire) et les myotonies congénitales
dominante (maladie de Thomsen) et
récessive (myotonie récessive généralisée
de Becker) a été démontrée.
Une mutation déletère de ce gène a été
retrouvée dans la myotonie récessive
généralisée de Becker. On attend la
caractérisation de la mutation délétère dans
la myotonie congénitale dominante
(Thomsen).
PARALYSIES PERIODIQUES
La paralysie périodique hyperkaliémique
(avec ou sans myotonie ou avec paramyo-
tonie) ainsi que la paramyotonie congénita-
le sont des maladies génétiques de trans-
mission autosomique dominante associées
à des anomalies du canal sodium musculai-
re. Le gène SCN4A code pour la sous-unité
αdu canal sodium musculaire. Il est locali-
sé sur le braslong du chromosome 17
(17q23), proche du gène de l’hormone de
croissance.
Les mutations responsables de la paramyo-
tonie congénitale semble survenir dans la
même région du canal sodium. Cela ne
semble pas être le cas pour les paralysies
périodiques hyperkaliémiques. La poursuite
des études familiales permettra d’approfon-
dir l’étude des corrélations phénotype
(forme de la maladie exprimée)/génotype
(type de mutation génétique).
Il n’existe pas de liaison génétique entre le
gène SCN4 A et la paralysie périodique
hypokaliémique (maladie de Westphall).
DYSTROPHIE MYOTONIQUE
DE STEINERT :
L’ANTICIPATION EXPLIQUÉE
Le défaut génétique localisé en 19q13-3 est
une répétition anormale d’une séquence
CTG, 50 à plusieurs milliers de fois chez les
personnes malades contre 5 à 35 fois chez
les sujets sains. Statistiquement, il existe
une corrélation entre la taille de l’amplifica-
tion de la séquence et la gravité de
l’expression clinique. Au fil des générations,
le nombre de séquences CTG répétées
augmente dans la plupart des cas, expli-
quant la survenue de formes de plus en
plus graves, de génération en génération
(phénomène d’anticipation). Cependant, la
corrélation n’est pas suffisamment forte
pour prévoir la sévérité de la maladie d’une
personne sur la seule base du nombre de
répétitions.
La séquence protéique que l’on a déduite
de la structure du gène est celle d’une pro-
téine kinase, d’où le nom de myotonine
protéine kinase. Sa fonction est encore
inconnue. Elle rendrait compte de l’atteinte
multisystémique (insulino résistance res-
ponsable d’une mauvaise utilisation systé-
mique du glucose ?).
MALADIES DE CHARCOT
MARIE TOOTH
De transmission autosomique dominante,
la CMT est la forme la plus fréquente de
neuropathie sensitivo-motrice héréditaire.
L’anomalie en cause est une duplication
d’un gène localisé sur le bras court du
chromosome 17 (17p12.2) qui code pour
une protéine constitutive de la myéline : la
protéine PMP 22.
On a découvert qu’une délétion de ce
même gène était responsable de la paraly-
sie récidivante tronculaire ou neuropathie
tomaculaire, qui se manifeste par des épi-
sodes de paralysie régressifs, liés à la com-
pression des troncs nerveux.
La CMT Ib est une forme plus rare, de
transmission autosomique dominante, dont
le gène est localisé sur le chromosome 1
(en 1q21-23).
Enfin il existe des formes dites CMT Ic,
autosomiques dominante ou récessive qui
ne sont liées ni au chromosome 17 ni au
chromosome 1.
Par ailleurs on sait qu’il existe deux formes
de CMT liées au chromosome X dont une
est localisée sur le bras long du chromoso-
me X (Xq13).
EN ATTENDANT L’IDENTIFI-
CATION DU GENE DES A.S.I.
La caractérisation récente de facteurs de
croissance possédant une puissante activi-
té neurotrophique sur les motoneurones
ouvre des perspectives prometteuses dans
le traitement de maladies neuro-dégénéra-
tives comme les amyotrophies spinales
infantiles.
On sait depuis 30 ans environ que la survie
des motoneurones, au cours de leur déve-
loppement, dépend de facteurs neurotro-
phiques délivrés par le muscle (la culture in
vitro des motoneurones n’est posible qu’en
présence d’extraits de muscle). On a pu
isoler depuis plusieurs facteurs, qui sont
des protéines basiques de structure assez
proche appelées encore neurotrophines :
NGF, BNDF, NT5, NT3. Deux de ces fac-
teurs sont probablement responsables de
la croissance physiologique du motoneuro-
ne.
Des publications récentes ont montré que
le BDNF (et dans une moindre mesure la
NT-3) peut réduire in vivo la mort neuronale
induite par axotomie. L’administration de
CNTF a amélioré significativement l’évolu-
tion d’un modèle murin d’amyotrophie spi-
nale (mutation pmn/pmn).
Chez l’homme, si l’injection de neurotro-
phines aux sites périphériques semble peu
réaliste (ce sont des macromolécules
instables), le transfert, dans le cerveau, de
myoblastes exprimant les neurotrophines,
ou même la thérapie génique sont des stra-
tégies thérapeutiques envisageables. 3