Corrig´e 7
•• Notons nle degr´e de P, et x1, x2,...,xnles racines de P, class´ees par ordre croissant. Le th´eor`eme de
Rolle affirme que P′s’annule (au moins) une fois dans chacun des intervalles ]xk, xk+1[, k∈[[1, n −1]] : donc
P′poss`ede au moins n−1 racines r´eelles distinctes. Comme il est exactement de degr´e n−1, on a le r´esultat
demand´e.
•Si Pest scind´e, avec ´eventuellement des racines multiples, il en est de mˆeme pour P′. En effet, notons
p6nle nombre de racines distinctes de P, et d1, d2,...,dples ordres de multiplicit´e respectifs des racines
x1, x2,...,xpde P. On a donc P
16k6p
αk=n. Le th´eor`eme de Rolle fournit p−1 racines de P′; par ailleurs,
toute racine d’ordre α > 1 de Pest racine d’ordre α−1 de P′, ce qui fournit encore P
16k6p
(αk−1) =
P
16k6p
αk−p=n−pracines de P′; au total, on obtient en tout n−1 racines de P′, compt´ees avec leurs
ordres de multiplicit´e respectifs.
´
Enonc´e 8
•• Soit P∈C[X], de degr´e n. Notant P=X
06k6n
akXket m(P) = max
06k6n|ak|, montrer que toute racine ξ
de Pv´erifie |ξ|61 + m(P)
|an|.
Corrig´e 8
•• L’in´egalit´e est claire si |ξ|61. Sinon, quitte `a diviser tous les coefficients par an(qui n’est pas nul), on
se ram`ene `a ´etablir |ξ|61 + m(P) lorsque Pest unitaire. Or :
P(ξ) = 0 ⇒ξn+X
06k6n−1
akξk= 0
⇒¯
¯ξ¯
¯
n=|ξn|=¯
¯
¯−X
06k6n−1
akξk¯
¯
¯6X
06k6n−1
|ak| · |ξ|k6m(P)X
06k6n−1
|ξ|k=m(P)|ξn| − 1
|ξ| − 1
`
A plus forte raison, ¯
¯ξ¯
¯
n6m(P)|ξ|n
|ξ| − 1, soit 1 6m(P)
|ξ| − 1, que l’on ´ecrit |ξ|−16m(P), ou enfin |ξ|61+m(P).
Cette majoration a ´et´e ´etablie par Cauchy en 1829.
´
Enonc´e 9
•• Kd´esigne le corps Rou C. Fixons un naturel nnon nul, une famille (ak)16k6nd’´el´ements de Kdeux `a
deux distincts, et deux familles (bk)16k6net (ck)16k6nd’´el´ements de K. Prouver qu’il existe un et un seul
polynˆome P∈K2n−1[X] v´erifiant P(ak) = bket P′(ak) = ckpour tout k∈[[1,n]].
Corrig´e 9
•• Consid´erons la fonction Φ qui, `a P∈K2n−1[X], associe le 2n-uplet d’´el´ements de K:
¡P(a1), P (a2),...,P(an), P ′(a1), P ′(a2),...,P′(an)¢
Elle est clairement lin´eaire ; elle est injective, car, si P∈ker Φ, alors Ps’annule, ainsi que son d´eriv´e,
en chacun des ak; ce qui revient `a dire que Pposs`ede nracines doubles distinctes. Mais Pest de degr´e
strictement inf´erieur `a 2n. Donc P= 0. Du coup, Φ, en tant qu’application lin´eaire injective, entre deux
K-e.v. de mˆeme dimension finie 2n, est surjective, donc bijective, ce qui assure l’existence et l’unicit´e du
polynˆome Pdemand´e (interpolation d’Hermite).
´
Enonc´e 10
•• Soit P∈R[X]. Montrer que l’´equation P(x) = exn’a qu’un nombre fini de solutions.
Corrig´e 10
•• Le r´esultat est clair si P= 0 : il n’y aucune solution. Sinon, notons n= deg P, et g:x7→ P(x)−ex.
gne peut s’annuler plus de n+ 1 fois sur R: sinon, en appliquant r´ep´etitivement le th´eor`eme de Rolle, g′:
x7→ P′(x)−exs’annulerait plus de nfois. . . g(k)7→ P(k)(x)−exs’annulerait plus de n+ 1 −kfois, et enfin
g(n+1) 7→ P(n+1)(x)−ex=exs’annulerait au moins une fois, ce qui serait absurde. On a donc un r´esultat
plus pr´ecis : si Pest de degr´e n, l’´equation consid´er´ee poss`ede au plus n+ 1 racines r´eelles.