2
1. INTRODUCTION - GENERALITES
Le tissu osseux peut donner lieu au développement de tumeurs bénignes ou malignes. Les tumeurs
primitives sont généralement découvertes chez des adultes jeunes, des adolescents, voire des
enfants. Il peut aussi s’agir de tumeurs secondaires appelées alors métastases osseuses qui restent
les plus fréquentes des tumeurs après 50 ans. Il peut enfin être le siège du développement tumoral
de lymphome malins (QS UE 9 item 316) ou en plus fréquemment de myélome multiple (QS UE 9
Item 317).
Le plus souvent les circonstances de découverte sont la douleur, plus rarement il s’agit d’une
tuméfaction osseuse ou d’une fracture « pathologique » soit spontanée soit à la suite d’un
traumatisme minime. Il peut aussi s’agir d’une découverte radiologique fortuite ou dans le cadre
d’un bilan d’extension, sous la forme d’une plage d’ostéolyse, d’une zone d’ostéo-condensation, ou
encore d’une image mixte.
Une des principales questions à laquelle il faudra répondre est la bénignité ou la malignité de la
tumeur. Les données cliniques et d’imagerie permettent d’orienter le diagnostic, mais en dehors de
cas particuliers dont l’aspect radiologique est pathognomonique ou dont le contexte est très
évocateur (bilan d’une néoplasie primitive), le seul élément de certitude reste l’examen
anatomopathologique d’un fragment tumoral (on parle de biopsie) ou de la pièce opératoire. Aussi,
devant la découverte d’une lésion radiologique osseuse d’allure tumorale, une démarche permettant
un diagnostic histologique de certitude doit être mise en place.
Cliniquement, la notion d’une évolution lente ou des douleurs absentes ou purement diurnes, de
rythme mécanique, ou purement nocturnes sont plutôt en faveur d’une tumeur bénigne, sans
certitude cependant. Des douleurs avec un rythme inflammatoire et une intensité croissante, ou s’il
apparaît des signes de compression nerveuse (médullaire, radiculaire ou tronculaire) ou d’altération
de l’état général orienteront plutôt vers une tumeur maligne.
Les clichés radiographiques centrés sur la tumeur apporteront des données essentielles orientant
plutôt vers une pathologie bénigne ou maligne (Tableau Annexe 1). Parfois ces signes souvent très
évocateurs orientent d’emblée vers un diagnostic précis. Enfin, il faut ajouter à ces critères la notion
d’évolution absente ou lente (bénignité) ou rapide (malignité) et celle de multiplicité des images
tumorales, synonyme de malignité à quelques exceptions près (ostéochondromes et enchondromes).
Les autres techniques d’imagerie ne seront indiquées que dans certains cas :
- scintigraphie squelettique au biphosphonate de technétium à la recherche d’une multiplicité
des hyperfixations en faveur d’une maladie métastatique
- tomodensitométrie (TDM) précisant les caractères de la lyse du spongieux et des corticales
et objectivant un envahissement des parties molles
- IRM en faveur de la malignité quand elle objective un envahissement des parties molles.
La biologie est toujours normale en cas de tumeur bénigne ; en particulier, il n’y a pas de syndrome
inflammatoire à la différence des tumeurs malignes où dans certains cas il peut exister un syndrome
inflammatoire biologique ou d’autres perturbations telles qu’une augmentation des LDH (tumeur
d’Ewing), une hypercalcémie (métastases osseuses multiples), un pic monoclonal à l’électrophorèse
des protides (myélome multiple des os).