tout n≥1, car x2−2 serait divisible par une puissance arbitraire de 7, ce qui n’est
possible que si x2−2=0. D’autre part, la s´
erie Pcn7n(o `
ucn∈ {0,...,6}) ne converge
pas dans R, au sens usuel, pour la distance issue de la valeur absolue archim´
edienne.
Nous allons d´
efinir les «nombres p-adique»(pour chaque nombre premier p).
L’anneau Zpdes entiers p-adiques contient Z; il est muni d’une distance, la «distance
p-adique»issue de la «valeur absolue p-adique»|•|p. La s´
erie Pcn7nconverge pour
la distance 7-adique ; sa somme, not´
ee x, est un entier 7-adique qui v´
erifie x2=7
dans Z7. L’´
ecriture x=P+∞
n=0cn7nconstitue le «d´
eveloppement 7-adique»de x.
Le corps Qpdes nombres p-adiques est le corps des fractions de Zp; il contient
Q. En fait, on peut ´
egalement l’obtenir par «compl´
etion»de Qpour la distance
p-adique.
B.2.2. Construction de Zp
On consid`
ere les Z/pnZ; la projection in:Z→Z/pnZa pour noyau pnZ⊃pn+1Z,
donc factorise `
a travers Z→Z/pn+1Z. Les projections ´
etant surjectives, on obtient
des morphismes surjectifs pn:Z/pn+1ZZ/pnZ.
D´efinition B.2.1. Zpest la limite projective de ce syst`eme, c’est-`a-dire l’ensemble des suites
(x1,x2,...,xn, . . .)∈Z/pZ×Z/p2Z× ··· × Z/pnZ··· qui v´erifient xn=pn(xn+1)pour
tout n ≥1.
On ´
ecrit Zp=lim
←−−
n→+∞
Z/nZ. C’est un sous-ensemble de Qn≥1Z/pnZ, et en fait un
sous-anneau pour les op´
erations h´
erit´
ees (car les projections sont des morphismes
d’anneaux).
On a une inclusion naturelle i:Z→Zp: les morphismes in(n≥1) sont compa-
tibles aux projections pn(i.e. les idagrammes ´
evidents commutent), donc d´
efinissent
un morphisme ipar la formule i(x)=(in(x)) =(xmod pn). Bien qu’aucun des inne
soit injectif, la r´
esultante iest injective : si in(x)=¯
0 dans Z/pnZpour tout n, alors pn
divise xpour tout n, d’o `
ux=0.
D´
eveloppement p-adique d’un ´
el´
ement de Zp:soit x=(xn)∈Zp, o `
uxn∈Z/pnZ,
et soit ˜
xnle repr´
esentant de xncompris entre 0 et pn−1. Ecrivons pour tout nl’entier
˜
xnen base p:˜
xn=c(n)
0+c(n)
1p+··· +c(n)
n−1pn−1, o `
uc(n)
i∈ {0,...,p−1}.
Lemme B.2.1. Pour i ≤n−1,onac(n+1)
i=c(n)
i.
En effet, ˜
xn+1≡˜
xnmod pn(puisque xn=pn(xn+1) ; ´
ecrivant ˜
xn+1=˜
xn+pnu, on
montre que u∈ {0,...,p−1}: si u<0, on aurait ˜
xn+1≤˜
xn−pn<0 et si u≥palors
˜
xn+1≥pn+1; c’est impossible. Donc c(n)
0+c(n)
1p+··· +c(n)
n−1pn−1+upnest l’´
ecriture en
base pde ˜
xn+1; on conclut par l’unicit´
e de ce dernier.
D´efinition B.2.2. On appelle d´eveloppement p-adique de x la suite infinie des chiffres ci:
(c0,c1,...,cn, . . .), ci∈ {0,p−1}. On note x =c0+c1p+··· +cnpn+··· (`a prendre pour
l’instant comme une ´ecriture formelle).
Nous venons d’associer `
ax∈Zpune suite infinie de chiffres. R´
eciproquement,
´
etant donn´
ee (c0,c1,...,cn, . . .), on lui associe x=(xn)∈Zp, o `
uxnest la classe de
c0+c1p+··· +cn−1pn−1modulo pn. Ces deux constructions sont r´
eciproques l’une de
l’autre : on peut se donner un entier p-adique par son d´
eveloppement p-adique.
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