AVANCÉES DE LA RECHERCHE 2007-2008
Myopathies mitochondriales
AV08_MYOMIT.doc - 5 - Myoinfo>AFM
L'épidémiologie étudie les
facteurs influant sur la santé et les
maladies des populations
humaines. Cette science
s'intéresse à la répartition et à la
fréquence des maladies.
La prévalence est une estimation
statistique du nombre de
personnes atteintes par une
maladie dans une population
donnée, correspondant au nombre
total d’enfants ou adultes
concernés sur an et sur un
territoire donné.
Une ophtalmoplégie est une
paralysie des muscles de l'œil.
Une neuropathie périphérique
est une atteinte des nerfs qui vont
du système nerveux central
(cerveau, tronc cérébral et moelle
épinière) à a périphérie du corps
(muscle, peau, articulation...).
La substance blanche est avec
la substance grise un des
constituants du système nerveux
central (cerveau, tronc cérébral et
moelle épinière). Elle est
composée de fibres nerveuses, qui
relient et assurent la transmission
des messages nerveux entre les
neurones des différentes régions
du système nerveux.
Autres publications
LA PREVALENCE DES CYTOPATHIES MITOCHONDRIALES SANS DOUTE SOUS-ESTIMEE
Les maladies (ou cytopathies) mitochondriales constituent un vaste ensemble de pathologies
humaines dont certaines ont une présentation clairement musculaire ou neuromusculaire. Elles ont
en commun un dysfonctionnement, à des degrés divers, de la machinerie mitochondriale laquelle
est sous la dépendance de nombreux facteurs, génétiques ou non. L’épidémiologie de ce groupe
de maladies est rendue difficile par la grande diversité des
formes rencontrées, la multiplicité des intervenants médicaux et
la difficulté de standardisation des outils diagnostiques.
Sous la direction de D. Turnbull, l’équipe anglaise de Newcastle,
très en pointe sur le sujet, a rapporté en septembre 2007 les
résultats d’une enquête épidémiologique réalisée dans la
population d'adultes adressés à son centre entre 1990 et 2004
pour suspicion de maladie mitochondriale. A partir de la détection
de mutations de l'ADN mitochondrial et la mise en œuvre
d’enquêtes familiales approfondies, les chercheurs ont établit des
chiffres de prévalence importants. Ainsi, pour l’année 2001, ils
ont calculé qu'il y avait 9,2 personnes atteintes de myopathie
mitochondriale sur 100 000 concernées dans la tranche d’âge de
16 à 65 ans. Cette prévalence augmente même jusqu’à 16 pour
100 000 si on prend en compte les autres tranches d’âge où les
personnes sont simplement à risque. Cette étude montre bien
que la prévalence des pathologies mitochondriales est sans doute mésestimée et qu’un moyen d’y
remédier est d’approfondir les enquêtes familiales lorsqu’un individu symptomatique est
diagnostiqué.
Prevalence of mitochondrial DNA disease in adults.
Schaeffer et coll. Ann Neurol. 2008, 63(1) : 35-9 (Janvier 2008).
FAIRE BAISSER LA THYMIDINE ET LA DESOXYURIDINE DANS LA MNGIE
L'encéphalopathie myo-neuro-gastrointestinale ou MNGIE
(Mitochondrial NeuroGastroIntestinal Encephalomyopathy) se
manifeste par l'association d'une ophtalmoplégie chronique
progressive, d'une neuropathie périphérique, d'une atteinte de la
substance blanche cérébrale et des troubles gastro-intestinaux
faits d'épisodes récurrents de diarrhée et/ou de vomissements
dus à des anomalies de la
motricité intestinale. Les
patients sont généralement très
minces et de petite taille. L'ADN
mitochondrial comme la fonction des mitochondries sont altérés.
La MNGIE est une maladie génétique autosomique récessive
due à des mutations dans le gène de la thymidine
phosphorylase, une enzyme responsable de la dégradation des
deux précurseurs des éléments constitutifs de l'ADN et de l'ARN :
la thymidine et la désoxyuridine. Dans la MNGIE, l'inactivité de la
thymidine phosphorylase entraîne une accumulation de ces deux
nucléosides. Ce déséquilibre biochimique provoquerait des
altérations de l'ADN mitochondrial. Réduire les taux de ces deux nucléosides représente donc une
stratégie thérapeutique dans la MNGIE à explorer.