Série d’exercices 2b Exercice 1 Soit Z[x, y] l’anneau des polynômes à deux variables à coefficients dans Z. Chaque polynôme non-nul f ∈ Z[x, y] peut-être écrit des deux manières suivantes: (1) f = Pn (2) f = Pm k=0 ak (x)y k , k k=0 bk (y)x , où ak (x) ∈ Z[x], bk [y] ∈ Z[y], an (x) 6= 0 et bm (y) 6= 0. On définit (1) degy (f ) = n, le degré de f vu comme un polynôme en y, (2) degx (f ) = m, le degré de f vu comme un polynôme en x. (1) Soit f, g ∈ Z[x, y] deux polynômes non-nuls. Montrer (ou expliquer) que degx (f g) = degx (f ) + degx (g) et de manière similaire, degy (f g) = degy (f ) + degy (g). (2) Montrer que l’idéal (x, y) n’est pas principal. Preuve (1) On a Z[x, y] = Rx [y] où Rx = Z[x]. De manière similaire, on a Z[x, y] = Ry [x] où Ry = Z[y]. On sait que Rx et Ry sont intègres. Il suit donc (par un résultat du devoir 1) que pour tout f, g ∈ Rx [y]\{0} on a que degy (f g) = degy (f ) + degy (g). De manière similaire, on a aussi que pour tout f, g ∈ Ry [x]\{0}, degx (f g) = degx (f ) + degx (g). Preuve (2) Par contradiction. Supposons que (x, y) = (f ) pour un certain f ∈ Z[x, y]. Alors il existe g, h ∈ Z[x, y] tels que x = f g et y = f h. On a 0 = degx (y) = degx (f ) + degx (g). Ceci force degx (f ) = 0. Par symétrie, on a degy (f ) = 0. Donc x et y n’interviennent pas dans l’écriture de f . Ainsi f = λ pour λ ∈ Z. Notons que λ 6= 0 car (λ) = (x, y). Ainsi λ 6= 0 et (λ) = (x, y). Or ceci est absurde, car λ ∈ / (x, y). Exercice 5 (1) Soit K un corps. Montrer que K admet exactement deux idéaux. (2) Soit K un corps et A un anneau unitaire différent de l’anneau trivial. Soit f : K → A un homomorphisme d’anneaux. Montrer que f est un nécessairement une application injective. Preuve (1) Soit I ⊆ K un idéal. Supposons que I 6= (0). Alors il existe a ∈ I tel que a 6= 0. On a 1 = a−1 a ∈ I par absorbance. Donc I = A. Comme K est un corps on a que 1 6= 0. Ainsi les deux seuls idéaux sont (0) = {0} et (1) = A. 1 Preuve (2) Comme f est un homomorphisme d’anneaux on a que f (1K ) = 1A . Par hypothèse 1A 6= 0A . Ainsi 1K ∈ / ker(f ). Comme ker(f ) est un idéal du corps K, il suit donc que ker(f ) = (0) et donc f est injective. Exercice 7 Soit A un anneau et I ⊆ A un idéal bilatère. Montrer qu’il existe un isomorphisme naturel d’anneaux entre A[x]/I[x] et (A/I)[x]. Preuve Soit π : A → A/I la projection naturelle. On note que π est Soit π e: Psurjective. P k A[x] → (A/I)[x] la projection naturelle déduite de π donnée par f = k ak x 7→ k ak xk où ak = ak + I. Clairement, π e est surjective. Par le premier théorème d’isomorphisme on ≃ déduit que A[x]/ ker(P fe) −→ A/I[x]. Il reste donc à montrer que ker(fe) = I[x]. Or ceci est clair, car si f = k ak xk ; alors π e(f ) = 0 si et seulement si, pour tout k, ak = 0, i.e., ak ∈ I. Exercice 9 On considère les trois anneaux suivants: A1 := R[x]/(x2 + 1), A2 := R × R et A3 := R[x]/(x2 ). (1) Expliquer comment chacun de ces anneaux peut être vu comme un espace vectoriel de dimension 2 sur R. (2) Montrer que ces anneaux ne sont pas isomorphes deux à deux. (3) Calculer A× j pour j = 1, 2, 3. Preuve (1) (i) L’anneau produit R × R est clairement un espace vectoriel de dimension 2 sur R ayant pour base (par exemple) e1 = (1, 0) et e2 = (0, 1). (ii) Montrons que A3 est de dimension 2 sur R. Notons que 1, x ∈ A2 sont R-linéairement indépendants, car tous les polynômes non-nuls qui sont dans (x2 ) ont un degré supérieur ou égal à deux. Soit xβ avec β ∈ Z≥2 . Alors on a (a) si β est pair: xβ ≡ (x2 )β/2 ≡ 0β/2 ≡ 0 (mod (x2 )). (b) si β = 2n + 1 avec n ≥ 1: xβ ≡ x2n+1 ≡ (x2 )n · x ≡ 0n · x ≡ 0 (mod x2 ). En utilisant (a) et (b) on peut toujours réduire, modulo l’idéal (x2 ), le degré d’un polynôme f ∈ C[x] de sorte qu’il soit plus petit que deux. (iii) Montrons que A2 est de dimension 2 sur R. Notons que 1, x ∈ A2 sont Rlinéairement indépendants, car tous les polynômes non-nuls qui sont dans (x2 + 1) ont un degré supérieur ou égal à deux. Soit xβ avec β ∈ Z≥2 . Alors on a (a) si β est pair: xβ ≡ (x2 )β/2 ≡ (−1)β/2 ≡ ±1 (mod (x2 + 1)). (b) si β = 2n + 1 avec n ≥ 1 alors xβ ≡ x2n+1 ≡ (x2 )n · x ≡ (−1)n · x ≡ ±x (mod (x2 + 1)). 2 En utilisant (a) et (b) on peut toujours réduire, modulo l’idéal (x2 + 1), le degré d’un polynôme f ∈ C[x] de sorte qu’il soit plus petit que deux. Preuve (2) Soit e := x ∈ A1 . Alors e2 = −1 = −1A1 . Montrons que A2 et A3 n’ont pas un tel élément. Soit b = (b1 , b2 ) ∈ A2 . Alors b2 = (b21 , b22 ). De plus, −1A2 = (−1, −1). Or le système (b21 , b22 ) = (−1, −1) n’est pas résoluble dans R. Soit b = b0 · 1 + b1 · x ∈ A3 . On cherche b0 , b1 ∈ R tels que b2 = −1A3 = −1 · 1 + 0 · x. On a b2 = b20 · 1 + 2b0 b1 x. Ainsi on veut résoudre le système b20 = −1 et 2b0 b1 = 0. Ceci est impossible. Finalement, montrons que A2 n’est pas isomorphe à A3 . On a que x ∈ A3 est un élément nilpotent non-nul. En effet, x2 = 0. Or il est facile de voir que A2 = R × R ne contient pas d’élément nilpotent non-nul. Preuve (3) On a (1) A× 1 = A1 \{0}, × × (2) A× 2 = R ×R , (3) A× 3 = {a · 1 + bx : a ∈ R\{0}, b ∈ R}. 3