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On montre maintenant que Aest un corps. Puisque A[X] est principal,
on a I= (f(X)) pour un certain polynˆome f(X)∈A[X]. Ainsi il existe
g(X)∈A[X] tel que a=f(X)g(X). Puisque A[X] est int`egre, on a
deg f(X) = 0, c’est `a dire f(X) = bpour un certain b∈A. On a aussi
X∈I, ce qui implique que X=f(X)h(X) = bh(X) pour un certain
h(X)∈A[X]. Soit cle coefficient dominant de h(X). Alors 1 = bc, d’o`u
1∈I= (a, X), ce qui implique que aest inversible dans A. Ainsi, Aest
bien un corps.
(2) Puisque Zest un anneau factoriel, l’anneau des polynˆomes Z[X] est aussi
un anneau factoriel. D’apr`es la partie (1), l’anneau Z[X] n’est pas principal
parce que Zn’est pas un corps.
(3) Soit A=C[X]. On a C[X, Y ] = A[Y]. Soit e:A[Y]→Al’´evaluation en
X2, c’est `a dire l’application donn´ee par e(f(Y)) = f(X2). On sait que e
est un homomorphisme d’anneaux. Si f∈A, alors e(f) = fd’o`u Im(e) =
A. Montrons que ker(e) = (Y−X2). On a e(Y−X2) = X2−X2= 0
d’o`u Y−X2∈ker(e). Puisque ker(e) est un id´eal, on a (Y−X2)⊂
ker(e). Supposons maintenant que f(Y)∈ker(e). Puisque Y−X2est un
polynˆome unitaire, on peut utiliser la division euclidienne dans l’anneau
A[Y] et ´ecrire f(Y) = (Y−X2)q(Y) + ravec r∈A. Alors
0 = e(f(Y)) = e((Y−X2)q(Y) + r(Y)) = e(r) = r.
Donc f(Y)∈(Y−X2) et ker(e)=(Y−X2). Par le premier th´eor`eme
d’isomorphisme, on conclut que A[Y]/(Y−X2) est isomorphe `a l’anneau
A. Par la partie (1), l’anneau A=C[X] est un anneau principal car Cest
un corps. L’anneau C[X, Y ]/(Y−X2) est donc aussi un anneau principal.
Exercice 2.
Soit Aun anneau principal.
(1) Montrer que toute suite croissante est stationnaire.
(2) en d´eduire que tout ensemble non vide d’id´eaux de Aadmet un ´el´ement
maximal (pour l’inclusion).
Solution.
(1) Soit (In)n≥1une suite croissante d’ide´aux de A. Soit J=∪n≥1In⊆A.
Montrons que Jest un id´eal de A. Soient x, y ∈J. Alors il existe k, l ∈N
tels que x∈Iket y∈Il. On peut supposer que k < l. Alors x, y ∈Il,
d’o`u x−y∈Il⊆J. Soient a∈Aet x∈J. Alors il existe k∈Ntel que
x∈Ik. On a ax ∈Ik⊆J. Ainsi, Jest un id´eal de A.
Comme Aest principal, il existe ain Atel que ∪n≥1In=J=<a>.
Il existe donc N∈Ntel que a∈IN. Il vient J=< a >⊆IN⊆J, donc
J=IN. Il s’ensuit que pour tout n≥N,IN⊆In⊆J=IN, donc
In=IN. Ainsi, la suite (In)n≥1est stationnaire.