Université François Rabelais de Tours
Département de Mathématiques
Td 4 : Espaces préhilbertiens réels
Algèbre Semestre 4
Exercice 1
Soient Fet Gdes s.e.v d’un espace préhilbertien réel (E;< ., . >).
1- Prouver que : (F+G)=FGet F+G(FG).
2- Prouver que si : (E;< ., . >)est un espace euclidien, alors : dim(FG)= dim(F+G).
Qu’en déduisez-vous ?
Solution. On rappelle que si ABalors BA. On a donc
FF+G=(F+G)Fet GF+G=(F+G)G.
Ainsi (F+G)FG.
Soit xFG. Soit y=yF+yGF+GyFFet yGG. On a alors
hx, yF+yGi=hx, yFi
|{z }
= 0 car xF
+hx, yFi
|{z }
= 0 car xG
= 0
On a donc FG(F+G). Par double inclusion, on obtient (F+G)=FG.
Soit y=yF+yGF+GyFFet yGG. Soit zFG. On a
hyF+yG, zi=hyF, zi
|{z }
= 0 car yFFet zF
+hyG, zi
|{z }
= 0 car yGGet zG
= 0
et donc F+G(FG).
2. Si Eest euclidien, alors Eest de dimension finie net on a pour tous sous-espaces F, G de E:
dim(F) = ndim F. =et dim(F+G) = dim F+ dim Gdim FG.
On a donc
dim(F+G) = dim F+ dim Gdim FG
= dim F+ dim Gdim(F+G)
=ndim Fdim G+ dim(F+G)
=ndim(FG)
= dim(FG)
et donc comme F+G(FG), on en déduit F+G= (FG)par égalité des dimensions.
Exercice 2
Soit (E;< ., . >)un espace préhilbertien réel dont on note ||.|| la norme issue du produit scalaire et d
la distance définie par cette norme .
Enoncer et prouver l’inégalité triangulaire pour d, puis étudier son cas d’égalité.
Solution. On rappelle que d(x, y) = ||xy|| =phxy, x yi. De plus, l’inégalité de Minkowski
donne pour tous x, y E:
||x+y|| ≤ ||x|| +||y|| avec égalité si et seulement si x= 0 ou y=λx et λR+.
On a donc
d(x, y) = ||xy|| =||xz+zy|| ≤ ||xz|| +||zy|| =d(x, z) + d(z, y).
On a égalité si et seulement si x=zou il existe λR+tel que zy=λ(xz). Or on a
zy=λ(xz)z=λ
1 + λx+1
1 + λyz[x, y]
[x, y]désigne le segment de xày.
Exercice 3
Soit E=C([0,1],R)muni du produit scalaire < f, g >=Z1
0
f(t).g(t)dt.
On note : H={fE/f(0) = 0}et Gl’ensemble des applications constantes de [0,1] dans R.
1. Justifier que Hest un hyperplan de Eet Gune droite vectorielle de E.
2. En déduire que E=HG.
3. Définir Het G.
4. Soit gH.
(a) Prouver que R1
0t.g2(t)dt = 0.
(b) En déduire que : t[0,1], g(t) = 0.
(c) Déterminer H.
5. A-t-on : H⊥⊥ =H;HH=E;H+G= (HG)?
Solution. 1. On pose
ϕ:ER
f7−f(0) .
Alors ϕest une forme linéaire et H= ker ϕ.Hest donc un hyperplan de E.
Soit 1Ela fonction constante égale à 1. On a alors G= Vect 1.
2. Comme 1(0) = 1, on a 1/Het G6⊂ H. Puisque Hest un hyperplan, on a HG=E.
3. Par définition :
H={fE|Z1
0
f(t)h(t)dt = 0 pour tout hH}
G={fE|Z1
0
f(t)g(t)dt = 0 pour tout gG}
={fE|Z1
0
f(t)dt = 0}puisque les fonctions dans Gsont constantes.
4. (a) Soit hEdéfinie par h(t) = tg(t). On a alors h(0) = 0 et hH. Comme gHon a
hh, gi= 0. De plus
hh, gi=Z1
0
h(t)g(t)dt =Z1
0
tg2(t)dt
d’où le résultat.
(b) On a tg2(t)0sur [0,1]. La fonction t7→ tg2(t)étant continue sur [0,1] et d’intégrale nulle, on en
déduit que tg2(t) = 0 pour tout t[0,1]. De plus la fonction t7→ tétant strictement positive sur ]0,1],
on obtient que g2(t) = 0 sur ]0,1]. Par continuité, on a g2(t) = 0 pour tout t[0,1], ce qui implique
g(t) = 0 pour tout t[0,1].
(c) La seule fonction appartenant à Hest nulle, on a donc H={0E}.
5. On a
(H)={0E}=E6=H
HH=H⊕ {0E}=H6=E
H+G=G6= (HG)=E
Ces résultats sont faux car Eest de dimension infinie ! !
Exercice 4
Dans E=C([a, a],R), où aR
+, muni du produit scalaire < f, g >=Za
a
f(t).g(t)dt,
justifier l’orthogonalité d’une fonction paire et d’une fonction impaire.
Solution. Soit fune fonction paire et gune fonction impaire. On a
hf, gi=Za
a
f(t).g(t)dt
=Z0
a
f(t)g(t)dt +Za
0
f(t)g(t)dt
=Za
0
f(t)g(t)dt +Za
0
f(t)g(t)dt
=Za
0
f(t)g(t)dt +Za
0
f(t)g(t)dt
= 0
Exercice 5 Dans E=R4muni du produit scalaire usuel, trouver 4 vecteurs 2 à 2 orthogonaux de Etels
que chacun d’eux ait 3 de ses coordonnées égales à 1. Combien de solution(s) possède ce problème ?
Solution. Condition nécessaire.
Puisque les vecteurs sont deux à deux orthogonaux, ils forment une famille libre.
Montrons que on ne peut pas avoir 3des vecteurs qui ont des 1 à la même place. Pour tout
a, b, c R, on a
dim Vect
a
1
1
1
,
b
1
1
1
,
c
1
1
1
2
et donc 3 vecteurs de cette forme sont liées ;
Montrons que on ne peut pas avoir 2des vecteurs qui ont des 1 à la même place. On peut supposer
sans perdre de généralité que l’on est dans une des configuration suivantes :
a
1
1
1
,
b
1
1
1
,
1
1
c
1
ou
a
1
1
1
,
b
1
1
1
,
1
1
1
c
Ces deux cas sont évidemment équivalent. Par orthogonalité, on trouve :
ab + 3 = 0
a+c+ 2 = 0
b+c+ 2 = 0
=a=b
a2+ 3 = 0
ce qui est impossible.
Nous sommes donc nécessairement dans la configuration suivante :
a
1
1
1
,
1
b
1
1
,
1
1
c
1
,
1
1
1
d
a, b, c, d R.
Par orthogonalité, on trouve :
a+b+ 2 = 0
a+c+ 2 = 0
a+d+ 2 = 0
b+c+ 2 = 0
b+d+ 2 = 0
c+d+ 2 = 0
=a=b=c=d=1
c’est-à-dire :
1
1
1
1
,
1
1
1
1
,
1
1
1
1
,
1
1
1
1
Condition suffisante. La famille suivante convient :
1
1
1
1
,
1
1
1
1
,
1
1
1
1
,
1
1
1
1
On a donc montré que ce problème admet une unique solution.
Exercice 6 Dans E=R2muni du produit scalaire usuel et de sa base canonique B0= (e1, e2), on pose :
u= (3,1) et v= (1,1).
Déterminer la mesure, dans [0, π], de l’angle (géométrique) entre : e1et u;e1et v;uet v.
Solution. On a
he1, ui
||u|| · ||e1|| =3
2=L’angle géométrique entre e1et uest π/6
he1, vi
||v|| · ||e1|| =1
2=L’angle géométrique entre e1et vest π/4
On en déduit que l’angle géométrique entre uet vest π/4 + π/6 = 5π/12.
Exercice 7
Soit F={PR2[X]/P (0) = 0}.
1- Justifier que Fest un hyperplan de E=R2[X]et en donner une base.
2- On pose < P, Q >=Z1
0
P(t).Q(t)dt.
a) Justifier que < ., . > est un produit scalaire sur E.
b) Déterminer l’orthogonal de F.
Même question pour : < P, Q >=P(0).Q(0) + P(1).Q(1) + P(2).Q(2)
Solution. 1. On a F= ker ϕ0ϕ0est la forme linéaire suivante :
ϕ0:R2[X]R
P7−P(0)
Fest donc un hyperplan de E.
2. On vérifie facilement que pour tout P, Q, R Eet λRon a
hP, Qi=Z1
0
P(t).Q(t)dt =Z1
0
Q(t).P (t)dt =hQ, P i
et
hP+λQ, Ri=Z1
0
(P+λQ)(t).R(t)dt =Z1
0
P(t).R(t)dt +λZ1
0
Q(t).R(t) = hP, Ri+λhQ, Ri.
La forme ,·i est donc bilinéaire symétrique. Il reste à montrer qu’elle est définie positive. On a
hP, P i=Z1
0
P2(t)dt 0.
On voit que si hP, P i= 0 alors P2(t) = 0 et donc P(t) = 0 pour tout t[0,1]. Ceci montre que Pest
nécessairement le polynôme nul. La forme ,·i est donc définie positive. C’est un produit scalaire.
(b). On a PF⇒ ∀QF, hP, Qi= 0. Puisque Fest de dimension 2, Fest de dimension 1. On
aF= Vect(X, X2)ainsi
P=aX2+bX +cF⇒ hP, Xi= 0 et hP, X2i= 0
1
4a+1
3b+1
2c= 0
1
5a+1
4b+1
3c= 0
a=10
3c
b=4c
et donc F= Vect(10X212X+ 3).
Solution. 1. On a F= ker ϕ0ϕ0est la forme linéaire suivante :
ϕ0:R2[X]R
P7−P(0)
Fest donc un hyperplan de E.
2. On vérifie facilement que pour tout P, Q, R Eet λRon a
hP, Qi=
2
X
i=0
P(i)Q(i) =
2
X
i=0
Q(i)P(i) = hQ, P i
et
hP+λQ, Ri=
2
X
i=0
(P+λQ)(i).R(i) =
2
X
i=0
P(i)Q(i) + λ
2
X
i=0
Q(i).R(i) = hP, Ri+λhQ, Ri.
La forme ,·i est donc bilinéaire symétrique. Il reste à montrer qu’elle est définie positive. On a
hP, P i=
2
X
i=0
P2(i)0.
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