10 000 BIO - N° 92 - NOVEMBRE 2014
LE SYNDROME DES OVAIRES
POLYKYSTIQUES (OU SOPK)
« Le SOPK représente 80 % des troubles de
l’ovulation. Dans ce syndrome, trop de fol-
licules ovariens sont présents et leur crois-
sance terminale est bloquée. Un excès
d’androgènes est responsable de l’excès de
croissance folliculaire avec pour consé-
quence une sécrétion élevée dAMH qui
empêcherait la croissance terminale de ces
derniers. Un comptage folliculaire par écho-
graphie vient en général confi rmer ces infor-
mations », explique le Docteur Dewailly, en-
docrinologue et médecin de la reproduction
au Centre Hospitalier de Lille.
Cependant, lélévation de lAMH à elle seule
ne suf t pas à diagnostiquer un SOPK.
D’après le Consensus de Rotterdam établi en
20031, le SOPK est défi ni par la présence de
deux des trois critères suivants : un trouble
du cycle menstruel, des signes d’hyper an-
drogénie et un comptage folliculaire élevé.
Le dosage de lAMH peut intégrer cette clas-
sifi cation en remplaçant ou en renforçant ce
dernier item.
Aucun seuil consensuel n’est défi ni dans
la litrature, tout dépend de la technique
utilisée. D’ici un an ou deux, des standards
internationaux devraient être mis en place.
La trousse AMH proposée par Roche Dia-
gnostics France propose des valeurs de
référence dans le SOPK : médiane, 10e et 90e
percentile.
« Le traitement a pour but d’augmenter le taux
de FSH plasmatique chez ces patientes car
la FSH a un effet inhibiteur sur la sécrétion
d’AMH par les gros follicules. La stimulation
de la production de FSH endogène par des
anti-œstrogènes permet de rétablir l’ovulation
chez les deux tiers des patientes. Les patientes
pour lesquelles ce traitement ne fonctionne
pas reçoivent de la FSH exogène. Dans ce cas,
la posologie est adaptée progressivement afi n
d’éviter une hyper ovulation. Grâce à ces traite-
ments, 75 % des femmes obtiennent la gros-
sesse désirée. », indique le Docteur Dewailly.
LA FÉCONDATION IN VITRO
Lors des FIV, le dosage de l’AMH permet
d’estimer la réserve ovarienne de la femme.
LAMH est le refl et du nombre de follicules en
croissance qui est directement proportionnel
au nombre de follicules primordiaux. Ce pool
est variable d’une femme à l’autre.
« Les doses d’hormones utilisées pour stimu-
ler l’ovulation vont être fi xées en fonction de
cette réserve ovarienne. Le dosage de lAMH
permet donc d’adapter le protocole théra-
peutique afi n d’obtenir le maximum d’ovo-
cytes de bonne qualité.
Si une patiente a une réserve riche, elle
risque de faire une hyperstimulation et va
donc être traitée par des doses plus faibles.
En revanche, si la réserve est basse, les
doses initiales seront plus élevées. »
Le dosage de lAMH en FIV est un ts bon
marqueur prédictif du nombre dovocytes
mais c’est un moins bon marqueur des
chances de grossesse car elles dépendent
également des paramètres masculins.
« L’accessibilité au dosage de l’AMH est rela-
tivement limitée, d’une part parce que la ma-
jorité des laboratoires ne pratiquent pas un
dosage automatisé de l’AMH et d’autre part,
parce que ce dosage n’est pas rembour.
Actuellement c’est l’apanage des grands
centres, mais l’arrivée du dosage automatisé
proposé par Roche Diagnostics France peut
faire évoluer cette situation », conclut le Dr
Dewailly.
Docteur Dewailly,
endocrinologue
et médecin de la
reproduction,
Centre Hospitalier
de Lille
Le dosage de l’hormone antillérienne (ou AMH)
est en passe de devenir incontournable chez les patientes
ayant des troubles de la fertilité. Quand le bilan des autres
hormones est normal, il permet de diagnostiquer un trouble
de l’ovulation. C’est également un marqueur d’évaluation
de la réserve ovarienne, prédictif en termes de réponse
ovarienne à la stimulation lors dune fécondation in vitro (FIV).
Optimiser la prise en charge de l'infertili
Focus sur l' AMH
[1] Rotterdam ESHRE/ASRM-Sponsored PCOS consensus
workshop group, Hum Reprod. 2004 Jan;19(1):41-7.
Disponible sur PubMed, PMID: 14688154.
« Le dosage de
l’ AMH permet
donc d’adapter
le protocole
thérapeutique,
afi n d’obtenir
le maximum
d’ovocytes de
bonne qualité. »
DR DEWAILLY,
ENDOCRINOLOGUE,
CENTRE HOSPITALIER DE LILLE
La place de la biologie
dans le suivi thérapeutique
de la femme
08 INFERTILITÉ
MAG_10MBIO_92_GYNECO_24P_235*300_VF3_BAT_21112014.indd 8 21/11/2014 11:43
1 / 1 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !