07/10/15 CAUBIT Lucy D1 CR: BOUACHBA Amine Appareil

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APPAREIL RESPIRATOIRE – Physiologie du contrôle ventilatoire
07/10/15
CAUBIT Lucy D1
CR: BOUACHBA Amine
Appareil respiratoire
Pr. Yves JAMMES
12 pages
Physiologie du contrôle ventilatoire
Plan :
A. Automatisme respiratoire et « centres respiratoires »
I.
Le centre respiratoire « classique »
II. Le centre respiratoire « moderne »
III. Genèse du rythme ventilatoire : 3 théories
B. Modulation de la ventilation par les informations périphériques
I.
Les afférences vagales
II.
Les chimiorécepteurs
III. Les afférences musculaires
C. Adaptations respiratoires à l'exercice
I.
La « cascade » de l'oxygène
II.
Indications des épreuves d'effort cardiorespiratoires et métaboliques
III.
Les protocoles d'exercice
A. Automatisme respiratoire et « centres respiratoires »
I. Le centre respiratoire « classique »
Jusqu'en 1812, on ignorait l'existence d'un automatisme respiratoire. Sur le chien, on s'est rendu compte que
cet automatisme était centré sur une structure cérébrale très particulière.
Expérience : Si on pratique une section en-dessous du bulbe rachidien, la respiration s’arrête. Tandis que si l'on
fait une section entre le tronc cérébral et le mésancéphale, la respiration continue. Il y a donc des éléments
(situés entre le mésencéphale et les premiers métamères de la moelle épinière C1-C2) au niveau du tronc
cérébral responsables d'un automatisme respiratoire : ce sont les « centres respiratoires ». Ce sont des
assemblages de neurones qui vont avoir un rôle particulier. Ils se situent tous au niveau du bulbe rachidien.
L’automatisme ventilatoire siège donc dans le tronc cérébral.
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II. Le centre respiratoire « moderne »
Il y a 2 types de neurones :
➢
➢
Partie dorsale: groupe respiratoire dorsal (GRD)
Partie ventrale: groupe respiratoire ventral (GRV)
Ce sont des neurones situés dans le tronc cérébral et qui n'en sortent pas. Il envoient des messages, ce sont des
neurones de connection entre le bulbe rachidien et la moelle. Au niveau de la moelle, ces neurones de connection
rentrent en contact avec des motoneurones de la moelle épinière qui vont modifier le rythme respiratoire.
Il y a donc 3 niveaux:
– Neurones du tronc cérébral: automatisme central
– Neurones de connection
– Motoneuronnes: innervant les muscles respiratoires
•
Dans la partie dorsale, on trouve des neurones formant le groupe respiratoire dorsal (GRD).
Dans les années 80, on découvre que des neurones du GRD innervent spécifiquemnent le diaphragme
(motoneuronnes phréniques/nerfs phrénique). Le GRD a donc un rôle fondamental : permettre la
respiration au repos (le diaphragme assure plus de 80% des mouvements respiratoires au cours du
repos).
Une lésion à son niveau est catastrophique (même si le GRV peut éventuellement prendre
le relais)
•
Dans la partie ventrale, on trouve des neurones formant le groupe respiratoire ventral (GRV). Ils
innervent tous les autres motoneurones (muscles respiratoires accessoires, intercostaux, abdominaux,...).
Il y a donc 3 étages:
–
Les neurones du bulbe qu'on appelle aussi propriobulbaire (propre du bulbe): il sont le siège de
l'automatisme respiratoire
–
Les neurones bulbo-spinaux qui relient le bulbe à la moelle bulbo-spinale
–
Les motoneurones spinaux, au niveau de la moelle avec le nerf phrénique qui nait chez l'homme
entre C3 et C5 (tout traumatisme de la moelle à ce niveau là va être tragique), les nerfs intercostaux (de T1
à T12), les nerfs abdominaux (de L1 à L4). Ils constituent les voies motrices, les motoneurones qui vont
innerver les muscles respiratoires correspondants (diaphragme, intercostaux, muscles abdominaux).
Il y a donc 3 étages. Le plus important étant les neurones respiratoires propriobulbaires qui sont le siège de
l'automatisme.
III. Genèse du rythme ventilatoire : 3 théories
Comment marche cet automatisme respiratoire ?
Il y a 3 mécanismes (qui reposent sur 3 théories) coexistant au niveau du bulbe. On ne sait pas lequel est le plus
important à l'heure actuelle.
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3 théories :
1. Les neurones propriobulbaires ont une dépolarisation spontanée du potentiel de repos. Ils se
comportent comme des neurones « pace-makers ». Ils ne se mettent jamais au repos ce qui
explique l'alternance inspiration/expiration. L
Les neurones inspiratoires vont se dépolasiser lors de l'inspiration, les neurones expiratoires vont se
dépolariser lors de l'expiration. les neurones propriobulbaires sont répartis en 3 catégories :
neurones inspiratoires, neurones expiratoires et neurones dits interphasiques qui déchargent entre
l'inspiration et l'expiration ou entre l'expiration et l'inspiration (à l'interphase entre les 2).
2. Systhème d'oscillation entre ces réseaux de neurones inspiratoires, expiratoires et neurones
interphasiques. Ce sont des réseaux oscillants qui participent à l’alternance inspiration-expiration, la
rendant plus homogène (passage progressif de l'inspiration à l'expiration).
3. Le mécanisme d’interruption, dit « off switch » : Des informations périphériques venant des
poumons sont transportées par le nerf vague (X) jusqu'au tronc cérébral qui interrompt alors l’activité
inspiratoire et déclenche l'expiration. Ces centres propriobulbaires ont donc un automatisme propre
qui peut être régulé par des informations périphériques.
On pense actuellement que ces 3 théories coexistent.
Ces différents neurones sont situés dans le GRD et dans le GRV. Ces neurones bulbaires sont en connection avec
d'autres neurones: les neurones du tronc cérébral. Le tronc cérébral est lui même en connection avec 2 structures
importante: le cervelet (qui participe au mouvement) et le cortex. Le tronc cérébral reçoit les informations du
cortex
Le NTS (Nucleus tractus solitarus ou Noyau du faisceau solitaire pour ceux qui ont pas fait Latin) est une gare de
triage situé au niveau du bulbe. Il trie un grand nombre d'informations périphériques:
Les informations d'origine pulmonaire, cardiaque et vasculaire, le nerf laryngé supérieur (NLS) contre le larynx et
les chimiorécepteur artériels qui mesurent l'O2 et le CO2 dans le sang. Les neurone du NTS progètent à la fois sur
le GRD et sur le GRV donc les informations périphériques contrôlent de manière très précise l'activité du GRD et
du GRV.
Les muscles respiratoires et squelettiques impliqués dans le mouvement vont projeter sur le GRV et sur le GRD
par l'intermédiaire du cervelet et contrôlent la ventilation. Donc, il y a des informations d'origines pulmonaire (X,
NLS), circulatoire et musculaire qui arrivent à ce niveau.
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B. Modulation de la ventilation par les informations périphériques
Il y a 3 types d’informations périphériques qui vont jouer un rôle fondamental dans le contrôle de la
respiration :
•
Informations venant des poumons et du cœur : elles sont transportées par le nerf vague (X).
•
Informations venant de la circulation et qui mesurent le taux d'oxygène et de CO dans la circulation =
2
chimiosensibilité (chimiorécepteurs artériels).
•
Informations venant des muscles respiratoires et squelettiques, et qui vont participer au contrôle
ventilatoire au cours de l’exercice.
Ce contrôle ventilatoire est également influencé par le cortex cérébral (on peut volontairement augmenter notre
ventilation ou faire de l'apnée), par la température centrale (la ventilation augmente en cas de fièvre).
Pour démontrer le rôle fondamental des informations périphériques dans le contrôle de la respiration, on réalise
une expérience sur des chiens dressés : on enregistre leur fréquence respiratoire (norme : 14/15 min).
- Lorsque le chien est éveillé et au repos, sa fréquence respiratoire se situe autour de 15/min (comme
chez l'Homme).
- Le chien s'endort, la ventilation baisse (10/min, comme chez l'Homme : influence de la formation
réticulée).
- Lors d'une opération, les nerfs vagues sont placés sous la peau (ils sont normalement situés sous les
muscles). On bloque ces nerfs en appliquant des glaçons sur la peau : la ventilation chute alors
brutalement (5-6/min). En effet les informations pulmonaires ont disparu, donc la ventilation ralentit.
- Le chien, toujours endormi sous anesthésie, respire de l'oxygène pur : cela bloque les
chimiorécepteurs artériels (sensibles à la PO ) : la ventilation chute encore.
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–
Le chien est perfusé avec une solution à pH élevé (bicarbonates), ce qui déclenche une alcalose,
on supprime les chimiorécepteurs centraux : la ventilation chute encore (1 ou 2/min). La ventilation est
insuffisante pour maintenir le chien en vie.
→ En l’absence d’informations périphériques, l’automatisme propriobulbaire respiratoire existe mais n’est pas
suffisant pour assurer une ventilation normale (les informations périphériques viennent réveiller ces centres
automatiques bulbaires). Il faut des information périphériques pour les stimuler en permanance.
Quelles sont ces informations périphériques?
I. Les afférences vagales (venant du poumon)
Message d'origine pulmonaire:
Les information d'origine vagale qui passent par le nerf vague et qui viennent des poumons. Le Nerf X est situé
entre le tronc cérébral et le thorax , il est à la fois moteur et sensitif. Il n'a pas de ganglion moteur, tous les
neurones du nerf X sont situés dans le tronc cérébral. Mais il a des ganglions sensitif, les neurones sensitifs sont
regroupés dans le ganglion nodal projeté sous le maxilaire inférieur. Il innerve les poumons, le cœur et tous les
organes du tube digestif. C'est un nerf important et volumineux (4 à 5 mm de diamètre).
Au niveau des poumons, il existe 2 types de récepteurs qui diffèrent par leur fonction et leur localisation :
•
les mécanorécepteurs: ils déchargent à chaque inspiration. On les retrouve au niveau de la trachée et
des bronches, ils sont sensibles à l'inflation pulmonaire, à l'étirement, ils mesurent l'inspiration. On les
appelle “PSR” (Pulmonary Stretch Receptor, ils représentent 10% des récepteurs). Ils sont responsables de
l'off switch, de l'interruption de l'inspiration. Ils renseignent les centres respiratoires sur la périodicité de
l'inspiration et sont responsables du réflexe de Breuer et Hering (voir plus bas)
• les récepteurs thermiques et les récepteurs chimiques : Dans tout l'arbre aérien (y compris dans les
parois alvéolaires), on trouve des récepteurs thermo- et chimio-sensibles. Ce sont les plus nombreux. Ils
mesurent tout ce qui ce passe dans les muqueuses des voies aériennes (pollution, Inflammation). Ce sont les
fibres C trachéobronchiques et les fibres C alvéolaires “Juxta capillary” ou “J receptors”, ils mesurent la
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pression artérielle pulmonaire. C'est le contingent le plus important, il représente 90 % des voies sensitives du
nerf vage pulmonaire.
Ces 2 types de récepteurs ont des rôles différents.
Dans le contrôle de la ventilation, les plus importants sont les récepteurs sensibles à l’étirement (=PSR) : ils
déchargent à chaque inspiration et mesurent le degré d'inflation. Ils envoient au niveau des neurones
propriobulbaires des messages inhibiteurs. Les informations périphériques venant du poumon sont en partie
responsables de l'interruption, du « off-switch »: c'est le réflexe de Breuer et Hering (réflexe de coupure de la
respiration). Ce réflexe existe aussi bien chez l'homme que chez le rat, il est diminuer lorque l'animal ou
l'homme est anesthésié ou endormi. Ce réflexe existe en permanence, il est contôlé par le cortex cérébral.
II.
Les chimiorécepteurs
Messages d'origine circulatoire: information sur la composition en O2 (PaO2) et CO2 (PaCO2) du sang artériel:
Les chimiorécepteurs sont essentiellement artériels, localisés aux mêmes endroits que les barorécepteurs.
3 localisations (et uniquement là !)
• Au niveau des sinus carotidiens (carotides interne et externe) de chaque côté, à droite et à gauche
• Au niveau de la crosse aortique : il existe à se niveau là des structures particulières qui sont des
neurones qui forment ce qu'on appelle des chimiorécepteurs carotidiens et des chimoirécepteurs
aortiques, ils mesurent dans le sang la pression partielle en O2 et la pression partielle en CO2.
Les chimiorécepteurs sont localisés au même endroit que les barorecepteurs mais les barorécepteurs sont présents
dans les muqueuses des artères alors que les chimiorécepteurs sont localisés en dehors, ce sont des pelotons de
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cellules nerveuses qui sont en dehors de ces parois vasculaires. On les appelle des glomus (“boules” pour ceux
qui auraient toujours pas fait Latin)
Pour les chimiorécepteurs présents au niveau des bifurcations carotidiennes, le message nerveux est transporté
par le nerf glosso-pharyngien (IX).
Pour les chimiorécepteurs présents au niveau de la crosse aortique, le message nerveux est transporté par le nerf
vague (X) gauche.
Les chimiorécepteurs des carotides jouent le rôle le plus important.
Ces informations arrivent au niveau du bulbe (au niveau des neurones propriobulbaires de la respiration, mais
aussi au niveau des neurones qui commandent l'activité cardiaque). En même temps que ces informations
augmentent l'activité de la ventilation, elles vont augmenter l'activité cardiaque. Il y a donc à la fois un
chimioréflexe respiratoire et un chimioréflexe cardiovasculaire. Ils sont sensibles à l'hypoxie, ils ont un seuil
de décharge, ils ne décghargent pas pour des hypoxies modérées (d'où l'allure de la courbe)
- Que mesurent-ils ?
•
Ils mesurent la pression partielle d’oxygène dans le sang (PaO ), mais ce sont des récepteurs à seuil :
2
la PaO doit être < 75mmHg pour qu’ils déchargent (de manière exponentielle). → Il y a un seuil pour
2
l'hypoxie. Conséquence : ils augmentent de manière exponentielle la ventilation.
•
Mesurent aussi la PaCO : leur réponse est linéaire (chaque fois que la PaCO augmente d'1 mmHg,
2
2
ils déchargent linéairement, c'est proportionnel) → Il n'y a pas de seuil pour l’hypercapnie.
Ce sont de meilleurs récepteurs de l'hypercapnie que de l'hypoxie.
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–
2ème rôle important : la
chimiosensibilité
La chimiosensibilité ne se limite pas à ces capteurs présents au niveau des artères : il existe des neurones
spécifiques au niveau du tronc cérébral, juste à côté des neurones propriobulbaires qui sont sensibles à
l’hypercapnie mais pas à l'hypoxie, ils ne sont donc pas sensibles à l'oxygène. Au niveau cérébral l'hypoxie
déprime la ventilation tandis qu'au niveau circulatoire l'hypoxie stimule la ventilation.
Expérience sur ces neurones qui sont au niveau du tronc cérabral: expérience réalisée sur l'homme
– Après une bouffée d'un mélange riche en CO (hypercapnie transitoire), le sujet hyperventile (au bout
2
de 5 -6 secondes seulement, réponse immédiate) : c'est la chimiosensibilité globale (la
chimiosensibilité est artérielle puis centrale). Les chimiorécepteurs artériels détectent les hypoxies et
les hypercapnies, les chimiorécepteurs centraux ne détectent que l'hypercapnie.
– Une bouffée d'O pur bloque les récepteurs périphériques (la PaO est trop élevée). Il faut attendre 10
2
2
à 15 secondes pour voir la réponse ventilatoire: la ventilation diminue. L'O2 pur inhibe les glomus
carotidiens, inhibe les corpuscules artériels. On a supprimé la chimiosensibilité artérielle, seule la
chimiosensibilité centrale est mise en jeu.
→ Il y a donc 2 systèmes de détection des anomalies des gaz du sang : la chimiosensibilité artérielle (qui
détecte l'hypoxie et l'hypercapnie)et la chimiosensibilité centrale (qui ne détecte que l'hypercapnie).
L’hypoxie importante bloque la chimiosensibilité centrale → respiration arrêtée, apnée (cause fréquente de
mort subite du nourrisson).
III. Les afférences musculaires : muscles respiratoires et squelettiques
Les informations d'origine musculaire viennent des muscles respiratoires et des muscles squelettiques.
On trouve 2 types de capteurs au niveau des muscles :
•
Des mécanorécepteurs: ils détectent la contraction musculaire, l'étirement, le mouvement. Ces neurones
sensitifs sont les fuseaux neuromusculaires q u i s o n t dans les muscles et les récepteurs de Golgi qui sont
dans les tendons, ils mesurent la contraction musculaire.
Il existe 2 types de fuseaux: les fuseaux dynamiques et les fuseaux statiques. Les fuseaux dynamiques mesurent
les mouvements dynamiques, ils répondent à des variations de mouvement extrèment rapides (jusqu'à 100Hz). Les
fuseaux statiques mesurent des mouvement statiques, ils meusurent des varitions très lentes.
Les organes tendineux de golgi déchargent en même temps que les fibres neuromusculaires.
Ces informations d'origine mécanique interviennent très peu dans la ventilation.
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•
Des terminaisons libres de très petite taille qui sont partout entre les fuseaux, entre les fibres
musculaires. Elles représentent 40 à 50 % du contingent sensitif, E l l e s mesurent le métabolisme musculaire et
sont sensibles à tout ce qui est produit par le muscle qui travaille. Ces récepteurs chimiosensibles
intramusculaires sont les plus importants dans la régulation de la ventilation.
Les métaborécepteurs sont des chimiorécepteurs sensibles aux métabolites produits localement par le muscle :
tout ce qui est produit par le muscle les stimulent (potassium, lactate, radicaux libres de l'oxygène, médiateurs de
l'inflammation, cytokines, l'augmentation de température...). C'est eux qui jouent le rôle le plus important dans
l'adaptation à l'exercice. Ils meusurent l'importance du métabolise musculaire.
Le diaphragme (muscle respiratoire) est très particulier : il ne contient pas de fuseaux, il contient
essentiellement des capteurs chimiosensibles (++) et des récepteurs de Golgi. Le diaphragme ne contient
quasiment pas de fuseaux neuromusculaires. Les fuseaux neuromusculaires sont très importants pour les muscles
intercostaux et les muscles squelettiques.
Au cours de l'exercice, l'essentiel (90%) des adaptations ventilatoires à l'exercice sont dues aux
chimiorécepteurs musculaires ou métaborécepteurs.
C.
Adaptations respiratoires à l'exercice
Origine des réponses ventilatoires à l’exercice + rôle majeur des afférences musculaires : démonstration
chez l'animal :
Expérience qui date de 1969 sur le chien, (réalisée par KAO, un chinois qui a quitté son pays pour les USA,
mais c'est encore autre chose)
•
On prend un chien intact, anesthésié, on déclenche l'exercice en stimulant électriquement et
alternativement les pattes postérieures (contraction, relaxation) : la ventilation et le débit cardiaque
augmentent (adaptation à l'exercice). Si on augmente la puissance de l'execice, on augment la ventilation
et le débit cardiaque.
•
Grâce à la chirurgie, on court circuite la circulation musculaire. On dissèque les artères pour les faire passer
dans une circulation extracorporelle, autrement dit tous les métabolites qui vont sortir des muscles ne vont
pas perfuser le cerveau dont le centre respiratoire de l'animal. Lorsque l'on déclenche l'exercice : la
ventilation augmente toujours. Les signaux chimiques sanguins (dans des proportions acceptables) ne sont
pas responsables de l'augmentation de la ventilation ni du débit cardiaque.
•
Toujours grâce à la chirurgie, on sectionne les nerfs, on sectionne la moelle. Il n'y a plus de réponse
ventilatoire. Les informations sensitives venant des muscles qui travailent jouent un rôle fondamental. La
composante neurogénique est responsable de 95% de la réponse ventilatoire. La composante humorale
sanguine persiste seule.
•
La réponse ventilatoire à l'exercice est d'origine nerveuse (à partir des informations qui viennent
des muscles)
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Pourquoi étudier la réponse d'un individu à l'exercice?
I. La « cascade » de l'oxygène
La PaO2 de l'air dans une pièce jusqu'à la bouche d'un individu est de 150mmHg, la Pa02 dans la
mitochondrie varie entre 10 et 2 mmHg.
On retrouve la « cascade » de l'oxygène et ses 3 étapes: pulmonaire, circulatoire et milieu interstitiel:
•
Première perte de la Pa02 au niveau des poumons (alvéoles): on passe de 150 à 90 mmHg
•
Deuxième perte de la Pa02 au de la circulation: de 90 mmHg dans les artères à 40-45 mmHg dans les
veines
•
Troisième perte lors du passage de l'O2 dans les capillaires pulmonaires jusqu'au niveau des cellules:
millieu interstitiel <10 mmHg
Pendant l'exercice, la mitochondrie va se comporter comme une seringue qui aspire l'oxygène. Plus l'execice
est important, plus le piston de la seringue doit être manipulé de manière rapide, autrement dit plus
l'avidité de la mitochondrie pour l'O2 est importante.
Il faut donc que la ventilation et le débit circulatoire augmentent pour qu'elle puisse extraire l'oxygène : une
réponse ventilatoire et circulatoire à l'exercice est obligatoire. Si une de ces étapes ne marche pas sufisament,
l'individu ne peut pas faire l'exercice.
Donc cet exercice est très important pour étudier les capacités globales d'un individu et aussi pour
diagnostiquer de manière précoce la déficience au niveau de la respiration ou au niveau de la circulation. C'est
un complément indispenssable au bilan cardio-respiratoire.
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II. Indications des épreuves d'effort cardiorespiratoires et métaboliques
L'exercice qui peut être minimal ou maximal va permettre de placer l'individu dans une situation qui va mettre
en évidence des problèmes respiratoires ou circulatoires non présents au repos.
En médecine générale ou spécialisée, l’exercice va être révélateur :
• D ’une insuffisance respiratoire d’extraction d’oxygène par l’appareil respiratoire : maladie pulmonaire
évidente.
•
D'une insuffisance du transport circulatoire en oxygène : peut être lié à la pompe cardiaque ou au
débit sanguin ou perfusion périphérique (athérosclérose, stases veineuses, varices).
•
D'une anomalie du métabolisme musculaire.
•
D'une fatigabilité musculaire anormale (syndrome de fatigue chronique, fibromyalgie).
En médecine du sport, c'est différent, l'exercice est un outil qui permet de sélectionner les sujets les plus
performants et d'évaluer l'efficacité d'un entraînement (ou d'avoir une excuse pour virer le coach)
III. Les protocoles d'exercice
Il existe 2 protocoles d’exercice qui sont effectués tous les jours :
•
Le plus simple (en routine) : test de marche de 6 minutes
Le sujet marche à sa cadence pendant 6 minutes dans un couloir avec un capteur au bout du doigt.
Peu cher, environ 40 euros.
o Mesure de la distance parcourue
o On mesure la saturation en oxygène (SpO
et la fréquence cardiaque toutes les minutes :
2)
Recherche d'une désaturation artérielle en oxygène : la saturation en oxygène SpO ne doit
2
pas chuter (pas d'hypoxie) en dessous de 93% (c'est une insuffisance respiratoire ou inadaptation
ventilatoire).
La fréquence cardiaque doit légèrement augmenter (tachycardie persistante trop élevée après le
test de marche : signe d'inadaptation circulatoire).
o Échelle visuelle analogique de dyspnée.
o Échelle visuelle analogique de fatigue musculaire.
La marche peut être révélatrice d'une pathologie.
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Le test de marche de 6 minutes correspond à 60-70% de l'exercice maximal.
•
Le plus élaboré : épreuves de VO max sur cyclo-ergomètre ou tapis roulant.
2
Plus couteux (entre 40 et 50 000 euros, et doit être réalisé à proximité de certaines unitées de prise en
charge cardio-respiratoire spécialisées)
On réalise un exercice progressif maximal car on cherche à mesurer les performances maximales, la
puissance aérobique maximale.
•
•
Mesure de la VO max (consommation d'oxygène maximale) ou VO limitée par les symptômes.
2
2
Mesure de la ventilation maximale : réserve ventilatoire.
•
Mesure du seuil ventilatoire (passage du métabolisme aérobie à l'anaérobie).
•
Mesure de la fréquence cardiaque maximale: réserve cardiaque chronotrope.
•
Mesure des variations maximales de la pression artérielle systolique et diastolique: chez le
sujet sain, à l'exercice, la pression artérielle systolique doit augmenter et la pression artérielle
diastolique ne doit pas augmenter (vasodilatation périphérique, si elle augmente, elle signe une
hypertension)
C'est tout pour cette 1ère partie !
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