GENETIQUE MEDICALE - Hérédité mendelienne : Maladies de transmission monogénique dominante,
maladies de transmission monogénique récessive, mosaiques germinales et somatiques
28/10/2015
Frémont Léa L2
CR : Kévin BOUÉ
Génétique Médicale
K. NGUYEN
16 pages
Les bases fondamentales de l'hérédité
A. Rappels : Chromosomes et gènes
On trouve par cellule diploïde chez l'Homme 23 paires de chromosomes (46 chromosomes au total) dont :
- 22 paires d'autosomes identiques chez l'homme et la femme
- 1 paire de gonosomes différents (XY chez l'homme, XX chez la femme)
On estime à 30 000 le nombre de gènes portés par le génome humain (30 000 paires de gènes), tous les gènes
sont en double copie (maternelle et paternelle) sauf les gènes situés sur le chromosome X pour les hommes qui
ne proviennent que de la mère. Il y a 3.109 paires de base d'ADN dans le génome humain.
Pour l'hérédité mendélienne on parle d'hérédité monogénique ou monofactorielle, c'est quand un seul gène
est responsable d'une maladie. En pratique, ce n'est pas aussi simple car il n'y a pas qu'un seul gène qui
intervient dans la genèse d'une maladie génétique.
Définitions:
Un gène est une unité d'information génétique qui est situé sur l'ADN dans les chromosomes, à un locus
donné, c'est-à-dire à une position spécifique sur un chromosome. C'est une position spécifique d'une séquence
d'ADN. Pour les gènes autosomiques (chromosomes 1 à 22) on a deux loci homologues, un sur le chromosome
d'origine maternel et un sur le chromosome d'origine paternel. Sur le chromosome X, les sujets masculins
auront un seul locus, ils sont dits hémizygote alors que les femmes ont deux loci.
On appelle allèles les différentes versions d'un même gène à un locus particulier. Les différents allèles
diffèrent entre eux par leur composition nucléotidique ou leur séquence (allèle muté ou allèle normal). On
décrit des systèmes bi-alléliques (à 2 allèles différents) et des systèmes multi-alléliques.
On distingue mutation de polymorphisme : on parle de mutation pour désigner un allèle morbide (variation
génétique pathogène), un polymorphisme est une variation génétique non pathogène (variation normale), tous
les individus sont porteurs de polymorphisme.
1/16
Plan
A. Rappels : chromosomes et gènes
B. Hérédité autosomique dominante
I. Règles théoriques de l'hérédité autosomique dominante
II. Exceptions
III.Homozygotie pour une maladie dominante
C. Hérédité autosomique récessive
GENETIQUE MEDICALE - Hérédité mendelienne : Maladies de transmission monogénique dominante,
maladies de transmission monogénique récessive, mosaiques germinales et somatiques
L'homozygotie est l'identité de deux allèles à un même locus. On dit que l'individu est homozygote à ce
locus si les deux allèles sont identiques, si les deux allèles diffèrent, on dit qu'il est hétérozygote.
Le génotype défini la constitution génétique d'un individu ou la composition génétique d'un individu. On
peut parler du génotype à un locus donné.
Le phénotype est l'expression du génotype (expression visible permettant de reconnaître les individus, c'est
l'ensemble des caractères observables). Il n'est pas forcément pathologique, il peut désigner la taille, le groupe
sanguin...
Le terme congénital désigne la présence d'un caractère dès la naissance, une maladie congénitale est présente
dès la naissance de l'individu. Une maladie congénitale n'est pas systématiquement une maladie génétique.
La maladie génétique est inscrite dans la constitution du patrimoine génétique de l'individu, elle peut se
révéler à tout âge de la vie (20% des maladies génétiques sont à révélation tardive).
La dominance est définit par l'effet phénotypique à l'état hétérozygote. On parle d'un allèle dominant
lorsqu'il entraîne un effet phénotypique à l'état hétérozygote.
En génétique médicale, un allèle muté dominant est symbolisé par une lettre majuscule. L'état hétérozygote
correspond à un individu porteur d'un allèle muté A et d'un allèle normal a : [Aa].
Si A est dominant, l'individu sera malade.
La récessivité c'est le contraire, l'effet phénotypique sera présent uniquement à l'état homozygote. Un allèle
récessif a entraîne un effet phénotypique que lorsqu'il est présent à l'état homozygote, c'est-à-dire lorsqu'il est
en double copie. L'individu homozygote [aa] aura le phénotype entraîné par l'allèle a.
Dominance et récessivité sont des notions qui sont relatives c'est-à-dire que c'est l'influence relative de 2
allèles l'un par rapport à l'autre au même locus sur les chromosomes homologues.
a est récessif par rapport à A ou bien A est dominant par rapport à a.
B. Hérédité autosomique dominante
Le gène de la maladie considérée est situé sur un autosome (donc pas de différence entre homme et femme,
le sexe n'intervient pas dans ce mode d'hérédité). L'allèle muté est dominant par rapport à l'allèle normal (ou
allèle sauvage en génétique formelle). La maladie s'exprime chez les sujets hétérozygote pour l'allèle muté.
Si on considère A l'allèle muté et a l'allèle normal, on peut avoir trois génotypes différents chez un individu :
Génotypes Phénotype
[aa] Normal
[Aa] Malade car A s'exprime et a ne s'exprime pas
[AA]
Malade : ce cas est exceptionnel dans la population car la fréquence de l'allèle A est faible et
il faudrait deux parents malades de la même maladie génétique, hétérozygotes pour l'allèle A.
Ce cas est donc rarement décrit en génétique humaine, mais plutôt en génétique formellle.
2/16
GENETIQUE MEDICALE - Hérédité mendelienne : Maladies de transmission monogénique dominante,
maladies de transmission monogénique récessive, mosaiques germinales et somatiques
En génétique formelle le génotype [Aa] hétérozygote a le même effet que le génotype [AA] homozygote
pour l'allèle muté, c'est la règle de l'hérédité autosomique dominante. L'allèle A s'exprime à l'état hétérozygote,
qu'il soit à l'état hétérozygote ou homozygote il produit le même effet car il est dominant, une seule copie suffit
pour entraîner le phénotype.
Dans les maladies génétiques on observe souvent des sujets [AA] avec une maladie beaucoup plus sévère
que pour les sujets hétérozygotes [Aa]. Pour beaucoup de gènes on n'observe pas de sujet homozygote pour
l'allèle mutée car c'est létal (non viable) donc on ne l'observe pas dans la population.
La transmission d'une maladie autosomique dominante
On a un sujet hétérozygote [Aa] malade (A dominant) qui s'unit dans la grande majorité des cas avec un sujet
non malade [aa], homozygote.
Dans la descendance de cette union on peut avoir :
Des enfants qui héritent de l'allèle A du parent malade (garçon ou fille), il y a 50% de risque de
transmission de l'allèle A l à la maladie, les enfants sont hétérozygotes comme leur parent et malades
également.
On a 50% de chances que les enfants héritent de l'allèle normale a du parent malade, ils seront
homozygote [aa] et non malade.
Le risque de transmission pour un individu malade d'une maladie autosomique dominante est de 1 chance sur 2
quelque soit le sexe de l'enfant et quelque soit le sexe du parent malade.
Père
Aa
Mère a[Aa] [aa]
a[Aa] [aa]
3/16
GENETIQUE MEDICALE - Hérédité mendelienne : Maladies de transmission monogénique dominante,
maladies de transmission monogénique récessive, mosaiques germinales et somatiques
I. Règles théoriques de l'hérédité autosomique dominante
Arbre généalogique:
Le père malade est noirci, les sujets phénotypiquement sains sont en blanc, on peut également ajouter les
génotypes des individus. Le risque théorique de transmission est de 1/2. La maladie se transmet de génération en
génération.
Les deux sexes peuvent hériter et transmettre la maladie, la transmission est verticale (maladie transmise au
fil des générations), un individu atteint à 50% de chance de transmettre sa maladie et à forcément un parent
atteint. Un individu sain ne peut pas transmettre la maladie à sa descendance (pas de saut de génération
possible). C'est indépendant du sexe et du génotype du parent non atteint.
L'arbre généalogique sans génotype est basé sur les dires des patients. Ce qui signe de façon formelle une
hérédité autosomique dominante sur arbre généalogique c'est la transmission père-fils.
Avec une transmission père-fils, on est sur que le mode d'hérédité est autosomique dominant car le père
donne au fils la moitié de ses autosomes + son chromosome Y donc cela ne peut pas être lié à une mutation sur
le chromosome X.
4/16
GENETIQUE MEDICALE - Hérédité mendelienne : Maladies de transmission monogénique dominante,
maladies de transmission monogénique récessive, mosaiques germinales et somatiques
Quelques exemples de maladies autosomiques dominantes:
L'hypercholestérolémie familiale liée à une mutation du gène récepteur du LDL cholestérol
Maladie osseuses (nanisme commun, l'achondroplasie)
Ostéogenèse imparfaite, c'est la maladie des os de verre
Les maladies du tissu conjonctif comme la maladie de Marfan...
La maladie de Huntington (maladie neurodégénérative tardive, c'est une démence familiale)
La maladie de Steinert (dystrophie myotonique de type 1, fréquente)
La neurofibromatose de type 1 (NF1) ou maladie de Recklinghausen (fréquente et à connaître)
Polykystose rénale
Déficit sensoriel: surdité, maladies ophtalmologiques
Cancers héréditaire: rétinoblastome, polypose colique familiale, cancer du sein
Les maladies autosomiques dominantes sont plus volontiers des maladies à expression retardée (maladies
génétiques de l'adulte) alors que les maladies autosomiques cessives sont plus souvent des maladies
pédiatriques et plus graves (mais pas toujours, les maladies autosomiques dominantes sont parfois très graves).
Les maladies autosomiques dominantes sont plus variables au niveau de l'expression clinique.
II. Exceptions
Il existe des exceptions à la règle, ce sont :
- Les cas sporadiques c'est-à-dire un cas isolé dans une famille
- Le saut de génération, l'enfant a un ancêtre malade mais ses parents sont sains
Explication : les nouvelles mutations (ou de novo ou néomutations)
Les deux parents ont phénotype normal et génotype normal [aa] avec un enfant malade [Aa].
L'allèle muté A est apparu chez cet individu par mutation de novo.
5/16
1 / 16 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !