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L’économie
japonaise se
redresse
doucement, mais
sûrement.
L’atterrissage
2010 dépendra en
grande partie du
niveau du
commerce
extérieur au cours
des prochains
mois.
La demande de
l’Occident est au
cœur du sujet,
mais les derniers
résultats sont
positifs.
En revanche, la
sous-évaluation
de nombreuses
devises asiatiques
continue à attiser
les frictions
commerciales.
Une montée
inquiétante de
l’inflation est
également de
circonstance à
travers la région.
matures de la zone, avec +2,9% pour le Japon, après la vive récession de 2009
(-5,2%) et +5,5% pour la Corée du Sud. Qui aurait dit il y a quelques mois que
le Japon dépasserait la croissance des Etats-Unis et de l’Europe cette année ?
La vigueur japonaise s'explique entre autres par une forte augmentation
de la consommation intérieure et une hausse inattendue des investissements
privés. Mais la santé de l’économie, très dépendante de son commerce
extérieur, inquiète de nouveau en cette fin d’année : les exportations se
contractent. Les entreprises du pays redoutent désormais le double impact du
fléchissement de la reprise en Occident et l'expiration des politiques de soutien
à la consommation mises en place par Tokyo. Leur indice de confiance a reculé
en décembre – la première baisse depuis près de deux ans.
L’atterrissage des économies asiatiques dépendra en grande partie du
niveau du commerce extérieur au cours des prochains mois. La croissance des
exportations de la région, particulièrement soutenue en 2009 et 2010, a été plus
modérée dernièrement. Certes, l’Asie est la seule à être repassée au-dessus de
son volume d’exportations d’avant-crise, mais elle est exposée au
ralentissement actuel des échanges mondiaux, dont elle est le centre de gravité.
La demande de l’Occident est bien entendu au cœur du sujet. Les
produits de haute technologie, en particulier électroniques, devraient bien se
tenir en 2011. Taïwan et la Corée du Sud, qui en sont les leaders, affichent
des résultats positifs. Mais les perspectives sont beaucoup plus incertaines pour
les autres secteurs.
La turbulence mondiale sur les monnaies provoque également des
dommages collatéraux en Asie. Le Baht thaïlandais s’est envolé, comme le
Ringgit malaisien, le Dong vietnamien, ou la Rupiah indonésienne. Même
chose pour le Yen japonais, pour lequel les autorités ont dû intervenir
massivement.
Le Yuan chinois devrait également s’apprécier, quelle que soit la
posture politique actuelle des autorités de Pékin, car l’écart entre la valeur du
Yuan et l’état réel de la balance des paiements chinoise devient de plus en plus
insoutenable. De combien ? C’est une question politique à laquelle la réponse
est : sans doute de l’ordre de +5% par an. Il s’y ajoute pour la Chine une
montée inquiétante de l’inflation qui en projection tendancielle est à son plus
haut niveau depuis dix ans par suite de l’afflux incontrôlé de liquidités dû au
plan de relance massif des deux dernières années.
Pour contenir la hausse des prix – notamment alimentaires, qui
évoluent encore plus vite – la Banque centrale chinoise a augmenté cinq fois
cette année les taux de réserves obligatoires des banques et a relevé pour la
première fois en près de trois ans ses taux d’intérêt. Le gouvernement devrait
également sommer les banques à ralentir le rythme des prêts accordés, dont le
montant aurait déjà dépassé le plafond des 7 500 milliards de yuans fixé par les
autorités pour 2010.
De même, le gain affiché par le PIB indien s'accompagne de tensions
inflationnistes, point noir du pays. L’inflation en Inde reste deux fois
supérieure aux niveaux fixés par la Banque centrale, en dépit d’un