La Chine face aux concurrences régionales en Asie du Sud et de l'Est Montrez la place qu'occupe la Chine en Asie du Sud et de l'Est et les concurrences régionales auxquelles elle doit faire face. Portez un regard critique sur les documents. Première économie et première puissance démographique d'Asie du Sud et de l'Est, la Chine est bien intégrée dans un espace régional qu'elle semble dominer. Pourtant elle fait face des concurrents que sa puissance inquiète. Pour le montrer, nous disponsons d'une carte montrant les facteurs d'intégration et de tension en Asie du Sud et de l'Est (doc 1) et d'un article du Monde Diplomatique de mai 2011 sur les relations sino-indiennes (doc 2). Dans un premier temps, nous verrons que la Chine s'insère dans un réseau d'interdépendances économiques et politiques. La carte 1 souligne bien cet état de fait : la Chine entretient d'intenses relations économiques avec la Corée du Sud, le Japon (plus de 110 milliards de dollars d'échanges en 2010), Taiwan et, secondairement, avec l'Inde et certains pays fournisseurs de matières premières comme la Malaisie et l'Indonésie. La Chine, « atelier du monde », d'insère en réalité dans un circuit complexe où circulent en permanance matières premières, composants fabriqués au Japon ou dans les NPIA (Corée du Sud, Taiwan...) et produits finis assemblés en Chine. La Chine est également au cœur de partenariats politiques. Comme le souligne le document 1, la Corée du Nord, dernière dictature stalinienne, est protégée par la Chine, mais cet allié se rélève encombrant par ses tentatives d'acquisition de l'arme nucléaire. La Chine est alors au centre des négociations régionales visant à désamorcer les tensions autour du nucléaire nord-coréen. Enfin, le document 2 souligne que la Chine, comme d'ailleurs l'Inde, est « membre d'une demi-douzaine d'organisations (…) à l'échelle régionale ou intercontinentale ». En effet, la Chine a rejoint l'ASEAN, formant l'ASEAN+3 (ASEAN + Corée du Sud, Japon, Chine) car les pays de l'ASEAN figurent parmi ses principaux fournisseurs de matières premières. Elle adhère également à l'aire de coopération économique Asie-Pacifique (APEC) qui regroupe les pays riverains du Pacifique. Enfin, ellle a largement impulsé la création de l'Organisation de Coopération de Shanghaï qui renforce son partenariat avec la Russie et les pays d'Asie Centrale. Toutefois, la puissance chinoise suscite des tensions dans son espace régional. Les deux documents soulignent les tensions géopolitiques. On constate sur le document 1 que la Chine a de nombreux litiges frontaliers avec l'Inde (Aksai et Assam). Les îles Sankaku, Paracels et Spratley, dont la ZEE recèle des ressources en hydrocarbures, sont également revendiquées par Pékin aux dépens du Japon, du Vietnam, des Philippines ou de l'Indonésie. En outre, la Chine revendique Taïwan, ce qui l'amène à se heurter à la puissance américaine, protectrice militaire de Taïwan et du Japon. Enfin, la stratégie chinoise de sécurisation de ses approvisionnements en matières premières, matérialisées par un réseau de bases navales chinoises s'étendant de la Birmanie au Pakistan (« la stratégie du 'Collier de Perles' » doc 2) est facteur de tensions avec l'autre grande puissance régionale, l'Inde, qui « souffre d'un complexe d'encerclement » (doc 2) par la Chine. L'Inde « cherche à exploiter l'inquiétude » (doc 2) suscitée par la politique de Pékin pour développer sa propre influence auprès des pays de la région (Népal, Bangladesh, Vietnam, Singapour et même Japon). Ces tensions géopolitiques se doublent d'une vive concurrence économique. La Chine n'est pas le centre décisionnel du circuit économique asiatique. Le centre d'impulsion majeur reste le Japon. La Chine est encore reléguée au rang de pays-atelier : malgré ses ambitions, elle ne dispose pas encore de parcs scientifiques et technologiques de niveau mondial au contraire du Japon, de la Corée, de l'Inde ou de l'Indonésie. Le dossier documentaire n'évoque toutefois pas un élément central de l'influence chinoise en Asie du Sud et de l'Est. En effet, une importante diaspora chinoise, fortement implantée dans la Péninsule indochinoise ou malaise, est un facteur majeur de rayonnement pour Pékin. Elle représente 90 % de la population de Taïwan, 70 % de la population de Singapour, 30 % de la population de la Thailande, et elle détient dans ces pays la plupart des leviers économiques. Cette diaspora représente une source non négligeable d'investissements et d'influence pour Pékin. Ainsi, on peut constater que la place de la Chine en Asie du Sud et de l'Est oscille entre intégrations et tensions. L'insertion dans les flux économiques se double d'une vive concurrence avec le Japon, les NPIA et l'Inde. Le rayonnement géopolique suscite de nombreuses inquiétudes chez ses voisins, dont l'Inde cherche à profiter pour concurrencer l'influence chinoise.