Les NPI d`Asie : Quel modèle ? « Miracle de l`Asie orientale » : XIX

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Les NPI d’Asie : Quel modèle ?
« Miracle de l’Asie orientale » : XIXème en Europe : croissance dépasse rarement 3%, depuis
70’s croissance de 6 à 10% pour les NPI.
I L’excellence de ces pays fait bien d’eux un modèle :
A] Croissance industrielle et développement :
1°) Un décollage industriel d’une rapidité sans précédent :
Croissance si vigoureuse qu’Asie a augmenté son poids mondial. Jap + 4 Dragons =
13% prod ind mondiale en 73, 25% auj. Les Dragons font 60% de la prod ind du 1/3M. 3BB
Tigres (Malaise, Indo, Thaïlande) = 12% de la prod ind du 1/3M. PIB Corée x6 en 30ans,
Taiwan x4. PIB/hs voisin des Européens. % dans le 2ndaire encore non négligeable. Pays gros
exportateurs. Au RU, il a fallu attendre 60 ans pour x2 son revenu, aux EU 50 ans, au J 34
ans, en Corée du S 11 ans et en Chine 10ans. Pays qui partent le plus tard rattrapent le + vite
(constatation de Gerschenkron).
2°) Les indicateurs de développement :
Recul de l’illettrisme : ensemble de l’Asie passe de 45% à 15% d’analphabètes. Taux
de fécondation est + bas que la plupart des pays européens (1enfant / femme à HK).
Espérance de vie souvent > Europe (HK : 79, Sing 78). IDH ~ 0,9. PA : recul du 1aire,
progression du tertiaire. Attention : BB Tigres : niveau de progression moindre.
B] Les étapes d’un développement qui s’est inspiré du Japon :
1°) Un processus qui s’inscrit dans le temps :
Modèle en vol d’oies sauvages. Le Japon s’est servi des pays voisins, qui lui ont
assuré la fourniture de produits primaires. Le J est devenu le 1er pôle éco pour l’Asie.
Processus se fait par étapes :
- 1er : HK : étroitesse de marché domestique, a donc fonctionné à travers les autres (fin
50’s). Part du textile, diversification, auj = haut de gamme. Transport, équipement,
électro, info… Tout en étant une plaque tournante financière et commerciale.
- Taiwan : 2ème début 60’s.
- Corée = coup d’Etat amène dictature 62-63. Politique d’industrialisation pour l’exp.
Développement des liens entre firmes jap et coréennes.
- Singapour : 59 = devient autonome et entre dans la fédération malaise. Puis sort en 65.
55 – 56 : se mettent en place les conditions du décollage. Mais faut attendre 70’s pour
que l’émergence ait vraiment lieu.
BB Tigres : décollage décalé de 10 ans (pendant 80’s). Emergence beaucoup – spectaculaire.
Restent des situations périphériques comme la péninsule indochinoise (Vietnam, Cambodge,
Laos…) : risques encore élevés pour les investisseurs.
2°) Un processus qui s’inscrit dans l’espace :
Logique centre / périphérie. Gerschenkron l’a montré à partir du RU : PB, Belg, All, F.
Asie : les + proches sont les 1ers à décoller. Singapour décolle en dernier. Ralentissement par
la distance géo ou organisationnelle (ex : communisme chinois). Chaque secteur a essaimé à
partir du J. Logique en saut de puce : produit à chaque fois chassé par la croissance des coûts
de prod, l’augmentation des salaires. Diversification qui donne une palette en Asie + une
division du travail.
II Quel modèle ?
A] Un modèle qui conjugue plusieurs démarches :
1°) Remontée des filières :
Bas de gamme, textile, puis biens intermédiaires (machines qu’on importait avant).
Puis finalement : high tech, optique, biotechno. Maîtrise de la techno de + en + poussée.
2°) Passage de l’ISI à l’IPE :
A l’exception de HK : Industrialisation de substitution aux imp : industrie de
promotion des exp, sans forcément négliger le marché intérieur. Combinaison de ces 2
processus : industrialisation par substitution aux exp, c’est-à-dire que l’on substitue une exp à
une autre, on continue à monter en grade. HK : vêtement, horlogerie, jouets. Sidérurgie aussi
et naval. Singapour fabrique la ½ des lecteurs CD. Corée du S : électro grand public, textile
synthétique, constructeur auto. Taiwan : leader mondial de l’agenda électro, fibres
synthétiques.
B] Les ressorts du modèle :
Succès des 4 E : Education, Etat, Epargne, Exportation.
1°) Le capital financier :
Capacité d’épargne = capacité à investir. Taux d’investissement de 30 à 40% du PIB.
Taux d’intérêt qui ont orienter l’épargne. Fiscalité suffisante, mais pas trop lourde. +
attraction des capitaux étrangers. HK et Singapour ouverts aux IDE. Malaise : production
électrique contrôlée à 9% par des firmes étrangères. Parfois Joint Ventures ou sous traitants
locaux. Ex : Corée = d’abord sous traitants de l’armée américaine. Corée et Taiwan : part des
EU, J et UE dans les IDE assez équilibrés. Différent de HK et Singapour : très nette
prédominance d’un investissement J à HK et EU à S. Chronologiquement capitaux US plus
précoces.
2°) Le capital humain :
1Mlld 300M Chinois, 1Mlld d’Indiens, 220M d’Indonésie, 62M de Thaïs, 42M de
Coréens. Main d’œuvre éduquée. Enseignement 1aire et 2ndaire bien développé. Main d’œuvre
nombreuse avec un minimum de bases et bon marché. Pays qui ont su mettre en œuvre des
stratégies démo (différent de l’Algérie). Contrôle de la natalité, parfois peu démocratique
(Corée : stérilisation obligée après 2 enfants). TAN très modeste chez BB Tigres.
Rémunération faibles au début du décollage. Maintenant salaires C du S ~ RU. Par contre, BB
Tigres = salaire encore avantageux. Facteur mentalité, discipline, enrichissement pas honteux.
3°) L’ouverture et l’insertion prudente dans la DIT :
x20 par des capacités d’exp pour HK ou Singapour. Taux d’ouverture : HK : 200%,
Singapour : 162%. Malaisie aussi : + de 100%. 4 Dragons appartiennent aux 15ers imp/exp
mondiaux. Succès pas imputable au LE. Ok ont profité de l’ouverture des autres pays, mais
eux non, protectionnisme éducateur. Corée du S a utilisé toutes les combines pour contourner.
Politique mercantiliste.
4°) L’Etat développeur :
Comme au J, l’Etat à la fois investigateur et coordinateur des politiques de
développement. Planification comme au J. Utilisation de la politique du taux de change.
Contrôle des E extérieurs. A réussi à éviter le capitalisme sauvage et les disparités. Rôle
social, contrôle de la démo, des prix, des salaires. Etat qui a su soutenir le développement sans
négliger l’agri. Taiwan s’est industrialisée par l’agri. J l’occupant ont développer les
infrastructures, ont mis des engrais. Réforme agraire, incitée par les EU. 78 : excédentaire
pour le riz, gros producteur de fruit&légumes&fleurs. 1er pour l’aquaculture. Taiwanais
produisent 5x + qu’en F en valeur par km².
III Les limites du modèle :
A] Il faut parler de modèles au pluriel :
1°) Hétérogénéité des contextes :
a) Hétérogénéité des territoires et populations :
Immensité (Chine), micro états (Brunei), morcelés (Philippines), partagés (Malaisie). Chine =
19x la F, Singapour 9x Paris. Hétérogénéité démo, des ressources disponibles aussi. Pas de
ressources (HK, Sg), abondance (Indonésie = pétrole (10ème exp)), Thaï, Mal = richesses agri.
b) Hétéro des histoires et des civilisations :
Confucianisme, riziculture irriguée : éléments d’unité. Civilisation assez communitariste.
Grandes oppositions : religion : Indonésie (+ grand pays musulman (200M)), Philippines
écartelées entre Bouddhisme/Islam. Hétéro des histoires : Chine a fait le choix du
communisme, différent de l’ASEAN qui se construit sur la base de la lutte contre
communisme. Depuis effondrement de l’URSS = y a plus l’argument de demander des aides
aux EU. Corée du S a bénéficié de l’aide américaine (50-60’s) directe et des crédits d’une
agence de l’ONU : UNKRA qui a distillé l’équivalent de 8% PNB pendant 50’s.
2°) La diversité des modèles :
Modèle chinois : originalité de l’éco socialiste de marché (10% de croissance malgré
crise mondiale). Sg et HK = cités-Etats donc fonctionnement forcément différent, bien plus
globalisé, ouvert tertiarisé. Taiwan vraiment originale : c’est le capitalisme auquel Smith avait
pensé : beaucoup de petites entreprises qui se font concurrence, Etat pas trop présent, pas de
monopole. La + grande société taiwanaise 16x + petite que la + grande coréenne.
Capitalisation assez faible, mais dynamisme qui leur permet de traverser les crises +
facilement. Corée : capitalisme d’obédience nippone : grands groupes complexifiés au cours
du temps : Chaebols (= keiretsus). Samsung et Hyundai = 2 plus puissants coréens et leur CA
équivaut au PNB de Sg ou de la Malaisie.
3°) Inégalité des résultats :
Eco riches : Dragons. Indices de développement les place dans les 30ers(IDH). TMI <
10%° (très faible). Singapour 4%°.
2ème groupe : quelques pays de l’ASEAN, notamment 4 : Malaisie (IDH 58ème),
Thaïlande (74ème), Indo (112ème) et Philippines (94ème). BB tigres = décollage + récent, n’ont
pas encore accompli les progrès des autres. En +, croissance + fragile, donc pas sûr qu’ils
rattrapent.
3ème groupe : doublement attardé : soit structures communistes encore présentes
(Vietnam, Laos…), soit contrôle de dictatures (Birmanie). Entre 109ème et 135ème pour l’IDH
pour le Cambodge, Laos, Birma, Vietnam. Montre que le modèle asiatique ne s’est pas
appliqué à tous. Birmanie = triple impasse : pas de démo, sida, éco souterraine. Contexte qui a
participé à l’émergence des Dragons n’est plus aujourd’hui.
B] Ne pas trop attendre du modèle :
1°) Rattrapage pas certain, mais non dépassement :
Il existe désormais des groupes asiatiques capables d’investir à l’étranger (ex :
Daewoo en Lorraine, TCL avec Schneider et Thomson). Mais ces pays ne devancent pas les
pays riches. 4ème RI ne s’invente pas en Asie. Moteurs de leur croissance sont extérieurs donc
dépendent de la conjoncture des autres (EU, J). Sont plus concurrents que complémentaires.
Chine est en train de devenir un pb : à la fois concurrent (monnaie faible, réservoir de main
d’œuvre bon marché) mais client important.
2°) La crise (97) : un simple panne ou une remise en cause de ce modèle ?
Crise = simple pause ? 97-98-99 : taux de croissance se sont effondrés, chômage a
explosé, graves pb d’endettement. Mais taux à nouveaux dynamiques donc peut être qu’une
pause. Mais signes qui ne trompent pas :
- La crise n’est pas arrivée sans raison : ralentissement déjà avant, poussée des imp,
surinvestissement notable (donc – de profitabilité), surenchérissement des coûts du
travail.
- La crise a touché l’essence même du modèle. Ex : grands groupes protégés de
l’extérieur, mis en concurrence à l’intérieur. Chine victime de l’éco casino et de la
libéralisation outrancière.
C] Le modèle asiatique : un mythe ?
Débat fait fureur dans les 90’s : l’Américain P. Krugman (Le mythe de la croissance asiatique
(94)) et de l’autre côté : Nishikawa.
1°) La thèse de Krugman : rien d’original dans cette croissance asiatique :
Succès des firmes s’appuie uniquement sur des durées du travail + longues, sur une
mobilisation des machines. « Croissance plus par transpiration que par inspiration ». Crise ne
donne pas tort à cette thèse : une fois le rattrapage opéré, ils retrouvent des rythmes normaux.
2°) La réplique de Nishikawa :
Défend l’originalité du modèle. Exode rurale en Chine va encore permettre des
réserves de compétitivité. Pour lui, pas de copie du modèle occidental par l’Asie, c’est pas
nouveau, mais perturbé par la colonisation. Originalité de la diaspora chinoise.
De toute façon le modèle anglo-saxon a accéléré son expansion mondiale, et l’Asie
perd de son originalité. Ce qu’il faut aux PMA : privatisations, déréglementations car LE seul
peut faire sortir du sous-développement. Corée du S : lancement d’un Big Deal : rupture des
liens avec Etat + redistribution au sein des firmes. La crise a permis aussi d’affirmer le
modèle : Malaisie a rompu avec le consensus de Washington, a établi le contrôle des changes,
s’est posé en défenseur d’un asiatisme. 1ère ébauche de Fonds Monétaire Asiatique. Crise a
peut être aussi réveillé un processus d’intégration commerciale en Asie. D’abord Asean
politique, puis éco avec AFTA en 92. On devait ouvrir la ZLE en 2002 mais on est encore
loin. Chine et Asean = accord pour création d’une ZLE. J et Corée du S veulent aussi.
Accords bilatéraux : Sg/J, Vietnam/ EU + Inde.
Conclusion :
Progrès incontestables.
Si le marché est nécessaire, l’Etat reste incontournable (chine, Malaisie, Dragons).
Structures sociales et culturels = élément de compréhension et de l’efficacité du modèle.
Peut-on parler d’une nouvelle donne est-asiatique dans la mondialisation ?
25% du PMB. 83% des réserves de change mondiales. 53% des flux d’entrée d’IDE.
I Une nouvelle donne liée à l’émergence de cet espace depuis 3 décennies :
A] Depuis les 70’s, intégration croissante de cet espace dans la mondialisation :
70’s : Japon = 3ème puissance. Chine est à la cave, NPI pas encore NPI. Ce sont les années de
l’entrée en scène pour certains et de l’affirmation pour d’autres.
80’s : Emergence + globale. Japon = 2ème puissance. Dragons poursuivent leur remontée de
filières. Décennies de réformes pour la Chine.
90’s : décennie disparate faite de doute (Japon en crise, crise asiatique). Poussée de la Chine.
B] Facteurs et acteurs de l’émergence :
Archipels asiatiques bien placés pour les échanges. Espace favorisé par le rôle des EU
dans la GF et par la crise des 70’s. Les Etats de la région et leur stratégie. Les FMN et leur
stratégie. La diaspora chinoise. Les entreprises locales : keiretsus, chaebols.
II Une nouvelle donne à toutes les échelles :
A] Mondiale :
1°) L’Asie orientale, un acteur :
Recomposition de l’espace productif, des flux, des rapports de force. Rôle de + en +
important dans la production de richesses. Une nouvelle donne : de l’ancienne à la nouvelle
DIT.
2°) L’Asie orientale, un pôle :
Flux de capitaux, émission de capitaux, flux physique (flux trans-Pacifique > flux
trans-Atlantique). Commerce Asie-Orientale = 1/3 du CI. Transport maritime. Tourisme. Flux
migratoires.
3°) L’Asie-Pacifique, un enjeu dans la mondialisation :
A-P offre un marché mondial. Conflits commerciaux autour des AMF, dumping
social, sur la propriété intellectuelle.
B] Echelle régionale :
Difficulté du leader japonais. Croissance fulgurante chinoise. Les NPIA sont l’objet de
surenchère.
C] A l’échelle locale :
Mondialisation instaure des disparités : opposition littoral/intérieur, ville/campagne,
façades actives/inactives.
III Une nouvelle donne à nuancer :
A] L’UE, les EU, n’ont pas forcément de quoi s’affoler : l’émergence asiatique ne remet
pas tout en question :
Crise asiatique n’a pas eu d’effet sur les autres. Espace encore fragile et dépendant.
Ancrage au dollar.
B] Un essor fragile qui subit souvent la mondialisation :
C] Un espace inégalement intégré et actif dans la mondialisation :
Typologie de développement. NPI sont + ouverts que le Japon.
Conclusion :
Slogan EU dans les 80’s : « Japon bashing » = « mort au Japon ». Aujourd’hui :
« China Bashing ».
Façades maritimes et développement économique dans l’Asie-Pacifique depuis les
années 50 :
I Le rôle du facteur maritime dans le développement :
A] L’Océan Pacifique est l’Océan des superlatifs :
C’est le + grand, le + profond, il est bordé des façades les + peuplées (ex : mégalopole
jap). En 1980 : 31% du CI passe par cet océan, auj : 42%. Il est bordé de ports gigantesques
(Singapour, HK, Chiba).
B] L’Asie, une position de carrefour offrant des atouts essentiels :
Transport maritime important. Richesses de la mer : pêche (Tokyo 1er mondial),
énergie (pétrole). La mer est essentielle pour les centrales thermiques et nucléaires. Asie-P =
carrefour d’influences (bouddhisme, shintoïsme). Tourisme.
C] La mer, motrice du miracle asiatique :
Mer = élément du modèle d’extraversion développé par les pays asiatiques. Asie = 1/3
des E des pays en développement, 12% du CI (sans le J). Mer = lieu de montée en puissance
des services.
II L’organisation des espaces littoraux :
A] Les systèmes portuaires :
Ils offrent des fonctions multiples et complexes. Sur les 20ers ports mondiaux, 10 sont
en Asie. Espaces productifs et commerciaux. : zones franches, zones éco spéciales. Ce sont
des espaces d’organisation pour d’autres espaces beaucoup + grands (des sortes d’hinterland).
B] Hiérarchie/typologie :
III Disparités et effets pervers :
A] La mer, source de conflits :
Détroit de Taiwan, présence américaine dans le Pacifique, îles Spratly.
B] Un manque de cohésion dans l’espace qui nuit à la construction d’un cohérent :
Pas de cohésion monétaire, communautaire. Différentes influences : chinoise, jap,
américaine.
C] La littoralisation des économies présente aussi des dangers :
Disparités littoraux/intérieur. Croissance de la spéculation foncière. Engorgement donc
dysfonctionnements. Limites du toyotisme ?
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