Thème_3 : L’Asie du sud et de l’est : les enjeux de la croissance L’Asie du Sud et de l’Est : les défis de la population et de la croissance Introduction De la péninsule indienne au Japon et de l’Indonésie à la Mongolie, l’Asie du Sud et de l’Est est la partie du monde qui a connu, ces dernières décennies, la plus forte croissance économique qui en a fait un pôle majeur de la mondialisation. Son émergence s’appuie sur une population abondante mais encore très largement pauvre. Problématique : quelles relations existe-t-il entre démographie, croissance économique et développement dans l’espace le plus peuplé du monde ? 1. Un poids démographique exceptionnel Le poids du nombre : 60 % de la population mondiale soit 4.3 MM d’habitants sur 20% des terres émergées. On a : 2 géants démographiques (Chine, 1.3 MM – Inde, 1.2 MM) ; des pays très peuplés (Indonésie 253 M ; Bangladesh 157 M ; Japon 127 M) mais aussi des déserts humains (Mongolie, 3,2 M – Maldives, 0,4 M) Des répartitions inégales avec des « pleins » (plaines alluviales et deltas + régions urbanisées des littoraux) et des « vides » (régions montagneuses ou forêt équatoriale) Un espace où la croissance démographique s’est ralentie : la fécondité (ISF) y est inférieure à la moyenne mondiale (2.4 contre 2.5). Pour de nombreux pays la transition démographique est achevée (Japon – Chine) ou largement entamée. Mais restent des pays à forte croissance (> à 2,5), avec surtout l’Inde (2,6). Quatre gros problèmes liés à la population o La question de la sécurité alimentaire reste importante même si la situation s’est beaucoup améliorée depuis les années 60-70 avec la révolution verte o La surreprésentation des garçons (Inde – Chine) liés aux choix de politiques démographiques (en Chine : enfant unique) ou aux coutumes ; o Le vieillissement de la population comme au Japon ou en Chine (pose les problèmes de renouvellement de la population ; de main-d’œuvre – de financement des retraites) ; o L’urbanisation galopante (presque 500 villes ont +1 M d’hts) surtout dans les Mégapoles comme Tokyo 37 M ou Shanghai 23 M ou Mumbai 20 M) avec un gigantesque exode rural (le taux urbanisation va passer de 40 à 65 % en 2050) et le gonflement des bidonvilles 2. La plus forte croissance économique mondiale Le taux de croissance de l’économie en Asie du S et SE est largement supérieur à la moyenne mondiale : aujourd’hui cette région c’est près de 40 % du PIB mondial. o La croissance par l’extraversion (une économie tournée vers le marché mondial qui utilise les avantages locaux parmi lesquels les coûts de production + bas). Ce modèle commence par des productions de base (on parle de pays-ateliers : textile, construction mécanique…) puis de plus en plus sur des produits à haute VA et des services hight-tech. Le modèle initial a été le Japon (années 50) suivi par les 4 NPIA (années 80) puis la Chine (années 90-2000) et plus récemment d’autres émergents. o Donc un espace au cœur des échanges mondiaux largement maritimisé (16 des 20 1ers ports mondiaux sont asiatiques dont 13 chinois). o Mais l’Asie du Sud et surtout l’Inde n’ont pas suivi ce même modèle : l’Inde ne s’est ouverte que dans les années 90 et elle se spécialise dans les services (informatique, call center, cf Slumdog Millionnaire) ce qui lui vaut le surnom de « bureau du monde ». Une intégration régionale encore peu poussée : L’ASEAN (1967) comprend 10 membres auxquels s’associent la Corée du sud, la Chine et le Japon (ASEAN+3) : c’est une union encore peu étroite mais qui se renforce, par exemple dans ses négociations avec les Etats-Unis ou l’UE. 3. Les freins au développement 840903257 Page 1 Thème_3 : L’Asie du sud et de l’est : les enjeux de la croissance L’Asie du Sud et de l’Est : les défis de la population et de la croissance La croissance économique s’est accompagnée de progrès considérables : recul de la pauvreté et émergence d’une classe moyenne consommatrice… Mais de très fortes inégalités territoriales et sociales : o Inégalité territoriale : une intégration très inégale à la mondialisation. On a : Des territoires bien insérés, le plus souvent maritimises comme la mégalopole japonaise, les NPIA, Mumbai - Bangalore en Inde, la Chine orientale, l’extrême sud de la Malaisie, SCHEMA Singapour et une partie de l’Indonésie Des périphéries intégrées ou en cours d’intégration comme la Chine intermédiaire Des périphéries en marge: Pakistan, Mongolie, grande partie de l’Indonésie… o Inégalités sociales : le développement en panne dans les pays en marge, dans les campagnes intérieures (comme la Chine de l’ouest) et dans les bidonvilles des mégapoles. L’Asie est le continent comptant le + de pauvres : 2.2 MM (dont 1,6 en Chine et Inde). Des tensions géopolitiques liées à certains régimes dictatoriaux comme la Birmanie ou la Corée du Nord ; à la question des ressources ; à des rivalités anciennes (Chine et Japon). D’importantes fragilités environnementales : l’Asie est le continent le + pollué (rejets industriels et transports dégradent qualité de l’air, de l’eau et des sols ; la Chine 1er pays émetteur de GES). Conclusion Les forts taux de croissances de l'Asie du Sud et de l'Est ne s'accompagnent pas encore toujours d'un meilleur niveau de vie pour les populations. Si la démographie est un atout (main d'œuvre abondante et de mieux en mieux formée, immenses marchés intérieurs), les États tentent tout de même de la maitriser, ce qui crée parfois des déséquilibres (hommes / femmes en Inde et en Chine). Les freins au développement durable sont plutôt d'ordre économique, social, environnemental et parfois géopolitique. L’Asie du S et du SE est confronté à un double défi : comment maintenir et élargir la croissance ? Comment la partager équitablement et durablement ? 840903257 Page 2