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Fortement
dépendante de ses
exportations, la
Corée du Sud perd
progressivement de
l’élan…
…tandis que la
Thaïlande subit de
plein fouet l’impact
de ses inondations.
Le montant des
dégâts matériels et
le manque à gagner
en termes de
croissance se
compte en milliards
de dollars.
La croissance
devrait néanmoins
se redresser grâce
aux efforts de
reconstruction.
Singapour s’en sort
bien cette année,
mais les
perspectives se
gâtent en 2012.
robuste. Pour dynamiser le climat des affaires, des réformes ont été annoncées in
extremis : à titre d’exemple, une loi facilitant les investissements étrangers dans le
secteur de la grande distribution a été proposée. Elle aurait permis aux entreprises
étrangères d’avoir un contrôle majoritaire (plus de 50%) des chaînes
d’hypermarchés et de supermarchés du pays et aux enseignes monomarques de
détenir la totalité de leurs activités. Les PME indiennes s’y sont immédiatement
opposées, ce qui a contraint le gouvernement à reporter sine die son vote au
parlement. Les problèmes internes de réforme ou de politique économique
semblent donc jouer un rôle beaucoup plus important que la conjoncture
mondiale. On en a un exemple avec la campagne anti-corruption qui a défrayé la
chronique de 2011 (voir TOPIC octobre 2011).
On a d’autres surprises ailleurs en Asie. Il est encore trop tôt pour savoir
de combien l’économie sud-coréenne va se tasser, mais les objectifs de
croissance du gouvernement de +4,5% sur 2011 paraissent aujourd’hui irréalistes.
Les économistes mises davantage sur un taux compris entre +3,5 et +4%.
Fortement dépendante de ses exportations, la Corée du Sud perd progressivement
de l’élan, tandis que des indicateurs, tels que la production manufacturière, se
contractent d’un mois sur l’autre. Les mesures récentes de la Banque de Corée et
du ministère des Finances reflètent le pessimisme général qui règne dans le pays.
L’ensemble du sud-est asiatique (Indonésie, Malaisie, Philippines,
Singapour, Thaïlande et Vietnam) devrait afficher une croissance de +5 % en
2011. Mais la Thaïlande occupe une place à part cette année. L’impact des
inondations qui paralysent le pays depuis juillet 2011 a été sévère. Les prévisions
de croissance pour 2011 sont passées de +4% à +1,5% seulement depuis la
catastrophe. On estime à plus de 21 milliards de dollars le montant des dégâts
matériels, et à 14,5 milliards de dollars le manque à gagner en termes de
croissance (tourisme compris). 700 morts, des centaines de milliers de sans-abris,
ainsi que de personnes désormais sans emploi… le bilan s’alourdit de jour en jour.
A l’instar du Japon, les chaînes de production thaïlandaises ont été fortement
perturbées, notamment dans les secteurs de l’automobile et de l’électronique, mais
ce sont tous les secteurs de l’économie qui en pâtissent. Près de 20% de la
capacité de production totale du pays a été arrêtée (parcs industriels entiers fermés
ou cernés par les eaux) – ce sont les grands groupes, notamment japonais, qui sont
le plus frappés. L’année 2011, qui s’annonçait davantage politique avec l’arrivée
au pouvoir d’un nouveau gouvernement en août, restera désormais dans les
annales du pays comme l’une des pires depuis le tsunami de 2004.
Cependant, la croissance devrait rapidement se redresser (entre +4,5 et
+5,5%) en 2012, grâce notamment aux efforts de reconstruction. La nouvelle
Première ministre, Mme Yingluck Shinawatra, a proposé qu’un budget de 4,2
milliards de dollars soit débloqué pour les infrastructures, ainsi que pour les
victimes. Elle a également annoncé la création de comités pour développer un
plan de gestion de l’eau sur le long-terme d’une valeur estimée à 21 milliards
d’euros. Des opérations de grand nettoyage ont d’ores et déjà commencé.
Avec +5% de croissance prévue en 2011, Singapour tire son épingle du
jeu. Le succès de l’île-pays repose essentiellement sur ses exportations, ses
finances et son tourisme – des secteurs grâce auxquels le pays a pu maintenir un
des taux de PIB/habitant les plus élevés au monde. Mais les estimations pour 2012
sont nettement moins encourageantes : entre +1 et +3%. Les analystes prévoient
une contraction progressive de l’économie. Le pays a revu à la baisse son taux