26 CHAPITRE 2. ALGÈBRES DE LIE ET DIFFÉRENTIELLES
Pour tout d≥0, l’ensemble V(≤d) = {x∈V|r(x)≤d}est le lieu
d’annulation de tous les mineurs d’ordre d+ 1 de la matrice jacobienne J.
Comme les coefficients de Jsont des polynômes en x, il en est de même des
mineurs, et donc V(≤d)est une sous-variété fermée. Par conséquent, le lieu
des points x∈Vpour lesquels r(x)est maximal, c.-à-d., dim TxVminimal,
est un ouvert non-vide de V.
Enfin, pour la dernière assertion, on renvoie à [AM, Chap.11] ou [Eis,
Chap.16] ou [Ku, §VI.1].
Remarque 5.8. — Soient Vune variété algébrique affine, x∈V, et f∈k[V]. Il
résulte de (∗)ci-dessus que dxfs’identifie à l’image de f−f(x)dans mx/m2
x=
T∗
xV. Par conséquent, pour tout ξ∈TxV, on a
(∗∗)ξ(f) = dxf(ξ),
où, à gauche, ξest vu comme élément de Derk(k[V], kx).
5.3. Différentielle d’un morphisme. —
Définition et proposition 5.9 (Différentielle d’un morphisme en un point)
Soit f:X→Yun morphisme de variétés. Alors, pour tout x∈X,finduit
une application linéaire dxf:TxX→Tf(x)Y,la différentielle de fen x.
Elle est définie de l’une des façons suivantes.
1) Soient x∈Xet y=f(x). Alors finduit un morphisme f#:OY,y →
OX,x, qui envoie mydans mx, et donc m2
ydans m2
x. Donc f#induit un mor-
phisme my/m2
y→mx/m2
x, qu’on notera encore f#, par abus de notation. Par
définition, dxfest le transposé de ce morphisme. On a donc dxf(δ) = δ◦f#,
pour tout δ∈(mx/m2
x)∗.
2) Si on identifie TxXàDerk(OX,x, kx), et de même pour TyY, alors dxf
est définie par dxf(δ) = δ◦f#, pour tout δ∈Derk(OX,x, kx).
3) Soient Vun ouvert affine contenant yet Uun ouvert affine de f−1(V)
contenant x. Plongeant V(resp. U)dans un certain kn(resp. km), on obtient
que la restriction de fàUest donnée par un n-uplet (f1, . . . , fn)d’éléments
de k[X1, . . . , Xm]. Alors dxfest la restriction à TxU⊆kmde l’application
linéaire km→kndont la i-ème composante est dxfi, c.-à-d., dont la matrice
est
∂f1
∂x1· · · ∂f1
∂xm
.
.
.....
.
.
∂fn
∂x1· · · ∂fn
∂xm