Descartes comme Gesell considérait le bébé déjà intelligent. Le concept comme quoi la
nature d'un individu est déjà présente à la naissance conduit à l'idée d'une intelligence "préconçue".
On s'intéresse ainsi à l'enfant dès le foetus. Gesell, sans les moyens d'aujourd'hui, avait démontré
que le foetus a déjà des mouvements, un coeur qui bat, des poumons qui respirent. Il s'est intéressé
au bébé pour démontrer les capacités dites "innées". Pour Gesell, tout est déterminé dès la
naissance, mais cette intelligence qui est présente va s'exprimer progressivement. Le mécanisme
trouvé par Gesell est la maturation du système nerveux central (on le dit être innéiste-nativiste);
cad l'expression de l'intelligence pré-déterminée se fait par ce mécanisme "évolutif" ou
développement. Formes de comportement dès la phase embryonnaire avec des cellules qui
migrent. Pour Gesell, le processus de développement s'observait par l'évolution des formes (la
morphogenèse); le développement est continu (processus progressif-continu). La maturation
nerveuse est le mécanisme interne, en lien avec les gênes, qui permet l'expression de cette
intelligence déjà présente mais tout de suite exprimable. Ce processus est considéré comme
largement indépendant de l'environnement, la vie sociale etc.
Gesell utilisait l'observation filmée (tout début à l'époque). Il cherchait à montrer
l'évolution progressive dans les formes de comportement (par exemple, l'étude de la marche chez le
bébé, pareil chez tous les bébés aux milieux différents). Autre outil de Gesell à part l'observation
dite systématique, aussi le "baby-test", cad la constitution d'une échelle psycho-motrice pour
mesurer les progrès psycho-moteur de l'individu, mais ici dédié au bébé. Gesell s'intéressait aussi
aux écarts et à la norme. Il acceptait quand même l'idée que parfois les circonstances de la vie
jouaient sur l'évolution (l'innéisme croît aussi que certaines choses externes jouent sur le
développement, d'où la complexité de cette étude). Mais le mécanisme interne de maturation
nerveuse, lui, n'est pas touché par les circonstances extérieures. Il est possible de trouver deux
individus exactement identique: les "vrais-jumeaux" venant d'un même embryon divisé en deux
venant d'un même oeuf. Méthode utilisée du "jumeau-témoin": il procède à certains
apprentissages (monter l'escalier par ex.) avec l'un des jumeaux, mais pas l'autre. L'expérience
montre que l'autre jumeau, complètement à part de l'expérience, se met à gravir les marches de
l'escalier quasiment en même temps que son frère! Cette expérience souffre de certains défauts
(que faisait l'enfant mis à l'écart? Il apprenait de son côté par lui-même?) mais reste pourtant
pertinente (tentative de validation expérimentale de Gesell). Il a aussi fait la même expérience avec
l'autre bébé qui regarde.
En résumé trois méthodes pour Gesell: l'observation systématique filmée, le "baby-test"
(étude de la psychomotrie à partir d'un mois) étude surtout psycho-moteur, cad la marche, les
"réflexes" (mais aussi verbal), et le jumeau-témoin (fait sur plusieurs couples de jumeaux). La
force musculaire est liée à une programation motrice (on apprend quasiment aussi bien en
regardant qu'en faisant). Tout ceci pour prouver que le développement de l'intelligence n'est pas lié
à l'apprentissage. L'influence du milieu est donc négligeable.
Alfred Binet (1857-1911)
Inventeur des tests d'intelligence. ["Le peuple qui a les meilleures écoles est le premier
peuple, s'il ne l'est pas aujourd'hui, il le sera demain"]. C'est à partir des travaux de Binet qu'est né
le concept de Q.I. (non inventé par Binet, mais inspiré). Il cherche à mesurer l'intelligence. Ce n'est
plus une échelle psychomotrice comme chez Gesell. Ce test repose sur la notion d'âge mental.
L'âge mental est lié à la constitution d'un test. Binet et son collègue Simon pense à une série de
questions, l'enjeu étant d'étudier les différences inter-individuelles. Quel individu suit, quel
individu ne suit pas? Séries de question (sur tous les sujets de connaissance) d'ordre de difficulté
croissante avec pour principe qu'en fonction de la réponse du sujet on lui attribue une note. Il faut
se référer à l'étalonnage (mesure de référence). Ici la mesure est l'échantillon: la population de
référence (plusieurs personnes par âge). Par rapport au résultat du test et à l'étalonnage, on peut
ainsi y associé un âge mental jugeant du retard ou de l'avance de l'individu sur son apprentissage et
son "intelligence" (différence âge réel et âge mental).
Binet a ainsi inventé tous les éléments permettant par la suite la naissance du test Q.I. Un