L `enfant et le sport - Université de Neuchâtel

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L ’enfant et le sport
Spécificités de l ’enfant
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Croissance
L ’enfant n’est pas un adulte en miniature
Petite enfance : première année de vie
Enfance: de une année à l adolescence
Adolescence: correspond au début de la puberté (variable d ’une personne à l ’autre)
L’enfant est en perpétuelle modification
Il a une anatomie, une physiologie et une psychologie propre
Croissance
• Système nerveux :
– Atteint le 95% de sa taille adulte à l’âge de 7 ans
– Le système nerveux est complètement fonctionnel vers l ’âge de 12 ans
– Qualité du système sensoriel différente :
• Angle latéral de vision de 70° chez l ’enfant contre 180° chez l’adulte
• Limitation de la localisation des sources sonores
– Coordination limitée
– Capacités d ’intégration diminuées
Croissance et développement : la taille et le poids
• 4 phases de croissance
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rapide pendant la petite enfance
régulière durant l ’enfance
accélération durant l ’adolescence
diminution du rythme de croissance jusqu’à la taille adulte
• L ’enfant atteint la moitié de sa taille adulte à 2 ans
• L’évolution du rapport taille assise / taille debout montre les modifications de proportions du
corps
• La masse maigre évolue en parallèle avec le poids et la taille, à l’adolescence les différences
sexuelles apparaissent
• La masse graisseuse augmente les 2-3 premières années de vie puis va se différencier durant
l'adolescence
Dr. Michel Hunkeler
Av. Gare 1
2000 Neuchâtel
cours d’anatomie/physiologie
CEP
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2004-2005
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Croissance du tissu osseux
• Squelette cartilagineux s’ossifie progressivement à partir d un noyau primaire (dans la
diaphyse) et des noyaux secondaires (dans les épiphyses)
• L ’ossification s’arrête lorsque le cartilage de croissance s’est ossifié
• La fin de la maturation osseuse est variable d ’un individu à l ’autre, se termine 2-3 ans plus tôt
chez la fille que chez le garçon.
• Elle se termine vers 20 ans chez le garçon
• L’exercice favorise une bonne croissance osseuse en augmentant la densité et l’épaisseur de
l ’os
• Nécessite un apport suffisant de calcium
Croissance et muscle
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Le nombre de fibre musculaire augmente pendant la vie fœtale et juste après la naissance
A la naissance, 40% de fibre de type I, 35% type II a, 10% type II b, 15% indifférenciées
A un an, la distribution des fibres musculaires est équivalente à celle de l ’adulte
La concentration en ATP du muscle varie avec la croissance passant de 0,5 mM/Kg de muscle
chez le fœtus, à 3 mM à la naissance puis 5 mM à l ’âge adulte
• A la naissance, la masse musculaire représente 25% du poids du corps contre 40% chez
l ’adulte
• Augmentation surtout de la taille des fibres musculaires
• Le muscle s’allonge pour suivre la croissance, en ajoutant des sarcomères
Croissance et tissu adipeux
• Le nombre de cellules graisseuses croit tout au long de la vie
• Avec l’apport de lipides, les cellule se remplissent jusqu’à un maximum puis de nouvelles
cellules graisseuses apparaissent.
• L ’importance des dépôts de graisse dépend de :
– régime alimentaire
– quantité d ’activité physique
– hérédité
• A la naissance, le tissu adipeux représente 10% du poids total
• A l ’âge adulte le tissu graisseux représente chez l’homme 15% du poids et chez la fille 25%
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Croissance du tissu nerveux
• L ’enfant améliore avec l’âge son agilité, sa motricité, sa coordination, son équilibre grâce au
développement du système nerveux
• Le système nerveux s’améliore grâce à la myélinisation
• Se termine à la maturité sexuelle
Evolution de la motricité
• La motricité se développe jusqu’aux environs de 18 ans par :
– développement du système nerveux
– activité
• Les 2 premières années s’orientent surtout vers le redressement de la posture, l’apprentissage
de la locomotion et de la préhension
• Stabilisation chez la fille vers 18 ans due aux modifications liées à l ’augmentation du tissu
adipeux et aux différences sociales : les filles pratiquent moins de sport que les garçons
• Le nourrisson apprend d’abord à contrôler les mouvements de la tête et du tronc
• Il apprend ensuite à tenir assis
• Il rampe sur le ventre
• Apprend à se lever
• Marche seul vers 12-14 mois
• La marche acquise, l ’enfant développe des mouvements combinés, course, saut, lancer,
attraper…
• Le jet est plus précoce chez le garçon, le saut chez la fille
• Les mouvements combinés sont acquis vers 6-7 ans, ils s’affinent et par la suite et s’intègrent
dans des situations plus complexes
Développement neurologique chez l ’enfant
• Phase d ’apprentissage:
– Imitation: vers 5 ans contrôle balistique du mouvement
– Démarche analytique : vers 6-7 ans, contrôle sensoriel du mouvement
– mise en place d ’automatisme avec un contrôle rétroactif et proactif dès 7 ans
• Contrôle postural :
– Proactif: le déplacement du bras vers un objet se fait sur la base de mouvements similaires faits
antérieurement
– Rétroactif: adaptation du mouvement selon les informations venant du mouvement lui-même
(proprioception)
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Le contrôle proactif est mis en place avant le rétroactif.
La séquence adulte du contrôle du mouvement s’installe vers 8 ans
Muscle agoniste et antagonistes :
Soulèvement d ’un poids :
– L ’adulte utilise pour la flexion du coude, le biceps comme fléchisseur actif et le deltoïde comme stabilisateur
de l ’épaule. Le freinage du mouvement est du aux forces passives (gravité)
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– L ’enfant entre 6-9 ans utilise la force coordonnée biceps-deltoïde, mais aussi le triceps comme freinateur
• La période 4-6 ans est particulièrement impliquée dans la mise en place du contrôle postural
• Contrôle proactif et rétroactif du mouvement vers 10 ans
• Vers l ’âge de 6 ans les enfants sont particulièrement malléables et « plastiques » à
l ’acquisition de séquences motrices
• Fin de la 1° année : L'enfant parvient à se tenir debout en s'accrochant sur un objet extérieur.
• Aux environs de 12/18 mois : On constate un début de marche, les pieds sont écartés et la tête
et le tronc penchés vers l'avant.
• Après 18 mois : L'écartement des pieds est moins important et l'enfant se dirige plus aisément
en avant, en arrière ou sur le côté.
• Aux environs de 20 mois : La démarche est plus stable.
• Vers 2 ans : Il monte facilement un escalier.
Force
• La force s ’améliore avec la croissance de la masse musculaire
• La force augmente nettement à la puberté chez le garçon par les modifications hormonales
• Il faut que le système nerveux atteigne une certaine maturité pour que la force atteigne son
maximum
• Pic de force musculaire entre 20-30 ans
• Les charges augmentent le risque de blessures
• Vu les faibles concentrations d ’androgènes, pas de bénéfice de l ’entraînement sur la masse
musculaire
• Etudes montrent une augmentation de 43% de force avec entraînement 3 x 30 min/sem contre
10% groupe contrôle après 9 semaines.
• Les enfants prépubères sont capables de développer leur force par l’entraînement
• Avant la puberté, il ne faut pas utiliser des charges maximales. Il est conseillé des charges de
60-70 du maximal, à raison de 8-10 répétitions
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Recommandations pour la musculation chez l ’enfant
Souplesse
• La mobilité articulaire atteint son apogée vers 9-10 ans
• La souplesse se dégrade progressivement par la suite par perte progressive des propriétés des
fibres de collagènes
• Les filles sont plus souples principalement par une masse musculaire réduite ainsi que par une
élasticité différente des tissus pour des raisons hormonales
• Le but de l ’entraînement est de maintenir les qualités et non pas de les améliorer
• La période idéale pour travailler la souplesse est entre 11-14 ans
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Métabolisme énergétique chez l ’enfant
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La concentration en glycogène intra-musculaire est moins élevée chez l ’enfant
La concentration d ’ATP et PC sont identiques à l adulte
L ’adolescent présente à charge égale une lactatémie inférieure à celle de l ’adulte
Le seuil «lactique » du passage du métabolisme aérobie à anaérobie ne peut pas s’appliquer à
l’enfant pré-pubère (meilleure oxydation du pyruvate)
• Le potentiel anaérobie lactique de l’enfant est plus limité que celui de l ’adulte, l ’enfant n ’est
donc pas «adapté » pour faire des efforts en résistance
Fonction pulmonaire
• Le rythme respiratoire est de 40/mn à la naissance et diminue rapidement pour atteindre 22/mn
à 6ans
• Les volumes pulmonaires augmentent avec l’âge mais surtout avec la taille
• Les débits ventilatoires augmentent avec l’âge
Fonction cardiaque
• Chez le fœtus, les cœurs Dr et G ont le même volume, après la naissance les dimensions du
cœur G augmentent plus rapidement que le cœur Dr
• Le volume du cœur passe de 40 cm3 à la naissance à 600 cm3 chez l’adulte, mais le volume
par Kg de poids reste stable aux alentours de 10 cm3/kg
• La fréquence cardiaque est de 140/mn chez le nouveau né, de 100/mn à un an et diminue
progressivement au cours de l’enfance
• Le volume d ’éjection et le débit cardiaque augmente avec l ’âge. Le débit passe de 0,5 l/mn à
5 l/mn
• Chez l ’enfant, la pression artérielle est plus faible que chez l ’adulte. Elle est de 80mmHg/
55mmHg à la naissance
• Fréquence cardiaque maximale plus élevée chez l ’enfant
Physiologie chez l’enfant
• La VO2 max atteint son maximum entre 17-21 ans
• La capacité anaérobie est plus basse, taux de phosphofructokinase plus faible (diminue la
capacité glycolyse anaérobie)
• Le quotient respiratoire est plus bas chez l’enfant
Entraînement d’endurance chez l’enfant
• Le volume cardiaque, la capacité vitale sont améliorés par un programme d ’entraînement
aérobie par rapport à une population similaire sédentaire
• Augmentation de 43% du volume cardiaque contre 36% chez le sédentaire
• Capacité vitale de 55% contre 37% chez le sédentaire
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• La période la plus favorable pour développer les capacités d’endurance est le pic de
croissance
• La pratique de l ’endurance se justifie à tout âge en restant dans les limites de contraintes
thermiques et mécaniques
• Chez l ’enfant, il n ’y a pas d ’amélioration significative de la VO2 max avec l’entraînement
aérobie contrairement à l’adolescent ou l ’adulte, mais il y a une amélioration de la
performance
• L ’entraînement de la puissance aérobie chez l ’enfant de moins de 10 ans sest faible
• Peut-être en lien avec le fait que les enfant sont naturellement actifs et qu’ils sont déjà proches
de leur VO2 max, contrairement aux adultes sédentaires
Entraînement de résistance chez l ’enfant
• La filière anaérobie lactique n’est pas mature avant la puberté
• Il faut limiter l’entraînement en résistance avant la puberté
• La filière anaérobie lactique doit être entraînée uniquement après un entraînement
d ’endurance préalable
Thermorégulation
• L ’enfant est plus sensible au stress thermique
• L ’enfant a une moins bonne aptitude à évacuer la chaleur par évaporation (moins de
production de sueur et moins sensible à la température centrale)
• Rapport surface corporelle/poids plus élevé que l ’adulte
• Le métabolisme de base est plus élevé que chez l’adulte. Surtout par les besoins énergétiques
de la croissance
Intérêt et bénéfice du sport chez l ’enfant
• Nécessaire au développement
• Pas de limitation à l ’activité sportive y compris chez des enfants souffrant de maladie , il y a
un sport possible pour chaque enfant
• L ’activité sportive doit être adaptée à l ’enfant
• Il y a une limite de charge d’activité sportive à respecter
• Meilleurs résultats scolaires chez les enfants sportifs
• Meilleur développement psychomoteur
• Socialisation
• Meilleure condition physique
• Meilleure masse osseuse (9-17% plus élevée que chez les sédentaires)
• Pour améliorer la densité osseuse :
– 30-60 min d’activité physique par jour
– Apport suffisant en calcium
• L ’intensité de la pratique sportive est inversement proportionnelle à la surcharge de poids
• Amélioration de l ’endurance, force, souplesse, mais peu d ’étude chez l’enfant
• Lien direct entre l ’activité sportive et le taux de cholestérol HDL
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• L ’apprentissage psychomoteur influence positivement les fonctions intellectuelles
• Etude sur 500 écoliers canadiens au niveau primaire :
– 1 groupe avec 40 min/semaine de gym (habituel)
– 1 groupe avec 5h de gym par semaine, avec du temps pris sur activité intellectuelle (français, math, sciences
naturelles…)
– Les résultats scolaires du groupe gym se sont améliorés ou restent stables alors que le temps d ’apprentissage
cognitif était diminué de 15%
• Bénéfice psycho-social
• Les jeunes qui pratiquent une activité sportive plusieurs fois par semaine se sentent en
meilleure santé que les sédentaires. Ils ont une meilleure image corporelle
• Les jeunes pratiquant une activité sportive régulière ont une meilleure santé psychique (sport
influence plus le psychique que la stabilité émotionnelle ou le stress)
• Le sport augmente la bonne humeur, réduit la déprime et la nervosité
• Exercice sportif est inversement proportionnel à la consommation de tabac (en Suisse et aux
USA alors qu’en Italie on ne retrouve pas cette corrélation)
• La pratique d’une activité sportive durant la scolarité augmente l’activité sportive à l ’âge
adulte. Dépend des études. Le plaisir et le ressenti positif de la leçon de gymnastique
augmentent les chances de pratiques sportives ultérieures
• Etude allemande montre que seulement 20% des élèves de niveau moyen et supérieur
participeraient au cours de gym s’il n’était pas obligatoire
• Une étude sur le canton de Vaud montre une diminution des capacités aérobie chez les filles
dès 13 ans et chez les garçon depuis 16 ans en raison de la diminution de l ’activité physique
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Les accidents sportifs chez l ’enfant
• Nécessité de connaître son schéma corporel pour maîtriser un exercice (apprentissage,
adaptation aux modifications liées à la croissance)
• Fréquents à l ’école, malgré un encadrement
• Effectif hétérogène dans une classe
Accident de sport en classe (étude Vittoz)
• Hétérogénéité des élèves augmente le risque d ’accident
• Prévention:
– Former des groupes homogènes selon le développement physique et les aptitudes
– Fixer des objectifs et des exercices différenciés selon les élèves
– Régler les engins selon la morphologie des élèves
Surentraînement
• 83% d ’anomalies radiologiques du radius chez des gymnastes artistiques européens en 1983
• 40% de tendinites chez des filles de 6-10 ans gymnastes
• Facteurs de risques :
– Périodes de croissance rapide
– Plus de 10 heures d’entraînement par semaine
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Facteurs de risques de traumatisme dans le sport chez l ’enfant
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Compétition
Type de sport
Adapter le sport à l ’enfant et pas l ’inverse (tête au football, charge dans les lancers,...)
Arbitrage, charge ou tacle dans le football
Besoins énergétiques accrus
Moins bonne thermorégulation
Fragilité squelettique (cartilage de croissance)
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